Texte intégral
Je suis heureux de vous accueillir dans les salons de mon ministère pour évoquer deux sujets qui me tiennent particulièrement à coeur et que les accords signés aujourdhui marient avec bonheur : la défense indéfectible des droits des auteurs, compositeurs et créateurs de musique pour lutilisation de leurs oeuvres, dune part ; mais aussi la prise en compte nécessaire des préoccupations et des besoins du secteur associatif et bénévole et des petites communes qui organisent des manifestations musicales modestes.
Fanfares, harmonies, bals, dîners dansants Je sais en effet à quel point ces manifestations musicales organisées par des associations ou de petites municipalités contribuent à la vitalité de nos territoires, particulièrement en milieu rural. Nous connaissons lénergie et linlassable dévouement des bénévoles sans qui ces rencontres, ces moments festifs et artistiques ne verraient pas le jour. Cest une réalité sociale et culturelle à laquelle je suis extrêmement sensible. Il est également de notre devoir de soutenir ces acteurs locaux du lien social, de répondre à leurs besoins et à leurs attentes, au nombre desquelles figurent les conditions et modalités de perception des droits dauteurs lors des manifestations musicales.
Cest en effet une préoccupation que les responsables de ces associations, les élus municipaux, les parlementaires nont cessé de relayer auprès de moi mais aussi, je le sais, de Jeannette Bougrab. Cest la raison pour laquelle jai souhaité que nous puissions tous ensemble discuter et travailler sur le sujet ; je remercie à cet égard la Sacem, les parlementaires qui sont sensibles à ces enjeux, ainsi que Jeannette Bougrab elle-même, davoir accepté de sengager dans cette démarche.
Vous lavez rappelé, cher Bernard Miyet, la spécificité des petites associations était déjà prise en compte à travers les réductions sur les droits à acquitter pour les manifestations ne donnant pas lieu à une entrée payante, le développement de forfaits libératoires, ou labandon de leurs droits par les auteurs- compositeurs lors de manifestations telles que la fête de la musique ou le téléthon.
Nous étions cependant convaincus quil fallait aller plus loin dans la démarche, afin de simplifier les procédures pour le paiement des droits dauteurs, dadapter les barèmes à la réalité économique des petites associations, et de garantir une complète transparence quant aux montants des droits à acquitter.
Je suis heureux de constater aujourdhui que ces objectifs ont été pris en compte.
Je me félicite également que, conformément à mon souhait, les négociations conduites avec les fédérations dassociations et avec lAssociations des Maires de France se soient accélérées, rendant ainsi possibles les accords qui nous réunissent aujourdhui.
Je ne reviendrai pas sur le détail de ces accords, dont la teneur est précisément exposée dans le dossier et sur lesquels Bernard Miyet vient de sexprimer.
Jen retiens surtout la recherche, très concrète, dune plus grande simplicité dans les procédures administratives, dune plus grande intelligibilité des barèmes, mais aussi dune meilleure adaptation de ces derniers à la réalité économique des petites associations et aux attentes des petites municipalités.
Je mesure également le progrès majeur que représente lautorisation simplifiée prévue pour les communes de moins de 2 000 habitants et de moins de 500 habitants, qui couvrira les manifestations musicales habituellement organisées par ces collectivités.
Je me félicite, enfin, des perspectives tracées par Bernard Miyet en ce qui concerne la poursuite de cette démarche de simplification et dadaptation des barèmes et des procédures dans les prochains mois.
Ces accords sont autant un aboutissement quun point de départ. Ils constituent en quelque sorte une charte pour la vie associative et culturelle locale et pour le droit dauteur lors de la diffusion de musique, quil nous faudra protéger, nourrir, et faire vivre à lavenir.
La même exigence vaut pour un sujet distinct de lui qui nous intéresse aujourdhui, mais voisin, celui de la rémunération équitable des producteurs et artistes interprètes : je me félicite à cet égard de laccord trouvé concernant les conditions dapplication du minimum de facturation au petites communes et aux associations de bénévoles.
Vous lavez compris, cette démarche essentielle est de mon point de vue indissociable de la défense des principes du droit dauteur et de la juste rémunération des créateurs lors de la diffusion de leurs oeuvres. Dans ce domaine, je nai pas besoin de rappeler laction de mon ministère : vous en connaissez les multiples aspects, qui ne cessent dailleurs de senrichir je pense notamment à la défense de la rémunération copie privée qui est au coeur des mes préoccupations ce mois ci, mais jy reviendrai dans dautres circonstances.
Je nai pas besoin de rappeler non plus le rôle primordial joué par la gestion collective, à travers sa capacité à concilier la mise à disposition des oeuvres et la rémunération des créateurs. Je noublie pas, à cet égard, que parmi les 137 000 sociétaires de la Sacem, on compte une immense majorité dauteurs-compositeurs modestes, qui naccèdent pas à la notoriété réservée à quelques uns, et dont les répertoires régionaux ou populaires sont précisément à lhonneur avec les fanfares, les bals et les harmonies.
La juste rémunération de ceux qui inventent, composent et interprètent, et la défense de la gestion collective, de ses principes et de ses exigences, se trouvent de fait consolidées par les accords ce jour, qui leur confère une force et une légitimité supplémentaire.
Je remercie donc toutes les parties prenantes de ces accords lAssociation des Maires de France, les fédérations dassociations signataires, et la Sacem. Ces accords sonnent juste ; ils illustrent très concrètement lidée que je me fais de lintérêt général. Noublions pas, en effet, quau bal du Moulin de la Galette, tout au fond de la célèbre toile de Renoir baignée de musique et de soleil, il y a des artistes à loeuvre.
Source http://www.culture.gouv.fr, le 6 octobre 2011