Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Monsieur le Président Lachaud, nous avons connu, cet été, une amplification de la crise des dettes souveraines. Cette amplification de la crise des dettes souveraines, elle est liée, d'abord, aux délais de mise en œuvre des mesures qui ont été annoncées le 21 juillet, elle est liée à des incertitudes qui pesaient en particulier sur la position de l'Allemagne en raison des recours qui avaient été déposés devant la Cour constitutionnelle et qui ont été levés aujourd'hui. Elle s'est aussi aggravée parce que la situation de l'économie américaine s'est aggravée, que le débat politique aux Etats-Unis a donné le sentiment, à tort ou à raison, aux opérateurs qu'une solution était difficile à trouver et pour couronner le tout, parce que la croissance s'est ralentie au 2e trimestre dans l'ensemble des pays développés. Face à cette situation, le gouvernement français, sous l'autorité du Président de la République, a réagi. Nous avons d'abord réagi en organisant un sommet franco-allemand qui a permis de franchir une nouvelle étape en direction de la mise en place d'un vrai gouvernement économique de la zone euro, qui, je voudrais le dire à tous ceux qui brandissent la solution des Eurobonds comme étant une solution miracle aux problèmes qui pèsent aujourd'hui sur les finances européennes. Le Gouvernement économique de la zone euro, c'est le préalable à la mise en place de tout système de mutualisation des dettes et des risques des pays de la zone euro. Et nous avons, à l'occasion de ce sommet franco-allemand, pris une décision très symbolique, celle de mettre en œuvre, dans le cadre de la convergence fiscale, un impôt sur les sociétés commun à la France et à l'Allemagne et je vois que depuis quelques jours, les pays du Benelux proposent de rejoindre cette initiative. Et puis, nous avons immédiatement, dès que les chiffres de la croissance ont été connus, révisé les prévisions de croissance française ; nous les avons révisées de façon réaliste, de façon sérieuse et en même temps, ambitieuse en nous fixant un objectif de 1,75 % de croissance pour l'année 2012. Et naturellement, nous avons pris les décisions en matière d'ajustement budgétaire, pour 2011 et pour 2012 qui correspondaient à la révision de ces hypothèses de croissance. Les ajustements qui vous ont été proposés, ceux dont vous discutez aujourd'hui, ceux qui vous seront proposés dans le cadre du débat budgétaire sur la loi de finances et sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, sont des ajustements qui s'inscrivent dans le cadre de la politique économique que le Gouvernement conduit et qui a déjà permis, avec la révision générale des politiques publiques, de réduire de 15 milliards, les dépenses de l'Etat ; qui a permis, avec la suppression de près de 150.000 postes de fonctionnaires, d'engager la réduction des dépenses publiques ; qui a permis, avec la réforme des retraites, de sécuriser notre système de protection sociale.
Aujourd'hui, Monsieur le président Lachaud, les opérateurs considèrent que la France est l'un des 10 pays qui a la meilleure signature financière. C'est le fruit de la politique qui a été conduite ; c'est d'ailleurs un démenti à toutes les accusations qui sont très outrancières, qui sont portées par l'opposition sur la politique qui est conduite. La vérité, c'est que cette confiance dans les finances publiques françaises, c'est un bien précieux, c'est un bien que nous devons ensemble protéger, c'est un bien qui n'est ni de gauche ni de droite, et c'est l'honneur du Gouvernement, de la majorité et je l'espère du Parlement tout entier, que de prendre les initiatives qui permettront de protéger les Français.
Source http://www.gouvernement.fr, le 8 septembre 2011