Déclaration de M. Maurice Leroy, ministre de la ville, sur la rénovation urbaine et la transformation du cadre de vie dans les quartiers et banlieues, Paris le 14 juin 2011.

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Circonstance : Journées d'échanges des acteurs de la rénovation urbaine à Paris le 14 juin 2011

Texte intégral


J’aimerais tout d’abord vous dire mon émotion et ma fierté d’être ici parmi vous, pour ouvrir les journées nationales d’échange des acteurs de la rénovation urbaine, les Jéru.
Le moment m’est d’autant plus précieux que mon parcours personnel me permet de mesurer les progrès accomplis depuis les expériences pionnières auxquelles j’ai pu participer. Ce matin, dans le quartier de la Caravelle à Villeneuve-la-Garenne, j’ai pu mesurer, presque 20 ans après, à quel point ce projet de transformation était préfigurateur à bien des égards des méthodes efficaces, qui font le succès du programme national de rénovation urbaine.
Je tiens en premier lieu à remercier très chaleureusement mon ami Gérard Hamel, président de l’agence nationale pour la rénovation urbaine, ainsi que toute son équipe pour avoir organisé une manifestation de cette envergure et de cette qualité. Je veux également vous dire à vous tous, merci ! Merci à vous qui avez contribué à la réussite du PNRU !
L’Anru, telle qu’elle a été conçue par Jean-Louis Borloo avec l’aide des partenaires nationaux, a fait la démonstration qu’elle est un instrument efficace de transformation en profondeur du cadre de vie dans nos quartiers populaires.
La rénovation urbaine, ce sont près de 400 conventions, 485 quartiers et plus de 3 millions d’habitants ! Ce sont 12 milliards d’euros investis et 43 milliards d’€ de travaux générés ! A la fin de l’année 2010, ce sont déjà 85 000 logements qui ont été détruits, 75 000 reconstitués et 220 000 logements réhabilités !
Pas plus tard que ce matin, les habitants des quartiers rénovés de la Caravelle et de la Seine-Sablière à Villeneuve-la-Garenne m’ont fait part de leur satisfaction : une maman me témoignait le plaisir de vivre dans un beau quartier et de laisser ses enfants jouer à l’extérieur ; un jeune homme me disait sa fierté d’avoir été recruté sur un chantier pour transformer son quartier ! Ce succès opérationnel incontestable revient à chacun d’entre vous.
Je constate également que l’Anru a montré, qu’en rénovant des quartiers entiers, on reconstruisait en même temps du lien, de la solidarité et de la mixité sociale. Comme le disait le président Nicolas Sarkozy en 2008 « à quoi servirait-il de rénover les bâtiments, à quoi servirait-il de développer les territoires, si l’on ne s’occupait pas en même temps des personnes ? ».
La rénovation urbaine apporte une précieuse contribution à la reconquête des territoires. Des territoires que nous n’avons pas le droit de laisser livrés à l’insécurité et aux trafics en tout genre. La création de nouvelles rues clairement délimitées, l’aménagement des pieds d’immeubles, la création d’espaces et d’équipements publics, le retour de l’activité commerciale contribuent à rétablir le droit à la sécurité qui est le premier droit fondamental sans lequel les autres droits et l’émancipation économique et sociale ne peuvent exister.
Au niveau national, l’Etat et les partenaires de l’Anru que sont Action Logement, l’Union Sociale pour l’Habitat, la Caisse des Dépôts ou encore la Caisse de Garantie du Logement Locatif Social ont étudié avec rigueur et détermination chacun des projets mis en oeuvre dans 485 quartiers. Je tiens à leur témoigner toute ma reconnaissance à l’égard du travail colossal qui a été accompli.
Le partenariat s’est également soudé au niveau local autour de chaque maire, avec les bailleurs sociaux, les services des collectivités et ceux de l’Etat sous l’autorité des préfets pour s’attacher à concevoir et mettre en oeuvre des projets ambitieux, à la hauteur des besoins.
Alors bien sûr, il reste encore beaucoup à faire et je compte sur vous, je compte sur votre volontarisme pour relever les défis.
Je compte sur votre volontarisme pour renforcer la mixité sociale dans nos quartiers, la mixité qui vous le savez, ne se décrète pas mais se construit, ensemble !
Je compte sur votre volontarisme sur la question des copropriétés dégradées !
Je compte sur votre volontarisme pour associer les habitants des quartiers, qui sont les premiers concernés par les opérations de rénovation urbaine !
Et pour relever ces défis, sachez que le gouvernement tout entier est mobilisé à vos côtés. C’est tout le sens du conseil interministériel des villes qui s’est réunit le 18 février dernier sous la présidence du Premier ministre et qui a pris des décisions porteuses d’avenir pour l’action que vous conduisez sur le terrain.
Dans nombre de quartiers, les travaux sont en voie d’achèvement. Près d’une centaine de conventions vont arriver à échéance. Dans ces quartiers, il nous faut continuer à animer la flamme du partenariat local pour consolider les résultats et assurer la pérennité des investissements réalisés. C’est pourquoi le CIV a décidé d’élaborer des projets stratégiques locaux dans les quartiers rénovés. L’après PNRU est tout aussi important que le PNRU lui-même. Je compte donc sur chacun d’entre vous pour que, collectivement, nous relevions ce défi.
Que de quartiers transformés grâce au PNRU 1 ! Et pourtant, nous savons tous aussi que tout n’a pas pu être fait. C’est pourquoi François Fillon m’a mandaté lors du même CIV pour que l’on réfléchisse, et je veux le faire avec vous tous, à la construction d’une nouvelle étape pour la rénovation urbaine.
Sommes-nous allés jusqu’au bout des possibilités de développement des activités économiques et commerciales en coeur de quartiers ? Avons-nous été suffisamment loin dans la diversification du parc de logements et la mixité dans nos quartiers ? Comment mieux prendre en compte les situations d’habitat indigne que vivent de nombreux occupants de logements privés ?
Comment mieux conjuguer l’humain et l’urbain ?
Tous ces champs sont au coeur des réflexions que je mène actuellement et qui figureront dans les propositions que je remettrai au premier ministre cet automne.
Mesdames et Messieurs, j’attends beaucoup des débats que vous aurez durant ces journées. En cette période charnière, il nous revient à tous et à vous en particulier, d’impulser, d’oser et d’opérer, afin que l’égalité des chances soit et reste une réalité dans les faits. Soyez assurés que je serais à vos côtés !
Je vous remercie.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 15 juin 2011