Texte intégral
Bonjour à tous. Il est important pour moi douvrir ce séminaire sur la revitalisation organisé par la DGEFP, en partenariat avec la DATAR et la DGCIS. Les questions de revitalisation savèrent essentielles pour la lutte contre le chômage. Je pense que lintervention dun représentant de la Commission européenne, Jean-François LEBRUN, nous apportera un éclairage déterminant sur le sujet de la revitalisation car nous devons nous inspirer des dispositifs de revitalisation efficaces qui existent chez nos voisins. Jattends de ce séminaire quil nous permette dévaluer les dispositifs existant en France, de manière à les adapter.
Lemploi est la première préoccupation des Français. Les résultats de notre politique pour lemploi demeurent insuffisants mais nous devons associer lensemble des acteurs publics dans notre lutte contre le chômage, en particulier les partenaires sociaux et les collectivités locales. Nous sommes résolument engagés à agir en faveur des jeunes en alternance et des chômeurs de longue durée. La semaine dernière, jai demandé aux Préfets de région de mobiliser toutes les énergies dans les territoires en faveur de lemploi. En outre, la gestion ministérielle de proximité est engagée. Je me déplace ainsi régulièrement afin dassurer une meilleure efficacité de la politique pour lemploi. Il convient dassurer ladéquation entre les offres et les demandes demploi et ainsi réduire les délais pour pourvoir une offre. Cest pourquoi nous devons mobiliser tous les outils existants et en créer de nouveaux. A ce titre, nous devons développer les conventions de revitalisation.
Comment peut-on améliorer lefficacité des conventions de revitalisation ? Ces conventions, qui reposent sur un partenariat avec lentreprise, comportent une obligation de résultat en termes de création demplois, par lélaboration de projets de développement local sur le territoire concerné par des suppressions demplois. Ce dispositif est de plus en plus intégré par les grandes entreprises de plus de mille salariés. Plus de six cent cinquante conventions ont été signées depuis 2002, pour plus de quatre cents millions deuros, ce qui a permis de recréer environ soixante quinze mille emplois pour cent quatorze mille supprimés. Il sagit donc dun dispositif efficace mais qui mérite dêtre amélioré.
Je souhaiterais que vous discutiez de quatre axes de progression :
premièrement, nous devons mobiliser davantage lensemble des parties prenantes, sans lesquelles lÉtat ne peut rien faire collectivités territoriales, partenaires territoriaux, chambres consulaires, experts-comptables etc. Quels acteurs pourraient être davantage associés au dispositif ? Je tiens à ce que tous les acteurs travaillent sur le diagnostic partagé afin de faciliter lavancement du projet de revitalisation. Quelquun ma fait remarquer à juste titre que revitaliser un territoire requiert une méthode semblable à celle du jardin potager : on ne met pas nimporte quelle plante nimporte où. En matière de revitalisation, il convient en effet de demeurer pragmatique afin déviter dengager des projets irréalistes qui se révèleraient inefficaces. Nous devons nous interroger sur lexistence ou non de secteurs dactivités à privilégier ou au contraire à proscrire dans le cadre de lavenir des conventions de revitalisation. Il faut donc faire travailler tous les acteurs ensemble non seulement sur le diagnostic, mais aussi sur le plan daction et la mise en oeuvre des actions prévues par la convention ;
deuxièmement, je souhaite que vous favorisiez les actions ayant des effets rapides sur lemploi. LÉtat doit dailleurs simplifier les procédures afin que les conventions de revitalisation puissent être signées dans des délais très courts. Il convient toutefois de ne pas confondre vitesse et précipitation. En outre, une fois la convention signée, nous devons mieux accompagner la revitalisation dans la durée. A ce titre, je souhaite que nos services mettent en oeuvre les actions nécessaires ;
troisièmement, il faut chercher à maximiser leffet levier. Cest pourquoi nous devons organiser des partenariats reposant sur un cofinancement entre les fonds privés de la revitalisation et les fonds publics. Quelles difficultés pratiques le cofinancement pose-t-il ? Quels enjeux cela permet-il de relever ?
Enfin, je pense quil ne faut pas hésiter à développer des actions innovantes.
Jestime que nous pouvons améliorer lefficacité des conventions de revitalisation dès cette année afin de faire de 2011 une année utile pour lemploi des Français.
La DGEFP a engagé avec la DATAR une évaluation de ce dispositif. Les résultats complets nous parviendront avant la fin du premier semestre. Ce séminaire nous apportera une évaluation fine des conventions de revitalisation, par laquelle nous pourrons mieux orienter laction de nos services.
Par ailleurs, les conventions de revitalisation ne constituent pas le seul levier dont nous disposons pour revitaliser les territoires touchés par les plans de sauvegarde de lemploi (PSE). En effet, le Gouvernement a mis en place un dispositif public de revitalisation complémentaire appelé le Fonds National de Revitalisation des Territoires (FNRT). Depuis deux ans, ce fonds a permis dengager des processus de revitalisation dans une soixantaine de sites. Dès lors, nous avons décidé de maintenir et dapprofondir laction du FNRT en 2011. Ce dispositif sera évalué prochainement pour déterminer les suites éventuelles à lui donner. Nous souhaitons également harmoniser les outils de CTP et de CRP pour offrir des garanties renforcées aux salariés afin quils puissent retrouver une activité.
Enfin, je pense que nous devons nous interroger, au cours de ce séminaire, sur léquité de la revitalisation. En effet, le dispositif de revitalisation laisse de côté des suppressions de poste massives, soit parce quil sagit de départs anticipés en retraite, soit parce que ces suppressions ne sont pas très visibles, notamment lorsquelles ont lieu de façon disséminée dans des entreprises de services.
Votre programme est dense. Il pose la question du rapport au travail dans notre société. Je pense que vous avez à coeur de favoriser le retour à la confiance, lequel nécessite dagir sur lemploi. Je compte sur Bertrand Martinot, de la Délégation générale à lemploi et à la formation professionnelle (DGEFP), pour me faire part de toutes les propositions qui vous semblent nécessaires au développement des conventions de revitalisation.
Source http://www.emploi.gouv.fr, le 19 avril 2011