Texte intégral
- Depuis dimanche, comment la situation a-t-elle évolué en Nouvelle-Calédonie ?
La situation sest apaisée mais nous restons vigilants. Visiblement, il y a une volonté des protagonistes de se parler même si nous percevons toujours les tensions à la suite des heurts du week-end dernier (les affrontements ont fait quatre morts, ndlr). Sur place, la présence de forces de lordre en nombre rassure les habitants de Maré qui peuvent désormais circuler librement sur les routes de lîle.
- Et concernant le trafic aérien ?
Les barrages qui entravaient le chemin daccès à laérodrome ont été levés. Mais il ny a pas encore de reprise de lactivité dAir Calédonie qui est la seule compagnie aérienne à assurer la desserte de lîle à partir de Nouméa. Noublions pas que le président dAir Calin est aussi un chef coutumier et que les leaders du mouvement de contestation qui bloquent toujours laérogare sont aussi pour partie des chefs coutumiers. Cest donc à ce niveau que des pourparlers devront se nouer pour débloquer la situation. La question de la desserte a été un élément déclencheur mais ce nest certainement pas le seul objet de cette crise. Il existe depuis longtemps un problème lié à la répartition des terres coutumières quil faudra régler.
- Qui doit intervenir : lEtat français ou le gouvernement autonome ?
La Nouvelle-Calédonie est un territoire qui a un large statut dautonomie. LEtat na plus de compétence en matières économique et sociale. Tout ce qui relève de la règlementation ou de lorganisation des dessertes aériennes intérieures dépend, en réalité, du gouvernement local. LEtat peut accompagner mais cest aux calédoniens de décider. Avec le ministre des Transports, Thierry Mariani, nous pouvons mettre à disposition des spécialistes de laviation civile pour voir si Air Cal a fait les bons choix, en termes de stratégie de développement. Mais nous ne pourrons pas imposer des décisions. Ce serait mettre à mal le statut dautonomie et ce serait une forme dingérence incomprise des Calédoniens.
- Le PS parle de risque d « explosion sociale » et demande des « mesures urgentes et fortes de soutien économique et de rééquilibrage ». Que répondez-vous ?
Cela dénote une mauvaise connaissance de la situation locale. Dans le seul but de créer une polémique aujourdhui, le PS laisse entendre que lEtat nagit pas. Il y a beaucoup de mauvaise foi. Ce Gouvernement met loyalement en uvre les dispositions de laccord de NOUMEA. Mais il ne peut pas et ne doit pas aller au delà de ses responsabilités propres. Si javais dit aux Calédoniens : « voilà comment il faut organiser votre desserte, il faut faire ceci, il faut faire cela, » je ne respecterais pas le principe dautonomie de la Calédonie et les mêmes me le reprocheraient.
- Le FN estime que confier la médiation à des religieux a quelque chose de choquant au sein dun Etat laïc
Cest méprisant pour la diversité des outre-mer et de leurs habitants ! Les Calédoniens ont des modes de fonctionnement différents des nôtres et un statut particulier inscrit dans la Constitution. La médiation qui sera menée par les autorités religieuses évangéliques et catholiques peut permettre de retrouver le chemin du dialogue et je note que cest la seule qui a été acceptée à ce stade par les protagonistes. Ce qui est important cest de nouer le fil du dialogue et dans le contexte local, lintervention de pasteurs et de prêtres na rien de choquant. Sans ce dialogue, cest laffrontement.
- Vous devez vous rendre en Nouvelle-Calédonie le 26 août avec Nicolas Sarkozy. Pourriez-vous y aller avant ?
Aujourdhui, cela ne se justifie pas. Il y a un représentant de lEtat sur place qui est en étroite relation avec moi. LEtat est présent pour accompagner les Calédoniens mais cest à eux de trouver une solution conforme à lintérêt général. Si, à un moment donné, jai le sentiment que la crise saggrave et que ma présence peut faciliter les choses, je serai là où je suis utile à mes concitoyens.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 12 août 2011
La situation sest apaisée mais nous restons vigilants. Visiblement, il y a une volonté des protagonistes de se parler même si nous percevons toujours les tensions à la suite des heurts du week-end dernier (les affrontements ont fait quatre morts, ndlr). Sur place, la présence de forces de lordre en nombre rassure les habitants de Maré qui peuvent désormais circuler librement sur les routes de lîle.
- Et concernant le trafic aérien ?
Les barrages qui entravaient le chemin daccès à laérodrome ont été levés. Mais il ny a pas encore de reprise de lactivité dAir Calédonie qui est la seule compagnie aérienne à assurer la desserte de lîle à partir de Nouméa. Noublions pas que le président dAir Calin est aussi un chef coutumier et que les leaders du mouvement de contestation qui bloquent toujours laérogare sont aussi pour partie des chefs coutumiers. Cest donc à ce niveau que des pourparlers devront se nouer pour débloquer la situation. La question de la desserte a été un élément déclencheur mais ce nest certainement pas le seul objet de cette crise. Il existe depuis longtemps un problème lié à la répartition des terres coutumières quil faudra régler.
- Qui doit intervenir : lEtat français ou le gouvernement autonome ?
La Nouvelle-Calédonie est un territoire qui a un large statut dautonomie. LEtat na plus de compétence en matières économique et sociale. Tout ce qui relève de la règlementation ou de lorganisation des dessertes aériennes intérieures dépend, en réalité, du gouvernement local. LEtat peut accompagner mais cest aux calédoniens de décider. Avec le ministre des Transports, Thierry Mariani, nous pouvons mettre à disposition des spécialistes de laviation civile pour voir si Air Cal a fait les bons choix, en termes de stratégie de développement. Mais nous ne pourrons pas imposer des décisions. Ce serait mettre à mal le statut dautonomie et ce serait une forme dingérence incomprise des Calédoniens.
- Le PS parle de risque d « explosion sociale » et demande des « mesures urgentes et fortes de soutien économique et de rééquilibrage ». Que répondez-vous ?
Cela dénote une mauvaise connaissance de la situation locale. Dans le seul but de créer une polémique aujourdhui, le PS laisse entendre que lEtat nagit pas. Il y a beaucoup de mauvaise foi. Ce Gouvernement met loyalement en uvre les dispositions de laccord de NOUMEA. Mais il ne peut pas et ne doit pas aller au delà de ses responsabilités propres. Si javais dit aux Calédoniens : « voilà comment il faut organiser votre desserte, il faut faire ceci, il faut faire cela, » je ne respecterais pas le principe dautonomie de la Calédonie et les mêmes me le reprocheraient.
- Le FN estime que confier la médiation à des religieux a quelque chose de choquant au sein dun Etat laïc
Cest méprisant pour la diversité des outre-mer et de leurs habitants ! Les Calédoniens ont des modes de fonctionnement différents des nôtres et un statut particulier inscrit dans la Constitution. La médiation qui sera menée par les autorités religieuses évangéliques et catholiques peut permettre de retrouver le chemin du dialogue et je note que cest la seule qui a été acceptée à ce stade par les protagonistes. Ce qui est important cest de nouer le fil du dialogue et dans le contexte local, lintervention de pasteurs et de prêtres na rien de choquant. Sans ce dialogue, cest laffrontement.
- Vous devez vous rendre en Nouvelle-Calédonie le 26 août avec Nicolas Sarkozy. Pourriez-vous y aller avant ?
Aujourdhui, cela ne se justifie pas. Il y a un représentant de lEtat sur place qui est en étroite relation avec moi. LEtat est présent pour accompagner les Calédoniens mais cest à eux de trouver une solution conforme à lintérêt général. Si, à un moment donné, jai le sentiment que la crise saggrave et que ma présence peut faciliter les choses, je serai là où je suis utile à mes concitoyens.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 12 août 2011