Texte intégral
M. Biraben et C. Roux.- M. Biraben : N. Kosciusko-Morizet est l'invitée de « La Matinale ». Elle est ministre de l'Écologie, du Développement durable, des Transports et du Logement. Son sujet aujourd'hui est une urgence, il s'agit de la flambée du prix du pétrole qui dépasse ses records de 2008. Mais elle est aussi conseillère politique de l'UMP, et elle garde, bien sûr, un oeil sur la percée du Front national, comme tout le monde. Bonjour, soyez la bienvenue.
Bonjour.
C. Roux : Bonjour. Alors la question qui se pose ce matin, vous savez quoi, c'est la même que celle qu'on a posée hier au socialiste G. Collomb, maire de Lyon, qui était notre invité sur le plateau de « La Matinale », c'est : ce sondage, il est plus inquiétant pour la droite ou pour la gauche ?
S'il est inquiétant pour quelqu'un, il est inquiétant pour la France, mais surtout, des sondages comme ça, dans l'année qui vient, on va en avoir toutes les semaines, comme ceux-là ou autrement. Et il faudrait réussir à parler de fond un peu, parce que là, on a une série...
C. Roux : Alors justement, vous avez raison...
On a le premier sondage dimanche...
M. Biraben : Contre M. Aubry ...
Après, on a les deuxièmes sondages mardi...
M. Biraben : Contre DSK et Hollande...
Est-ce qu'il va y en avoir de nouveaux ? Avant chaque élection, il y a ce mouvement-là, un peu de série, on cherche le troisième homme toujours. On a eu Chevènement, on a eu Bayrou, bon, là, on a un troisième homme du Front national, c'est quand même un peu particulier, qui par ailleurs est une femme, mais surtout, les sondages un an à l'avance ne veulent pas dire grand chose, et ce serait bien qu'on puisse parler un peu de fond. Moi, j'en ai recopié un qui est formidable, qui date d'un an avant l'élection de 95, je vous lis : « selon le sondage réalisé par l'IFOP pour L'Express au lendemain de l'annonce de la candidature d'E. Balladur, le Premier ministre maintient son avance au premier tour, et l'emporterait toujours largement au second, dans toutes les hypothèses ; le premier tour c'est 28 à 30% des voix, E. Balladur rassemblerait 64% contre 36% à L. Jospin au second, et 59% contre 41% pour J. Lang.
C. Roux : Alors...
Ce n'est pas vraiment des configurations qu'on a vues par la suite...
C. Roux : On a bien compris votre démonstration, N. Kosciusko-Morizet...
Mais ce que je veux dire, c'est...
C. Roux : Les sondages disent n'importe quoi...
Non, non, je ne dis pas : les sondages disent n'importe quoi, je dis...
C. Roux : Alors, en revanche, il y a une question qui se pose vraiment de manière très précise ce matin à votre famille politique : est-ce que la stratégie adoptée par votre famille politique est la bonne vis-à-vis du Front national ?
Attendez, d'abord, je voudrais dire clairement que les sondages ne disent pas n'importe quoi, là, les sondages disent qu'il y a une montée du Front national, ce dont tout le monde est convaincu, je crois...
C. Roux : Qu'est-ce que vous en faites de cette montée du Front national...
Ce que je dis simplement, c'est que le débat, point à point, pour savoir qui est devant et qui n'est pas devant à un an, lui, n'a pas grand sens. Donc le seul fait...
C. Roux : Ce ne sont pas des questions qu'on vous a posées ce matin, N. Kosciusko-Morizet...
Le seul fait intéressant, c'est la montée du Front national...
C. Roux : C'est important. Qu'est-ce que vous en faites de la montée du Front national ?
Et moi, ce que j'en fais, c'est des réponses de fond. C'est qu'il y a une montée du Front national autour d'un discours, qui est un discours de dénonciation, mais qui est aucunement un discours sur des solutions, et moins encore sur des solutions républicaines. Donc ce que j'en fais, ce que je voudrais en faire, c'est des débats de fond, et c'est ma frustration vis-à-vis...
C. Roux : Un débat sur l'islam, vous considérez que c'est un débat de fond ?
Oui, parmi d'autres. Tous les débats qui sont présents comme des points d'interrogation, comme des inquiétudes dans le coeur et dans le quotidien des Français aujourd'hui sont des débats intéressants. Je voulais faire une nuance à ce stade, je crois que c'est important de parler à tous les Français, tous les Français, moi, ce que pensent tous les Français, ce que pense chaque Français m'intéresse. En revanche, on n'a pas à rechercher le dialogue avec tous les partis, et notamment pas avec les partis qui sont dans la compromission avec nos principes républicains. Donc par exemple, [en mettant en action] ce principe que je dis. Cela veut dire que tous les sujets qui sont dans l'actualité font l'objet de propositions de notre part, en revanche, à l'occasion d'une élection comme l'élection cantonale, on a des positions, des principes très clairs. Par exemple, s'il y a un deuxième tour Front national/Parti socialiste, ce que je ne souhaite pas dans un canton, mais ça peut arriver dans un canton, il y en a des centaines en France, on ne considère pas que l'arc politique est un continuum et que tout se vaut. Moi, dans ce cas-là, je dis clairement : on vote PS.
C. Roux : Les choses sont bien claires, est-ce que ça, c'est votre position à vous, est-ce que c'est la position de l'UMP ?
Ça, c'est ma position à moi...
C. Roux : Certains prônent la liberté de vote...
L'UMP n'a pas encore pris sa position officielle, elle le fera. Moi, ma position à moi, elle est très claire : on s'adresse à tous les électeurs parce que tous les électeurs sont des Français. En revanche, on ne s'adresse pas à tous les partis, parce que tous les partis ne sont pas des partis républicains.
C. Roux : Vous dites la réponse au Front national, c'est le fond, alors, on se dit : ça, c'est une façon de corriger le tir par rapport à ce qui se faisait avant, en terme de stratégie, qu'est-ce qui change ?
Non, moi, il y a un truc... enfin, il y a quelque chose qui me frappe, c'est que du temps de J.-M. Le Pen, il y avait un discours de dénonciation, et puis après, il y avait des propositions qui, de mon point de vue, étaient quand même en dehors du champ républicain, en dehors des traités internationaux, qui se voulaient d'ailleurs très souvent provocantes. Là, on est dans autre chose, on a le discours de dénonciation, il n'y a même plus les propositions, vous me direz : on devine un peu ce qu'elles seraient, et on n'a pas forcément envie de les entendre, mais il n'y a même plus les propositions. Et c'est ça qui est frappant, sur la seule base d'un discours de dénonciation, qui passe pour un parler vrai, on voit des sondages de ce genre. Eh bien, à nous d'être solides sur les propositions.
M. Biraben : Après Le Pen, la pompe !
C. Roux : Oui, le prix de l'essence à la pompe atteint un niveau record, puisqu'il dépasse son niveau de 2008. La question qui se pose, c'est est-ce que vous avez un moyen, un levier sur lequel vous pouvez jouer pour amortir le choc pour les automobilistes ?
Oui, les économies d'énergie, franchement, moi, on peut se raconter des choses, on peut dire... mais, à moyen terme, le prix de l'essence, il va ne faire qu'augmenter, parce que le prix du pétrole, il ne va faire que monter, c'est comme ça. Donc la seule vraie solution. La solution de fond, c'est les économies d'énergie, c'est une économie décarbonée, c'est-à-dire, c'est à la fois transformer son quotidien à partir des technologies qui sont aujourd'hui disponibles, isoler son logement, être moins dépendant de sa voiture, avoir une voiture moins consommatrice, avec le bonus/malus, et puis, c'est aussi faire la recherche, avoir les technologies pour demain, donc par exemple, l'Institut, les instituts de l'énergie décarbonée qu'on lance avec le grand emprunt, il y a un milliard d'euros qui sont investis sur la recherche dans l'énergie décarbonée.
C. Roux : Vous êtes d'accord pour dire que ça, c'est à moyen et long termes, dans l'urgence, là, est-ce que vous avez un levier, par exemple, autour de la TIPP flottante, est-ce que c'est une option que vous excluez totalement ?
Attendez, attendez, quand on dit c'est à moyen et long termes, on a des outils du Grenelle de l'Environnement qui sont aujourd'hui en place pour aider chacun à réduire sa consommation en pétrole. L'éco prêt à taux zéro, le prêt à taux zéro verdi, qui vous incite à acheter des logements moins consommateurs en énergie, le crédit d'impôt pour le développement durable, le bonus/malus pour les voitures, tout ce qu'on investit sur le transport collectif, tout ça, ça vous aide à décarboner votre quotidien.
C. Roux : Tout ce qui devait être fait a été fait, il n'y a rien d'autre, on parlait du retour de la TIPP flottante, ça, vous l'excluez totalement, pour amortir les variations de prix ?
Mais, je pense qu'amortir les variations, bon, à titre personnel, je pense qu'amortir les variations de prix, c'est un petit peu mentir aux Français, parce que, je veux dire, il faut se le dire, le prix du pétrole, il va ne faire qu'augmenter, ce ne sera pas autrement, le pétrole, c'est une molécule très riche, très complexe ; à terme, le pétrole, on ne l'utilisera pas pour le brûler, pour en faire de l'énergie, on l'utilisera comme matière première, et seulement que comme matière première, parce que ça va devenir une molécule rare.
C. Roux : Est-ce que les décisions prises par l'Espagne, qui envisage donc... qui a réduit la vitesse sur l'autoroute de 120 à 110km/h, qui a réduit l'éclairage public, est-ce que ça, ce sont des choses que vous pourriez mettre en place ?
Je pense que si ça dure avec un niveau très, très élevé du prix du pétrole, on sera obligé de proposer une nouvelle série de mesures, c'est des mesures, au passage, qui avaient été discutées dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, alors, qui sont partiellement en cours de mise en oeuvre, par exemple, vous parlez de la baisse de la pollution lumineuse, en fait, c'est quelque chose qu'on fait en France, dans la suite du Grenelle de l'Environnement, vous allez voir tous les lampadaires boules, pour ceux qui en ont encore autour de chez eux, tout ça va disparaître, et on change fortement la réglementation en matière d'éclairage public.
C. Roux : Vous dites : on pourrait prendre des mesures. A partir de quel seuil, à partir d'un baril à combien, est-ce que vous vous dites : il va falloir prendre des décisions ?
Il n'y a pas vraiment de seuil, si vous voulez, il y aurait un seuil si on serait dans quelque chose de fluctuant, moi, je suis convaincue que ça ne faire que monter, ça va monter en palier, ça va peut-être monter et redescendre, mais de toute façon, le plus vite, on prend les décisions, qui sont des transformations de l'économie, des décisions de transformation de l'économie et de la société, le mieux, on se porte.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 11 mars 2011
Bonjour.
C. Roux : Bonjour. Alors la question qui se pose ce matin, vous savez quoi, c'est la même que celle qu'on a posée hier au socialiste G. Collomb, maire de Lyon, qui était notre invité sur le plateau de « La Matinale », c'est : ce sondage, il est plus inquiétant pour la droite ou pour la gauche ?
S'il est inquiétant pour quelqu'un, il est inquiétant pour la France, mais surtout, des sondages comme ça, dans l'année qui vient, on va en avoir toutes les semaines, comme ceux-là ou autrement. Et il faudrait réussir à parler de fond un peu, parce que là, on a une série...
C. Roux : Alors justement, vous avez raison...
On a le premier sondage dimanche...
M. Biraben : Contre M. Aubry ...
Après, on a les deuxièmes sondages mardi...
M. Biraben : Contre DSK et Hollande...
Est-ce qu'il va y en avoir de nouveaux ? Avant chaque élection, il y a ce mouvement-là, un peu de série, on cherche le troisième homme toujours. On a eu Chevènement, on a eu Bayrou, bon, là, on a un troisième homme du Front national, c'est quand même un peu particulier, qui par ailleurs est une femme, mais surtout, les sondages un an à l'avance ne veulent pas dire grand chose, et ce serait bien qu'on puisse parler un peu de fond. Moi, j'en ai recopié un qui est formidable, qui date d'un an avant l'élection de 95, je vous lis : « selon le sondage réalisé par l'IFOP pour L'Express au lendemain de l'annonce de la candidature d'E. Balladur, le Premier ministre maintient son avance au premier tour, et l'emporterait toujours largement au second, dans toutes les hypothèses ; le premier tour c'est 28 à 30% des voix, E. Balladur rassemblerait 64% contre 36% à L. Jospin au second, et 59% contre 41% pour J. Lang.
C. Roux : Alors...
Ce n'est pas vraiment des configurations qu'on a vues par la suite...
C. Roux : On a bien compris votre démonstration, N. Kosciusko-Morizet...
Mais ce que je veux dire, c'est...
C. Roux : Les sondages disent n'importe quoi...
Non, non, je ne dis pas : les sondages disent n'importe quoi, je dis...
C. Roux : Alors, en revanche, il y a une question qui se pose vraiment de manière très précise ce matin à votre famille politique : est-ce que la stratégie adoptée par votre famille politique est la bonne vis-à-vis du Front national ?
Attendez, d'abord, je voudrais dire clairement que les sondages ne disent pas n'importe quoi, là, les sondages disent qu'il y a une montée du Front national, ce dont tout le monde est convaincu, je crois...
C. Roux : Qu'est-ce que vous en faites de cette montée du Front national...
Ce que je dis simplement, c'est que le débat, point à point, pour savoir qui est devant et qui n'est pas devant à un an, lui, n'a pas grand sens. Donc le seul fait...
C. Roux : Ce ne sont pas des questions qu'on vous a posées ce matin, N. Kosciusko-Morizet...
Le seul fait intéressant, c'est la montée du Front national...
C. Roux : C'est important. Qu'est-ce que vous en faites de la montée du Front national ?
Et moi, ce que j'en fais, c'est des réponses de fond. C'est qu'il y a une montée du Front national autour d'un discours, qui est un discours de dénonciation, mais qui est aucunement un discours sur des solutions, et moins encore sur des solutions républicaines. Donc ce que j'en fais, ce que je voudrais en faire, c'est des débats de fond, et c'est ma frustration vis-à-vis...
C. Roux : Un débat sur l'islam, vous considérez que c'est un débat de fond ?
Oui, parmi d'autres. Tous les débats qui sont présents comme des points d'interrogation, comme des inquiétudes dans le coeur et dans le quotidien des Français aujourd'hui sont des débats intéressants. Je voulais faire une nuance à ce stade, je crois que c'est important de parler à tous les Français, tous les Français, moi, ce que pensent tous les Français, ce que pense chaque Français m'intéresse. En revanche, on n'a pas à rechercher le dialogue avec tous les partis, et notamment pas avec les partis qui sont dans la compromission avec nos principes républicains. Donc par exemple, [en mettant en action] ce principe que je dis. Cela veut dire que tous les sujets qui sont dans l'actualité font l'objet de propositions de notre part, en revanche, à l'occasion d'une élection comme l'élection cantonale, on a des positions, des principes très clairs. Par exemple, s'il y a un deuxième tour Front national/Parti socialiste, ce que je ne souhaite pas dans un canton, mais ça peut arriver dans un canton, il y en a des centaines en France, on ne considère pas que l'arc politique est un continuum et que tout se vaut. Moi, dans ce cas-là, je dis clairement : on vote PS.
C. Roux : Les choses sont bien claires, est-ce que ça, c'est votre position à vous, est-ce que c'est la position de l'UMP ?
Ça, c'est ma position à moi...
C. Roux : Certains prônent la liberté de vote...
L'UMP n'a pas encore pris sa position officielle, elle le fera. Moi, ma position à moi, elle est très claire : on s'adresse à tous les électeurs parce que tous les électeurs sont des Français. En revanche, on ne s'adresse pas à tous les partis, parce que tous les partis ne sont pas des partis républicains.
C. Roux : Vous dites la réponse au Front national, c'est le fond, alors, on se dit : ça, c'est une façon de corriger le tir par rapport à ce qui se faisait avant, en terme de stratégie, qu'est-ce qui change ?
Non, moi, il y a un truc... enfin, il y a quelque chose qui me frappe, c'est que du temps de J.-M. Le Pen, il y avait un discours de dénonciation, et puis après, il y avait des propositions qui, de mon point de vue, étaient quand même en dehors du champ républicain, en dehors des traités internationaux, qui se voulaient d'ailleurs très souvent provocantes. Là, on est dans autre chose, on a le discours de dénonciation, il n'y a même plus les propositions, vous me direz : on devine un peu ce qu'elles seraient, et on n'a pas forcément envie de les entendre, mais il n'y a même plus les propositions. Et c'est ça qui est frappant, sur la seule base d'un discours de dénonciation, qui passe pour un parler vrai, on voit des sondages de ce genre. Eh bien, à nous d'être solides sur les propositions.
M. Biraben : Après Le Pen, la pompe !
C. Roux : Oui, le prix de l'essence à la pompe atteint un niveau record, puisqu'il dépasse son niveau de 2008. La question qui se pose, c'est est-ce que vous avez un moyen, un levier sur lequel vous pouvez jouer pour amortir le choc pour les automobilistes ?
Oui, les économies d'énergie, franchement, moi, on peut se raconter des choses, on peut dire... mais, à moyen terme, le prix de l'essence, il va ne faire qu'augmenter, parce que le prix du pétrole, il ne va faire que monter, c'est comme ça. Donc la seule vraie solution. La solution de fond, c'est les économies d'énergie, c'est une économie décarbonée, c'est-à-dire, c'est à la fois transformer son quotidien à partir des technologies qui sont aujourd'hui disponibles, isoler son logement, être moins dépendant de sa voiture, avoir une voiture moins consommatrice, avec le bonus/malus, et puis, c'est aussi faire la recherche, avoir les technologies pour demain, donc par exemple, l'Institut, les instituts de l'énergie décarbonée qu'on lance avec le grand emprunt, il y a un milliard d'euros qui sont investis sur la recherche dans l'énergie décarbonée.
C. Roux : Vous êtes d'accord pour dire que ça, c'est à moyen et long termes, dans l'urgence, là, est-ce que vous avez un levier, par exemple, autour de la TIPP flottante, est-ce que c'est une option que vous excluez totalement ?
Attendez, attendez, quand on dit c'est à moyen et long termes, on a des outils du Grenelle de l'Environnement qui sont aujourd'hui en place pour aider chacun à réduire sa consommation en pétrole. L'éco prêt à taux zéro, le prêt à taux zéro verdi, qui vous incite à acheter des logements moins consommateurs en énergie, le crédit d'impôt pour le développement durable, le bonus/malus pour les voitures, tout ce qu'on investit sur le transport collectif, tout ça, ça vous aide à décarboner votre quotidien.
C. Roux : Tout ce qui devait être fait a été fait, il n'y a rien d'autre, on parlait du retour de la TIPP flottante, ça, vous l'excluez totalement, pour amortir les variations de prix ?
Mais, je pense qu'amortir les variations, bon, à titre personnel, je pense qu'amortir les variations de prix, c'est un petit peu mentir aux Français, parce que, je veux dire, il faut se le dire, le prix du pétrole, il va ne faire qu'augmenter, ce ne sera pas autrement, le pétrole, c'est une molécule très riche, très complexe ; à terme, le pétrole, on ne l'utilisera pas pour le brûler, pour en faire de l'énergie, on l'utilisera comme matière première, et seulement que comme matière première, parce que ça va devenir une molécule rare.
C. Roux : Est-ce que les décisions prises par l'Espagne, qui envisage donc... qui a réduit la vitesse sur l'autoroute de 120 à 110km/h, qui a réduit l'éclairage public, est-ce que ça, ce sont des choses que vous pourriez mettre en place ?
Je pense que si ça dure avec un niveau très, très élevé du prix du pétrole, on sera obligé de proposer une nouvelle série de mesures, c'est des mesures, au passage, qui avaient été discutées dans le cadre du Grenelle de l'Environnement, alors, qui sont partiellement en cours de mise en oeuvre, par exemple, vous parlez de la baisse de la pollution lumineuse, en fait, c'est quelque chose qu'on fait en France, dans la suite du Grenelle de l'Environnement, vous allez voir tous les lampadaires boules, pour ceux qui en ont encore autour de chez eux, tout ça va disparaître, et on change fortement la réglementation en matière d'éclairage public.
C. Roux : Vous dites : on pourrait prendre des mesures. A partir de quel seuil, à partir d'un baril à combien, est-ce que vous vous dites : il va falloir prendre des décisions ?
Il n'y a pas vraiment de seuil, si vous voulez, il y aurait un seuil si on serait dans quelque chose de fluctuant, moi, je suis convaincue que ça ne faire que monter, ça va monter en palier, ça va peut-être monter et redescendre, mais de toute façon, le plus vite, on prend les décisions, qui sont des transformations de l'économie, des décisions de transformation de l'économie et de la société, le mieux, on se porte.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 11 mars 2011