Texte intégral
Mesdames, Messieurs,
Mes chers compatriotes,
Cest un très grand plaisir pour moi-même, pour les Parlementaires et pour le Ministre des Affaires Européennes qui maccompagnent dêtre ici à Varsovie. Et je voudrais dabord remercier notre Ambassadeur, Monsieur François BARRY DELONGCHAMPS, pour lorganisation de cette réception, pour la chaleur de laccueil quil nous réserve et surtout pour le travail quil a accompli maintenant depuis plusieurs années avec beaucoup defficacité au service de la relation franco-polonaise.
Vous avez fait le choix de vivre dans un pays auquel la France est liée par lHistoire et par presque tous les grands enjeux du monde actuel. Un pays qui a connu depuis vingt ans des transformations spectaculaires.
Le général de GAULLE disait : « Nous nous ressemblons tant ». Et cest vrai que jamais Français et Polonais ne se sont fait la guerre. Et on ne peut pas en dire autant de la plupart de nos voisins. Souvent ils ont combattu ensemble pour de grandes causes, pour la liberté des peuples, pour la justice. Et jai encore en mémoire lémotion qui avait été la mienne lorsque javais eu loccasion de décorer ici une des grandes figures de la lutte pour la démocratie et pour la liberté en Pologne, il y a quelques années.
Nos hymnes nationaux se font écho. Nous avons en commun de grandes figures : de Copernic à Marie Curie, de Chopin à Milosz, de Kosciusko et La Fayette au mouvement Solidarité, ils témoignent de la fraternité de deux peuples dont chacun sest toujours senti concerné par le destin de lautre. Nos soldats sont régulièrement déployés sur les mêmes théâtres d'opération, hier dans les Balkans, au Congo, au Tchad et aujourd'hui en Afghanistan.
Depuis vingt ans, il existe entre la France et la Pologne une coopération militaire féconde, dont témoigne la présence parmi nous de cinq jeunes saint-cyriens venus en Pologne faire leur semestre international. Lambition de notre partenariat est de renforcer nos liens dans tous les domaines. Les relations économiques entre la France et la Pologne sont solides et la Pologne qui a maintenu une croissance positive même au plus fort de la crise mondiale, a beaucoup datouts pour attirer les entreprises françaises.
Nos exportations vers la Pologne ont augmenté de 14% en 2010 et de près de 16% pour les sept premiers mois de 2011. La France est le cinquième fournisseur et le deuxième client de la Pologne. Elle est aussi lun des tout premiers investisseurs étrangers. Près de 800 filiales dentreprises françaises se sont en effet installées ici. La volonté de la Pologne de développer ses infrastructures et ses services publics devrait renforcer nos liens industriels.
Dans les domaines du transport ferroviaire et routier, dans celui de lénergie, de la gestion de leau, des services aux collectivités locales, les entreprises françaises qui sont parmi les meilleures du monde, ont un rôle essentiel à jouer dans les projets qui sont en cours de réalisation. Je veux dailleurs signaler les succès que ces entreprises ont récemment obtenus. Je pense au système de chauffage de la ville de Varsovie, de la fourniture des trains rapides ou de la gestion du terminal portuaire de Gdynia. Je pense aussi aux secteurs de pointe : laéronautique et lespace, les technologies de linformation, linnovation énergétique dans laquelle les entreprises françaises sont particulièrement bien placées.
La coopération culturelle, scientifique et technique constitue aussi un autre aspect de notre action. Je sais bien que la situation de la francophonie nest pas des plus favorables en Pologne. Mais je suis convaincu, en tout cas je lespère, que les efforts déployés par vous tous vont contribuer à lémergence dune nouvelle élite polonaise francophone et francophile. Cela passe bien entendu par laction de lInstitut Français, par celle des Alliances françaises, par le rayonnement du Lycée René Goscinny et par le développement des classes bilingues dans les collèges et lycées polonais.
Mais le rôle des entreprises, le rôle de la Chambre de Commerce et dIndustrie franco-polonaise et jai envie de dire, le rôle tout simplement de votre communauté tout entière est évidemment sur ce sujet, crucial. Nous avons beaucoup à partager en matière de recherche scientifique. Des accords ont été conclus entre lAcadémie polonaise des Sciences et le CNRS, avec lINRA, avec lINSERM. Le programme de recherche « Polonium » mobilise nos chercheurs. Nous nous sommes engagés dans une coopération spatiale. Et enfin vous savez que la France défend une énergie nucléaire civile respectant les plus hauts standards de sûreté et nous avons proposé à la Pologne notre soutien, notre technologie et notre expertise dans ce domaine. A eux seuls, les accords de formation passés en Pologne par le Commissariat à lEnergie Atomique ont abouti à doubler nos échanges scientifiques.
Enfin, puisque nous avons la chance davoir parmi vous je ne sais pas où il est mais, mon ami René Martin, que je connais de très, très longue date, qui va se voir remettre ce soir la médaille « Gloria Artis », lune des plus importantes distinctions polonaises, je veux évoquer la « Folle Journée », lancée à Varsovie en 2010 dans le cadre de lannée Chopin sur le modèle de la « Folle journée de Nantes » et dont la deuxième édition sera ouverte ce soir même par un grand concert. René Martin est un grand produit dexportation du savoir-faire français à travers le monde en matière culturelle.
De tous ces sujets, je viens de mentretenir avec le Président de la République polonaise, M. KOMOROWSKI. Mais je veux vous dire que ce nest pas le seul motif de ma venue en Pologne. La Pologne préside en ce moment le Conseil de lUnion européenne, pour la première fois dans son Histoire. Cest laboutissement dun long processus de réintégration dans la famille européenne, pour ce grand pays libre qui est aussi désormais, un grand partenaire de notre destin commun sur le continent européen.
Nous sommes aux côtés de la Pologne pour faire progresser au cours de cette présidence, le projet européen. Nous avons ensemble, nous avons relancé au début de cette année ce quon appelle le Triangle de Weimar, qui réunit depuis 20 ans la France, lAllemagne et la Pologne ; trois pays que lHistoire avait séparés et qui sont aujourdhui rassemblés. Rassemblés par lamitié, par la coopération.
Ce soir et demain se tiendra ici à Varsovie, le Sommet du Partenariat oriental dont lambition est de rapprocher lUnion européenne et six pays de lEst de lEurope et du Caucase autour des mêmes principes et surtout autour dun projet commun. Nous avons plus que jamais lobligation dunir nos forces pour que notre continent continue de peser sur le cours du monde.
Il ne faut pas se le cacher, lEurope connaît des heures difficiles et il faut les affronter en faisant preuve dinitiative et de solidarité. Oui, le projet européen est aujourdhui menacé. Il est menacé dabord par des décennies de déficits quil faut désormais rigoureusement maîtriser. Il est menacé aussi par des phénomènes de spéculation qui reposent en grande partie sur des mécanismes qui favorisent la déstabilisation. Et je veux affirmer face à cela, que la légitimité est du côté de la volonté politique. La légitimité est du côté de la démocratie. La légitimité est du côté de lHistoire dont la construction européenne est luvre et lémanation.
Depuis le début de la crise des dettes souveraines, quon pourrait résumer en disant que cest la crise Grecque, des décisions majeures ont été prises pour garantir une plus grande stabilité à la zone euro et pour faire en sorte quelle sorte renforcée de cette période de bouleversement. En matière de régulation, en matière de supervisions financières sous la pression des évènements lEurope a plus avancé en quelques mois quen vingt ans.
Nous avons renforcé le pacte de stabilité. Nous avons institutionnalisé les sommets de la zone euro et ces sommets de la zone euro constituent du point de vue de la France un premier pas, une étape vers la constitution dun véritable gouvernement économique de la zone euro qui est la clé de la crédibilité de notre monnaie. Nous avons créé un Fonds européen de stabilisation financière qui va bientôt recevoir de nouvelles prérogatives.
Et je veux à cet égard saluer avec beaucoup de satisfaction, le vote positif aujourdhui, le vote positif et le vote massif du Bundestag qui suit celui du Parlement français. Cest une excellente nouvelle. Cest une excellente nouvelle qui constitue une nouvelle preuve de la détermination des Etats de la zone Euro à tout mettre en uvre pour assurer la stabilité et la solidité de notre union monétaire.
Laccord du 21 juillet avait posé les bases dune résolution de la crise grecque en partageant équitablement les efforts demandés à la Grèce, au secteur financier et à la communauté internationale. Eh bien cest cet accord quil faut méthodiquement et rapidement mettre en application.
Dans laffolement, certains évoquent lhypothèse dun défaut de la Grèce, dautres imaginent un découpage de la zone euro, et dautres mêmes suggèrent le rétablissement des monnaies nationales. Je veux dire que toutes ces idées sont irresponsables. Elles sont irresponsables parce que lEurope nous protège et que ceux qui manient ce genre de raisonnements abstraits ne se soucient absolument pas des conséquences dévastatrices quils auraient si par malheur ils venaient à être mis en pratique.
Irresponsables parce que lEurope est une force historique. Parce que lEurope est une force politique quil serait insensé daffaiblir au moment même où des puissances émergentes considérables viennent défier nos vieilles nations.
Nous avons le devoir absolu de soutenir la Grèce. Je le disais tout à lheure au président polonais. Nous avons ce devoir parce que le soutien de la zone euro à la Grèce, cest le soutien de la zone euro à leuro. Cest le rempart contre la spéculation. Cest laffirmation que le projet européen est un projet politique qui dépasse toutes les autres considérations.
Quand un enfant, dans une famille, marche moins vite que les autres, on ne le laisse pas tomber parce que sinon il ny a plus de famille. Et donc la question de la Grèce, ce nest pas seulement une question financière, ce nest pas seulement une question technique, ce nest pas seulement une question qui intéresse les banquiers, les agences de notation et tous ceux qui se font experts en prévisions. Cest une question fondamentale, cest une question qui touche aux tripes de lEurope, qui touche à son histoire, qui touche à son avenir.
Vous qui vivez ici en Pologne, dans un pays qui a été durement marqué par lhistoire, vous savez tout ce que la construction européenne a apporté à la paix et à la prospérité des peuples sur notre continent. Et vous savez mieux que quiconque ce que signifie lisolement national, le protectionnisme et le repli identitaire.
Je suis convaincu que lEurope va surmonter cette épreuve mais elle devra en tirer les leçons. Ce dont nous avons besoin, ce nest pas de moins dEurope, cest de plus dEurope et en particulier de plus dEurope politique. Ce qui veut dire aussi un véritable gouvernement économique dont le chemin est en train de se dessiner à travers les difficultés. Ce dont nous avons besoin ce nest pas de solutions illusoires où lon reporte la faute sur les autres, cest de responsabilité collective. Il faut regarder avec lucidité cette crise des dettes souveraines.
Cela ne sert à rien daccuser les agences de notation. Cela peut faire plaisir mais cela ne sert à rien. Cela ne sert à rien non plus dincriminer les marchés. Bien sûr, ils ont leurs logiques propres et on peut dire que ce sont souvent des logiques à court terme, quelles sont cruelles, quelles sont parfois irrationnelles. Mais la vérité, la seule vérité qui compte, cest que ce sont les États qui sy sont exposés en recourant massivement à lemprunt, en vivant à crédit sur le dos des générations futures, en remettant toujours au lendemain les réformes qui simposaient. Depuis trente ans que je suis engagé dans la vie politique, jentends et jai dû faire moi-même la même chose dire que le monde est en train de changer, quil y a des pays émergents qui sont en train de bouleverser les équilibres et quil va falloir nous adapter. Mais nous avons répété ce discours en boucle pendant trente ans sans jamais en tirer les conséquences. Seulement aujourd'hui, cest le rendez-vous de lhistoire. Le basculement, il est fait. Et ce que nous payons avec notre dette, cest notre incapacité à nous adapter à cette nouvelle situation. Cest la facture de toutes ces années dimprévoyance.
Eh bien ces événements doivent être loccasion dune prise de conscience. Les Français et les Européens, la gauche et la droite confondues, nous avons tous une responsabilité dans cet endettement qui mine de nombreux pays depuis plus de trente ans. Nous devons agir ensemble avec nos partenaires pour assainir nos économies, pour mettre un terme à la spirale de lemprunt, pour reconquérir nos souverainetés en réduisant notre dépendance à légard des marchés.
Nous venons, dans cet esprit, de présenter un budget pour 2012 qui est lun des plus rigoureux que la France ait connu depuis 1945. Cette discipline, cest un choix que nous avons fait pour que nous soyons en mesure de tenir nos objectifs de réduction de déficits publics dans un contexte où nos prévisions de croissance ont dû être revues à la baisse. Cest un choix lucide, cest un choix courageux, cest qui choix qui, naturellement, provoque des crispations mais je pense que les Français éprouvent, au fond deux-mêmes, le besoin dêtre protégés. Dêtre protégés par notre discipline budgétaire et dêtre protégés par un gouvernement solide qui ne tronque pas la vérité.
Cest une décision qui a été beaucoup commentée et parfois avec beaucoup dexcès. Les uns disent que nous allons tuer la croissance en « soumettant la France à la dictature des marchés ». Les autres affirmant que nous nen faisons pas assez dans laustérité et parfois, ce sont dailleurs les mêmes qui, dun jour sur lautre, utilisent ces deux arguments qui sont pour le moins contradictoires.
La vérité, cest que la stratégie budgétaire que nous avons choisie est adaptée aux circonstances. Elle préserve les conditions de la reprise économique en évitant de peser sur linvestissement et sur le pouvoir dachat, et en même temps, cest une stratégie équitable : lÉtat fera plus defforts en gelant toutes ses dépenses, les ménages les plus fortunés seront davantage mis à contribution et les grandes entreprises le seront plus que les petites.
La vérité aussi, cest que nous avons une crédibilité budgétaire qui est solide. Nous sommes parmi les dix pays qui ont le meilleur niveau de signature financière au monde. Mais nous savons bien que ce nest pas en restant immobiles que nous maintiendrons cette crédibilité. Cette crédibilité, cest le résultat de la politique de maîtrise budgétaire que nous avons engagée depuis le début du quinquennat et cest elle nous permet de nous financer à des taux dintérêt avantageux et de rester maîtres de nos choix.
Mais nous devons être sur nos gardes parce que nous devons préserver cette situation et vous savez bien que rien ne peut être tenu pour immuable ou pour acquis. Et cest pour cela que nous avons pris des mesures difficiles dajustement. Cest pour cela que depuis le début du quinquennat, nous avons engagé des réformes pour réduire le poids de la dépense publique en rationalisant nos structures. Nous avons lancé ce quon appelle la Révision générale des politiques publiques qui a permis de dégager quinze milliards déconomie. Nous avons réduit de cent cinquante mille le nombre des fonctionnaires. Nous avons gelé les dépenses de lÉtat et nous avons gelé les dotations de lÉtat aux collectivités locales. Nous avons réformé nos retraites pour protéger leur financement.
Ce sont des réformes difficiles. Ce sont des réformes qui bousculent les habitudes, qui réclament des efforts de gestion. Mais ce sont des réformes qui, au regard des circonstances actuelles, étaient indispensables. Et donc personne ne peut dire sincèrement que ce que nous avons fait nétait pas légitime.
Alors il y a encore beaucoup defforts à faire pour que notre pays se modernise, pour que notre pays sadapte aux défis de ce début de XXIe siècle. Dun côté, il faut continuer à nous libérer des déficits et de lautre, il faut aller chercher la croissance, il faut valoriser le travail, linnovation, la recherche. Cest dans cet esprit que nous avons défiscalisé les heures supplémentaires. On ne môtera pas de lidée que pour assurer le progrès économique et social de la France, il vaut mieux valoriser les heures supplémentaires que les RTT.
Nous avons investi comme jamais sur la recherche, sur linnovation, sur nos universités qui sont enfin plus libres pour gérer leurs enseignements, pour gérer leurs équipes, pour gérer leurs partenariats avec les entreprises. Et puis nous venons dengager trente-cinq milliards deuros sur les grands investissements davenir pour booster nos équipes scientifiques et industrielles dans tous les secteurs qui seront les secteurs de croissance de léconomie française de demain, comme dune certaine façon, le général de GAULLE et Georges POMPIDOU lavaient fait en leur temps avec des coups de pouce de lÉtat sur des secteurs qui sont aujourd'hui les plus porteurs pour léconomie française quarante ans après (le TGV, lindustrie nucléaire, laéronautique pour ne prendre que ces exemples).
De toutes ces actions, je tire la conviction que notre pays est en train de sarmer pour répondre aux défis difficiles de la mondialisation. Bien sûr, notre bilan est attaqué cest le jeu de la démocratie , mais je veux dire que je lassume avec fierté parce que cette action réformatrice, elle est guidée par le réalisme et par lambition. Je veux dire que je suis également fier de ce qui a été entrepris, au nom de la France, sur la scène internationale, par le président de la République.
En 2007, la France était fragilisée par le « non » au référendum sur la Constitution européenne et chacun pouvait constater que notre voix était de moins en moins entendue en Europe. Aujourdhui, la France est revenue au centre de la scène européenne et internationale. Face à tous les grands enjeux de ce début de XXIe siècle, la France est à linitiative. Qui peut prétendre que la France nest pas à linitiative sur lenjeu européen, sur lenjeu financier ? Je rappelle que si la France ne sétait pas mobilisée avec la Grande-Bretagne en 2008, sans doute le système financier international se serait effondré avec des conséquences bien plus graves que la crise que nous avons connue. Et je vois quaujourd'hui, on nous reproche de nouveau davoir des idées et de prendre des initiatives avec nos amis allemands. Je pense que ceux qui consomment beaucoup dénergie à nous faire ces reproches feraient mieux de consommer autant dénergie à faire des propositions pour réussir à sortir lensemble de lEurope de la crise quelle affronte.
Nous avons été au cur de lenjeu méditerranéen avec en particulier linitiative française en Libye. Nous essayons daboutir, sur la scène internationale, à des solutions justes pour défendre des valeurs universelles, comme nous venons encore de le faire en proposant, dans le cadre des NATIONS UNIES, une solution pour doter la Palestine dun statut dÉtat observateur.
Mesdames et Messieurs, ce que nous devons redouter, ce ne sont pas les accélérations de lHistoire. Ce que nous devons redouter, ce nest pas la mondialisation. Ce que nous devons redouter, cest linaction, cest le retour en arrière, cest le repli sur soi, cest linsouciance. Ce qui doit nous animer, cest le courage et cest la confiance. Alors partout dans le monde, des Français ont, comme vous, choisi de sengager au-delà de nos frontières. Cest par leffort et la compétence des Françaises et des Français de Pologne que notre présence sest développée ici et quelle continuera de progresser.
La majorité dentre vous ont moins de quarante ans et elle est bien intégrée en Pologne. Et cela est dû notamment à lengagement de vos associations parmi lesquelles je voudrais saluer celles qui contribuent à laccueil des nouveaux arrivants et à la solidarité entre tous, comme lassociation ENTRAID.
Mes chers compatriotes, lannée prochaine, pour la première fois, les Français de létranger pourront élire leurs propres députés. Pour la première fois également, les Français de létranger pourront voter par Internet. Cest une réforme qui était à mes yeux nécessaire et évidente parce que cest une réforme qui est une marque de reconnaissance à légard de laction qui est la vôtre au service de notre pays. Eh bien cest cette reconnaissance que je suis venu tout simplement vous exprimer aujourdhui. Vive la France, vive lamitié franco-polonaise et vive la République !
Source http://www.gouvernement.fr, le 3 octobre 2011
Mes chers compatriotes,
Cest un très grand plaisir pour moi-même, pour les Parlementaires et pour le Ministre des Affaires Européennes qui maccompagnent dêtre ici à Varsovie. Et je voudrais dabord remercier notre Ambassadeur, Monsieur François BARRY DELONGCHAMPS, pour lorganisation de cette réception, pour la chaleur de laccueil quil nous réserve et surtout pour le travail quil a accompli maintenant depuis plusieurs années avec beaucoup defficacité au service de la relation franco-polonaise.
Vous avez fait le choix de vivre dans un pays auquel la France est liée par lHistoire et par presque tous les grands enjeux du monde actuel. Un pays qui a connu depuis vingt ans des transformations spectaculaires.
Le général de GAULLE disait : « Nous nous ressemblons tant ». Et cest vrai que jamais Français et Polonais ne se sont fait la guerre. Et on ne peut pas en dire autant de la plupart de nos voisins. Souvent ils ont combattu ensemble pour de grandes causes, pour la liberté des peuples, pour la justice. Et jai encore en mémoire lémotion qui avait été la mienne lorsque javais eu loccasion de décorer ici une des grandes figures de la lutte pour la démocratie et pour la liberté en Pologne, il y a quelques années.
Nos hymnes nationaux se font écho. Nous avons en commun de grandes figures : de Copernic à Marie Curie, de Chopin à Milosz, de Kosciusko et La Fayette au mouvement Solidarité, ils témoignent de la fraternité de deux peuples dont chacun sest toujours senti concerné par le destin de lautre. Nos soldats sont régulièrement déployés sur les mêmes théâtres d'opération, hier dans les Balkans, au Congo, au Tchad et aujourd'hui en Afghanistan.
Depuis vingt ans, il existe entre la France et la Pologne une coopération militaire féconde, dont témoigne la présence parmi nous de cinq jeunes saint-cyriens venus en Pologne faire leur semestre international. Lambition de notre partenariat est de renforcer nos liens dans tous les domaines. Les relations économiques entre la France et la Pologne sont solides et la Pologne qui a maintenu une croissance positive même au plus fort de la crise mondiale, a beaucoup datouts pour attirer les entreprises françaises.
Nos exportations vers la Pologne ont augmenté de 14% en 2010 et de près de 16% pour les sept premiers mois de 2011. La France est le cinquième fournisseur et le deuxième client de la Pologne. Elle est aussi lun des tout premiers investisseurs étrangers. Près de 800 filiales dentreprises françaises se sont en effet installées ici. La volonté de la Pologne de développer ses infrastructures et ses services publics devrait renforcer nos liens industriels.
Dans les domaines du transport ferroviaire et routier, dans celui de lénergie, de la gestion de leau, des services aux collectivités locales, les entreprises françaises qui sont parmi les meilleures du monde, ont un rôle essentiel à jouer dans les projets qui sont en cours de réalisation. Je veux dailleurs signaler les succès que ces entreprises ont récemment obtenus. Je pense au système de chauffage de la ville de Varsovie, de la fourniture des trains rapides ou de la gestion du terminal portuaire de Gdynia. Je pense aussi aux secteurs de pointe : laéronautique et lespace, les technologies de linformation, linnovation énergétique dans laquelle les entreprises françaises sont particulièrement bien placées.
La coopération culturelle, scientifique et technique constitue aussi un autre aspect de notre action. Je sais bien que la situation de la francophonie nest pas des plus favorables en Pologne. Mais je suis convaincu, en tout cas je lespère, que les efforts déployés par vous tous vont contribuer à lémergence dune nouvelle élite polonaise francophone et francophile. Cela passe bien entendu par laction de lInstitut Français, par celle des Alliances françaises, par le rayonnement du Lycée René Goscinny et par le développement des classes bilingues dans les collèges et lycées polonais.
Mais le rôle des entreprises, le rôle de la Chambre de Commerce et dIndustrie franco-polonaise et jai envie de dire, le rôle tout simplement de votre communauté tout entière est évidemment sur ce sujet, crucial. Nous avons beaucoup à partager en matière de recherche scientifique. Des accords ont été conclus entre lAcadémie polonaise des Sciences et le CNRS, avec lINRA, avec lINSERM. Le programme de recherche « Polonium » mobilise nos chercheurs. Nous nous sommes engagés dans une coopération spatiale. Et enfin vous savez que la France défend une énergie nucléaire civile respectant les plus hauts standards de sûreté et nous avons proposé à la Pologne notre soutien, notre technologie et notre expertise dans ce domaine. A eux seuls, les accords de formation passés en Pologne par le Commissariat à lEnergie Atomique ont abouti à doubler nos échanges scientifiques.
Enfin, puisque nous avons la chance davoir parmi vous je ne sais pas où il est mais, mon ami René Martin, que je connais de très, très longue date, qui va se voir remettre ce soir la médaille « Gloria Artis », lune des plus importantes distinctions polonaises, je veux évoquer la « Folle Journée », lancée à Varsovie en 2010 dans le cadre de lannée Chopin sur le modèle de la « Folle journée de Nantes » et dont la deuxième édition sera ouverte ce soir même par un grand concert. René Martin est un grand produit dexportation du savoir-faire français à travers le monde en matière culturelle.
De tous ces sujets, je viens de mentretenir avec le Président de la République polonaise, M. KOMOROWSKI. Mais je veux vous dire que ce nest pas le seul motif de ma venue en Pologne. La Pologne préside en ce moment le Conseil de lUnion européenne, pour la première fois dans son Histoire. Cest laboutissement dun long processus de réintégration dans la famille européenne, pour ce grand pays libre qui est aussi désormais, un grand partenaire de notre destin commun sur le continent européen.
Nous sommes aux côtés de la Pologne pour faire progresser au cours de cette présidence, le projet européen. Nous avons ensemble, nous avons relancé au début de cette année ce quon appelle le Triangle de Weimar, qui réunit depuis 20 ans la France, lAllemagne et la Pologne ; trois pays que lHistoire avait séparés et qui sont aujourdhui rassemblés. Rassemblés par lamitié, par la coopération.
Ce soir et demain se tiendra ici à Varsovie, le Sommet du Partenariat oriental dont lambition est de rapprocher lUnion européenne et six pays de lEst de lEurope et du Caucase autour des mêmes principes et surtout autour dun projet commun. Nous avons plus que jamais lobligation dunir nos forces pour que notre continent continue de peser sur le cours du monde.
Il ne faut pas se le cacher, lEurope connaît des heures difficiles et il faut les affronter en faisant preuve dinitiative et de solidarité. Oui, le projet européen est aujourdhui menacé. Il est menacé dabord par des décennies de déficits quil faut désormais rigoureusement maîtriser. Il est menacé aussi par des phénomènes de spéculation qui reposent en grande partie sur des mécanismes qui favorisent la déstabilisation. Et je veux affirmer face à cela, que la légitimité est du côté de la volonté politique. La légitimité est du côté de la démocratie. La légitimité est du côté de lHistoire dont la construction européenne est luvre et lémanation.
Depuis le début de la crise des dettes souveraines, quon pourrait résumer en disant que cest la crise Grecque, des décisions majeures ont été prises pour garantir une plus grande stabilité à la zone euro et pour faire en sorte quelle sorte renforcée de cette période de bouleversement. En matière de régulation, en matière de supervisions financières sous la pression des évènements lEurope a plus avancé en quelques mois quen vingt ans.
Nous avons renforcé le pacte de stabilité. Nous avons institutionnalisé les sommets de la zone euro et ces sommets de la zone euro constituent du point de vue de la France un premier pas, une étape vers la constitution dun véritable gouvernement économique de la zone euro qui est la clé de la crédibilité de notre monnaie. Nous avons créé un Fonds européen de stabilisation financière qui va bientôt recevoir de nouvelles prérogatives.
Et je veux à cet égard saluer avec beaucoup de satisfaction, le vote positif aujourdhui, le vote positif et le vote massif du Bundestag qui suit celui du Parlement français. Cest une excellente nouvelle. Cest une excellente nouvelle qui constitue une nouvelle preuve de la détermination des Etats de la zone Euro à tout mettre en uvre pour assurer la stabilité et la solidité de notre union monétaire.
Laccord du 21 juillet avait posé les bases dune résolution de la crise grecque en partageant équitablement les efforts demandés à la Grèce, au secteur financier et à la communauté internationale. Eh bien cest cet accord quil faut méthodiquement et rapidement mettre en application.
Dans laffolement, certains évoquent lhypothèse dun défaut de la Grèce, dautres imaginent un découpage de la zone euro, et dautres mêmes suggèrent le rétablissement des monnaies nationales. Je veux dire que toutes ces idées sont irresponsables. Elles sont irresponsables parce que lEurope nous protège et que ceux qui manient ce genre de raisonnements abstraits ne se soucient absolument pas des conséquences dévastatrices quils auraient si par malheur ils venaient à être mis en pratique.
Irresponsables parce que lEurope est une force historique. Parce que lEurope est une force politique quil serait insensé daffaiblir au moment même où des puissances émergentes considérables viennent défier nos vieilles nations.
Nous avons le devoir absolu de soutenir la Grèce. Je le disais tout à lheure au président polonais. Nous avons ce devoir parce que le soutien de la zone euro à la Grèce, cest le soutien de la zone euro à leuro. Cest le rempart contre la spéculation. Cest laffirmation que le projet européen est un projet politique qui dépasse toutes les autres considérations.
Quand un enfant, dans une famille, marche moins vite que les autres, on ne le laisse pas tomber parce que sinon il ny a plus de famille. Et donc la question de la Grèce, ce nest pas seulement une question financière, ce nest pas seulement une question technique, ce nest pas seulement une question qui intéresse les banquiers, les agences de notation et tous ceux qui se font experts en prévisions. Cest une question fondamentale, cest une question qui touche aux tripes de lEurope, qui touche à son histoire, qui touche à son avenir.
Vous qui vivez ici en Pologne, dans un pays qui a été durement marqué par lhistoire, vous savez tout ce que la construction européenne a apporté à la paix et à la prospérité des peuples sur notre continent. Et vous savez mieux que quiconque ce que signifie lisolement national, le protectionnisme et le repli identitaire.
Je suis convaincu que lEurope va surmonter cette épreuve mais elle devra en tirer les leçons. Ce dont nous avons besoin, ce nest pas de moins dEurope, cest de plus dEurope et en particulier de plus dEurope politique. Ce qui veut dire aussi un véritable gouvernement économique dont le chemin est en train de se dessiner à travers les difficultés. Ce dont nous avons besoin ce nest pas de solutions illusoires où lon reporte la faute sur les autres, cest de responsabilité collective. Il faut regarder avec lucidité cette crise des dettes souveraines.
Cela ne sert à rien daccuser les agences de notation. Cela peut faire plaisir mais cela ne sert à rien. Cela ne sert à rien non plus dincriminer les marchés. Bien sûr, ils ont leurs logiques propres et on peut dire que ce sont souvent des logiques à court terme, quelles sont cruelles, quelles sont parfois irrationnelles. Mais la vérité, la seule vérité qui compte, cest que ce sont les États qui sy sont exposés en recourant massivement à lemprunt, en vivant à crédit sur le dos des générations futures, en remettant toujours au lendemain les réformes qui simposaient. Depuis trente ans que je suis engagé dans la vie politique, jentends et jai dû faire moi-même la même chose dire que le monde est en train de changer, quil y a des pays émergents qui sont en train de bouleverser les équilibres et quil va falloir nous adapter. Mais nous avons répété ce discours en boucle pendant trente ans sans jamais en tirer les conséquences. Seulement aujourd'hui, cest le rendez-vous de lhistoire. Le basculement, il est fait. Et ce que nous payons avec notre dette, cest notre incapacité à nous adapter à cette nouvelle situation. Cest la facture de toutes ces années dimprévoyance.
Eh bien ces événements doivent être loccasion dune prise de conscience. Les Français et les Européens, la gauche et la droite confondues, nous avons tous une responsabilité dans cet endettement qui mine de nombreux pays depuis plus de trente ans. Nous devons agir ensemble avec nos partenaires pour assainir nos économies, pour mettre un terme à la spirale de lemprunt, pour reconquérir nos souverainetés en réduisant notre dépendance à légard des marchés.
Nous venons, dans cet esprit, de présenter un budget pour 2012 qui est lun des plus rigoureux que la France ait connu depuis 1945. Cette discipline, cest un choix que nous avons fait pour que nous soyons en mesure de tenir nos objectifs de réduction de déficits publics dans un contexte où nos prévisions de croissance ont dû être revues à la baisse. Cest un choix lucide, cest un choix courageux, cest qui choix qui, naturellement, provoque des crispations mais je pense que les Français éprouvent, au fond deux-mêmes, le besoin dêtre protégés. Dêtre protégés par notre discipline budgétaire et dêtre protégés par un gouvernement solide qui ne tronque pas la vérité.
Cest une décision qui a été beaucoup commentée et parfois avec beaucoup dexcès. Les uns disent que nous allons tuer la croissance en « soumettant la France à la dictature des marchés ». Les autres affirmant que nous nen faisons pas assez dans laustérité et parfois, ce sont dailleurs les mêmes qui, dun jour sur lautre, utilisent ces deux arguments qui sont pour le moins contradictoires.
La vérité, cest que la stratégie budgétaire que nous avons choisie est adaptée aux circonstances. Elle préserve les conditions de la reprise économique en évitant de peser sur linvestissement et sur le pouvoir dachat, et en même temps, cest une stratégie équitable : lÉtat fera plus defforts en gelant toutes ses dépenses, les ménages les plus fortunés seront davantage mis à contribution et les grandes entreprises le seront plus que les petites.
La vérité aussi, cest que nous avons une crédibilité budgétaire qui est solide. Nous sommes parmi les dix pays qui ont le meilleur niveau de signature financière au monde. Mais nous savons bien que ce nest pas en restant immobiles que nous maintiendrons cette crédibilité. Cette crédibilité, cest le résultat de la politique de maîtrise budgétaire que nous avons engagée depuis le début du quinquennat et cest elle nous permet de nous financer à des taux dintérêt avantageux et de rester maîtres de nos choix.
Mais nous devons être sur nos gardes parce que nous devons préserver cette situation et vous savez bien que rien ne peut être tenu pour immuable ou pour acquis. Et cest pour cela que nous avons pris des mesures difficiles dajustement. Cest pour cela que depuis le début du quinquennat, nous avons engagé des réformes pour réduire le poids de la dépense publique en rationalisant nos structures. Nous avons lancé ce quon appelle la Révision générale des politiques publiques qui a permis de dégager quinze milliards déconomie. Nous avons réduit de cent cinquante mille le nombre des fonctionnaires. Nous avons gelé les dépenses de lÉtat et nous avons gelé les dotations de lÉtat aux collectivités locales. Nous avons réformé nos retraites pour protéger leur financement.
Ce sont des réformes difficiles. Ce sont des réformes qui bousculent les habitudes, qui réclament des efforts de gestion. Mais ce sont des réformes qui, au regard des circonstances actuelles, étaient indispensables. Et donc personne ne peut dire sincèrement que ce que nous avons fait nétait pas légitime.
Alors il y a encore beaucoup defforts à faire pour que notre pays se modernise, pour que notre pays sadapte aux défis de ce début de XXIe siècle. Dun côté, il faut continuer à nous libérer des déficits et de lautre, il faut aller chercher la croissance, il faut valoriser le travail, linnovation, la recherche. Cest dans cet esprit que nous avons défiscalisé les heures supplémentaires. On ne môtera pas de lidée que pour assurer le progrès économique et social de la France, il vaut mieux valoriser les heures supplémentaires que les RTT.
Nous avons investi comme jamais sur la recherche, sur linnovation, sur nos universités qui sont enfin plus libres pour gérer leurs enseignements, pour gérer leurs équipes, pour gérer leurs partenariats avec les entreprises. Et puis nous venons dengager trente-cinq milliards deuros sur les grands investissements davenir pour booster nos équipes scientifiques et industrielles dans tous les secteurs qui seront les secteurs de croissance de léconomie française de demain, comme dune certaine façon, le général de GAULLE et Georges POMPIDOU lavaient fait en leur temps avec des coups de pouce de lÉtat sur des secteurs qui sont aujourd'hui les plus porteurs pour léconomie française quarante ans après (le TGV, lindustrie nucléaire, laéronautique pour ne prendre que ces exemples).
De toutes ces actions, je tire la conviction que notre pays est en train de sarmer pour répondre aux défis difficiles de la mondialisation. Bien sûr, notre bilan est attaqué cest le jeu de la démocratie , mais je veux dire que je lassume avec fierté parce que cette action réformatrice, elle est guidée par le réalisme et par lambition. Je veux dire que je suis également fier de ce qui a été entrepris, au nom de la France, sur la scène internationale, par le président de la République.
En 2007, la France était fragilisée par le « non » au référendum sur la Constitution européenne et chacun pouvait constater que notre voix était de moins en moins entendue en Europe. Aujourdhui, la France est revenue au centre de la scène européenne et internationale. Face à tous les grands enjeux de ce début de XXIe siècle, la France est à linitiative. Qui peut prétendre que la France nest pas à linitiative sur lenjeu européen, sur lenjeu financier ? Je rappelle que si la France ne sétait pas mobilisée avec la Grande-Bretagne en 2008, sans doute le système financier international se serait effondré avec des conséquences bien plus graves que la crise que nous avons connue. Et je vois quaujourd'hui, on nous reproche de nouveau davoir des idées et de prendre des initiatives avec nos amis allemands. Je pense que ceux qui consomment beaucoup dénergie à nous faire ces reproches feraient mieux de consommer autant dénergie à faire des propositions pour réussir à sortir lensemble de lEurope de la crise quelle affronte.
Nous avons été au cur de lenjeu méditerranéen avec en particulier linitiative française en Libye. Nous essayons daboutir, sur la scène internationale, à des solutions justes pour défendre des valeurs universelles, comme nous venons encore de le faire en proposant, dans le cadre des NATIONS UNIES, une solution pour doter la Palestine dun statut dÉtat observateur.
Mesdames et Messieurs, ce que nous devons redouter, ce ne sont pas les accélérations de lHistoire. Ce que nous devons redouter, ce nest pas la mondialisation. Ce que nous devons redouter, cest linaction, cest le retour en arrière, cest le repli sur soi, cest linsouciance. Ce qui doit nous animer, cest le courage et cest la confiance. Alors partout dans le monde, des Français ont, comme vous, choisi de sengager au-delà de nos frontières. Cest par leffort et la compétence des Françaises et des Français de Pologne que notre présence sest développée ici et quelle continuera de progresser.
La majorité dentre vous ont moins de quarante ans et elle est bien intégrée en Pologne. Et cela est dû notamment à lengagement de vos associations parmi lesquelles je voudrais saluer celles qui contribuent à laccueil des nouveaux arrivants et à la solidarité entre tous, comme lassociation ENTRAID.
Mes chers compatriotes, lannée prochaine, pour la première fois, les Français de létranger pourront élire leurs propres députés. Pour la première fois également, les Français de létranger pourront voter par Internet. Cest une réforme qui était à mes yeux nécessaire et évidente parce que cest une réforme qui est une marque de reconnaissance à légard de laction qui est la vôtre au service de notre pays. Eh bien cest cette reconnaissance que je suis venu tout simplement vous exprimer aujourdhui. Vive la France, vive lamitié franco-polonaise et vive la République !
Source http://www.gouvernement.fr, le 3 octobre 2011