Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, sur les relations bilatérales entre la France et la Pologne, le soutien de la zone euro à la Grèce et le choix de la politique de rigueur pour le budget 2012, Varsovie le 29 septembre 2011.

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Circonstance : Voyage en Pologne dans le cadre du 2ème sommet du Partenariat oriental les 29 et 30 septembre 2011 - Allocution devant la communauté française de Varsovie le 29

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Mesdames, Messieurs,
Mes chers compatriotes,
C’est un très grand plaisir pour moi-même, pour les Parlementaires et pour le Ministre des Affaires Européennes qui m’accompagnent d’être ici à Varsovie. Et je voudrais d’abord remercier notre Ambassadeur, Monsieur François BARRY DELONGCHAMPS, pour l’organisation de cette réception, pour la chaleur de l’accueil qu’il nous réserve et surtout pour le travail qu’il a accompli maintenant depuis plusieurs années avec beaucoup d’efficacité au service de la relation franco-polonaise.
Vous avez fait le choix de vivre dans un pays auquel la France est liée par l’Histoire et par presque tous les grands enjeux du monde actuel. Un pays qui a connu depuis vingt ans des transformations spectaculaires.
Le général de GAULLE disait : « Nous nous ressemblons tant ». Et c’est vrai que jamais Français et Polonais ne se sont fait la guerre. Et on ne peut pas en dire autant de la plupart de nos voisins. Souvent ils ont combattu ensemble pour de grandes causes, pour la liberté des peuples, pour la justice. Et j’ai encore en mémoire l’émotion qui avait été la mienne lorsque j’avais eu l’occasion de décorer ici une des grandes figures de la lutte pour la démocratie et pour la liberté en Pologne, il y a quelques années.
Nos hymnes nationaux se font écho. Nous avons en commun de grandes figures : de Copernic à Marie Curie, de Chopin à Milosz, de Kosciusko et La Fayette au mouvement Solidarité, ils témoignent de la fraternité de deux peuples dont chacun s’est toujours senti concerné par le destin de l’autre. Nos soldats sont régulièrement déployés sur les mêmes théâtres d'opération, hier dans les Balkans, au Congo, au Tchad et aujourd'hui en Afghanistan.
Depuis vingt ans, il existe entre la France et la Pologne une coopération militaire féconde, dont témoigne la présence parmi nous de cinq jeunes saint-cyriens venus en Pologne faire leur semestre international. L’ambition de notre partenariat est de renforcer nos liens dans tous les domaines. Les relations économiques entre la France et la Pologne sont solides et la Pologne qui a maintenu une croissance positive même au plus fort de la crise mondiale, a beaucoup d’atouts pour attirer les entreprises françaises.
Nos exportations vers la Pologne ont augmenté de 14% en 2010 et de près de 16% pour les sept premiers mois de 2011. La France est le cinquième fournisseur et le deuxième client de la Pologne. Elle est aussi l’un des tout premiers investisseurs étrangers. Près de 800 filiales d’entreprises françaises se sont en effet installées ici. La volonté de la Pologne de développer ses infrastructures et ses services publics devrait renforcer nos liens industriels.
Dans les domaines du transport ferroviaire et routier, dans celui de l’énergie, de la gestion de l’eau, des services aux collectivités locales, les entreprises françaises qui sont parmi les meilleures du monde, ont un rôle essentiel à jouer dans les projets qui sont en cours de réalisation. Je veux d’ailleurs signaler les succès que ces entreprises ont récemment obtenus. Je pense au système de chauffage de la ville de Varsovie, de la fourniture des trains rapides ou de la gestion du terminal portuaire de Gdynia. Je pense aussi aux secteurs de pointe : l’aéronautique et l’espace, les technologies de l’information, l’innovation énergétique dans laquelle les entreprises françaises sont particulièrement bien placées.
La coopération culturelle, scientifique et technique constitue aussi un autre aspect de notre action. Je sais bien que la situation de la francophonie n’est pas des plus favorables en Pologne. Mais je suis convaincu, en tout cas je l’espère, que les efforts déployés par vous tous vont contribuer à l’émergence d’une nouvelle élite polonaise francophone et francophile. Cela passe bien entendu par l’action de l’Institut Français, par celle des Alliances françaises, par le rayonnement du Lycée René Goscinny et par le développement des classes bilingues dans les collèges et lycées polonais.
Mais le rôle des entreprises, le rôle de la Chambre de Commerce et d’Industrie franco-polonaise et j’ai envie de dire, le rôle tout simplement de votre communauté tout entière est évidemment sur ce sujet, crucial. Nous avons beaucoup à partager en matière de recherche scientifique. Des accords ont été conclus entre l’Académie polonaise des Sciences et le CNRS, avec l’INRA, avec l’INSERM. Le programme de recherche « Polonium » mobilise nos chercheurs. Nous nous sommes engagés dans une coopération spatiale. Et enfin vous savez que la France défend une énergie nucléaire civile respectant les plus hauts standards de sûreté et nous avons proposé à la Pologne notre soutien, notre technologie et notre expertise dans ce domaine. A eux seuls, les accords de formation passés en Pologne par le Commissariat à l’Energie Atomique ont abouti à doubler nos échanges scientifiques.
Enfin, puisque nous avons la chance d’avoir parmi vous – je ne sais pas où il est mais, mon ami René Martin, que je connais de très, très longue date, qui va se voir remettre ce soir la médaille « Gloria Artis », l’une des plus importantes distinctions polonaises, je veux évoquer la « Folle Journée », lancée à Varsovie en 2010 – dans le cadre de l’année Chopin – sur le modèle de la « Folle journée de Nantes » et dont la deuxième édition sera ouverte ce soir même par un grand concert. René Martin est un grand produit d’exportation du savoir-faire français à travers le monde en matière culturelle.
De tous ces sujets, je viens de m’entretenir avec le Président de la République polonaise, M. KOMOROWSKI. Mais je veux vous dire que ce n’est pas le seul motif de ma venue en Pologne. La Pologne préside en ce moment le Conseil de l’Union européenne, pour la première fois dans son Histoire. C’est l’aboutissement d’un long processus de réintégration dans la famille européenne, pour ce grand pays libre qui est aussi désormais, un grand partenaire de notre destin commun sur le continent européen.
Nous sommes aux côtés de la Pologne pour faire progresser au cours de cette présidence, le projet européen. Nous avons ensemble, nous avons relancé au début de cette année ce qu’on appelle le Triangle de Weimar, qui réunit depuis 20 ans la France, l’Allemagne et la Pologne ; trois pays que l’Histoire avait séparés et qui sont aujourd’hui rassemblés. Rassemblés par l’amitié, par la coopération.
Ce soir et demain se tiendra ici à Varsovie, le Sommet du Partenariat oriental dont l’ambition est de rapprocher l’Union européenne et six pays de l’Est de l’Europe et du Caucase autour des mêmes principes et surtout autour d’un projet commun. Nous avons plus que jamais l’obligation d’unir nos forces pour que notre continent continue de peser sur le cours du monde.
Il ne faut pas se le cacher, l’Europe connaît des heures difficiles et il faut les affronter en faisant preuve d’initiative et de solidarité. Oui, le projet européen est aujourd’hui menacé. Il est menacé d’abord par des décennies de déficits qu’il faut désormais rigoureusement maîtriser. Il est menacé aussi par des phénomènes de spéculation qui reposent en grande partie sur des mécanismes qui favorisent la déstabilisation. Et je veux affirmer face à cela, que la légitimité est du côté de la volonté politique. La légitimité est du côté de la démocratie. La légitimité est du côté de l’Histoire dont la construction européenne est l’œuvre et l’émanation.
Depuis le début de la crise des dettes souveraines, qu’on pourrait résumer en disant que c’est la crise Grecque, des décisions majeures ont été prises pour garantir une plus grande stabilité à la zone euro et pour faire en sorte qu’elle sorte renforcée de cette période de bouleversement. En matière de régulation, en matière de supervisions financières – sous la pression des évènements – l’Europe a plus avancé en quelques mois qu’en vingt ans.
Nous avons renforcé le pacte de stabilité. Nous avons institutionnalisé les sommets de la zone euro et ces sommets de la zone euro constituent du point de vue de la France un premier pas, une étape vers la constitution d’un véritable gouvernement économique de la zone euro qui est la clé de la crédibilité de notre monnaie. Nous avons créé un Fonds européen de stabilisation financière qui va bientôt recevoir de nouvelles prérogatives.
Et je veux à cet égard saluer avec beaucoup de satisfaction, le vote positif aujourd’hui, le vote positif et le vote massif du Bundestag qui suit celui du Parlement français. C’est une excellente nouvelle. C’est une excellente nouvelle qui constitue une nouvelle preuve de la détermination des Etats de la zone Euro à tout mettre en œuvre pour assurer la stabilité et la solidité de notre union monétaire.
L’accord du 21 juillet avait posé les bases d’une résolution de la crise grecque en partageant équitablement les efforts demandés à la Grèce, au secteur financier et à la communauté internationale. Eh bien c’est cet accord qu’il faut méthodiquement et rapidement mettre en application.
Dans l’affolement, certains évoquent l’hypothèse d’un défaut de la Grèce, d’autres imaginent un découpage de la zone euro, et d’autres mêmes suggèrent le rétablissement des monnaies nationales. Je veux dire que toutes ces idées sont irresponsables. Elles sont irresponsables parce que l’Europe nous protège et que ceux qui manient ce genre de raisonnements abstraits ne se soucient absolument pas des conséquences dévastatrices qu’ils auraient si par malheur ils venaient à être mis en pratique.
Irresponsables parce que l’Europe est une force historique. Parce que l’Europe est une force politique qu’il serait insensé d’affaiblir au moment même où des puissances émergentes considérables viennent défier nos vieilles nations.
Nous avons le devoir absolu de soutenir la Grèce. Je le disais tout à l’heure au président polonais. Nous avons ce devoir parce que le soutien de la zone euro à la Grèce, c’est le soutien de la zone euro à l’euro. C’est le rempart contre la spéculation. C’est l’affirmation que le projet européen est un projet politique qui dépasse toutes les autres considérations.
Quand un enfant, dans une famille, marche moins vite que les autres, on ne le laisse pas tomber parce que sinon il n’y a plus de famille. Et donc la question de la Grèce, ce n’est pas seulement une question financière, ce n’est pas seulement une question technique, ce n’est pas seulement une question qui intéresse les banquiers, les agences de notation et tous ceux qui se font experts en prévisions. C’est une question fondamentale, c’est une question qui touche aux tripes de l’Europe, qui touche à son histoire, qui touche à son avenir.
Vous qui vivez ici en Pologne, dans un pays qui a été durement marqué par l’histoire, vous savez tout ce que la construction européenne a apporté à la paix et à la prospérité des peuples sur notre continent. Et vous savez mieux que quiconque ce que signifie l’isolement national, le protectionnisme et le repli identitaire.
Je suis convaincu que l’Europe va surmonter cette épreuve mais elle devra en tirer les leçons. Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de moins d’Europe, c’est de plus d’Europe et en particulier de plus d’Europe politique. Ce qui veut dire aussi un véritable gouvernement économique dont le chemin est en train de se dessiner à travers les difficultés. Ce dont nous avons besoin ce n’est pas de solutions illusoires où l’on reporte la faute sur les autres, c’est de responsabilité collective. Il faut regarder avec lucidité cette crise des dettes souveraines.
Cela ne sert à rien d’accuser les agences de notation. Cela peut faire plaisir mais cela ne sert à rien. Cela ne sert à rien non plus d’incriminer les marchés. Bien sûr, ils ont leurs logiques propres et on peut dire que ce sont souvent des logiques à court terme, qu’elles sont cruelles, qu’elles sont parfois irrationnelles. Mais la vérité, la seule vérité qui compte, c’est que ce sont les États qui s’y sont exposés en recourant massivement à l’emprunt, en vivant à crédit sur le dos des générations futures, en remettant toujours au lendemain les réformes qui s’imposaient. Depuis trente ans que je suis engagé dans la vie politique, j’entends – et j’ai dû faire moi-même la même chose – dire que le monde est en train de changer, qu’il y a des pays émergents qui sont en train de bouleverser les équilibres et qu’il va falloir nous adapter. Mais nous avons répété ce discours en boucle pendant trente ans sans jamais en tirer les conséquences. Seulement aujourd'hui, c’est le rendez-vous de l’histoire. Le basculement, il est fait. Et ce que nous payons avec notre dette, c’est notre incapacité à nous adapter à cette nouvelle situation. C’est la facture de toutes ces années d’imprévoyance.
Eh bien ces événements doivent être l’occasion d’une prise de conscience. Les Français et les Européens, la gauche et la droite confondues, nous avons tous une responsabilité dans cet endettement qui mine de nombreux pays depuis plus de trente ans. Nous devons agir ensemble avec nos partenaires pour assainir nos économies, pour mettre un terme à la spirale de l’emprunt, pour reconquérir nos souverainetés en réduisant notre dépendance à l’égard des marchés.
Nous venons, dans cet esprit, de présenter un budget pour 2012 qui est l’un des plus rigoureux que la France ait connu depuis 1945. Cette discipline, c’est un choix que nous avons fait pour que nous soyons en mesure de tenir nos objectifs de réduction de déficits publics dans un contexte où nos prévisions de croissance ont dû être revues à la baisse. C’est un choix lucide, c’est un choix courageux, c’est qui choix qui, naturellement, provoque des crispations mais je pense que les Français éprouvent, au fond d’eux-mêmes, le besoin d’être protégés. D’être protégés par notre discipline budgétaire et d’être protégés par un gouvernement solide qui ne tronque pas la vérité.
C’est une décision qui a été beaucoup commentée et parfois avec beaucoup d’excès. Les uns disent que nous allons tuer la croissance en « soumettant la France à la dictature des marchés ». Les autres affirmant que nous n’en faisons pas assez dans l’austérité et parfois, ce sont d’ailleurs les mêmes qui, d’un jour sur l’autre, utilisent ces deux arguments qui sont pour le moins contradictoires.
La vérité, c’est que la stratégie budgétaire que nous avons choisie est adaptée aux circonstances. Elle préserve les conditions de la reprise économique en évitant de peser sur l’investissement et sur le pouvoir d’achat, et en même temps, c’est une stratégie équitable : l’État fera plus d’efforts en gelant toutes ses dépenses, les ménages les plus fortunés seront davantage mis à contribution et les grandes entreprises le seront plus que les petites.
La vérité aussi, c’est que nous avons une crédibilité budgétaire qui est solide. Nous sommes parmi les dix pays qui ont le meilleur niveau de signature financière au monde. Mais nous savons bien que ce n’est pas en restant immobiles que nous maintiendrons cette crédibilité. Cette crédibilité, c’est le résultat de la politique de maîtrise budgétaire que nous avons engagée depuis le début du quinquennat et c’est elle nous permet de nous financer à des taux d’intérêt avantageux et de rester maîtres de nos choix.
Mais nous devons être sur nos gardes parce que nous devons préserver cette situation et vous savez bien que rien ne peut être tenu pour immuable ou pour acquis. Et c’est pour cela que nous avons pris des mesures difficiles d’ajustement. C’est pour cela que depuis le début du quinquennat, nous avons engagé des réformes pour réduire le poids de la dépense publique en rationalisant nos structures. Nous avons lancé ce qu’on appelle la Révision générale des politiques publiques qui a permis de dégager quinze milliards d’économie. Nous avons réduit de cent cinquante mille le nombre des fonctionnaires. Nous avons gelé les dépenses de l’État et nous avons gelé les dotations de l’État aux collectivités locales. Nous avons réformé nos retraites pour protéger leur financement.
Ce sont des réformes difficiles. Ce sont des réformes qui bousculent les habitudes, qui réclament des efforts de gestion. Mais ce sont des réformes qui, au regard des circonstances actuelles, étaient indispensables. Et donc personne ne peut dire sincèrement que ce que nous avons fait n’était pas légitime.
Alors il y a encore beaucoup d’efforts à faire pour que notre pays se modernise, pour que notre pays s’adapte aux défis de ce début de XXIe siècle. D’un côté, il faut continuer à nous libérer des déficits et de l’autre, il faut aller chercher la croissance, il faut valoriser le travail, l’innovation, la recherche. C’est dans cet esprit que nous avons défiscalisé les heures supplémentaires. On ne m’ôtera pas de l’idée que pour assurer le progrès économique et social de la France, il vaut mieux valoriser les heures supplémentaires que les RTT.
Nous avons investi comme jamais sur la recherche, sur l’innovation, sur nos universités qui sont enfin plus libres pour gérer leurs enseignements, pour gérer leurs équipes, pour gérer leurs partenariats avec les entreprises. Et puis nous venons d’engager trente-cinq milliards d’euros sur les grands investissements d’avenir pour booster nos équipes scientifiques et industrielles dans tous les secteurs qui seront les secteurs de croissance de l’économie française de demain, comme d’une certaine façon, le général de GAULLE et Georges POMPIDOU l’avaient fait en leur temps avec des coups de pouce de l’État sur des secteurs qui sont aujourd'hui les plus porteurs pour l’économie française quarante ans après (le TGV, l’industrie nucléaire, l’aéronautique pour ne prendre que ces exemples).
De toutes ces actions, je tire la conviction que notre pays est en train de s’armer pour répondre aux défis difficiles de la mondialisation. Bien sûr, notre bilan est attaqué – c’est le jeu de la démocratie –, mais je veux dire que je l’assume avec fierté parce que cette action réformatrice, elle est guidée par le réalisme et par l’ambition. Je veux dire que je suis également fier de ce qui a été entrepris, au nom de la France, sur la scène internationale, par le président de la République.
En 2007, la France était fragilisée par le « non » au référendum sur la Constitution européenne et chacun pouvait constater que notre voix était de moins en moins entendue en Europe. Aujourd’hui, la France est revenue au centre de la scène européenne et internationale. Face à tous les grands enjeux de ce début de XXIe siècle, la France est à l’initiative. Qui peut prétendre que la France n’est pas à l’initiative sur l’enjeu européen, sur l’enjeu financier ? Je rappelle que si la France ne s’était pas mobilisée avec la Grande-Bretagne en 2008, sans doute le système financier international se serait effondré avec des conséquences bien plus graves que la crise que nous avons connue. Et je vois qu’aujourd'hui, on nous reproche de nouveau d’avoir des idées et de prendre des initiatives avec nos amis allemands. Je pense que ceux qui consomment beaucoup d’énergie à nous faire ces reproches feraient mieux de consommer autant d’énergie à faire des propositions pour réussir à sortir l’ensemble de l’Europe de la crise qu’elle affronte.
Nous avons été au cœur de l’enjeu méditerranéen avec en particulier l’initiative française en Libye. Nous essayons d’aboutir, sur la scène internationale, à des solutions justes pour défendre des valeurs universelles, comme nous venons encore de le faire en proposant, dans le cadre des NATIONS UNIES, une solution pour doter la Palestine d’un statut d’État observateur.
Mesdames et Messieurs, ce que nous devons redouter, ce ne sont pas les accélérations de l’Histoire. Ce que nous devons redouter, ce n’est pas la mondialisation. Ce que nous devons redouter, c’est l’inaction, c’est le retour en arrière, c’est le repli sur soi, c’est l’insouciance. Ce qui doit nous animer, c’est le courage et c’est la confiance. Alors partout dans le monde, des Français ont, comme vous, choisi de s’engager au-delà de nos frontières. C’est par l’effort et la compétence des Françaises et des Français de Pologne que notre présence s’est développée ici et qu’elle continuera de progresser.
La majorité d’entre vous ont moins de quarante ans et elle est bien intégrée en Pologne. Et cela est dû notamment à l’engagement de vos associations parmi lesquelles je voudrais saluer celles qui contribuent à l’accueil des nouveaux arrivants et à la solidarité entre tous, comme l’association ENTRAID.
Mes chers compatriotes, l’année prochaine, pour la première fois, les Français de l’étranger pourront élire leurs propres députés. Pour la première fois également, les Français de l’étranger pourront voter par Internet. C’est une réforme qui était à mes yeux nécessaire et évidente parce que c’est une réforme qui est une marque de reconnaissance à l’égard de l’action qui est la vôtre au service de notre pays. Eh bien c’est cette reconnaissance que je suis venu tout simplement vous exprimer aujourd’hui. Vive la France, vive l’amitié franco-polonaise et vive la République !
Source http://www.gouvernement.fr, le 3 octobre 2011