Déclaration de M.Maurice Leroy, ministre de la ville, sur la rénovation urbaine et la cohésion sociale dans les quartiers en difficulté, Paris le 11 octobre 2011.

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Circonstance : Clôture du séminaire "Acte 2 du programme national de rénovation urbaine (PNRU) à Paris le 11 octobre 2011

Texte intégral


Quelle belle journée de travail et d’échanges riches et intenses ! Cette journée nous a permis d’avancer dans nos réflexions, sur la politique de rénovation urbaine, tellement essentielle pour notre pays.
Mesdames et Messieurs, merci d’abord d’avoir pris le temps d’échanger et de débattre autour d’un sujet essentiel, au coeur de la cohésion sociale dans notre pays.
J’ai la conviction que cette journée est des plus utiles. Un bon projet urbain est un projet pour lequel on a pris le temps de consulter les habitants et tous les acteurs de la rénovation urbaine.
Les préoccupations et les attentes que vous avez exprimées aujourd’hui feront partie des propositions que je remettrai au Premier ministre, soyez en assurés.
Il n’est pas question pour moi de faire en quelques minutes, un résumé des échanges de cette journée studieuse.
Permettez-moi de faire état cependant de quelques points forts.
Le premier point, Mesdames et Messieurs, est que l’Humain est le centre de notre démarche. Nous ne rénovons pas pour le plaisir de produire du beau mais avant tout pour offrir à des millions d’habitants des conditions d’habitat meilleures et décentes, dans un esprit de cohésion sociale et de développement durable.
Comme vous, je reste convaincu qu’il n’y a de projet efficace que s’il conjugue l’humain et l’urbain.
C’est pour cela que nous devons associer davantage les habitants mais aussi nous inspirer des expériences internationales.
Le second point est le rôle de l’élu local. Le maire porteur de projet doit rester la pierre angulaire de la démarche, celui qui tient le gouvernail. L’action du maire doit aussi être épaulée par des agglomérations, dont les actions doivent être davantage engagées en faveur des quartiers en difficulté.
Le troisième point est que l’Etat est aussi très attendu à travers ses moyens spécifiques mais également dans ses politiques de droit commun, parmi lesquelles figurent l’éducation, l’emploi et la sécurité.
C’est la raison pour laquelle il faut réfléchir à l’horizon 2014 -au moment où les contrats urbains de cohésion sociale arriveront à échéance- à une contractualisation unique.
Nous devons poursuivre nos efforts en conservant le mode de gouvernance de l’ANRU qui repose sur un partenariat national : Action Logement, CDC, l’USH avec l’Etat, qui a montré sa solidité depuis 2003.
Avec Benoist Apparu, nous travaillons à conjuguer plus fortement la rénovation urbaine et les politiques locales de l’habitat.
A ce titre, il nous faut, là encore, être inventif en nous adaptant aux situations locales. Nous ne pouvons pas adopter forcément la même méthode entre un quartier d’Ile-de-France desservi par le métro automatique, et un autre quartier d’une ville moyenne de province par exemple.
Il nous faudra également diffuser davantage d’économie dans les quartiers. Je ne parle pas seulement de maintenir une activité commerciale ou des services dans les quartiers, mais de conclure des partenariats avec des investisseurs privés, développer des programmes privés avec des promoteurs…
Le gisement de développement de nos quartiers doit être davantage exploité.
Sur la question des financements, comme je vous le disais ce matin, l’Etat se doit de tenir un discours de responsabilité.
Nous sommes tous conscients que la crise actuelle change la donne dans la durée.
Le contexte d’aujourd’hui et de demain n’est plus celui de 2003 -et vous le comprendrez- Mesdames et Messieurs les élus, nous devrons revoir nos modalités d’intervention et nos logiques de travail.
Mesdames et Messieurs, ignorer cette réalité risque de provoquer la méfiance de nos concitoyens. Car quand on sert l’intérêt général, on ne s’excuse pas de son courage.
Merci à tous de vos contributions.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 12 octobre 2011