Texte intégral
- Monsieur le Ministre, votre nouvelle visite dans notre Ile, un peu plus de deux mois après votre séjour en Corse du Sud, se situe dans un climat social qui sest dégradé. La Corse compte, en effet, 13 000 chômeurs soit 7 % de plus quen août 2010 contre 2,3 % sur le Continent.
Dans ces conditions, estimez-vous pouvoir redynamiser le moral des fonctionnaires et leur redonner confiance en lavenir alors que leurs syndicats demeurent hostiles à la révision générale des politiques publiques prévoyant notamment le non remplacement dun départ à la retraite sur deux dans la Fonction Publique ?
La révision générale des politiques publiques, cest dabord lambition de moderniser nos services publics et de les adapter aux nouvelles attentes de nos concitoyens, en les réorganisant pour plus defficacité tout en simplifiant les relations avec les usagers.
Cest également, et je veux insister sur ce point, un modèle de réforme dont chacun sort gagnant. Le non-remplacement dun départ en retraite sur deux dans la fonction publique, résulte dun engagement pris devant les Français par le Président de la République lors de sa campagne, cest une mesure nécessaire pour mieux contrôler lévolution de nos dépenses publiques. Cest aussi, et je veux insister sur ce point, un moyen de revaloriser les rémunérations des fonctionnaires puisque 50 % des économies générées leur ont été reversées sous forme de revalorisation de grilles indiciaires ou de primes.
- Quel discours tiendrez-vous à légard des étudiants de lInstitut Régional dAdministration de Bastia ?
Je vais dabord les féliciter, car intégrer un IRA cest réussir un concours à la fois difficile et exigeant. Je leur dirai également quils se sont engagés dans une voie exigeante. Devenir fonctionnaire, cest faire le choix de servir lÉtat et à travers lui lensemble de nos concitoyens. Ce nest pas un choix comme un autre, cest un choix qui doit être reconnu.
Cest tout le sens de la réforme du statut des attachés dadministration qui vient dêtre publiée la semaine dernière au Journal officiel. Avec ce texte qui crée le premier corps interministériel à gestion ministériel de lÉtat, leur carrière sera plus mobile et leur rémunération pourra atteindre la hors échelle A.
Jai tenu à venir à leur rencontre, car en tant quétudiants de lIRA, ils incarnent lavenir de notre Fonction publique ; au terme de leur année de formation, ils en constitueront la colonne vertébrale. Jespère donc que nous aurons aussi loccasion déchanger autour du service public de demain.
- En août dernier, lors de votre visite à Ajaccio, vous aviez pris lengagement, vis-à-vis des syndicats, de répondre favorablement à la réévaluation de la prime dinsularité pour les fonctionnaires. Le taux de cette augmentation a-t-il été fixé ? Sinon quel pourrait être son montant ?
Javais pris lengagement douvrir une discussion sur ce point, cest ce que jai fait et cest précisément la raison pour laquelle jai reçu, à leur demande, voici quelques jours à Paris, MM. Sauveur Gandolfi-Scheit et Camille de Rocca Serra. A loccasion de mon déplacement à Bastia, la semaine prochaine, jindiquerai aux représentants des fonctionnaires corses les mesures qui pourraient être prises par le Gouvernement sur ce sujet.
- A Bastia, vous serez accueilli par celui qui en est son premier magistrat, depuis vingt-deux ans, Emile Zuccarelli lun des principaux leaders de la gauche en Corse. Il fut, lui aussi, Ministre de la Fonction Publique entre juillet 1997 et mars 2000 dans le gouvernement de Lionel Jospin. Pensez-vous que cette rencontre puisse favoriser un dialogue constructif au-delà de vos divergences politiques et de votre différence de génération ?
Lexpérience dEmile Zuccarelli dans le domaine de la fonction publique est indéniable. Il a exercé les mêmes fonctions que moi, nous aurons donc beaucoup de choses à nous dire, même si les défis auxquels nous faisons face ont bien changé depuis 10 ans.
Nous sommes tous deux des républicains et parce quil sagit de lavenir de notre pays, il est de lintérêt de tous, que les responsables politiques dialoguent entre eux, quelles que soient par ailleurs leurs affinités politiques.
- Dès votre entrée en fonction, fin juin 2011, au Ministère de la Fonction Publique, vous avez mis laccent sur les principaux chantiers que vous entendez mettre en uvre. Parmi ceux-ci légalité professionnelle homme femme. A ce sujet, vous rappeliez, que seulement 20 % des femmes, dans la Fonction Publique de lÉtat, accédaient à des postes dencadrement et de direction. Quavez-vous prévu afin de mettre un terme à cette injustice ?
LÉtat, 1er employeur de France, a un devoir dexemplarité. Pourtant, et alors quelles représentent 60 % des effectifs de la fonction publique, les femmes noccupent aujourdhui que 10 %, quand ce nest pas moins, des postes à responsabilité. Cela doit changer et je veux être le ministre qui fera avancer la question de légalité professionnelle entre hommes et femmes. Jouvrirai prochainement un cycle de négociations avec les syndicats pour fixer, ensemble, les mesures à prendre.
- Alors que le gouvernement sefforce de réduire lendettement national en sappuyant, notamment, sur la révision générale des politiques publiques, les collectivités territoriales, pour leur part, en vertu de la décentralisation, poursuivent leur politique dembauche. Selon vos propres chiffres, 500 000 postes auraient été ainsi créés en lespace de dix ans. Est-ce cohérent ?
La situation de notre pays implique une mobilisation générale de lensemble des collectivités publiques, les collectivités territoriales ne peuvent sen exempter.
Depuis 1998, les collectivités ont créé plus de 500 000 postes de fonctionnaires territoriaux dont plus de 100 000 non titulaires. Soyons clair, si certaines embauches sont justifiées, notamment du fait de la décentralisation et des transferts de compétences, toutes ne le sont pas. En effet, les emplois transférés par lÉtat dans le cadre de la décentralisation peuvent être estimés à 117 000. Ils expliquent moins dun quart de la hausse. Hors décentralisation, laugmentation des effectifs en 10 ans est donc de près de 400 000 agents, soit en moyenne 40 000 emplois par an.
En tant que Président de conseil général, jai moi-même lancé une révision générale de nos politiques, car nous ne pouvons tout pas simplement pas continuer de financer notre quotidien avec des dettes dont sacquitteront demain nos enfants.
- Finalement, cest François Hollande qui défendra les couleurs du Parti Socialiste aux présidentielles de mai 2012. Alors quid du Centre ? A Bastia, les représentants de la droite ne manqueront pas de vous interroger à ce propos. Y aura-t-il, en mai 2012, un candidat du Centre parmi les prétendants à lElysée sachant que le Président du Nouveau Centre, Hervé Morin, na pas caché son souhait de se présenter alors que, de son côté, Jean-Louis Borloo a jeté léponge ?
Le parti socialiste a choisi son candidat, cest son droit, pour autant nous navons pas à se laisser imposer leur calendrier. Lélection présidentielle aura lieu dans 6 mois, 6 mois qui devront dabord être utiles à la France et aux Français. Nous ne connaissons pas aujourdhui le contexte, notamment économique, dans lequel se déroulera lélection. Or, cest précisément de ce contexte que doit découler notre positionnement. Le temps du débat sur lopportunité dune candidature centriste viendra. Nous avons entrepris il y a presque un an de créer lAlliance républicaine, écologiste et sociale avec Jean-Louis BORLOO, Hervé MORIN, Jean-Marie BOCKEL et Hervé de CHARETTE. Lélection présidentielle nest quune étape dans la construction de lAlliance avant celle déterminante des élections législatives. Pour peser dans le paysage politique, nous devrons être en mesure davoir un groupe parlementaire à lAssemblée nationale en juin prochain. Hervé MORIN exprime le souhait dêtre candidat à lélection présidentielle, si cest sa décision, je la respecterai, mais je minterroge aujourdhui sur lopportunité dune candidature qui ne serait quun témoignage et qui risquerait dannihiler notre travail de rassemblement des centres.
Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 9 novembre 2011
Dans ces conditions, estimez-vous pouvoir redynamiser le moral des fonctionnaires et leur redonner confiance en lavenir alors que leurs syndicats demeurent hostiles à la révision générale des politiques publiques prévoyant notamment le non remplacement dun départ à la retraite sur deux dans la Fonction Publique ?
La révision générale des politiques publiques, cest dabord lambition de moderniser nos services publics et de les adapter aux nouvelles attentes de nos concitoyens, en les réorganisant pour plus defficacité tout en simplifiant les relations avec les usagers.
Cest également, et je veux insister sur ce point, un modèle de réforme dont chacun sort gagnant. Le non-remplacement dun départ en retraite sur deux dans la fonction publique, résulte dun engagement pris devant les Français par le Président de la République lors de sa campagne, cest une mesure nécessaire pour mieux contrôler lévolution de nos dépenses publiques. Cest aussi, et je veux insister sur ce point, un moyen de revaloriser les rémunérations des fonctionnaires puisque 50 % des économies générées leur ont été reversées sous forme de revalorisation de grilles indiciaires ou de primes.
- Quel discours tiendrez-vous à légard des étudiants de lInstitut Régional dAdministration de Bastia ?
Je vais dabord les féliciter, car intégrer un IRA cest réussir un concours à la fois difficile et exigeant. Je leur dirai également quils se sont engagés dans une voie exigeante. Devenir fonctionnaire, cest faire le choix de servir lÉtat et à travers lui lensemble de nos concitoyens. Ce nest pas un choix comme un autre, cest un choix qui doit être reconnu.
Cest tout le sens de la réforme du statut des attachés dadministration qui vient dêtre publiée la semaine dernière au Journal officiel. Avec ce texte qui crée le premier corps interministériel à gestion ministériel de lÉtat, leur carrière sera plus mobile et leur rémunération pourra atteindre la hors échelle A.
Jai tenu à venir à leur rencontre, car en tant quétudiants de lIRA, ils incarnent lavenir de notre Fonction publique ; au terme de leur année de formation, ils en constitueront la colonne vertébrale. Jespère donc que nous aurons aussi loccasion déchanger autour du service public de demain.
- En août dernier, lors de votre visite à Ajaccio, vous aviez pris lengagement, vis-à-vis des syndicats, de répondre favorablement à la réévaluation de la prime dinsularité pour les fonctionnaires. Le taux de cette augmentation a-t-il été fixé ? Sinon quel pourrait être son montant ?
Javais pris lengagement douvrir une discussion sur ce point, cest ce que jai fait et cest précisément la raison pour laquelle jai reçu, à leur demande, voici quelques jours à Paris, MM. Sauveur Gandolfi-Scheit et Camille de Rocca Serra. A loccasion de mon déplacement à Bastia, la semaine prochaine, jindiquerai aux représentants des fonctionnaires corses les mesures qui pourraient être prises par le Gouvernement sur ce sujet.
- A Bastia, vous serez accueilli par celui qui en est son premier magistrat, depuis vingt-deux ans, Emile Zuccarelli lun des principaux leaders de la gauche en Corse. Il fut, lui aussi, Ministre de la Fonction Publique entre juillet 1997 et mars 2000 dans le gouvernement de Lionel Jospin. Pensez-vous que cette rencontre puisse favoriser un dialogue constructif au-delà de vos divergences politiques et de votre différence de génération ?
Lexpérience dEmile Zuccarelli dans le domaine de la fonction publique est indéniable. Il a exercé les mêmes fonctions que moi, nous aurons donc beaucoup de choses à nous dire, même si les défis auxquels nous faisons face ont bien changé depuis 10 ans.
Nous sommes tous deux des républicains et parce quil sagit de lavenir de notre pays, il est de lintérêt de tous, que les responsables politiques dialoguent entre eux, quelles que soient par ailleurs leurs affinités politiques.
- Dès votre entrée en fonction, fin juin 2011, au Ministère de la Fonction Publique, vous avez mis laccent sur les principaux chantiers que vous entendez mettre en uvre. Parmi ceux-ci légalité professionnelle homme femme. A ce sujet, vous rappeliez, que seulement 20 % des femmes, dans la Fonction Publique de lÉtat, accédaient à des postes dencadrement et de direction. Quavez-vous prévu afin de mettre un terme à cette injustice ?
LÉtat, 1er employeur de France, a un devoir dexemplarité. Pourtant, et alors quelles représentent 60 % des effectifs de la fonction publique, les femmes noccupent aujourdhui que 10 %, quand ce nest pas moins, des postes à responsabilité. Cela doit changer et je veux être le ministre qui fera avancer la question de légalité professionnelle entre hommes et femmes. Jouvrirai prochainement un cycle de négociations avec les syndicats pour fixer, ensemble, les mesures à prendre.
- Alors que le gouvernement sefforce de réduire lendettement national en sappuyant, notamment, sur la révision générale des politiques publiques, les collectivités territoriales, pour leur part, en vertu de la décentralisation, poursuivent leur politique dembauche. Selon vos propres chiffres, 500 000 postes auraient été ainsi créés en lespace de dix ans. Est-ce cohérent ?
La situation de notre pays implique une mobilisation générale de lensemble des collectivités publiques, les collectivités territoriales ne peuvent sen exempter.
Depuis 1998, les collectivités ont créé plus de 500 000 postes de fonctionnaires territoriaux dont plus de 100 000 non titulaires. Soyons clair, si certaines embauches sont justifiées, notamment du fait de la décentralisation et des transferts de compétences, toutes ne le sont pas. En effet, les emplois transférés par lÉtat dans le cadre de la décentralisation peuvent être estimés à 117 000. Ils expliquent moins dun quart de la hausse. Hors décentralisation, laugmentation des effectifs en 10 ans est donc de près de 400 000 agents, soit en moyenne 40 000 emplois par an.
En tant que Président de conseil général, jai moi-même lancé une révision générale de nos politiques, car nous ne pouvons tout pas simplement pas continuer de financer notre quotidien avec des dettes dont sacquitteront demain nos enfants.
- Finalement, cest François Hollande qui défendra les couleurs du Parti Socialiste aux présidentielles de mai 2012. Alors quid du Centre ? A Bastia, les représentants de la droite ne manqueront pas de vous interroger à ce propos. Y aura-t-il, en mai 2012, un candidat du Centre parmi les prétendants à lElysée sachant que le Président du Nouveau Centre, Hervé Morin, na pas caché son souhait de se présenter alors que, de son côté, Jean-Louis Borloo a jeté léponge ?
Le parti socialiste a choisi son candidat, cest son droit, pour autant nous navons pas à se laisser imposer leur calendrier. Lélection présidentielle aura lieu dans 6 mois, 6 mois qui devront dabord être utiles à la France et aux Français. Nous ne connaissons pas aujourdhui le contexte, notamment économique, dans lequel se déroulera lélection. Or, cest précisément de ce contexte que doit découler notre positionnement. Le temps du débat sur lopportunité dune candidature centriste viendra. Nous avons entrepris il y a presque un an de créer lAlliance républicaine, écologiste et sociale avec Jean-Louis BORLOO, Hervé MORIN, Jean-Marie BOCKEL et Hervé de CHARETTE. Lélection présidentielle nest quune étape dans la construction de lAlliance avant celle déterminante des élections législatives. Pour peser dans le paysage politique, nous devrons être en mesure davoir un groupe parlementaire à lAssemblée nationale en juin prochain. Hervé MORIN exprime le souhait dêtre candidat à lélection présidentielle, si cest sa décision, je la respecterai, mais je minterroge aujourdhui sur lopportunité dune candidature qui ne serait quun témoignage et qui risquerait dannihiler notre travail de rassemblement des centres.
Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 9 novembre 2011