Déclaration de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, en réponse à une question sur la Côte-d'Ivoire, à l'Assemblée nationale le 5 avril 2011.

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Circonstance : Réponse d'Alain Juppé à une question d'actualité à l'Assemblée nationale, à Paris le 5 avril 2011

Texte intégral

L'objectif de la France est clair : faire respecter le droit international.
Nous n'avons pas tout à fait la même appréciation du temps. Vous avez dit dans votre question que nous avions précipité l'organisation des élections. M. Gbagbo s'est maintenu au pouvoir dix ans en refusant d'organiser des élections ! Cette élection a eu lieu et M. Ouattara a été élu.
L'élection a été reconnue par l'ensemble de la communauté internationale : les Nations unies, l'Union africaine, la CEDEAO - la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest - et les grandes puissances, dont la France.
M. Gbagbo a refusé d'accepter la sanction du suffrage universel. Il s'est maintenu au pouvoir par la force. Il a utilisé tous les moyens contre son propre peuple. C'est la raison pour laquelle, la semaine dernière, a été votée la résolution 1975 évoquée par M. le Premier ministre, qui demandait à l'ONUCI de s'emparer des armes lourdes que Laurent Gbagbo utilisait contre le peuple ivoirien.
L'ONUCI n'y est pas parvenue à elle seule. Hier soir, le secrétaire général des Nations unies a donc demandé à la France de faire intervenir le dispositif Licorne en appui de l'ONUCI. C'est ce qui s'est passé. Nous sommes aujourd'hui, je l'espère, à deux doigts de convaincre M. Gbagbo de quitter le pouvoir et de laisser Alassane Ouattara l'exercer comme le veulent le droit international et le résultat des élections.
Il nous faut maintenant nous projeter dans l'avenir et aider cette nouvelle Côte d'Ivoire à se reconstruire dans la paix et dans la prospérité.
Je peux vous dire, Monsieur le Député, que moi aussi, je partage le sentiment de fierté du Premier ministre devant ce que le président de la République et la France ont fait pour aider la Côte d'Ivoire à surmonter cette épreuve.

Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 avril 2011