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De nombreux visiteurs sont présents aujourdhui et je dois bien avouer que je ne suis pas surprise. Les Français sont des amoureux des sports de nature.
Un tiers dentre eux en pratique régulièrement et plus de 2 millions de licences unisport sont délivrées chaque année dans ce domaine.
Et cet engouement pour les sports de nature ne sarrête pas à la France ! Près de la moitié des sportifs européens déclarent pratiquer dans des parcs ou des espaces naturels. Ils sont dailleurs de plus en plus nombreux à choisir la France comme destination de séjour.
Cest une évolution positive : les Français, les Européens, veulent un retour à léquilibre. Léquilibre avec son corps.
1- Notre rôle est de répondre à cette aspiration sociétale qui noffre que des avantages sportifs, écologiques mais aussi économiques.
12 % des séjours touristiques des Français sont centrés autour de la pratique dun sport. Ce sont 15 milliards deuros qui sont injectés chaque année dans léconomie locale grâce à ces séjours.
Nous avons voulu accompagner ce mouvement, le favoriser, lorienter sans le contraindre. On ne borne pas cette aspiration de liberté. Le ministère des sports a donc créé un Pôle ressources des sports de nature.
Nous apportons un soutien méthodologique. Je tiens à ce propos à signaler aux collectivités que nous avons réalisé deux guides qui devraient les intéresser. Le premier leur permet dévaluer limpact économique qui découle de lorganisation dun événement sportif de nature. Le second, qui a été réalisé en association avec le ministère de lécologie, doit les aider à évaluer lincidence de lorganisation dune manifestation sportive sur lenvironnement. Cest aujourdhui une obligation pour les zones classées Natura 2000. Elles peuvent, si elles le souhaitent, obtenir plus dinformations auprès des agents du ministère des sports présents dans ce salon.
La France est chanceuse, car elle possède de magnifiques sites de pratique pour les sports de nature. Les Pyrénées, mis à lhonneur lors de ce salon, en sont un bel exemple.
« Année internationale des forêts », « Année des Outre-mers », 2011 sera lannée des sports de nature en France.
2. Cette expression des « sports libres », nous devons la promouvoir mais elle nous oblige à une conception radicalement nouvelle du sport.
Bien évidemment, il faut clarifier les contraintes de sécurité, de réglementation jai parlé de Natura 2000 mais aussi de respect du droit de propriété privée et de partage de lespace avec les autres usagers. Pour autant, « sécuriser » pour trouver léquilibre entre le sport, la nature et la sécurité ne doit pas se résumer à contraindre.
Deuxième enjeu, seuls 20% des pratiquants sont licenciés. Nous devons donc travailler sur loffre pour inciter les sportifs à opter pour la pratique en club ou en structure. Non pour les encadrer mais pour promouvoir le partage, la convivialité inhérente aux sports. Ce sont de nouveaux services, une nouvelle offre « libre » quil faut promouvoir.
Nous travaillons aussi depuis 2008 à lintégration dun volet « activités sportives et de loisirs » dans le « Plan Qualité Tourisme » lancé par le Gouvernement en 2003. Ce volet devrait être adopté dici la fin de lannée. Pour pouvoir bénéficier de cette marque, les associations et les structures commerciales proposant des activités sportives de nature seront incitées à se conformer à un certain niveau dexigence.
Enfin, priorité absolue, développer loffre de pratique de sports de nature en zones urbaines et périurbaines. Aujourdhui, on cantonne trop souvent les sports de nature dans la catégorie « activités de vacances ».
Il y a dans les villes, ou à proximité, des bois, des voies vertes ou même des rivières, qui peuvent constituer de formidables supports pour la pratique sportive. Les diagnostics territoriaux approfondis, qui seront réalisés avec les collectivités, doivent être loccasion de réfléchir à de nouveaux modes dutilisation de ces sites naturels à des fins sportives.
Enfin, les sports de nature nous offrent un formidable moyen de sensibiliser à lenvironnement et au développement durable. Je vais proposer à lensemble du mouvement sportif de sassocier à la 5e fête de la nature qui aura lieu les 21 et 22 mai 2011. Les fédérations doivent montrer que le sport est un moyen dapprendre à la fois le respect des autres, le respect de soi et le respect de lenvironnement.
Ces trois jours nous prouvent à nouveau tout lintérêt des Français pour les sports de nature. Un autre événement dampleur devrait réunir beaucoup dentre vous en octobre prochain : les Rencontres européennes des sports de nature.
Lambassadeur de Suisse étant parmi nous aujourdhui, je me permets de lui dire tout mon intérêt pour le concept de « tourisme lent » qui a fait son apparition en Suisse. Apprendre à cheminer. Prendre le temps dobserver, de découvrir la nature, de passer du temps en famille. Cest là un très beau projet. Jespère donc vous voir très nombreux à Annecy en octobre prochain pour découvrir tout ce que lEurope fait de mieux en matière de sports de nature.
Source http://www.sports.gouv.fr, le 29 mars 2011