Texte intégral
Le 4 avril dernier, ici même, Stéphane Frantz di Rippel, Yves Lambelin, Chelliah Pandian et Cocou Adéossi étaient enlevés par un groupe armé et nous perdions leur trace. Pendant de longues semaines de silence et dincertitude, on a imaginé tous les possibles. Mais le début de mois de juin a amené la fin de lespoir et la consternation. On apprenait quils étaient tombés sous le coup de bourreaux inhumains qui les avaient exécutés sans pitié quelques heures après leur enlèvement.
A la douleur de leur famille sest jointe la stupeur de tous ceux qui les connaissaient et lélan de compassion de tous leurs compatriotes. Nous noublierons jamais la mort de ces quatre compagnons dinfortune, victimes de la barbarie et de la folie des hommes. Nous noublierons jamais le jeune directeur du Novotel qui, en décembre dernier, avait accepté en pleine tourmente de venir diriger cet établissement.
Après Cotonou et Lomé, Stéphane Frantz Di Rippel était venu à Abidjan avec sa passion du service, avec sa modestie personnelle, avec sa haute idée de laccueil. Il a été fidèle à sa mission jusquà le payer de sa vie.
Nous noublierons jamais Yves Lambelin, cet entrepreneur de talent qui avait dédié sa vie à la Côte dIvoire au point den prendre la nationalité. Depuis plus de trente ans à la tête du premier groupe agro-alimentaire ivoirien, il a voulu uvrer au plus près de ses collaborateurs en sinstallant au Novotel le temps des troubles. Son dévouement dexception restera dans les mémoires.
On sait désormais quà lirruption insensée de la violence, Stéphane Frantz Di Rippel et Yves Lambelin ont opposé un sang froid qui les honore. On sait que Stéphane a offert sa vie pour sauver celle des journalistes abrités dans cet hôtel. Sous la menace des armes, il sest exposé pour queux soient épargnés. Il y a eu de labnégation, il y a eu de la bravoure chez nos deux compatriotes. Et leur force morale intime nous amène à avoir pour eux le plus grand respect et la plus grande admiration.
Le Président de la République a décidé de les distinguer tous les deux dans lordre national de la Légion dHonneur. Aux membres de leur famille, et je suis heureux que certains dentre eux aient pu être présents aujourdhui, et à tous ceux qui apprennent cruellement à vivre sans eux, je veux dire mon affection et toute la solidarité de la Nation.
Nous noublierons jamais non plus Chelliah Pandian, de nationalité malaisienne et Cocou Adéossi, de nationalité béninoise qui, en dépit de la crise, étaient en Côte dIvoire pour travailler à la mise en uvre de nouveaux projets de développement au service du pays.
Les raisons de lacte inqualifiable qui a coûté la vie à ces quatre hommes demeurent encore inexpliquées. La mobilisation de la justice ivoirienne et française conjuguée aux efforts de notre ambassade et à ceux des militaires de la Force Licorne, ont déjà permis larrestation de plusieurs auteurs présumés. Mais la justice doit aller à son terme et je suis convaincu que les coupables et les commanditaires de ces crimes seront identifiés, quils seront poursuivis et quils seront punis.
Au présent hommage, je souhaiterais associer le Colonel Major franco-ivoirien Adama Dosso, intercepté lui aussi, puis abattu par des assaillants armés dans des conditions indescriptibles.
Avec vous enfin, je veux mincliner devant les milliers de morts qua provoqués cette dramatique crise ivoirienne. Je veux saluer la mémoire de ces hommes et ces femmes qui ont été victimes de laveuglement meurtrier dune lutte de pouvoir.
Nos compatriotes disparus aimaient du même amour lAfrique et la France. Ils avaient cela en commun avec Senghor, qui toute sa vie espéra lavènement dune civilisation de luniversel, dune civilisation faite des valeurs complémentaires de tous les continents et de tous les peuples. Eh bien chacun à leur façon, Stéphane et Yves, ont incarné une part de cet idéal.
Je forme le vu que dans cette Côte dIvoire meurtrie, lheure des peurs et des pleurs sefface devant laube dun jour nouveau où la liberté, la fraternité et la démocratie pourront régner sans partage.
Je vous invite à présent en leur mémoire, à la mémoire de toutes les victimes, à observer une minute de silence.
Source http://www.gouvernement.fr, le 29 juillet 2011
A la douleur de leur famille sest jointe la stupeur de tous ceux qui les connaissaient et lélan de compassion de tous leurs compatriotes. Nous noublierons jamais la mort de ces quatre compagnons dinfortune, victimes de la barbarie et de la folie des hommes. Nous noublierons jamais le jeune directeur du Novotel qui, en décembre dernier, avait accepté en pleine tourmente de venir diriger cet établissement.
Après Cotonou et Lomé, Stéphane Frantz Di Rippel était venu à Abidjan avec sa passion du service, avec sa modestie personnelle, avec sa haute idée de laccueil. Il a été fidèle à sa mission jusquà le payer de sa vie.
Nous noublierons jamais Yves Lambelin, cet entrepreneur de talent qui avait dédié sa vie à la Côte dIvoire au point den prendre la nationalité. Depuis plus de trente ans à la tête du premier groupe agro-alimentaire ivoirien, il a voulu uvrer au plus près de ses collaborateurs en sinstallant au Novotel le temps des troubles. Son dévouement dexception restera dans les mémoires.
On sait désormais quà lirruption insensée de la violence, Stéphane Frantz Di Rippel et Yves Lambelin ont opposé un sang froid qui les honore. On sait que Stéphane a offert sa vie pour sauver celle des journalistes abrités dans cet hôtel. Sous la menace des armes, il sest exposé pour queux soient épargnés. Il y a eu de labnégation, il y a eu de la bravoure chez nos deux compatriotes. Et leur force morale intime nous amène à avoir pour eux le plus grand respect et la plus grande admiration.
Le Président de la République a décidé de les distinguer tous les deux dans lordre national de la Légion dHonneur. Aux membres de leur famille, et je suis heureux que certains dentre eux aient pu être présents aujourdhui, et à tous ceux qui apprennent cruellement à vivre sans eux, je veux dire mon affection et toute la solidarité de la Nation.
Nous noublierons jamais non plus Chelliah Pandian, de nationalité malaisienne et Cocou Adéossi, de nationalité béninoise qui, en dépit de la crise, étaient en Côte dIvoire pour travailler à la mise en uvre de nouveaux projets de développement au service du pays.
Les raisons de lacte inqualifiable qui a coûté la vie à ces quatre hommes demeurent encore inexpliquées. La mobilisation de la justice ivoirienne et française conjuguée aux efforts de notre ambassade et à ceux des militaires de la Force Licorne, ont déjà permis larrestation de plusieurs auteurs présumés. Mais la justice doit aller à son terme et je suis convaincu que les coupables et les commanditaires de ces crimes seront identifiés, quils seront poursuivis et quils seront punis.
Au présent hommage, je souhaiterais associer le Colonel Major franco-ivoirien Adama Dosso, intercepté lui aussi, puis abattu par des assaillants armés dans des conditions indescriptibles.
Avec vous enfin, je veux mincliner devant les milliers de morts qua provoqués cette dramatique crise ivoirienne. Je veux saluer la mémoire de ces hommes et ces femmes qui ont été victimes de laveuglement meurtrier dune lutte de pouvoir.
Nos compatriotes disparus aimaient du même amour lAfrique et la France. Ils avaient cela en commun avec Senghor, qui toute sa vie espéra lavènement dune civilisation de luniversel, dune civilisation faite des valeurs complémentaires de tous les continents et de tous les peuples. Eh bien chacun à leur façon, Stéphane et Yves, ont incarné une part de cet idéal.
Je forme le vu que dans cette Côte dIvoire meurtrie, lheure des peurs et des pleurs sefface devant laube dun jour nouveau où la liberté, la fraternité et la démocratie pourront régner sans partage.
Je vous invite à présent en leur mémoire, à la mémoire de toutes les victimes, à observer une minute de silence.
Source http://www.gouvernement.fr, le 29 juillet 2011