Texte intégral
Q - Les marchés ont accueilli timidement le paquet fiscal français. Est-ce quil existe un espace pour de nouvelles mesures ?
R - Ce que le gouvernement français a fait la semaine dernière, cest un effort important de douze milliards deuros. Un ensemble de mesures qui permet datteindre les objectifs de réduction du déficit public, 4,5 % lannée prochaine, et 3 % en 2013. Avec nos impôts, nous préservons le public le plus fragile, et nous créons un nouvel impôt sur les hauts revenus. Cela a été un choix politique assumé parce quil y avait un risque de convalescence si, par exemple, nous augmentions limpôt sur le revenu ou la TVA.
Nos avons écarté un tel choix parce que le modèle français sappuie sur la consommation et nous avons décidé de protéger le pouvoir dachat. Mais il sagit dun plan qui sadapte. Nos mesures nont pas eu les mêmes proportions quen Italie, en Espagne ou en Grèce, mais nous ne sommes pas dans la même situation.
Q - Le Fond européen de stabilisation financière a considéré que la Zone euro sortira de la crise de la dette en 2014. Êtes-vous daccord ?
R - Il a évoqué la Grèce pour 2014, et probablement avec raison. Je considère pour ma part que 2013 est une date importante pour la Zone euro. Les pays doivent retrouver des niveaux de déficits inférieurs à la crise. Mais nous ne pouvons oublier quil sagit de la crise la plus importante depuis 1929 et la leçon pour la Zone deuro est double : nous ne pouvons continuer à vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, et nous devons mieux coordonner les échanges sur un plan mondial afin déviter les éléments déstructurants, en y associant des nouvelles puissances économiques comme la Chine et le Brésil. La France et lAllemagne vont formuler des propositions pour rendre la gouvernance de la Zone euro plus efficace. Nous allons essayer daller le plus rapidement possible afin que le Fond européen soit déjà opérationnel en septembre.
Q - La possibilité dune récession aux États-Unis affecte-t-elle lEurope ?
R - Il est incontestable quun impact négatif aux États-Unis provoque des réflexes partout dans le monde et en Europe. Nous allons rester attentifs comme nous le sommes à légard de tous les autres problèmes qui peuvent arriver. En commençant par la volatilité des prix des matières premières et par les taux de changes, limpact des mesures de consolidation budgétaire était nécessaire.
Q - Quelle est la perspective pour lEurope si la Banque centrale des États-Unis nadopte pas un troisième round dachat de bons du Trésor, les «quantitative easing» ?
R - La situation américaine est marquée par le caractère symbolique de la rétrogradation de la note de la dette américaine. Mais il y a également des points positifs sur lesquels nous devons nous appuyer. La création demplois a été supérieure aux espérances aux États-Unis et en France. Mais la question principale, au-delà de lintervention souveraine de la Banque centrale, est la mise place dun agenda de réduction des dettes. Nos devons adopter ces mesures, mais sans interrompre la croissance.
Q - La stagnation de lEurope et des États-Unis a amené des entreprises à baisser leurs coûts et à se disputer les marchés émergents. En réponse, des pays comme le Brésil ont adopté des mesures protectionnistes
R - Les mesures protectionnistes peuvent apporter une réponse nationale à court terme, mais ne peuvent être une réponse dans un cadre international. Tout est lié. Aucun pays au monde, qui a des ambitions pour son peuple, pour augmenter les niveaux de revenus, les niveaux de protection sociale, le niveau déducation, ne peut agir avec une économie basée sur un réflex interne. Cest la raison pour laquelle notre préoccupation au G20 sera de faire de ce sommet un sommet daction. Nous allons insister sur les points qui nous unissent et non sur les points qui peut faire lobjet de contestation.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er septembre 2011
R - Ce que le gouvernement français a fait la semaine dernière, cest un effort important de douze milliards deuros. Un ensemble de mesures qui permet datteindre les objectifs de réduction du déficit public, 4,5 % lannée prochaine, et 3 % en 2013. Avec nos impôts, nous préservons le public le plus fragile, et nous créons un nouvel impôt sur les hauts revenus. Cela a été un choix politique assumé parce quil y avait un risque de convalescence si, par exemple, nous augmentions limpôt sur le revenu ou la TVA.
Nos avons écarté un tel choix parce que le modèle français sappuie sur la consommation et nous avons décidé de protéger le pouvoir dachat. Mais il sagit dun plan qui sadapte. Nos mesures nont pas eu les mêmes proportions quen Italie, en Espagne ou en Grèce, mais nous ne sommes pas dans la même situation.
Q - Le Fond européen de stabilisation financière a considéré que la Zone euro sortira de la crise de la dette en 2014. Êtes-vous daccord ?
R - Il a évoqué la Grèce pour 2014, et probablement avec raison. Je considère pour ma part que 2013 est une date importante pour la Zone euro. Les pays doivent retrouver des niveaux de déficits inférieurs à la crise. Mais nous ne pouvons oublier quil sagit de la crise la plus importante depuis 1929 et la leçon pour la Zone deuro est double : nous ne pouvons continuer à vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête, et nous devons mieux coordonner les échanges sur un plan mondial afin déviter les éléments déstructurants, en y associant des nouvelles puissances économiques comme la Chine et le Brésil. La France et lAllemagne vont formuler des propositions pour rendre la gouvernance de la Zone euro plus efficace. Nous allons essayer daller le plus rapidement possible afin que le Fond européen soit déjà opérationnel en septembre.
Q - La possibilité dune récession aux États-Unis affecte-t-elle lEurope ?
R - Il est incontestable quun impact négatif aux États-Unis provoque des réflexes partout dans le monde et en Europe. Nous allons rester attentifs comme nous le sommes à légard de tous les autres problèmes qui peuvent arriver. En commençant par la volatilité des prix des matières premières et par les taux de changes, limpact des mesures de consolidation budgétaire était nécessaire.
Q - Quelle est la perspective pour lEurope si la Banque centrale des États-Unis nadopte pas un troisième round dachat de bons du Trésor, les «quantitative easing» ?
R - La situation américaine est marquée par le caractère symbolique de la rétrogradation de la note de la dette américaine. Mais il y a également des points positifs sur lesquels nous devons nous appuyer. La création demplois a été supérieure aux espérances aux États-Unis et en France. Mais la question principale, au-delà de lintervention souveraine de la Banque centrale, est la mise place dun agenda de réduction des dettes. Nos devons adopter ces mesures, mais sans interrompre la croissance.
Q - La stagnation de lEurope et des États-Unis a amené des entreprises à baisser leurs coûts et à se disputer les marchés émergents. En réponse, des pays comme le Brésil ont adopté des mesures protectionnistes
R - Les mesures protectionnistes peuvent apporter une réponse nationale à court terme, mais ne peuvent être une réponse dans un cadre international. Tout est lié. Aucun pays au monde, qui a des ambitions pour son peuple, pour augmenter les niveaux de revenus, les niveaux de protection sociale, le niveau déducation, ne peut agir avec une économie basée sur un réflex interne. Cest la raison pour laquelle notre préoccupation au G20 sera de faire de ce sommet un sommet daction. Nous allons insister sur les points qui nous unissent et non sur les points qui peut faire lobjet de contestation.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 1er septembre 2011