Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, sur le développement de la coopération économique entre la France et le Ghana, Accra le 16 juillet 2011.

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Circonstance : Visite officielle au Ghana - Cérémonie de signatures de trois conventions de financement de l'Agence française de développement et de Proparco, à Accra (Ghana) le 16 juillet 2011

Texte intégral

FRANÇOIS FILLON
Monsieur le Président, je voudrais vous dire que c’est un immense honneur pour moi avec la délégation qui m’accompagne, de vous rendre visite et d’être le premier chef de gouvernement français au Ghana. Nous avons reçu hier soir un accueil très chaleureux de la part de votre vice-président et de plusieurs membres de votre gouvernement. J’ai tenu à me rendre au Ghana d’abord, Monsieur le Président, pour vous dire l’admiration qui est celle de la France pour la stabilité exemplaire de votre pays et pour le respect de la démocratie que le Ghana représente dans toute l’Afrique.
Le monde autour de nous a beaucoup changé depuis vingt ans et l’avenir appartient à ceux qui respecteront la démocratie, les droits de l’homme, l’Etat de droit. Il ne peut pas y avoir de développement durable nulle part, y compris en Afrique, sans le respect de ces règles élémentaires auxquelles aspirent tous les peuples.
La deuxième raison de ma visite, Monsieur le Président, c’est la volonté de la France de participer au développement du Ghana et de son économie. La France a décidé de réorienter radicalement sa politique en Afrique occidentale. Et l’Agence française de développement a choisi parmi ses priorités le Ghana qui sera d’ailleurs le seul pays d’Afrique anglophone faisant l’objet d’une telle priorité. Nous le faisons parce que nous avons confiance dans les institutions démocratiques du Ghana et parce que nous avons confiance dans la croissance et dans l’organisation de l’économie ghanéenne. Je me réjouis que nous ayons dans quelques instants la possibilité de signer ensemble des accords qui concrétiseront cet engagement de l’Agence française de développement au Ghana et je vous dis d’ores et déjà que nous sommes prêts à poursuivre cette coopération et nous sommes même prêts dans des délais très courts à participer au financement de la réhabilitation d’une usine hydroélectrique.
Je suis venu avec beaucoup d’entreprises françaises qui ont eu l’occasion ce matin avec le ministre chargé du commerce extérieur et son homologue ghanéenne, de rencontrer des autorités ghanéennes et des entreprises ghanéennes. Il y a déjà beaucoup d’entreprises françaises qui sont très bien implantées au Ghana ; il y en a beaucoup d’autres qui voudraient y travailler.
Enfin Monsieur le Président, je suis venu évoquer avec vous les relations entre le Ghana et la Côte-d’Ivoire et vous dire toute la conviction qui est la nôtre que nous devons aider la Côte-d’Ivoire à franchir cette étape vers la démocratie, que vous-même vous avez démontrée avec tellement de conviction.
Enfin je voudrais vous dire le grand respect que nous avons pour la voix du Ghana sur la scène internationale. Je n’oublie pas que le seul secrétaire général des Nations unies issu de l’Afrique subsaharienne était un Ghanéen, en l’occurrence monsieur Kofi Annan ; et enfin nous sommes très reconnaissants au Ghana d’être l’un des plus importants contributeurs en Afrique aux forces de maintien de la paix de l’Onu.
Et pour terminer, Monsieur le Président, sans m’immiscer en quoi que ce soit dans la vie politique ghanéenne, je me permets de vous féliciter pour votre victoire aux élections primaires qui vont vous permettre d’affronter le suffrage universel dans quelques mois.
INTERVENANT
Nous allons maintenant procéder à la cérémonie de signature de conventions liant l’AFD/Proparco avec des partenaires ghanéens. Pour commencer, projet "Ghana Urban Management Pilot Project", près de 40 millions d’euros et subvention de 500.000 euros de l’AFD en faveur de la République du Ghana. Signataire pour l’Agence Française de Développement, monsieur Dov Zerah, directeur général ; signataire pour le gouvernement français, monsieur Henri de Raincourt, ministre de la Coopération.
(Applaudissements)
INTERVENANT
Signature d’une ligne de crédit de Proparco de 10 millions de dollars en faveur de Cal Bank. Signataire pour Cal Bank, monsieur Frank Brako Adu Jr, directeur général ; signataire pour Proparco, monsieur Dov Zerah, président du Conseil d’administration.
(Applaudissements)
INTERVENANT
Signature d’une ligne de crédit de Proparco de 8 millions de dollars en faveur de Fidelity Bank. Signataire pour Fidelity Bank, monsieur Edward Effah, directeur général ; signataire pour Proparco, monsieur Dov Zerah, président du Conseil d’administration.
(Applaudissements)
FRANÇOIS FILLON
Merci Monsieur le Président, des paroles que vous venez de prononcer. Les trois accords que nous venons de signer, sont symboliques, non seulement de l’ouverture d’une nouvelle page de la coopération entre la France et le Ghana mais aussi d’une certaine manière de la nouvelle politique que la France entend mener en Afrique. Nous avons eu l’occasion tous les deux il y a quelques instants d’évoquer beaucoup de sujets qui sont des sujets communs pour nos préoccupations pour la France et pour le Ghana comme la situation en Côte-d’Ivoire ou comme la situation en Libye et je me suis permis de vous dire que nous avions le devoir de changer profondément notre approche des relations internationales. Le rideau de fer n’existe plus, la Chine est la deuxième économie du monde, plusieurs pays arabes sont en proie à des révolutions dont nous espérons qu’elles vont apporter au peuple la démocratie et le respect des droits de l’homme et nous devons faire face à une menace grandissante sur la planète, liée au réchauffement climatique.
Et je vous disais il y a un instant que nous avions le sentiment parfois que le monde continuait à tourner, en tout cas au moins son organisation comme si tout cela ne s’était pas produit, comme si nous étions toujours à la fin du 20e siècle. Nous voulons vraiment avec le Président de la République française, peser de tout notre poids et de toute notre influence pour changer les choses.
Nous voulons une réforme du Conseil de sécurité des Nations unies pour faire plus de place à l’Afrique ; nous nous battons pour que toutes les organisations internationales soient plus équilibrées dans leur représentation. Dans le cadre de la présidence du G20 que nous exerçons aujourd’hui, nous sommes totalement engagés pour que les pays développés mettent en œuvre les décisions financières de soutien en matière de lutte contre le réchauffement climatique, qui ont été prises à Copenhague.
Enfin la France a choisi de plus être dans un strict tête à tête en Afrique avec les pays francophones mais d’ouvrir à l’ensemble des pays africains et notamment aux plus dynamiques d’entre eux ses bras pour une relation confiante. C’est dans cet esprit que je me réjouis de l’entretien que nous venons d’avoir. Je suis certain qu’il sera la première pierre d’une relation économique très intense entre la France et le Ghana ; nous avons identifié ensemble beaucoup de sujets qui peuvent être des sujets de coopération pour nos deux pays et je voudrais vous redire une nouvelle fois pour terminer, Monsieur le Président, combien nous sommes admiratifs de l’exemple que vous donnez en Afrique en ce qui concerne le fonctionnement de la démocratie, en ce qui concerne l’Etat de droit et en ce qui concerne votre combat personnel pour les droits des personnes.
I want to thank you for your welcome, Mister President, thank you very much, thank you very much.Source http://www.gouvernement.fr, le 1er août 2011