Texte intégral
JULIEN ARNAUD Bonjour à tous. Linvité politique ce matin, cest Patrick OLLIER. Bonjour.
PATRICK OLLIER Bonjour.
JULIEN ARNAUD Et merci dêtre là. LÉlysée a contre-attaqué hier dans laffaire Karachi. Dans un communiqué, il est dit que le nom de Nicolas SARKOZY napparaît pas. Comment il le sait, ça, Nicolas SARKOZY ?
PATRICK OLLIER Écoutez, le secret de linstruction dont jentends parler malheureusement nexiste quasiment plus dans ce pays et on voit dans de nombreux procès apparaître les pièces des dossiers.
JULIEN ARNAUD Et vous le regrettez.
PATRICK OLLIER Et je le regrette parce que je suis personnellement soucieux de voir le secret de linstruction préservé.
JULIEN ARNAUD Donc vous regrettez que lÉlysée ait accès au dossier alors quelle nest pas censée y avoir accès.
PATRICK OLLIER Non, pas du tout. Je constate simplement que le nom de Nicolas SARKOZY na été cité nulle part et que personne na dit en tout cas lavoir cité. Point final.
JULIEN ARNAUD Le fait que le secret de linstruction visiblement soit violé dans cette affaire, cest moins choquant que dans dautres affaires ?
PATRICK OLLIER Il nest pas violé le secret de linstruction. Personne ne viole le secret de linstruction. On dit simplement, ce qui est la vérité, quà la connaissance de ce qui est aujourd'hui su, jamais le nom de Nicolas SARKOZY na été cité par qui que ce soit.
JULIEN ARNAUD Ça veut dire que lÉlysée a accès au dossier.
PATRICK OLLIER Ça veut dire que le nom de Nicolas SARKOZY na jamais été cité. Et puis écoutez, il faut arrêter ces histoires. Nicolas SARKOZY nétait pas le directeur de campagne dÉdouard BALLADUR, il était ministre du Budget, et à ce titre il a été hostile à ce fameux contrat. Et ça, ce nest pas un problème de secret de linstruction : ce sont des pièces administratives qui démontrent ce que je dis. Il a été hostile, il nétait pas directeur de la campagne, il était porte-parole, il soccupait de la communication de la campagne. Il na jamais été associé à ce genre de problème.
JULIEN ARNAUD Sur ce point précis
PATRICK OLLIER Quon interroge ceux qui étaient associés au financement de la campagne et qui lont organisée, qui ont organisée la campagne, cest légitime, mais Nicolas SARKOZY na rien à voir là-dedans.
JULIEN ARNAUD Son nom apparaît, en fait. Quand on lit le journal Libération ce matin, le journal explique quen tant que ministre du Budget, il a notamment validé la création dune société offshore baptisée HEINE, pour dispatcher les commissions et ça, cest un rapport policier qui le dit, rapport cité par Libération, et à lépoque il était ministre du Budget.
PATRICK OLLIER Alors vous voyez, vous voyez ce que je vous dis : tout est dans la presse. Bien. Le nom de Nicolas SARKOZY na pas été cité dans le problème de ce quon appelle laffaire Karachi des rétro-commissions.
JULIEN ARNAUD Bon, ce nest pas ce que dit Libération ce matin.
PATRICK OLLIER Libération, non, non, non ! il ne faut pas faire damalgame là-dessus. Il ne faut pas faire damalgame. Libération dit que le ministre du Budget a à un certain moment donné son accord pour cet achat. Le ministre du Budget, cest une décision qui est dordre administratif puisquil doit prendre des décisions, ça na rien à voir avec lattitude personnelle de certaines personnes qui ont pu éventuellement avoir à connaître de rétro-commissions. Cest deux choses distinctes, il ne faut pas mélanger, il ne faut pas faire damalgame. Il ne faut pas dire, puisque le ministre du Budget a pu dire à un certain moment : « Oui, on peut créer une société », que brutalement parce quil a fait ça, quelques années après il est responsable de manipulations financières. Cest détestable, ce genre damalgame.
JULIEN ARNAUD Est-ce quil faut publier les auditions de la mission parlementaire sur Karachi ?
PATRICK OLLIER Je suis pour la transparence la plus totale.
JULIEN ARNAUD Bernard ACCOYER pour linstant ne le souhaite pas spécialement.
PATRICK OLLIER Oui, mais sil ne le souhaite pas, cest parce quil y a une notion de secret-défense, il y a une notion alors ça, cest un domaine qui change complètement la donne. Le secret-défense, le problème de la communication de certaines informations qui sont secrètes, peuvent mettre la vie de certaines personnes en danger, peuvent créer des troubles avec certains gouvernements. Cest une matière sensible. Le président de lAssemblée, lui, a les moyens de savoir ce qui sest dit donc il est dans son rôle de dire : « Je ne souhaite pas que ce rapport soit communiqué » mais je suis pour la transparence totale sous réserve que la communication dun rapport ne mette pas en cause la vie de certaines personnes, les responsabilités de certains États. Voilà, la notion de secret existe aussi dans ce domaine.
JULIEN ARNAUD Autre sujet important de la matinée, cest cette petite phrase de François FILLON sur la convergence avec lAllemagne et notamment sur le sujet des retraites. En Allemagne, la retraite cest à 67 ans ; est-ce que ça veut dire quon va en France rapidement vers une retraite à 67 ans ?
PATRICK OLLIER Je suis stupéfait de voir la réaction des médias. Stupéfait. De quoi sagit-il ? Le président de la République, avec beaucoup de courage, est rentré dans un travail de conviction vis-à-vis de lAllemagne avec Angela MERKEL pour convaincre les 17 pays de la zone euro daller vers de la convergence économique et forcément sociale. On crée - linitiative dun gouvernement européen au niveau économique pour les 17.
JULIEN ARNAUD Donc la retraite à 67 ans.
PATRICK OLLIER Pour que la convergence permette davoir une politique industrielle identique, pour quon puisse avoir une fiscalité qui se rapproche. On a décidé de rapprocher notre fiscalité sur limpôt des entreprises par exemple avec lAllemagne.
JULIEN ARNAUD Et sur la retraite.
PATRICK OLLIER Et le Premier ministre est parfaitement dans ce rôle parce quil y a des conséquences entre léconomie, le travail, de prévoir quun jour il faut aussi une convergence sur le plan social et, sans fixer de date, il pose la question de savoir sil ne faut pas aller jusquà 67 ans pour les retraites. Cest légitime quil pose ce genre de question. Ce nest pas demain quon va le faire. La convergence, ce nest malheureusement pas demain quon pourra la faire ; il faut du temps et fixer des perspectives dans ce temps-là, dans plusieurs années, cest tout à fait logique.
JULIEN ARNAUD Le moment nest peut-être pas très bien choisi parce que cest une dernière ligne droite avant les élections sénatoriales vous êtes évidemment très impliqué sur ce sujet. Ce week-end, cest à peu près acquis, la gauche va progresser. Est-ce que le Sénat va basculer à gauche daprès vous ? Vous comptez siège par siège mais ça va se jouer à très peu de choses.
PATRICK OLLIER Oui, on compte ; on na pas tous les mêmes décomptes et on se base sur les comptes on verra dimanche soir. Moi je suis raisonnablement optimiste.
JULIEN ARNAUD Oui, daccord.
PATRICK OLLIER Raisonnablement. Je veux dire par- là que les conséquences des élections municipales de 2008 forcément auront des conséquences sur lélection au Sénat et je pense que compte tenu de ce quon risque davoir comme résultat, le président LARCHER a toutes les chances de rester président du Sénat. Il nen demeure pas moins que si nous ne mobilisons pas dans les 150 000 électeurs du grand corps électoral sénatorial nos électeurs, eh bien nous risquons davoir une déception. Il faut être prudent. Il faut être prudent parce que pour contrôler lensemble de la direction du Sénat, présidence de commission, etc, il faut avoir huit sièges davance, donc la question se pose-là. Et les listes dissidentes narrangent pas les choses : nous sommes Gaulois et le problème est là. Les listes dissidentes risquent de faire perdre des voix pour rien, donc de faire perdre des sièges. Le corps électoral est très, très fragile et connaître par avance le vote de certains maires ruraux est très compliqué. Et je pense même quon soit obligé dattendre dimanche soir et même peut-être plus tard pour savoir comment se trouvera le prochain Sénat. Oui, je pense que Gérard LARCHER sera réélu président ; pour le reste je souhaite que notre corps électoral se mobilise. Sans sa mobilisation, nous risquons davoir des déconvenues.
JULIEN ARNAUD Est-ce quil ne faut pas une bonne fois pour toutes réformer le Sénat ? Parce que tout ça donne une image un petit peu de tripatouillage auquel les Français ne comprennent pas grand-chose.
PATRICK OLLIER Pourquoi vous employez ce mot ?
JULIEN ARNAUD Parce que cest le sentiment général de négociations de liste à liste. Le grand public ny comprend rien, vous le savez bien.
PATRICK OLLIER Plus vous employez ce mot, plus il est employé par tout le monde. « Tripatouillage », quest-ce que ça veut dire ? Il ny a pas de tripatouillage !
JULIEN ARNAUD Ça veut dire par exemple des listes dissidentes à droite et des postes qui sont distribués à droite et à gauche pour éviter que les élus présentent ces listes. Il y a plein dexemples !
PATRICK OLLIER Mais le fait quil y ait des dissidents à gauche comme à droite parce quil y en a aussi à gauche ce nest pas du tripatouillage : cest la liberté de chacun de se présenter. Les partis politiques ne sont pas contents quil y ait des dissidents ; ils ne sont pas contents. Tripatouillage, ça veut dire quon se met tous daccord sur quelque chose, mais cest quon nest justement pas daccord et cest pour ça quil y a des listes dissidentes, donc moi jexclus ce mot. Cela étant, la réforme du Sénat a permis davoir plus de sénateurs cette fois-ci et la réforme du Sénat ne porte pas sur lélection au deuxième degré. Sil y a une deuxième chambre en France, ce nest pas pour quil y ait deux fois lAssemblée nationale : cest pour que le Sénat représente les collectivités territoriales, donc lélectorat du Sénat se trouve dans les collectivités territoriales. Là est le problème parce que pour les maires ruraux, il est extrêmement difficile de savoir pour qui ils vont voter.
JULIEN ARNAUD Patrick OLLIER, optimiste mesuré si jai bien compris.
PATRICK OLLIER Mesuré, mesuré. Merci.
JULIEN ARNAUD Merci beaucoup.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 23 septembre 2011
PATRICK OLLIER Bonjour.
JULIEN ARNAUD Et merci dêtre là. LÉlysée a contre-attaqué hier dans laffaire Karachi. Dans un communiqué, il est dit que le nom de Nicolas SARKOZY napparaît pas. Comment il le sait, ça, Nicolas SARKOZY ?
PATRICK OLLIER Écoutez, le secret de linstruction dont jentends parler malheureusement nexiste quasiment plus dans ce pays et on voit dans de nombreux procès apparaître les pièces des dossiers.
JULIEN ARNAUD Et vous le regrettez.
PATRICK OLLIER Et je le regrette parce que je suis personnellement soucieux de voir le secret de linstruction préservé.
JULIEN ARNAUD Donc vous regrettez que lÉlysée ait accès au dossier alors quelle nest pas censée y avoir accès.
PATRICK OLLIER Non, pas du tout. Je constate simplement que le nom de Nicolas SARKOZY na été cité nulle part et que personne na dit en tout cas lavoir cité. Point final.
JULIEN ARNAUD Le fait que le secret de linstruction visiblement soit violé dans cette affaire, cest moins choquant que dans dautres affaires ?
PATRICK OLLIER Il nest pas violé le secret de linstruction. Personne ne viole le secret de linstruction. On dit simplement, ce qui est la vérité, quà la connaissance de ce qui est aujourd'hui su, jamais le nom de Nicolas SARKOZY na été cité par qui que ce soit.
JULIEN ARNAUD Ça veut dire que lÉlysée a accès au dossier.
PATRICK OLLIER Ça veut dire que le nom de Nicolas SARKOZY na jamais été cité. Et puis écoutez, il faut arrêter ces histoires. Nicolas SARKOZY nétait pas le directeur de campagne dÉdouard BALLADUR, il était ministre du Budget, et à ce titre il a été hostile à ce fameux contrat. Et ça, ce nest pas un problème de secret de linstruction : ce sont des pièces administratives qui démontrent ce que je dis. Il a été hostile, il nétait pas directeur de la campagne, il était porte-parole, il soccupait de la communication de la campagne. Il na jamais été associé à ce genre de problème.
JULIEN ARNAUD Sur ce point précis
PATRICK OLLIER Quon interroge ceux qui étaient associés au financement de la campagne et qui lont organisée, qui ont organisée la campagne, cest légitime, mais Nicolas SARKOZY na rien à voir là-dedans.
JULIEN ARNAUD Son nom apparaît, en fait. Quand on lit le journal Libération ce matin, le journal explique quen tant que ministre du Budget, il a notamment validé la création dune société offshore baptisée HEINE, pour dispatcher les commissions et ça, cest un rapport policier qui le dit, rapport cité par Libération, et à lépoque il était ministre du Budget.
PATRICK OLLIER Alors vous voyez, vous voyez ce que je vous dis : tout est dans la presse. Bien. Le nom de Nicolas SARKOZY na pas été cité dans le problème de ce quon appelle laffaire Karachi des rétro-commissions.
JULIEN ARNAUD Bon, ce nest pas ce que dit Libération ce matin.
PATRICK OLLIER Libération, non, non, non ! il ne faut pas faire damalgame là-dessus. Il ne faut pas faire damalgame. Libération dit que le ministre du Budget a à un certain moment donné son accord pour cet achat. Le ministre du Budget, cest une décision qui est dordre administratif puisquil doit prendre des décisions, ça na rien à voir avec lattitude personnelle de certaines personnes qui ont pu éventuellement avoir à connaître de rétro-commissions. Cest deux choses distinctes, il ne faut pas mélanger, il ne faut pas faire damalgame. Il ne faut pas dire, puisque le ministre du Budget a pu dire à un certain moment : « Oui, on peut créer une société », que brutalement parce quil a fait ça, quelques années après il est responsable de manipulations financières. Cest détestable, ce genre damalgame.
JULIEN ARNAUD Est-ce quil faut publier les auditions de la mission parlementaire sur Karachi ?
PATRICK OLLIER Je suis pour la transparence la plus totale.
JULIEN ARNAUD Bernard ACCOYER pour linstant ne le souhaite pas spécialement.
PATRICK OLLIER Oui, mais sil ne le souhaite pas, cest parce quil y a une notion de secret-défense, il y a une notion alors ça, cest un domaine qui change complètement la donne. Le secret-défense, le problème de la communication de certaines informations qui sont secrètes, peuvent mettre la vie de certaines personnes en danger, peuvent créer des troubles avec certains gouvernements. Cest une matière sensible. Le président de lAssemblée, lui, a les moyens de savoir ce qui sest dit donc il est dans son rôle de dire : « Je ne souhaite pas que ce rapport soit communiqué » mais je suis pour la transparence totale sous réserve que la communication dun rapport ne mette pas en cause la vie de certaines personnes, les responsabilités de certains États. Voilà, la notion de secret existe aussi dans ce domaine.
JULIEN ARNAUD Autre sujet important de la matinée, cest cette petite phrase de François FILLON sur la convergence avec lAllemagne et notamment sur le sujet des retraites. En Allemagne, la retraite cest à 67 ans ; est-ce que ça veut dire quon va en France rapidement vers une retraite à 67 ans ?
PATRICK OLLIER Je suis stupéfait de voir la réaction des médias. Stupéfait. De quoi sagit-il ? Le président de la République, avec beaucoup de courage, est rentré dans un travail de conviction vis-à-vis de lAllemagne avec Angela MERKEL pour convaincre les 17 pays de la zone euro daller vers de la convergence économique et forcément sociale. On crée - linitiative dun gouvernement européen au niveau économique pour les 17.
JULIEN ARNAUD Donc la retraite à 67 ans.
PATRICK OLLIER Pour que la convergence permette davoir une politique industrielle identique, pour quon puisse avoir une fiscalité qui se rapproche. On a décidé de rapprocher notre fiscalité sur limpôt des entreprises par exemple avec lAllemagne.
JULIEN ARNAUD Et sur la retraite.
PATRICK OLLIER Et le Premier ministre est parfaitement dans ce rôle parce quil y a des conséquences entre léconomie, le travail, de prévoir quun jour il faut aussi une convergence sur le plan social et, sans fixer de date, il pose la question de savoir sil ne faut pas aller jusquà 67 ans pour les retraites. Cest légitime quil pose ce genre de question. Ce nest pas demain quon va le faire. La convergence, ce nest malheureusement pas demain quon pourra la faire ; il faut du temps et fixer des perspectives dans ce temps-là, dans plusieurs années, cest tout à fait logique.
JULIEN ARNAUD Le moment nest peut-être pas très bien choisi parce que cest une dernière ligne droite avant les élections sénatoriales vous êtes évidemment très impliqué sur ce sujet. Ce week-end, cest à peu près acquis, la gauche va progresser. Est-ce que le Sénat va basculer à gauche daprès vous ? Vous comptez siège par siège mais ça va se jouer à très peu de choses.
PATRICK OLLIER Oui, on compte ; on na pas tous les mêmes décomptes et on se base sur les comptes on verra dimanche soir. Moi je suis raisonnablement optimiste.
JULIEN ARNAUD Oui, daccord.
PATRICK OLLIER Raisonnablement. Je veux dire par- là que les conséquences des élections municipales de 2008 forcément auront des conséquences sur lélection au Sénat et je pense que compte tenu de ce quon risque davoir comme résultat, le président LARCHER a toutes les chances de rester président du Sénat. Il nen demeure pas moins que si nous ne mobilisons pas dans les 150 000 électeurs du grand corps électoral sénatorial nos électeurs, eh bien nous risquons davoir une déception. Il faut être prudent. Il faut être prudent parce que pour contrôler lensemble de la direction du Sénat, présidence de commission, etc, il faut avoir huit sièges davance, donc la question se pose-là. Et les listes dissidentes narrangent pas les choses : nous sommes Gaulois et le problème est là. Les listes dissidentes risquent de faire perdre des voix pour rien, donc de faire perdre des sièges. Le corps électoral est très, très fragile et connaître par avance le vote de certains maires ruraux est très compliqué. Et je pense même quon soit obligé dattendre dimanche soir et même peut-être plus tard pour savoir comment se trouvera le prochain Sénat. Oui, je pense que Gérard LARCHER sera réélu président ; pour le reste je souhaite que notre corps électoral se mobilise. Sans sa mobilisation, nous risquons davoir des déconvenues.
JULIEN ARNAUD Est-ce quil ne faut pas une bonne fois pour toutes réformer le Sénat ? Parce que tout ça donne une image un petit peu de tripatouillage auquel les Français ne comprennent pas grand-chose.
PATRICK OLLIER Pourquoi vous employez ce mot ?
JULIEN ARNAUD Parce que cest le sentiment général de négociations de liste à liste. Le grand public ny comprend rien, vous le savez bien.
PATRICK OLLIER Plus vous employez ce mot, plus il est employé par tout le monde. « Tripatouillage », quest-ce que ça veut dire ? Il ny a pas de tripatouillage !
JULIEN ARNAUD Ça veut dire par exemple des listes dissidentes à droite et des postes qui sont distribués à droite et à gauche pour éviter que les élus présentent ces listes. Il y a plein dexemples !
PATRICK OLLIER Mais le fait quil y ait des dissidents à gauche comme à droite parce quil y en a aussi à gauche ce nest pas du tripatouillage : cest la liberté de chacun de se présenter. Les partis politiques ne sont pas contents quil y ait des dissidents ; ils ne sont pas contents. Tripatouillage, ça veut dire quon se met tous daccord sur quelque chose, mais cest quon nest justement pas daccord et cest pour ça quil y a des listes dissidentes, donc moi jexclus ce mot. Cela étant, la réforme du Sénat a permis davoir plus de sénateurs cette fois-ci et la réforme du Sénat ne porte pas sur lélection au deuxième degré. Sil y a une deuxième chambre en France, ce nest pas pour quil y ait deux fois lAssemblée nationale : cest pour que le Sénat représente les collectivités territoriales, donc lélectorat du Sénat se trouve dans les collectivités territoriales. Là est le problème parce que pour les maires ruraux, il est extrêmement difficile de savoir pour qui ils vont voter.
JULIEN ARNAUD Patrick OLLIER, optimiste mesuré si jai bien compris.
PATRICK OLLIER Mesuré, mesuré. Merci.
JULIEN ARNAUD Merci beaucoup.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 23 septembre 2011