Texte intégral
Madame la Directrice,
Mesdames et Messieurs,
Cest un réel plaisir pour moi que de revenir aujourdhui à lEcole nationale dAdministration, quelques jours après avoir rencontré, dans ces mêmes murs, les élèves de votre Classe préparatoire intégrée. Je voudrais à ce titre féliciter une nouvelle fois les équipes de lENA, car je garde de cette rencontre un souvenir fort, celui de jeunes hommes et femmes qui mont dit à la fois leur vocation et leurs ambitions pour le service public. Jen garde également la conviction que lorsquelle franchit le cap des simples slogans, lorsquelle rejoint le concret, légalité des chances est porteuse de promesses, pas seulement pour ces quelques jeunes, mais bien pour lensemble de la société. Cette classe préparatoire, cest un bel exemple dune fonction publique en mouvement, qui sait faire corps avec les évolutions et les nouvelles aspirations de la société française.
Je veux remercier Eurogroup Consulting et lAssociation des Anciens élèves de lENA qui, en partenariat avec la Direction générale de lAdministration et de la Fonction publique (DGAFP), ont permis dorganiser cette 3ème édition des Rencontres de la transformation publique.
Discuter, débattre, échanger les regards et partager les bonnes pratiques comme vous lavez fait cet après-midi, cest un exercice essentiel pour le service public, qui, je veux insister sur ce point, est tout sauf une organisation figée. Je lévoquais à linstant, notre société évolue, de nouvelles attentes et de nouveaux besoins apparaissent de manière continue et pour y répondre, le service public et la fonction publique se doivent également de changer, de bouger, de se réformer.
Vous avez choisi dorganiser vos débats autour dun thème ambitieux, le management de linnovation dans le secteur public, qui ne surprendra, il me semble, que ceux qui ont du service public une image caricaturale, celle dadministrations sclérosées, irréformables et donc largement inadaptées aux enjeux daujourdhui.
La vérité, vous la connaissez pour en être des acteurs, cest que la réforme de lEtat, si longtemps ajournée, est désormais une réalité.
Depuis 4 ans, et conformément en cela au mandat reçu des Français, nous avons engagé un mouvement sans précédent de réorganisation de nos services publics. Des administrations ont fusionné pour donner corps à de nouvelles entités plus cohérentes. Cest le cas notamment de la Direction générale des Finances publiques (DGFiP). Des réseaux ont été repensés pour tenir compte des nouveaux besoins comme des évolutions de la population, je pense à la carte judiciaire qui navait pas été mise à jour depuis plus de 50 ans. Des services ont été réorganisés pour plus de lisibilité et defficacité, cest lexemple des services de lEtat à léchelon territorial, désormais composés de directions régionales et départementales interministérielles, qui améliorent la lisibilité et lefficacité du service public local.
Ces réformes, nous les avons menées avec une ambition, celle de développer, partout, la qualité du service rendu aux usagers tout en tenant compte du contexte budgétaire dans lequel nous nous trouvons. Celui-ci, vous le savez, restera durablement contraint pour nos finances publiques, et il impose, sous peine dhypothéquer lavenir, dutiliser de manière optimale lensemble de nos ressources.
Cette ambition, cest donc celle de regarder devant nous, didentifier chacune des solutions innovantes qui nous permettront demain, de répondre toujours plus efficacement aux attentes de nos concitoyens.
Mesdames et Messieurs, cette ambition dinnover, cest dabord une méthode construite autour du dialogue et de louverture aux regards extérieurs de nos services publics.
Cest le sens du travail mené en 2007 et 2008, sous lautorité de mon prédécesseur, André SANTINI, autour du Livre Blanc sur lavenir de la Fonction publique. Ces travaux, qui ont reposé sur une consultation nationale associant lensemble des acteurs du service public, agents comme usagers, nous ont également permis détudier et de tirer les conséquences des réformes intervenues ces dernières années chez nos principaux partenaires, confrontés pour la plupart dentre eux à des enjeux très proches des nôtres.
Poursuivant cette logique nous avons souhaité donner la parole aux usagers par des initiatives telles que le lancement d« ensemble simplifions », (www.ensemble-simplifions.fr), un site internet à vocation collaborative qui permet à chacun démettre des propositions pour la simplification de certaines démarches mais également de soutenir celles qui paraissaient les plus pertinentes.
Parallèlement, le Gouvernement a lancé en octobre 2009 le « challenge administration 2020 », initiative qui offre aux étudiants et aux fonctionnaires en formation dans les écoles du service public la possibilité dimaginer et de défendre des projets novateurs de modernisation de lEtat.
Cette démarche dinnovation, nous y avons également associé le secteur privé, en sollicitant les analyses de cabinets de consultants pour la préparation de certaines réformes, dans le cadre des marchés de la Direction générale de la modernisation de lEtat, mais aussi en installant dans la durée un dialogue continu avec les responsables de grandes entreprises privées. Cest le principe du Comité des DRH public-privé, que jai réuni voici quelques semaines pour identifier les moyens de faire progresser, dans le secteur public, légalité professionnelle entre hommes et femmes. Sur ce point je veux être clair, je crois au dialogue entre le secteur public et le secteur privé parce que jestime que nous avons chacun à apprendre de lautre. Opposer, comme le font certains, public et privé, renvoyer chacun à sa culture et à ses méthodes, cest faire le choix du dogmatisme et au final du statu quo. Il ne sagit pas, en disant cela, de nier lidentité et la spécificité du service public. Nous avons nos différences et nous en garderons. Le service public ne peut pas obéir au critère de la rentabilité financière, ce nest ni son rôle ni sa mission, mais il a, vis-à-vis de chacun de nos concitoyens un devoir defficacité.
Jajouterai, pour être complet, que cette démarche dinnovation voit dans le dialogue social un prolongement naturel et un point de passage obligé. Je le dis dautant plus volontiers à la veille des élections professionnelles, il nest pas question dimposer aux agents du service public des réformes pensées hors de nos administrations sans en passer par une phase, là aussi, de dialogue. A titre dexemple, jai souhaité ouvrir avec les organisations syndicales une concertation sur le développement du télétravail dans la fonction publique. Le télétravail, cest une chance, pour celui qui le souhaite, de travailler un à deux jours par semaine de son domicile et ainsi de mieux concilier son travail avec sa vie personnelle. Laccord de lagent sera la règle et je souhaite que nous lui garantissions la possibilité de se rétracter. Pour autant, cest une évidence, le télétravail ne se développera dans la fonction publique que si les agents eux-mêmes sapproprient cette réforme, ce qui implique dy associer chacune de leurs organisations syndicales.
Jirai plus loin, car dans la modernisation de nos services publics, nous ne sommes pas contentés dassocier les fonctionnaires aux réformes, nous en avons fait des acteurs au sens fort du terme, en menant une politique globale visant à valoriser et à tirer parti de leur implication dans le service public.
Le principe sur lequel nous nous sommes appuyés est par ailleurs très simple : premier employeur de France, lEtat dispose également, avec ses agents, du premier vivier didées et de propositions innovantes pour mieux répondre aux attentes de la société et développer la qualité du service public.
Je veux le dire ici et leur en rendre hommage. Ministre de la Fonction publique depuis désormais quelques mois, jai loccasion, dans chacun de mes déplacements, de rencontrer des fonctionnaires engagés au quotidien au service de leur concitoyens, des agents qui se font, chacun, une haute idée de leur mission. Devenir fonctionnaire ce nest pas un choix comme un autre, cest faire le choix de servir et de placer sa carrière professionnelle sous le signe de valeurs au premier rang desquelles figure lintérêt général.
Ces valeurs, ladhésion quelles suscitent chez les agents et lambition que nourrit chaque fonctionnaire pour le service public sont autant datouts quil importe pour le Gouvernement de valoriser.
Cest dans cet esprit que nous avons engagé la réforme des mécanismes de rémunération de lensemble des fonctionnaires.
Notre premier objectif consistait à remettre de la clarté et de la justice dans un système devenu au fil des années parfaitement illisible et de surcroit largement inégalitaire, avec plus de 1800 primes, bonifications et avantages statutaires.
Au-delà des revalorisations permises en reversant aux agents la moitié des économies générées par le non-remplacement dun départ en retraite sur deux dans la fonction publique, nous avons également approfondi la prise en compte du mérite dans la rémunération des fonctionnaires.
La prime de fonctions et de résultat (PFR), qui porte sur les performances individuelles des agents, et dont les premiers versements sont intervenus à lété 2009 pour la filière administrative, est désormais une réalité.
Ce nouvel outil de rémunération, nous lavons complété par un second dispositif, dintéressement collectif aux performances dun service. Cette prime, cest lesprit déquipe.
En fédérant les agents autour dobjectifs concrets et mesurables se répercutant sur la qualité du service rendu, la prime dintéressement collectif est le modèle dune réforme dont chacun, agent comme usager, doit sortir gagnant. Cest aussi, et je veux insister sur ce point, un outil de management puisque le montant sera le même, quel que soit le niveau de responsabilité exercé.
Limplication des agents dans le fonctionnement du service, nous lavons également valorisée en remplaçant progressivement le système de la notation individuelle, trop impersonnel, par un véritable entretien professionnel annuel, mécanisme plus responsabilisant et mieux à même didentifier les pistes de progression de chaque agent, et dinstaurer un véritable dialogue entre chaque agent et son responsable qui, cest un point essentiel de la politique que nous menons, nest plus seulement un chef de service mais bien un véritable manager de proximité.
Valoriser limplication des agents, cest enfin leur offrir de nouvelles opportunités de carrière, plus conformes à leurs attentes. Cest la levée des entraves statutaires à la mobilité professionnelle, offrir à chaque agent la possibilité de faire reconnaitre ses compétences et de construire sa carrière sur la base de ses aspirations. Cest également la mise en place dune véritable politique de formation professionnelle, et je veux en cela saluer le travail réalisé par les plates-formes régionales dappui interministériel à la gestion des ressources humaines (PFRH), qui ont permis, non seulement de structurer notre réseau mais également de démultiplier ses capacités au profit des agents.
Mesdames et Messieurs, limplication des agents dans le service public est un atout déterminant pour la fonction publique.
La démarche que nous avons suivie est donc une démarche globale, qui vise avant toute chose à stimuler lémergence, le traitement et la mise en oeuvre didées innovantes proposées par lensemble des agents sur des thématiques variées.
Linnovation vient du terrain, à condition bien sûr de donner aux agents publics les moyens dexprimer et de tester leurs idées. Cest tout le sens de la généralisation, vingt ans après, de linitiative prise par le Ministère de la Défense qui, en créant le « Prix de lAudace », entendait récompenser les propositions les plus innovantes de ses agents.
Après le Ministère de lIntérieur et son prix « Intérieurêka », le Ministère de la Justice et les « prix initiatives Justice », le lancement, voici à peine quelques jours, du site AdmInnov (www.adminnov.modernisation.gouv.fr) a marqué notre ferme volonté daller plus loin et denraciner la culture de linnovation au coeur de nos administrations.
Ce site vise ainsi à offrir à tous les agents qui le souhaitent un espace où ils pourront proposer leurs idées innovantes et évaluer toutes celles qui auront été soumises. Notre objectif, cest tout naturellement de mettre en oeuvre les meilleurs projets en les intégrant à notre programme des « 100 simplifications » mais, au-delà, de créer chez les agents une véritable communauté de linnovation.
Enfin, nous mettrons en place, dans les prochaines semaines, un Club de linnovation, qui rassemblera les acteurs et les décideurs publics les plus impliqués dans ce chantier. Sa mission consistera à faire émerger les grands chantiers de demain mais aussi à identifier les rapidement les propositions les plus innovantes pour y répondre.
Mesdames et Messieurs,
Ouvrir ladministration aux regards extérieurs et miser sur le potentiel de nos agents pour stimuler linnovation dans le secteur public, tel est le sens de la politique conduite depuis désormais plus de quatre ans par le Gouvernement.
Je veux, avant de conclure, rendre une nouvelle fois hommage aux agents publics et à leurs encadrements intermédiaire et dirigeant. Si la Fonction publique peut se réformer, si le service public est en mesure de se moderniser, cest dabord le fait des fonctionnaires eux-mêmes, de leur compétence et de leur implication constante au service du public.
Linnovation est au coeur de notre politique car cest par elle que nous pourrons, demain, répondre aux attentes de la société et assurer, toujours plus efficacement, un service public de qualité.
Cest par elle que se dessine le visage de la fonction publique de demain.
Une Fonction publique mieux organisée, concentrée sur ses missions, mieux rémunérée et prenant mieux en compte la construction du parcours individuel de chaque agent.
Une Fonction publique soucieuse du service rendu, efficace et efficiente.
Mais surtout, une Fonction publique au service des Français.
Je vous remercie.
Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 20 octobre 2011
Mesdames et Messieurs,
Cest un réel plaisir pour moi que de revenir aujourdhui à lEcole nationale dAdministration, quelques jours après avoir rencontré, dans ces mêmes murs, les élèves de votre Classe préparatoire intégrée. Je voudrais à ce titre féliciter une nouvelle fois les équipes de lENA, car je garde de cette rencontre un souvenir fort, celui de jeunes hommes et femmes qui mont dit à la fois leur vocation et leurs ambitions pour le service public. Jen garde également la conviction que lorsquelle franchit le cap des simples slogans, lorsquelle rejoint le concret, légalité des chances est porteuse de promesses, pas seulement pour ces quelques jeunes, mais bien pour lensemble de la société. Cette classe préparatoire, cest un bel exemple dune fonction publique en mouvement, qui sait faire corps avec les évolutions et les nouvelles aspirations de la société française.
Je veux remercier Eurogroup Consulting et lAssociation des Anciens élèves de lENA qui, en partenariat avec la Direction générale de lAdministration et de la Fonction publique (DGAFP), ont permis dorganiser cette 3ème édition des Rencontres de la transformation publique.
Discuter, débattre, échanger les regards et partager les bonnes pratiques comme vous lavez fait cet après-midi, cest un exercice essentiel pour le service public, qui, je veux insister sur ce point, est tout sauf une organisation figée. Je lévoquais à linstant, notre société évolue, de nouvelles attentes et de nouveaux besoins apparaissent de manière continue et pour y répondre, le service public et la fonction publique se doivent également de changer, de bouger, de se réformer.
Vous avez choisi dorganiser vos débats autour dun thème ambitieux, le management de linnovation dans le secteur public, qui ne surprendra, il me semble, que ceux qui ont du service public une image caricaturale, celle dadministrations sclérosées, irréformables et donc largement inadaptées aux enjeux daujourdhui.
La vérité, vous la connaissez pour en être des acteurs, cest que la réforme de lEtat, si longtemps ajournée, est désormais une réalité.
Depuis 4 ans, et conformément en cela au mandat reçu des Français, nous avons engagé un mouvement sans précédent de réorganisation de nos services publics. Des administrations ont fusionné pour donner corps à de nouvelles entités plus cohérentes. Cest le cas notamment de la Direction générale des Finances publiques (DGFiP). Des réseaux ont été repensés pour tenir compte des nouveaux besoins comme des évolutions de la population, je pense à la carte judiciaire qui navait pas été mise à jour depuis plus de 50 ans. Des services ont été réorganisés pour plus de lisibilité et defficacité, cest lexemple des services de lEtat à léchelon territorial, désormais composés de directions régionales et départementales interministérielles, qui améliorent la lisibilité et lefficacité du service public local.
Ces réformes, nous les avons menées avec une ambition, celle de développer, partout, la qualité du service rendu aux usagers tout en tenant compte du contexte budgétaire dans lequel nous nous trouvons. Celui-ci, vous le savez, restera durablement contraint pour nos finances publiques, et il impose, sous peine dhypothéquer lavenir, dutiliser de manière optimale lensemble de nos ressources.
Cette ambition, cest donc celle de regarder devant nous, didentifier chacune des solutions innovantes qui nous permettront demain, de répondre toujours plus efficacement aux attentes de nos concitoyens.
Mesdames et Messieurs, cette ambition dinnover, cest dabord une méthode construite autour du dialogue et de louverture aux regards extérieurs de nos services publics.
Cest le sens du travail mené en 2007 et 2008, sous lautorité de mon prédécesseur, André SANTINI, autour du Livre Blanc sur lavenir de la Fonction publique. Ces travaux, qui ont reposé sur une consultation nationale associant lensemble des acteurs du service public, agents comme usagers, nous ont également permis détudier et de tirer les conséquences des réformes intervenues ces dernières années chez nos principaux partenaires, confrontés pour la plupart dentre eux à des enjeux très proches des nôtres.
Poursuivant cette logique nous avons souhaité donner la parole aux usagers par des initiatives telles que le lancement d« ensemble simplifions », (www.ensemble-simplifions.fr), un site internet à vocation collaborative qui permet à chacun démettre des propositions pour la simplification de certaines démarches mais également de soutenir celles qui paraissaient les plus pertinentes.
Parallèlement, le Gouvernement a lancé en octobre 2009 le « challenge administration 2020 », initiative qui offre aux étudiants et aux fonctionnaires en formation dans les écoles du service public la possibilité dimaginer et de défendre des projets novateurs de modernisation de lEtat.
Cette démarche dinnovation, nous y avons également associé le secteur privé, en sollicitant les analyses de cabinets de consultants pour la préparation de certaines réformes, dans le cadre des marchés de la Direction générale de la modernisation de lEtat, mais aussi en installant dans la durée un dialogue continu avec les responsables de grandes entreprises privées. Cest le principe du Comité des DRH public-privé, que jai réuni voici quelques semaines pour identifier les moyens de faire progresser, dans le secteur public, légalité professionnelle entre hommes et femmes. Sur ce point je veux être clair, je crois au dialogue entre le secteur public et le secteur privé parce que jestime que nous avons chacun à apprendre de lautre. Opposer, comme le font certains, public et privé, renvoyer chacun à sa culture et à ses méthodes, cest faire le choix du dogmatisme et au final du statu quo. Il ne sagit pas, en disant cela, de nier lidentité et la spécificité du service public. Nous avons nos différences et nous en garderons. Le service public ne peut pas obéir au critère de la rentabilité financière, ce nest ni son rôle ni sa mission, mais il a, vis-à-vis de chacun de nos concitoyens un devoir defficacité.
Jajouterai, pour être complet, que cette démarche dinnovation voit dans le dialogue social un prolongement naturel et un point de passage obligé. Je le dis dautant plus volontiers à la veille des élections professionnelles, il nest pas question dimposer aux agents du service public des réformes pensées hors de nos administrations sans en passer par une phase, là aussi, de dialogue. A titre dexemple, jai souhaité ouvrir avec les organisations syndicales une concertation sur le développement du télétravail dans la fonction publique. Le télétravail, cest une chance, pour celui qui le souhaite, de travailler un à deux jours par semaine de son domicile et ainsi de mieux concilier son travail avec sa vie personnelle. Laccord de lagent sera la règle et je souhaite que nous lui garantissions la possibilité de se rétracter. Pour autant, cest une évidence, le télétravail ne se développera dans la fonction publique que si les agents eux-mêmes sapproprient cette réforme, ce qui implique dy associer chacune de leurs organisations syndicales.
Jirai plus loin, car dans la modernisation de nos services publics, nous ne sommes pas contentés dassocier les fonctionnaires aux réformes, nous en avons fait des acteurs au sens fort du terme, en menant une politique globale visant à valoriser et à tirer parti de leur implication dans le service public.
Le principe sur lequel nous nous sommes appuyés est par ailleurs très simple : premier employeur de France, lEtat dispose également, avec ses agents, du premier vivier didées et de propositions innovantes pour mieux répondre aux attentes de la société et développer la qualité du service public.
Je veux le dire ici et leur en rendre hommage. Ministre de la Fonction publique depuis désormais quelques mois, jai loccasion, dans chacun de mes déplacements, de rencontrer des fonctionnaires engagés au quotidien au service de leur concitoyens, des agents qui se font, chacun, une haute idée de leur mission. Devenir fonctionnaire ce nest pas un choix comme un autre, cest faire le choix de servir et de placer sa carrière professionnelle sous le signe de valeurs au premier rang desquelles figure lintérêt général.
Ces valeurs, ladhésion quelles suscitent chez les agents et lambition que nourrit chaque fonctionnaire pour le service public sont autant datouts quil importe pour le Gouvernement de valoriser.
Cest dans cet esprit que nous avons engagé la réforme des mécanismes de rémunération de lensemble des fonctionnaires.
Notre premier objectif consistait à remettre de la clarté et de la justice dans un système devenu au fil des années parfaitement illisible et de surcroit largement inégalitaire, avec plus de 1800 primes, bonifications et avantages statutaires.
Au-delà des revalorisations permises en reversant aux agents la moitié des économies générées par le non-remplacement dun départ en retraite sur deux dans la fonction publique, nous avons également approfondi la prise en compte du mérite dans la rémunération des fonctionnaires.
La prime de fonctions et de résultat (PFR), qui porte sur les performances individuelles des agents, et dont les premiers versements sont intervenus à lété 2009 pour la filière administrative, est désormais une réalité.
Ce nouvel outil de rémunération, nous lavons complété par un second dispositif, dintéressement collectif aux performances dun service. Cette prime, cest lesprit déquipe.
En fédérant les agents autour dobjectifs concrets et mesurables se répercutant sur la qualité du service rendu, la prime dintéressement collectif est le modèle dune réforme dont chacun, agent comme usager, doit sortir gagnant. Cest aussi, et je veux insister sur ce point, un outil de management puisque le montant sera le même, quel que soit le niveau de responsabilité exercé.
Limplication des agents dans le fonctionnement du service, nous lavons également valorisée en remplaçant progressivement le système de la notation individuelle, trop impersonnel, par un véritable entretien professionnel annuel, mécanisme plus responsabilisant et mieux à même didentifier les pistes de progression de chaque agent, et dinstaurer un véritable dialogue entre chaque agent et son responsable qui, cest un point essentiel de la politique que nous menons, nest plus seulement un chef de service mais bien un véritable manager de proximité.
Valoriser limplication des agents, cest enfin leur offrir de nouvelles opportunités de carrière, plus conformes à leurs attentes. Cest la levée des entraves statutaires à la mobilité professionnelle, offrir à chaque agent la possibilité de faire reconnaitre ses compétences et de construire sa carrière sur la base de ses aspirations. Cest également la mise en place dune véritable politique de formation professionnelle, et je veux en cela saluer le travail réalisé par les plates-formes régionales dappui interministériel à la gestion des ressources humaines (PFRH), qui ont permis, non seulement de structurer notre réseau mais également de démultiplier ses capacités au profit des agents.
Mesdames et Messieurs, limplication des agents dans le service public est un atout déterminant pour la fonction publique.
La démarche que nous avons suivie est donc une démarche globale, qui vise avant toute chose à stimuler lémergence, le traitement et la mise en oeuvre didées innovantes proposées par lensemble des agents sur des thématiques variées.
Linnovation vient du terrain, à condition bien sûr de donner aux agents publics les moyens dexprimer et de tester leurs idées. Cest tout le sens de la généralisation, vingt ans après, de linitiative prise par le Ministère de la Défense qui, en créant le « Prix de lAudace », entendait récompenser les propositions les plus innovantes de ses agents.
Après le Ministère de lIntérieur et son prix « Intérieurêka », le Ministère de la Justice et les « prix initiatives Justice », le lancement, voici à peine quelques jours, du site AdmInnov (www.adminnov.modernisation.gouv.fr) a marqué notre ferme volonté daller plus loin et denraciner la culture de linnovation au coeur de nos administrations.
Ce site vise ainsi à offrir à tous les agents qui le souhaitent un espace où ils pourront proposer leurs idées innovantes et évaluer toutes celles qui auront été soumises. Notre objectif, cest tout naturellement de mettre en oeuvre les meilleurs projets en les intégrant à notre programme des « 100 simplifications » mais, au-delà, de créer chez les agents une véritable communauté de linnovation.
Enfin, nous mettrons en place, dans les prochaines semaines, un Club de linnovation, qui rassemblera les acteurs et les décideurs publics les plus impliqués dans ce chantier. Sa mission consistera à faire émerger les grands chantiers de demain mais aussi à identifier les rapidement les propositions les plus innovantes pour y répondre.
Mesdames et Messieurs,
Ouvrir ladministration aux regards extérieurs et miser sur le potentiel de nos agents pour stimuler linnovation dans le secteur public, tel est le sens de la politique conduite depuis désormais plus de quatre ans par le Gouvernement.
Je veux, avant de conclure, rendre une nouvelle fois hommage aux agents publics et à leurs encadrements intermédiaire et dirigeant. Si la Fonction publique peut se réformer, si le service public est en mesure de se moderniser, cest dabord le fait des fonctionnaires eux-mêmes, de leur compétence et de leur implication constante au service du public.
Linnovation est au coeur de notre politique car cest par elle que nous pourrons, demain, répondre aux attentes de la société et assurer, toujours plus efficacement, un service public de qualité.
Cest par elle que se dessine le visage de la fonction publique de demain.
Une Fonction publique mieux organisée, concentrée sur ses missions, mieux rémunérée et prenant mieux en compte la construction du parcours individuel de chaque agent.
Une Fonction publique soucieuse du service rendu, efficace et efficiente.
Mais surtout, une Fonction publique au service des Français.
Je vous remercie.
Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 20 octobre 2011