Texte intégral
Il est important pour moi de célébrer ce premier anniversaire de la mise en place des ARS, parce que les ARS, cest la traduction très concrète de ce dont notre système de santé a besoin aujourdhui : le décloisonnement et louverture.
Le décloisonnement, dabord. Je pense que le ministre de la santé doit être le ministre du décloisonnement, parce quaujourdhui, le parcours du patient est beaucoup plus diversifié quavant : on va du public au privé, de lhôpital à la maison de retraite, du médecin de ville à la consultation en établissement de santé.
Et cest le rôle de lARS dorganiser la gradation des soins sur le territoire, du cabinet libéral au CHU en passant par la maison de santé pluridisciplinaire.
Cest le rôle également de lARS daméliorer la fluidité du parcours de soins de chaque patient, où quil soit sur notre territoire. Quand je parle de décloisonnement, il ne sagit pas de faire de beaux discours, il sagit dun enjeu très concret, parce que ne nous y trompons pas, ce sont les patients qui souffrent du cloisonnement entre les différents secteurs. Ils sont souvent déroutés, parce quils ne savent pas comment passer de lun à lautre. Voilà pourquoi jattends beaucoup des ARS, parce que lARS, cest une vision densemble du système de santé.
Mais pour que cela marche, pour réussir à faire travailler ensemble tous les acteurs, il faut que les ARS soient ouvertes sur lextérieur, voilà pourquoi le deuxième message sur lequel je voudrais insister, cest louverture.
Ouverture, cela signifie quil faut travailler davantage avec les élus, davantage avec les professionnels de santé : jen ai bien conscience, vous le faites déjà, et en même temps je pense quil est possible daller plus loin dans cette direction.
Mon objectif, cest détablir un dialogue régulier entre les professionnels de santé et les DG dARS, parce quon travaille tous dans le même objectif, la santé des Français. Voilà pourquoi je veux des temps déchange.
Surtout je voudrais insister sur un point, cest que dans une ARS, il y a sept structures administratives qui sont regroupées (ARH, DRASS, DDASS, URCAM, GRSP, MRS, CRAM), cest une originalité française. Et faire fonctionner une si grosse structure, cela ne va pas de soi, il y a bien sûr des ajustements à trouver, une période de rodage et de transition, parce que cela suppose détablir de nouvelles relations, chacun avec sa culture, et de sapprivoiser mutuellement.
Voilà pourquoi par exemple, le 12 avril, jai invité tous les chefs détablissement, les présidents de CME, les doyens, les directeurs de soins, les quatre intersyndicales de praticiens hospitaliers, les trois syndicats de directeur dhôpital, ainsi que tous les DG dARS, pour que nous puissions échanger ensemble.
Jai parlé de décloisonnement et douverture, je voudrais maintenant dire un mot sur la fin des schémas régionaux dorganisation sanitaire (SROS) et lélaboration des projets régionaux de santé. Comme vous le savez, la date butoir a été fixée à fin 2011. Néanmoins, jai entendu les propositions des uns et des autres, et sil est nécessaire, pour certaines activités, de prolonger la concertation afin dobtenir des PRS de qualité, il sera possible daller jusquà fin 2012.
Je voudrais aussi vous reparler du contrat dengagement de service public. Je tiens beaucoup à cette disposition, mais je constate, quatre mois après son application, que les choses varient beaucoup dune ARS à lautre.
Je souhaite que les ARS donnent toute linformation nécessaire aux étudiants et aux internes en médecine. Je souhaite également quun étudiant ou interne qui souhaite sengager dans ce contrat, afin de rester à terme dans sa région dorigine, puisse obtenir cette garantie dès la signature du contrat.
Enfin je compte aussi sur la mobilisation des ARS en matière de sécurité sanitaire : nous devons informer, former, protéger les Français des nouveaux risques sanitaires face, notamment, à lémergence de nouveaux défis infectieux. Vous avez donc un rôle essentiel à jouer pour anticiper, surveiller les signaux faibles et être en capacité de gérer les situations de crise.
En définitive, je crois que lon peut dire quen un an, les ARS ont su prendre leur place dans notre système de santé pour mettre en uvre leurs missions, ces missions qui, je vous le rappelle, étaient au cur de la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) voulue par le Président de la République et portée par Roselyne Bachelot : favoriser laccès de tous à des soins de qualité et de mieux répondre aux besoins de santé des Français.
La proposition de loi Fourcade qui est en discussion en ce moment à lAssemblée nationale vient compléter la loi et nous donne dautres outils pour améliorer lorganisation territoriale de notre système de santé : cest le cas par exemple avec la création de la SISA et la définition juridique des maisons de santé pluridisciplinaires.
Mesdames Messieurs,
Un anniversaire, cest loccasion de faire un bilan, cest loccasion aussi de dresser des perspectives dévolution : tout le sens des messages que jai voulu vous transmettre ce soir, cest que les ARS doivent non seulement être les acteurs, mais aussi les organisateurs et les animateurs de notre politique de santé sur tout le territoire.
Vous êtes dans la bonne direction, même si de nombreux défis vous attendent comme nous venons de le voir ensemble : voilà pourquoi je suis venu vous témoigner mes encouragements.
La modernisation de notre système de santé est une tâche de longue haleine, mais elle est essentielle pour garantir son avenir, pour nous et pour nos enfants. Je veux donc vous redire combien nous comptons sur vous avec Nora Berra, et vous assurer de toute notre confiance et de notre entier soutien.
Je vous remercie.
source http://www.travail-emploi-sante.gouv.fr, le 6 avril 2011