Texte intégral
Le Premier ministre s'est efforcé ce soir de faire de la pédagogie. Il a tenté de montrer la qualité du travail effectué par son gouvernement pendant quatre ans. Mais, sur le sujet essentiel du moment - rendre à l'Etat les moyens de s'opposer aux effets de la mondialisation libérale - il n'a pas convaincu. Et pour cause : face aux assauts répétés du libéralisme sauvage contre les droits sociaux les plus élémentaires, il veut réguler, il compte sur une hypothétique " conscience internationale ", il s'en remet à la loyauté du secteur privé.
Certes, il entrouvre une fenêtre en proposant dans le cas de licenciements par des entreprises qui font des bénéfices, de renchérir le coût des licenciements, la réindustrialisation des sites touchés et le reclassement des salariés. Mais chacun le sait, tout est dans l'art de l'exécution. Les députés du Mouvement des Citoyens n'ont pas voté le texte gouvernemental sur les régulations économiques. Nous verrons ce qu'il en sera demain. Mais nous n'accepterons aucun faux-semblant.
Quant à la délinquance des mineurs, le refus du Premier ministre d'adapter notre législation est inquiétant. En renvoyant à plus tard la réforme de l'ordonnance de 1945 - qui ne permet pas en l'état de faire face aux difficultés actuelles, la Police et la Justice étant ligotées face aux actes délictueux des moins de 16 ans - cette délinquance va continuer à se développer et les Français dans leur majorité y verront, là encore, une démission de l'Etat. Je le déplore.
(source http://www.mdc-France.org, le 23 avril 2001)