Texte intégral
MATHILDE MUNOS Dabord une réaction sur cet incendie et sur le site Internet de Charlie Hebdo piraté cette nuit par un groupe islamiste. Quest-ce que ça vous inspire ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ceux qui font ça Bon, je ne sais pas par qui ça a été piraté, il y aura une enquête ; je ne sais pas par qui le site de Charlie Hebdo a été attaqué, là aussi il y aura une enquête, mais ceux qui font ça se désignent eux-mêmes comme des ennemis de la démocratie. Attaquer un journal physiquement dans ses locaux et sur son site Internet, cest se désigner comme un ennemi de la démocratie et je crois que vous savez, cest VOLTAIRE qui disait : « Je ne partage pas vos idées mais je ferai tout pour que vous puissiez les défendre ». Voilà, on nest pas forcément lecteur de Charlie Hebdo mais si on attaque Charlie Hebdo, on doit être tous, tous ceux qui croient en la démocratie, unis pour dire que ce nest pas acceptable et on ne laissera pas accepter.
MATHILDE MUNOS Et on peut tout dire dans un journal satirique puisque ce journal, Charlie Hebdo, sest rebaptisé cette semaine Charia Hebdo ? Est-ce quil y a des limites à ne pas franchir ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Écoutez, cest un autre débat. Il y a un droit de la presse et si on nest pas content de ce qui est dit dans un journal, on attaque en justice mais on ne met pas une bombe de toute façon. Donc là, je veux dire la question ne se pose même pas en ces termes : on ne peut pas accepter dentrer dans ce débat et de dire : « Ah oui, il y a eu une bombe mais peut-être quils ont écrit des trucs, etc ». Je veux dire moi je refuse absolument dentrer dans ce débat. On ne négocie pas le droit de la presse à coups de bombe. Ce nest pas possible.
MATHILDE MUNOS Il y a quelques jours, on en a beaucoup parlé sur France Info, il y a une pièce de théâtre au Châtelet à Paris sur le visage du Christ qui a fait réagir violemment, là cest des catholiques intégristes. Est-ce que vous sentez en ce moment une crispation des fondamentalistes plus importante actuellement ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui. Il y a en ce moment des tensions qui traversent la société dune manière générale sur tous les sujets et qui peuvent amener à des réactions fortes. Mais je crois que cest justement dans les périodes de crise, dans les périodes de tension quon doit chercher les voies du dialogue et redire avec force quon est dans un État de droit, que quand on nest pas daccord, quand on nest pas content, on a des voies de droit pour lexprimer et on nest pas obligé de passer à des actions physiques rigoureuses.
MATHILDE MUNOS Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, le sommet du G20 souvre demain à Cannes mais des réunions sont déjà prévues aujourd'hui. Il va beaucoup être question de ce référendum qui aura lieu en Grèce à la demande du Premier ministre, référendum sur laccord conclu la semaine dernière au sommet de Bruxelles. Nicolas SARKOZY va rencontrer aujourd'hui Georges PAPANDRÉOU. Quest-ce que le président français va dire au Premier ministre grec ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Le président de la République la dit hier : chacun est bien libre dorganiser sa politique intérieure comme il le souhaite et le recours à un référendum relève de la responsabilité du choix dune majorité politique. Il nest pas question, si vous voulez, de contester ça. Simplement il y a un accord, un accord international, un accord européen auquel la Grèce est partie et cet accord-là vise à sauver la Grèce. Aujourd'hui sil ny avait pas cet accord, la Grèce ne peut plus fonctionner, la Grèce na plus de budget. Et je rappelle les termes de cet accord : il sagit à la fois de prêts à la Grèce, de nouveaux prêts ; il sagit dune forme daide directe au sens où on abat une partie de la dette grecque 50 % - et il sagit en contrepartie de nouveaux efforts de la part des Grecs. Cest un tout, cest vraiment un tout. Encore une fois, il relève des choix politiques grecs de savoir comment ils le mettent en oeuvre mais la mise en oeuvre est bien un tout : on ne peut pas prendre une partie et pas lautre.
MATHILDE MUNOS Vous disiez quil ne sagissait pas de contester le fait dorganiser un référendum mais avec tout ce que vous venez de dire juste derrière, on voit bien quand même que ça gêne la France et les autres pays européens, lorganisation de ce référendum.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Je vais vous dire : cest presque plus un problème de méthode et de calendrier. Encore une fois, chaque pays est bien libre de son organisation et le recours à un référendum est bien de la responsabilité de chaque majorité, de chaque gouvernement, mais cest vrai que ça aurait été plus simple si on avait pu en parler peut-être en amont avec les Grecs et si les Grecs choisissant de faire un référendum avaient pu lorganiser plus vite par exemple. Et dailleurs
MATHILDE MUNOS Décembre cest beaucoup trop tard. Apparemment ce serait en décembre daprès les dernières informations.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Écoutez, cest mieux cest mieux que janvier. Donc cest une bonne nouvelle dans une nouvelle très surprenante qui elle-même nen était pas une bonne, que lannonce dun référendum. Elle nest pas une bonne. Encore une fois, moi je ne porte pas de jugement sur le fond ; cest un problème de calendrier de mise en oeuvre.
MATHILDE MUNOS Mais ce nest pas gênant de demander lavis dun peuple quand même.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Non mais ce nest pas gênant de demander lavis dun peuple. Je le redis : cest un problème de principe. On ne pourra jamais dire que cest gênant de demander lavis dun peuple mais il y a un accord européen qui engage tous les Européens et cest un accord pour sauver la Grèce et cest un accord auquel la Grèce est partie. Cet accord nest pas imposé à la Grèce : il est négocié avec les Grecs pour sauver leur économie, pour quils puissent continuer à avoir un budget, pour quils puissent continuer à payer leurs fonctionnaires par exemple. Il est négocié avec eux. Et laccord est un tout : on ne peut pas en prendre une partie et pas lautre.
MATHILDE MUNOS Est-ce quon peut y voir aussi un lien avec le dernier référendum qui a été organisé en Europe ? Cétait en 2005, cétait sur la constitution européenne et il avait été rejeté, ce référendum, par plusieurs pays notamment par la France. Est-ce que ça a laissé des traces ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Je ne vois pas le rapport. Je ne pense pas que ça ait de rapport. MATHILDE MUNOS Peut-être quon est échaudé maintenant à lidée dorganiser un référendum qui nous oblige après à tout recommencer, à repartir à zéro.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Si vous voulez, bon, le problème des référendums cest la question. Cest comment vous posez la question, comment vient la question. On lavait bien vu dailleurs au moment du référendum de 2005. Il y avait ce texte de constitution qui était très long, qui était très complexe, qui avait donné lieu à des débats sur tout. C'est-à-dire que dans les « non » au référendum, il y avait des choses très, très différentes et là, quelle est la question que les Grecs vont poser et dans quel calendrier ? En fait le plan grec, cétait un plan durgence et à lintérieur dun plan durgence on dit : « Tiens ! il y a une partie qui va être soumise à un référendum qui pourrait avoir lieu dans deux ou trois mois, finalement plutôt deux mois que trois » et cest un problème en soi.
MATHILDE MUNOS Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, vous êtes ministre de l??cologie. Un site classé au patrimoine mondial de lUNESCO est en ce moment ravagé par un incendie, cest sur lîle de La Réunion. Un premier Dash 8, cest un avion bombardier deau, va arriver ce soir sur lîle pour aider les pompiers qui luttent contre cet incendie depuis huit jours. Pourquoi avoir attendu huit jours pour envoyer un Dash 8 ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Dabord, ce feu est un vrai désastre. Il est un vrai désastre pas seulement à cause de lampleur de lespace ravagé -à peu près 2 8000 hectares, la surface est fixée depuis trois jours environ mais à cause du lieu. Ça se passe pour lessentiel dans le coeur du parc de La Réunion, c'est-à-dire dans la partie la plus riche du parc de La Réunion. Après, il y a des moyens en place qui ont été mobilisés tout de suite et des moyens qui ont été envoyés de la métropole. Aujourd'hui ce sont plus de 800 personnes qui se battent contre le feu et auxquelles je veux rendre hommage, 800 dont 420 qui viennent de la métropole. Ce que disent les experts de la sécurité civile moi je ne suis pas experte de la sécurité civile cest que dans la phase dattaque du feu, pour lessentiel ça se passe au sol et avec des hélicoptères qui peuvent être très précis. Et ils disaient eux-mêmes que dans cette phase dattaque, les Dash 8, ces fameux avions, navaient pas toute la pertinence quon leur prête.
MATHILDE MUNOS Mais lan dernier sur ce même lieu, pour un autre incendie, le Dash 8 était venu beaucoup plus tôt.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Non. Le Dash 8 lannée dernière a été utilisé exactement de la même façon.
MATHILDE MUNOS Au bout de six jours au lieu de huit.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui mais il a été utilisé exactement de la même façon comme il va lêtre comme il va lêtre une fois que le feu est fixé et quil sagit de le réduire. Le problème si vous voulez, cest une géographie très, très accidentée qui fait quon est obligé de travailler au sol dans des conditions qui sont extrêmement pénibles pour les personnes qui le font et qui ont une part de grande dangerosité et il faut le faire au sol. Et on va faire cette année ce quon avait dû faire malheureusement déjà en 2010, qui est dabord de circonscrire le feu par le sol et puis ensuite de lattaquer en effet avec des bombardiers deau. Ça va être fait de la même manière quen 2010.
MATHILDE MUNOS Et pourquoi ne pas laisser un bombardier deau tout le temps sur place à La Réunion ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Parce que jimagine encore une fois, moi je ne suis pas experte de la sécurité civile. La question si vous voulez de lattaque du feu et de lextinction du feu est gérée au ministère de lIntérieur et jimagine quil a été jugé plus utile notamment pendant les mois dété de les avoir sur la côte méditerranéenne. Une chose : autant je ne suis pas experte de la partie sécurité civile et du feu, autant il relève de mon ministère la restauration de ce parc une fois que le feu a eu lieu malheureusement. Je vais annoncer tout de suite sans attendre une expertise sur les mesures de restauration à prendre. Jai une grande inquiétude qui porte sur les espèces envahissantes. Un des problèmes quand il y a le feu dans une région comme celle-là, cest que ce sont des espèces endémiques, des espèces spécifiques à la région qui sont fragiles, qui sont très particulières, qui disparaissent et derrière il y a un risque à ce quelles soient remplacées par des espèces envahissantes qui ont beaucoup moins de qualité, beaucoup moins dintérêt du point de vue environnemental. Cest contre ça maintenant que nous allons devoir lutter.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 3 novembre 2011
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Ceux qui font ça Bon, je ne sais pas par qui ça a été piraté, il y aura une enquête ; je ne sais pas par qui le site de Charlie Hebdo a été attaqué, là aussi il y aura une enquête, mais ceux qui font ça se désignent eux-mêmes comme des ennemis de la démocratie. Attaquer un journal physiquement dans ses locaux et sur son site Internet, cest se désigner comme un ennemi de la démocratie et je crois que vous savez, cest VOLTAIRE qui disait : « Je ne partage pas vos idées mais je ferai tout pour que vous puissiez les défendre ». Voilà, on nest pas forcément lecteur de Charlie Hebdo mais si on attaque Charlie Hebdo, on doit être tous, tous ceux qui croient en la démocratie, unis pour dire que ce nest pas acceptable et on ne laissera pas accepter.
MATHILDE MUNOS Et on peut tout dire dans un journal satirique puisque ce journal, Charlie Hebdo, sest rebaptisé cette semaine Charia Hebdo ? Est-ce quil y a des limites à ne pas franchir ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Écoutez, cest un autre débat. Il y a un droit de la presse et si on nest pas content de ce qui est dit dans un journal, on attaque en justice mais on ne met pas une bombe de toute façon. Donc là, je veux dire la question ne se pose même pas en ces termes : on ne peut pas accepter dentrer dans ce débat et de dire : « Ah oui, il y a eu une bombe mais peut-être quils ont écrit des trucs, etc ». Je veux dire moi je refuse absolument dentrer dans ce débat. On ne négocie pas le droit de la presse à coups de bombe. Ce nest pas possible.
MATHILDE MUNOS Il y a quelques jours, on en a beaucoup parlé sur France Info, il y a une pièce de théâtre au Châtelet à Paris sur le visage du Christ qui a fait réagir violemment, là cest des catholiques intégristes. Est-ce que vous sentez en ce moment une crispation des fondamentalistes plus importante actuellement ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui. Il y a en ce moment des tensions qui traversent la société dune manière générale sur tous les sujets et qui peuvent amener à des réactions fortes. Mais je crois que cest justement dans les périodes de crise, dans les périodes de tension quon doit chercher les voies du dialogue et redire avec force quon est dans un État de droit, que quand on nest pas daccord, quand on nest pas content, on a des voies de droit pour lexprimer et on nest pas obligé de passer à des actions physiques rigoureuses.
MATHILDE MUNOS Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, le sommet du G20 souvre demain à Cannes mais des réunions sont déjà prévues aujourd'hui. Il va beaucoup être question de ce référendum qui aura lieu en Grèce à la demande du Premier ministre, référendum sur laccord conclu la semaine dernière au sommet de Bruxelles. Nicolas SARKOZY va rencontrer aujourd'hui Georges PAPANDRÉOU. Quest-ce que le président français va dire au Premier ministre grec ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Le président de la République la dit hier : chacun est bien libre dorganiser sa politique intérieure comme il le souhaite et le recours à un référendum relève de la responsabilité du choix dune majorité politique. Il nest pas question, si vous voulez, de contester ça. Simplement il y a un accord, un accord international, un accord européen auquel la Grèce est partie et cet accord-là vise à sauver la Grèce. Aujourd'hui sil ny avait pas cet accord, la Grèce ne peut plus fonctionner, la Grèce na plus de budget. Et je rappelle les termes de cet accord : il sagit à la fois de prêts à la Grèce, de nouveaux prêts ; il sagit dune forme daide directe au sens où on abat une partie de la dette grecque 50 % - et il sagit en contrepartie de nouveaux efforts de la part des Grecs. Cest un tout, cest vraiment un tout. Encore une fois, il relève des choix politiques grecs de savoir comment ils le mettent en oeuvre mais la mise en oeuvre est bien un tout : on ne peut pas prendre une partie et pas lautre.
MATHILDE MUNOS Vous disiez quil ne sagissait pas de contester le fait dorganiser un référendum mais avec tout ce que vous venez de dire juste derrière, on voit bien quand même que ça gêne la France et les autres pays européens, lorganisation de ce référendum.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Je vais vous dire : cest presque plus un problème de méthode et de calendrier. Encore une fois, chaque pays est bien libre de son organisation et le recours à un référendum est bien de la responsabilité de chaque majorité, de chaque gouvernement, mais cest vrai que ça aurait été plus simple si on avait pu en parler peut-être en amont avec les Grecs et si les Grecs choisissant de faire un référendum avaient pu lorganiser plus vite par exemple. Et dailleurs
MATHILDE MUNOS Décembre cest beaucoup trop tard. Apparemment ce serait en décembre daprès les dernières informations.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Écoutez, cest mieux cest mieux que janvier. Donc cest une bonne nouvelle dans une nouvelle très surprenante qui elle-même nen était pas une bonne, que lannonce dun référendum. Elle nest pas une bonne. Encore une fois, moi je ne porte pas de jugement sur le fond ; cest un problème de calendrier de mise en oeuvre.
MATHILDE MUNOS Mais ce nest pas gênant de demander lavis dun peuple quand même.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Non mais ce nest pas gênant de demander lavis dun peuple. Je le redis : cest un problème de principe. On ne pourra jamais dire que cest gênant de demander lavis dun peuple mais il y a un accord européen qui engage tous les Européens et cest un accord pour sauver la Grèce et cest un accord auquel la Grèce est partie. Cet accord nest pas imposé à la Grèce : il est négocié avec les Grecs pour sauver leur économie, pour quils puissent continuer à avoir un budget, pour quils puissent continuer à payer leurs fonctionnaires par exemple. Il est négocié avec eux. Et laccord est un tout : on ne peut pas en prendre une partie et pas lautre.
MATHILDE MUNOS Est-ce quon peut y voir aussi un lien avec le dernier référendum qui a été organisé en Europe ? Cétait en 2005, cétait sur la constitution européenne et il avait été rejeté, ce référendum, par plusieurs pays notamment par la France. Est-ce que ça a laissé des traces ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Je ne vois pas le rapport. Je ne pense pas que ça ait de rapport. MATHILDE MUNOS Peut-être quon est échaudé maintenant à lidée dorganiser un référendum qui nous oblige après à tout recommencer, à repartir à zéro.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Si vous voulez, bon, le problème des référendums cest la question. Cest comment vous posez la question, comment vient la question. On lavait bien vu dailleurs au moment du référendum de 2005. Il y avait ce texte de constitution qui était très long, qui était très complexe, qui avait donné lieu à des débats sur tout. C'est-à-dire que dans les « non » au référendum, il y avait des choses très, très différentes et là, quelle est la question que les Grecs vont poser et dans quel calendrier ? En fait le plan grec, cétait un plan durgence et à lintérieur dun plan durgence on dit : « Tiens ! il y a une partie qui va être soumise à un référendum qui pourrait avoir lieu dans deux ou trois mois, finalement plutôt deux mois que trois » et cest un problème en soi.
MATHILDE MUNOS Nathalie KOSCIUSKO-MORIZET, vous êtes ministre de l??cologie. Un site classé au patrimoine mondial de lUNESCO est en ce moment ravagé par un incendie, cest sur lîle de La Réunion. Un premier Dash 8, cest un avion bombardier deau, va arriver ce soir sur lîle pour aider les pompiers qui luttent contre cet incendie depuis huit jours. Pourquoi avoir attendu huit jours pour envoyer un Dash 8 ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Dabord, ce feu est un vrai désastre. Il est un vrai désastre pas seulement à cause de lampleur de lespace ravagé -à peu près 2 8000 hectares, la surface est fixée depuis trois jours environ mais à cause du lieu. Ça se passe pour lessentiel dans le coeur du parc de La Réunion, c'est-à-dire dans la partie la plus riche du parc de La Réunion. Après, il y a des moyens en place qui ont été mobilisés tout de suite et des moyens qui ont été envoyés de la métropole. Aujourd'hui ce sont plus de 800 personnes qui se battent contre le feu et auxquelles je veux rendre hommage, 800 dont 420 qui viennent de la métropole. Ce que disent les experts de la sécurité civile moi je ne suis pas experte de la sécurité civile cest que dans la phase dattaque du feu, pour lessentiel ça se passe au sol et avec des hélicoptères qui peuvent être très précis. Et ils disaient eux-mêmes que dans cette phase dattaque, les Dash 8, ces fameux avions, navaient pas toute la pertinence quon leur prête.
MATHILDE MUNOS Mais lan dernier sur ce même lieu, pour un autre incendie, le Dash 8 était venu beaucoup plus tôt.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Non. Le Dash 8 lannée dernière a été utilisé exactement de la même façon.
MATHILDE MUNOS Au bout de six jours au lieu de huit.
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Oui mais il a été utilisé exactement de la même façon comme il va lêtre comme il va lêtre une fois que le feu est fixé et quil sagit de le réduire. Le problème si vous voulez, cest une géographie très, très accidentée qui fait quon est obligé de travailler au sol dans des conditions qui sont extrêmement pénibles pour les personnes qui le font et qui ont une part de grande dangerosité et il faut le faire au sol. Et on va faire cette année ce quon avait dû faire malheureusement déjà en 2010, qui est dabord de circonscrire le feu par le sol et puis ensuite de lattaquer en effet avec des bombardiers deau. Ça va être fait de la même manière quen 2010.
MATHILDE MUNOS Et pourquoi ne pas laisser un bombardier deau tout le temps sur place à La Réunion ?
NATHALIE KOSCIUSKO-MORIZET Parce que jimagine encore une fois, moi je ne suis pas experte de la sécurité civile. La question si vous voulez de lattaque du feu et de lextinction du feu est gérée au ministère de lIntérieur et jimagine quil a été jugé plus utile notamment pendant les mois dété de les avoir sur la côte méditerranéenne. Une chose : autant je ne suis pas experte de la partie sécurité civile et du feu, autant il relève de mon ministère la restauration de ce parc une fois que le feu a eu lieu malheureusement. Je vais annoncer tout de suite sans attendre une expertise sur les mesures de restauration à prendre. Jai une grande inquiétude qui porte sur les espèces envahissantes. Un des problèmes quand il y a le feu dans une région comme celle-là, cest que ce sont des espèces endémiques, des espèces spécifiques à la région qui sont fragiles, qui sont très particulières, qui disparaissent et derrière il y a un risque à ce quelles soient remplacées par des espèces envahissantes qui ont beaucoup moins de qualité, beaucoup moins dintérêt du point de vue environnemental. Cest contre ça maintenant que nous allons devoir lutter.
Source : Premier ministre, Service dInformation du Gouvernement, le 3 novembre 2011