Texte intégral
Q - On va parler Europe, mais on va parler dabord Méditerranée. Nicolas Sarkozy se rend à Tripoli aujourdhui, est-ce bien utile de déplacer 160 policiers, de mettre Cameron dans les bagages, et daller à Tripoli, pour quoi faire ?
R - Cest un tournant historique dans la politique française et européenne vis-à-vis des pays arabes. Rendez-vous compte : cest la première fois que des troupes européennes permettent à un peuple arabe de se libérer dun dictateur.
Q - On fait un peu la nique aux Américains, quoi !
R - On ne fait pas la nique aux Américains, on dit simplement que la politique a changé. Avant, on disait : dans un pays arabe, il y a une dictature ou bien un fanatisme islamique. Eh bien non, il y a une troisième voie : celle de la démocratie. LEurope appuie cette démocratie : elle lappuie par les armes pour libérer les peuples, elle lappuie par le soutien démocratique. Cest la raison de la visite de David Cameron et de Nicolas Sarkozy : elle lappuie aussi parce quelle dit : on va vous aider à évoluer vers un État démocratique.
Q - Les Américains sinquiètent de linstallation dAl Qaïda dans le sud libyen, et Abdel Jalil, le président du CNT, a dit lundi : notre loi, ce sera la charia, il y a un risque islamiste quand même.
R - Je crois que si lon reste dans cette vision un peu manichéenne, un dictateur, cela rassure. Eh bien non, un dictateur, cela ne rassure pas. Un dictateur, cest loppression et le développement de lislamisme. La seule voie, cest celle de la démocratie. Le printemps arabe est un printemps démocratique : les peuples se libèrent, la France est à leurs côtés.
Q - Et on cherche aussi des contrats, cest la règle.
R - Quand les Américains sont venus libérer le sol européen de loppression nazie, il y a eu le plan Marshall, et des entreprises américaines ont bénéficié de ce plan Marshall. Il nest pas tout à fait illégitime que les choses se passent ainsi.
Q - Alors, la Grèce restera dans leuro, lAllemagne et la France le réaffirment. Comment pouvez-vous croire encore les Grecs quand ils disent : on fera ce quil faut, on appliquera le plan ?
R - Nous avons élaboré un nouveau mécanisme et un plan daide qui ont été décidés, non pas par une seule personne, mais, à linitiative du président de la République, par dix-sept chefs dÉtat et de gouvernement. Ce mécanisme nest pas anodin : il sagit de 440 milliards deuro, avec une échéance en octobre, lorsque tous les Parlements auront été sollicités et auront voté. Il y a surtout un élément nouveau, un mécanisme de surveillance. Nous avons la générosité, la solidarité, il y a aussi la discipline.
Q - Vous avez confiance dans les Grecs, ils vont faire les efforts nécessaires ?
R - Jai dautant plus confiance que - M. Papandreou la réaffirmé - le gouvernement a pris des mesures qui sont dures, mais qui sont nécessaires et courageuses. La dette grecque représente 4 % de la dette de la zone euro ; le PIB de la Grèce représente 2 % du PIB de lensemble de la zone euro. Cela veut donc dire que ce nest pas insurmontable. Cest dur pour le peuple grec, mais ce nest pas insurmontable. On doit appliquer une nouvelle méthode, solidarité et discipline.
Q - Et si le FMI stoppe ses versements à la Grèce ?
R - Le FMI narrêtera pas ses versements à la Grèce, mais ce nest pas la partie la plus importante. Il faut que nous fassions ce fonds monétaire européen, quappelle le président de la République de ses vux, cest-à-dire que, comme le FMI, nous disposions dun « FME « : un Fonds monétaire qui réagit et qui empêche le spéculateur de dicter sa loi à lensemble des marchés financiers, comme cest le cas actuellement.
Q - Avec une banque publique européenne et des euro-obligations, cela serait encore mieux !
R - Les euro-obligations, cest mettre la « charrue avant les bufs «. Quest-ce que cela veut dire leuro-obligation ? Cela veut dire que lon mutualise tout de suite la dette. Vous avez posé une bonne question tout à lheure : « les Grecs vont-ils appliquer le plan de rigueur ? «. Eh bien oui si nous exigeons dabord de la discipline. Une fois que nous seront harmonisés, nous pourrons réfléchir à créer des obligations européennes qui stabiliseront lensemble. Le faire avant, cest déstabiliser les économies fortes comme celles de la France et lAllemagne.
( )source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 septembre 2011
R - Cest un tournant historique dans la politique française et européenne vis-à-vis des pays arabes. Rendez-vous compte : cest la première fois que des troupes européennes permettent à un peuple arabe de se libérer dun dictateur.
Q - On fait un peu la nique aux Américains, quoi !
R - On ne fait pas la nique aux Américains, on dit simplement que la politique a changé. Avant, on disait : dans un pays arabe, il y a une dictature ou bien un fanatisme islamique. Eh bien non, il y a une troisième voie : celle de la démocratie. LEurope appuie cette démocratie : elle lappuie par les armes pour libérer les peuples, elle lappuie par le soutien démocratique. Cest la raison de la visite de David Cameron et de Nicolas Sarkozy : elle lappuie aussi parce quelle dit : on va vous aider à évoluer vers un État démocratique.
Q - Les Américains sinquiètent de linstallation dAl Qaïda dans le sud libyen, et Abdel Jalil, le président du CNT, a dit lundi : notre loi, ce sera la charia, il y a un risque islamiste quand même.
R - Je crois que si lon reste dans cette vision un peu manichéenne, un dictateur, cela rassure. Eh bien non, un dictateur, cela ne rassure pas. Un dictateur, cest loppression et le développement de lislamisme. La seule voie, cest celle de la démocratie. Le printemps arabe est un printemps démocratique : les peuples se libèrent, la France est à leurs côtés.
Q - Et on cherche aussi des contrats, cest la règle.
R - Quand les Américains sont venus libérer le sol européen de loppression nazie, il y a eu le plan Marshall, et des entreprises américaines ont bénéficié de ce plan Marshall. Il nest pas tout à fait illégitime que les choses se passent ainsi.
Q - Alors, la Grèce restera dans leuro, lAllemagne et la France le réaffirment. Comment pouvez-vous croire encore les Grecs quand ils disent : on fera ce quil faut, on appliquera le plan ?
R - Nous avons élaboré un nouveau mécanisme et un plan daide qui ont été décidés, non pas par une seule personne, mais, à linitiative du président de la République, par dix-sept chefs dÉtat et de gouvernement. Ce mécanisme nest pas anodin : il sagit de 440 milliards deuro, avec une échéance en octobre, lorsque tous les Parlements auront été sollicités et auront voté. Il y a surtout un élément nouveau, un mécanisme de surveillance. Nous avons la générosité, la solidarité, il y a aussi la discipline.
Q - Vous avez confiance dans les Grecs, ils vont faire les efforts nécessaires ?
R - Jai dautant plus confiance que - M. Papandreou la réaffirmé - le gouvernement a pris des mesures qui sont dures, mais qui sont nécessaires et courageuses. La dette grecque représente 4 % de la dette de la zone euro ; le PIB de la Grèce représente 2 % du PIB de lensemble de la zone euro. Cela veut donc dire que ce nest pas insurmontable. Cest dur pour le peuple grec, mais ce nest pas insurmontable. On doit appliquer une nouvelle méthode, solidarité et discipline.
Q - Et si le FMI stoppe ses versements à la Grèce ?
R - Le FMI narrêtera pas ses versements à la Grèce, mais ce nest pas la partie la plus importante. Il faut que nous fassions ce fonds monétaire européen, quappelle le président de la République de ses vux, cest-à-dire que, comme le FMI, nous disposions dun « FME « : un Fonds monétaire qui réagit et qui empêche le spéculateur de dicter sa loi à lensemble des marchés financiers, comme cest le cas actuellement.
Q - Avec une banque publique européenne et des euro-obligations, cela serait encore mieux !
R - Les euro-obligations, cest mettre la « charrue avant les bufs «. Quest-ce que cela veut dire leuro-obligation ? Cela veut dire que lon mutualise tout de suite la dette. Vous avez posé une bonne question tout à lheure : « les Grecs vont-ils appliquer le plan de rigueur ? «. Eh bien oui si nous exigeons dabord de la discipline. Une fois que nous seront harmonisés, nous pourrons réfléchir à créer des obligations européennes qui stabiliseront lensemble. Le faire avant, cest déstabiliser les économies fortes comme celles de la France et lAllemagne.
( )source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 16 septembre 2011