Texte intégral
Monsieur le Ministre chargé des Collectivités territoriales, Président du Conseil régional dAlsace,
Monsieur le Sénateur-Maire de Strasbourg,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le Préfet de région,
Monsieur le Président du Conseil général,
Monsieur le Directeur,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Chers élèves,
Cest un réel plaisir pour moi que de me trouver parmi vous pour célébrer les 20 ans de linstallation de lEcole nationale dAdministration à Strasbourg.
20 ans, jour pour jour, le 7 novembre 1991 que le Premier ministre, Mme Edith Cresson décidait du transfert hors de Paris de la prestigieuse Ecole nationale dAdministration et de 40 autres établissements publics ou sociétés contrôlées par lEtat.
Chacun se souvient des réactions passionnées que cela avait alors suscité. Légitimement, car dans notre histoire centralisatrice, cela constituait une rupture sans précédent et qui a incontestablement représenté une étape marquante dans lévolution des liens qui unissent la République à ses territoires. Cette décision marquante intervenait 9 ans après la décentralisation de 1982, et il aura encore fallu attendre 12 ans pour que la République consacre dans sa Constitution le fait que son organisation était décentralisée.
Ce transfert de lEcole nationale dAdministration a marqué les esprits parce quil avait un caractère éminemment symbolique et exemplaire. Exemplaire pour la haute fonction publique, qui, comme le résumait Antoine DURRLEMAN ne devait plus être pariso-centrique, mais devait devenir européo-centrique.
Et cest un double symbole que larrivée de lENA à Strasbourg. Symbole pour lEtat que de voir cette école créée à la Libération, voulue par ses concepteurs comme un moyen de démocratiser laccès à la haute fonction publique, et dont lhistoire était indissociable du relèvement du pays, la voir quitter Paris. Symbolique aussi, de voir cette école sinstaller à Strasbourg. Sa rencontre avec une ville, terre de naissance du rêve européen, lune des capitales de ce quon appelait alors encore la Communauté économique européenne, le siège du Parlement européen, berceau de la démocratie européenne.
Une grande école telle que lENA se devait dépouser ce tournant historique que constituait lenracinement de lidéal européen dans notre quotidien, dont les évènements récents montrent toute lurgence.
Voir lENA à Strasbourg sonne aujourdhui pour nous tous comme une évidence. Louverture sur lEurope et sur le monde est désormais plus que jamais une nécessité. Et je le dis ici devant les élèves et anciens élèves de lENA, cette responsabilité liée à lhistoire, elle doit sexercer tout particulièrement en direction des jeunes démocraties. Et je vais vous le dire, lorsque jai rencontré le Ministre de lAdministration publique du Kosovo, qui évoquait le rôle que pouvait jouer lENA dans la construction dun Etat, et bien oui jai éprouvé la fierté de voir cette école jouer un rôle dans la diffusion de ce que sont tout simplement nos valeurs.
Dans ce transfert je veux saluer la coopération, qui sest nouée, à chacune des étapes entre lensemble des acteurs concernés, et je veux rappeler le rôle quy ont joué les maires successifs de Strasbourg. Rien ne semblait simple lorsquen janvier 1992, il sest agi dorganiser au Palais de la Musique et des Congrès, la rentrée de la promotion qui prenait son envol et qui allait porter le nom dAntoine de Saint-Exupéry.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, lENA à Strasbourg, cest depuis 20 ans une histoire qui a dépassé lensemble des clivages politiques qui auraient pu en avoir raison. Une histoire qui rassemble aujourdhui.
Il y a eu une volonté, une volonté commune et partagée. Il y a eu aussi le sens de lhospitalité, laccueil de lAlsace et de ses habitants.
Et cest également tout un symbole quau moment de fêter le 20ème anniversaire de larrivée de lENA à Strasbourg, nous inaugurions ce nouveau bâtiment, preuve dun lien solide entre lécole et Strasbourg.
Je veux le dire devant les membres de votre Conseil dadministration, que je salue, cest une belle image que de voir désormais adossé au site historique de la Commanderie Saint-Jean ce bâtiment moderne et résolument en pointe en ce qui concerne les nouveaux standards écologiques issus du Grenelle de lEnvironnement. Ce bâtiment, qui permettra de rassembler sur un même site lensemble des services de lENA, marquera un réel progrès pour vous tous.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Je veux ajouter que si cette école est depuis plus de 60 ans lincarnation de lexcellence républicaine, cest quelle a su évoluer, cest quelle a su changer, cest quelle a su sadapter, en un mot souvrir. Et je le dis dune manière très générale. Le service public ne doit pas être une organisation figée, le service public ne doit pas être une organisation hors sol. Il doit faire corps avec la société et il doit, en permanence, évoluer, il doit en permanence être évalué pour répondre, toujours plus efficacement, aux attentes de nos concitoyens.
En vous préparant puis en vous en vous confrontant à un concours reconnu comme étant extrêmement difficile, vous avez fait vôtre une ambition, vous avez fait un choix qui nest pas un choix comme les autres, vous avez le choix dune Ecole nationale dAdministration, et ce nest pas une école comme une autre. Cette école, elle est au service de nos concitoyens et au service de lintérêt général, un intérêt général qui doit transcender lintérêt particulier.
Et je veux, au nom du Président de la République, du Premier ministre et de lensemble des membres du Gouvernement, vous saluer pour votre engagement, pour votre volonté. Parce quon ne réussit pas sans engagement et sans volonté. Mais cest aussi une question de valeurs. Ce sont les valeurs républicaines de liberté, dégalité et de fraternité, de cohésion sociale et territoriale quil nous faut sans cesse faire vivre. Mais ce sont aussi des valeurs professionnelles, la loyauté à légard des représentants du peuple français, la responsabilité, lefficacité et lexemplarité, que vous devrez chaque jour mettre au service du public.
Ces valeurs, il importe de les rappeler car elles sont lessence même du service public, celles à partir desquelles nous nous devons de répondre aux nouveaux défis lancés à notre pays par le monde et par lhistoire.
Ce monde quel est-il ?
Cest un monde nouveau, qui a déjà largement été redessiné par la crise. Cest un monde marqué par le basculement accéléré de léconomie mondiale vers lest et le sud. Les pays émergents représentent désormais 50 % de la production industrielle mondiale contre 30 % il y a 20 ans. Les pays émergents détiennent aujourdhui 80 % des réserves de change. Premier exportateur mondial, la Chine est devenue en 2010 la 2ème puissance économique mondiale et la question est maintenant de savoir quand léconomie chinoise dépassera celle des Etats-Unis.
Cest un monde où lOccident ne détient plus comme hier le monopole de lHistoire, un monde où lAsie et lAmérique latine occupent déjà le devant de la scène.
Un monde au sein duquel il nous appartient aujourdhui de défendre et de conforter la place de la France et celle de lEurope, comme la fait encore récemment le Président de la République. Cest un monde hautement connecté, fait déchanges rapides et valorisant limagination, cest un monde qui générera de nouvelles activités aussi bien industrielles que tertiaires. Cest un monde difficile mais riche de promesses pour ceux qui accepteront non de se tourner vers les lueurs rassurantes du passé mais bien de regarder vers demain.
Cest un monde où la France a toute sa place.
Cest un monde, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, où le service public se devra de relever de nouveaux défis. Ils sont nombreux mais je veux en retenir deux :
- La compétitivité et lattractivité de notre territoire. Je refuse dopposer public et privé. Comprenons nous bien, public et privé nous avons nos différences et nous en garderons car le service public ne peut tout simplement pas répondre à un impératif de rentabilité financière. Ce nest ni son rôle ni sa mission. Pour autant, nous sommes bien côte à côte dans la bataille pour la compétitivité de notre territoire. La bataille de la compétitivité, cest dabord une bataille pour lemploi des Français. Un environnement juridique et administratif performant cest pour un pays un avantage incomparable et notre Fonction publique, qui est reconnue partout pour sa compétence et pour son professionnalisme, est bien dans ce contexte un atout pour la France.
- Le second défi qui nous est lancé répond au premier, cest la nécessité, pour le service public de garantir la cohésion territoriale et sociale, je vous le disais, pour que cette concurrence ne se fasse pas au détriment des plus vulnérables, au détriment de ce qui fait le ciment de la République. Lun ne peut aller sans lautre.
Alors certes, ces défis peuvent sembler à certains plus diffus que ceux auxquels nous avons eu à faire face au lendemain du second conflit mondial, où il sagissait de reconstruire le pays. Ils sont pourtant tout aussi décisifs pour lavenir de notre pays.
En 1946, le statut général de la fonction publique de Maurice Thorez et la création de lENA par Michel Debré constituèrent les deux piliers dun pacte conclu entre la République et ses fonctionnaires. La Fonction publique est devenue linstrument de la reconstruction, lEtat, en contrepartie, a offert à ses agents un statut, une protection et des garanties tant individuelles que collectives. Tels étaient les termes de ce qui demeure 60 ans plus tard comme lacte de naissance de la Fonction publique daujourdhui.
Cest un pacte, un pacte de confiance entre le pouvoir politique, la société, et la Fonction publique qui na rien perdu de son actualité, et qui, nous en sommes tous convaincus, est en mesure de répondre à ces nouveaux défis. Cest précisément ce que le Président de la République et le Gouvernement ont entrepris depuis 4 ans. Souvrir, se moderniser, introduire une culture permanente de lévaluation de nos politiques et de leur efficience, voilà notre nouveau pacte.
La réforme, décriée par certains, nest pas une menace pour notre avenir, cest au contraire une nouvelle chance donnée à lensemble de la société française.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers élèves, en vous apprêtant, dici à quelques semaines, à intégrer lencadrement supérieur de la Fonction publique, vous y occuperez une place déterminante. Et vous devrez vous y impliquer fortement, parce que votre rôle a évolué et va évoluer.
Vous devrez demain plus quhier être des managers, des animateurs déquipes. Votre rôle dans ces périodes de grand changement, que nous devrons aborder avec engagement, au service de nos compatriotes, sera stratégique.
Quil sagisse de lEtat, des collectivités locales, du secteur de la santé, lexigence de lefficience sera incontournable, durable. Elle bousculera les habitudes, il faudra accompagner des équipes. Lencadrement supérieur, compétent, reconnu, valorisé, a et aura un rôle central à jouer.
Et je veux rappeler ici à Strasbourg que pour répondre à ces nouveaux défis, le Gouvernement a bâti sa politique autour de trois ambitions essentielles. Mieux recruter, mieux gérer et mieux rémunérer.
Mieux recruter, oui mieux recruter.
Vous en êtes les témoins privilégiés. Le concours de lENA et la scolarité ont été profondément transformés pour mieux vous préparer à assumer vos responsabilités avec une meilleure alternance entre des périodes denseignement et de stages construite autour de thèmes comme lEurope, les territoires, la gestion et le management public, qui sont essentiels. Et je me réjouis que les stages représentent désormais plus de la moitié de la période de formation, 12 mois au cours desquels vous aurez été mis en situation de responsabilité.
Cest une bonne chose que les compétences prennent enfin le pas sur les seuls savoirs académiques. La formation dispensée par lEcole nationale dAdministration est désormais plus professionalisante. Les enseignements sont désormais plus axés sur le terrain, avec le développement des études de cas et des mises en situation mobilisant des compétences techniques, ou encore avec le développement de modules de formation mobilisant des compétences comportementales allant de la déontologie au médiatraining.
Votre école sest ouverte aussi, et cest là encore une bonne chose, à la diversité des talents et à légalité des chances avec la création dune classe préparatoire intégrée, et ce nest pas un gadget ! Je suis allé rencontrer ces 15 jeunes, jai vu leur engagement, leur volonté de servir la République, leur envie. Cest pour moi une évidence, si nous voulons que laction publique soit respectée, pour que ses interventions soient comprises de la société, la Fonction publique doit être à limage de la population quelle sert.
Et je veux aborder ici même un sujet qui fait débat. Dans la continuité de cette volonté de moderniser la haute fonction publique, le Gouvernement sest engagé, conformément au souhait du Président de la République, à faire aboutir, dans les meilleurs délais, la réforme de la procédure daffectation. Cest-à-dire, en clair, à mettre un terme au système du classement de sortie. Je présenterai, je vous le confirme, au nom du Gouvernement, un amendement dans le cadre du projet de loi relatif aux agents non titulaires, qui visera à mettre un terme à cette approche qui était strictement mécanique et finalement impersonnelle des affectations.
Jentends les inquiétudes, les craintes faisant état dun risque de népotisme. Je veux vous dire que nous apporterons toutes les garanties nécessaires à la prévention dun tel risque.
Lanonymat des dossiers de candidature des élèves, la décision collégiale de chaque employeur, les garanties dindépendance données à la Commission chargée du suivi de la procédure daffectation permettront, cest un fait, de bannir toute perspective de cooptation des nouvelles modalités daffectation.
On me dit que cest complexe mais dans le même temps, notre volonté, elle, est claire. Le système vise à donner toute sa place au choix, choix des élèves, choix de lemployeur, et de le faire en toute transparence.
Lancien système avait tout de même ceci de curieux que ce nétaient pas les employeurs publics qui choisissaient leurs collaborateurs mais bien les collaborateurs qui choisissaient leurs employeurs à laune de leur seul classement.
Avec cette réforme, il sagit, non pas de permettre aux ministères de recruter directement leurs collaborateurs, mais simplement de les impliquer dans cette procédure tout en prenant mieux en considération les aspirations et les vocations des élèves.
Cest ce discours, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, que je tiendrai devant les députés et les sénateurs, car il est temps que cette réforme aboutisse. Et je veux saluer ici laction de votre directeur, cher Bernard Boucault, qui sest beaucoup investi sur ce sujet.
Au-delà de la formation initiale, je veux aborder aussi la professionnalisation de la formation continue et de laccompagnement des cadres supérieurs. Car la formation de doit pas sarrêter à la sortie des écoles, elle doit être une exigence tout au long de la carrière.
La Direction générale de lAdministration et de la Fonction publique a ainsi mis en place des formations spécifiques destinées respectivement aux directeurs d'administration centrale et aux sous-directeurs et chefs de service nouvellement nommés. Ces formations sont ciblées sur la sensibilisation aux responsabilités managériales, et elles permettront également de faire le point sur la pratique professionnelle de ces cadres afin de les accompagner dans leur mission tout au long des âges de la vie.
Second axe de notre politique : mieux gérer.
Mieux gérer, cest ouvrir à chacun de nouvelles perspectives de carrière et cest donner tout son sens à la notion de parcours professionnel dans la Fonction publique.
Cest lesprit de la loi du 6 août 2009 : Faire du droit à la mobilité une réalité. Faire prévaloir la reconnaissance des compétences sur les obstacles statutaires. Garantir les droits des agents lors des réorganisations administratives. Et je citerai tout particulièrement une mesure : la généralisation de louverture des corps au détachement avec deux dispositions particulièrement importantes : lintégration après détachement ou directement au moment de la nomination. Cette mesure vous permettra dinciter vos collaborateurs à diversifier leurs parcours. Les administrateurs civils savent bien lintérêt quil y a dexercer ses fonctions dans un cadre interministériel.
Cest cette ambition de vous ouvrir de nouvelles perspectives de carrière qui a guidé la refonte du cadre statutaire propre à lencadrement supérieur.
Nous agissons sur deux plans.
En premier lieu, développer les statuts demplois qui permettent daccueillir des cadres supérieurs de corps différents.
Lobjectif est de favoriser une plus grande mobilité pour les cadres supérieurs et offrir des parcours professionnels plus attractifs et plus variés.
En second lieu, nous agissons sur larchitecture statutaire :
Nous avons engagé une fusion des corps de lencadrement supérieur.
La réduction du nombre de corps facilite la fluidité des parcours, gage de lacquisition de compétences de plus en plus transversales. Nous nous inscrivons donc résolument dans lémergence dune fonction publique de métiers. Nous venons de publier un nouveau dispositif qui bénéficiera à vos proches collaborateurs, les attachés, en créant le premier corps interministériel à gestion ministérielle qui donnera une unité statutaire à 25000 attachés dadministration.
Nous allons également créer un grade à accès fonctionnel qui prolongera le déroulement de carrière des cadres qui ont occupé ou qui occupent des fonctions particulièrement difficiles. Il sagit de récompenser lengagement et la prise de risque dans un contexte dallongement des carrières. Outre sa mise en oeuvre à brève échéance pour les administrateurs civils, il sera étendu pour les directeurs dhôpitaux. La fonction publique territoriale y réfléchit également pour les administrateurs territoriaux.
Mieux rémunérer, enfin, cest lambition de mieux reconnaitre la prise de responsabilités et le mérite de chacun.
Si nous voulons continuer dattirer des talents dans la fonction publique, il faut une politique de rémunération attractive.
Le Président de la République le rappelait en 2007 à lIRA de Nantes, en soulignant le véritable maquis des 1800 primes, bonifications et avantages statutaires, illisible et au final parfaitement inégalitaire.
Il fallait donc une remise à plat.
Depuis 2010, les indemnités pour tout fonctionnaire peuvent tenir compte des fonctions et des résultats professionnels des agents ainsi que de la performance collective des services.
Cest la prime de fonctions et de résultats, la PFR, qui constitue désormais la véritable pierre angulaire de notre politique de revalorisation du traitement des agents publics. Sur ce point, je veux être particulièrement clair. Lindividualisation, la prise en compte du mérite, tant décriée par certains, nest en rien contraire à lesprit du statut. Cest du reste Maurice Thorez lui-même qui en avait dès 1946 évoqué le principe.
Avec cette prime, il sagit doffrir aux cadres un système parfaitement lisible, motivant dans lequel la rémunération indemnitaire dépend dune part dune cotation des postes de travail en fonction des responsabilités exercées et dautre part des résultats atteints au regard des objectifs fixés.
Ce nouvel outil de rémunération, nous lavons complété par un second dispositif, cest lintéressement collectif aux performances dun service. Cette prime, cest lesprit déquipe.
Cest fédérer les agents autour dobjectifs concrets et mesurables avec pour objectif la qualité du service rendu. La prime dintéressement collectif cest le modèle dune réforme dont chacun, agent comme usager, doit sortir gagnant. Cest aussi, et je veux insister sur ce point, un outil de management puisque le montant sera le même, quel que soit le niveau de responsabilité exercé.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Cest un lien, à la fois intime et profond qui unit chacun de nos concitoyens au service public. Ce lien vous avez choisi de lincarner. Je veux, en conclusion de ce propos le saluer, car lEtat a besoin de chacun dentre vous, a besoin de chacun de ses agents.
Votre rôle, les missions que vous aurez à assumer seront stratégiques.
Jai voulu que ce vingtième anniversaire de linstallation à Strasbourg de lEcole nationale dAdministration soit finalement loccasion de vous dire la confiance du Président de la République et celle du Gouvernement
Le service public change, il doit continuer de changer. Ce changement cest avec vous que nous le conduirons au service des Français.
Je vous remercie.
Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 9 novembre 2011
Monsieur le Sénateur-Maire de Strasbourg,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,
Monsieur le Préfet de région,
Monsieur le Président du Conseil général,
Monsieur le Directeur,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Chers élèves,
Cest un réel plaisir pour moi que de me trouver parmi vous pour célébrer les 20 ans de linstallation de lEcole nationale dAdministration à Strasbourg.
20 ans, jour pour jour, le 7 novembre 1991 que le Premier ministre, Mme Edith Cresson décidait du transfert hors de Paris de la prestigieuse Ecole nationale dAdministration et de 40 autres établissements publics ou sociétés contrôlées par lEtat.
Chacun se souvient des réactions passionnées que cela avait alors suscité. Légitimement, car dans notre histoire centralisatrice, cela constituait une rupture sans précédent et qui a incontestablement représenté une étape marquante dans lévolution des liens qui unissent la République à ses territoires. Cette décision marquante intervenait 9 ans après la décentralisation de 1982, et il aura encore fallu attendre 12 ans pour que la République consacre dans sa Constitution le fait que son organisation était décentralisée.
Ce transfert de lEcole nationale dAdministration a marqué les esprits parce quil avait un caractère éminemment symbolique et exemplaire. Exemplaire pour la haute fonction publique, qui, comme le résumait Antoine DURRLEMAN ne devait plus être pariso-centrique, mais devait devenir européo-centrique.
Et cest un double symbole que larrivée de lENA à Strasbourg. Symbole pour lEtat que de voir cette école créée à la Libération, voulue par ses concepteurs comme un moyen de démocratiser laccès à la haute fonction publique, et dont lhistoire était indissociable du relèvement du pays, la voir quitter Paris. Symbolique aussi, de voir cette école sinstaller à Strasbourg. Sa rencontre avec une ville, terre de naissance du rêve européen, lune des capitales de ce quon appelait alors encore la Communauté économique européenne, le siège du Parlement européen, berceau de la démocratie européenne.
Une grande école telle que lENA se devait dépouser ce tournant historique que constituait lenracinement de lidéal européen dans notre quotidien, dont les évènements récents montrent toute lurgence.
Voir lENA à Strasbourg sonne aujourdhui pour nous tous comme une évidence. Louverture sur lEurope et sur le monde est désormais plus que jamais une nécessité. Et je le dis ici devant les élèves et anciens élèves de lENA, cette responsabilité liée à lhistoire, elle doit sexercer tout particulièrement en direction des jeunes démocraties. Et je vais vous le dire, lorsque jai rencontré le Ministre de lAdministration publique du Kosovo, qui évoquait le rôle que pouvait jouer lENA dans la construction dun Etat, et bien oui jai éprouvé la fierté de voir cette école jouer un rôle dans la diffusion de ce que sont tout simplement nos valeurs.
Dans ce transfert je veux saluer la coopération, qui sest nouée, à chacune des étapes entre lensemble des acteurs concernés, et je veux rappeler le rôle quy ont joué les maires successifs de Strasbourg. Rien ne semblait simple lorsquen janvier 1992, il sest agi dorganiser au Palais de la Musique et des Congrès, la rentrée de la promotion qui prenait son envol et qui allait porter le nom dAntoine de Saint-Exupéry.
Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, lENA à Strasbourg, cest depuis 20 ans une histoire qui a dépassé lensemble des clivages politiques qui auraient pu en avoir raison. Une histoire qui rassemble aujourdhui.
Il y a eu une volonté, une volonté commune et partagée. Il y a eu aussi le sens de lhospitalité, laccueil de lAlsace et de ses habitants.
Et cest également tout un symbole quau moment de fêter le 20ème anniversaire de larrivée de lENA à Strasbourg, nous inaugurions ce nouveau bâtiment, preuve dun lien solide entre lécole et Strasbourg.
Je veux le dire devant les membres de votre Conseil dadministration, que je salue, cest une belle image que de voir désormais adossé au site historique de la Commanderie Saint-Jean ce bâtiment moderne et résolument en pointe en ce qui concerne les nouveaux standards écologiques issus du Grenelle de lEnvironnement. Ce bâtiment, qui permettra de rassembler sur un même site lensemble des services de lENA, marquera un réel progrès pour vous tous.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Je veux ajouter que si cette école est depuis plus de 60 ans lincarnation de lexcellence républicaine, cest quelle a su évoluer, cest quelle a su changer, cest quelle a su sadapter, en un mot souvrir. Et je le dis dune manière très générale. Le service public ne doit pas être une organisation figée, le service public ne doit pas être une organisation hors sol. Il doit faire corps avec la société et il doit, en permanence, évoluer, il doit en permanence être évalué pour répondre, toujours plus efficacement, aux attentes de nos concitoyens.
En vous préparant puis en vous en vous confrontant à un concours reconnu comme étant extrêmement difficile, vous avez fait vôtre une ambition, vous avez fait un choix qui nest pas un choix comme les autres, vous avez le choix dune Ecole nationale dAdministration, et ce nest pas une école comme une autre. Cette école, elle est au service de nos concitoyens et au service de lintérêt général, un intérêt général qui doit transcender lintérêt particulier.
Et je veux, au nom du Président de la République, du Premier ministre et de lensemble des membres du Gouvernement, vous saluer pour votre engagement, pour votre volonté. Parce quon ne réussit pas sans engagement et sans volonté. Mais cest aussi une question de valeurs. Ce sont les valeurs républicaines de liberté, dégalité et de fraternité, de cohésion sociale et territoriale quil nous faut sans cesse faire vivre. Mais ce sont aussi des valeurs professionnelles, la loyauté à légard des représentants du peuple français, la responsabilité, lefficacité et lexemplarité, que vous devrez chaque jour mettre au service du public.
Ces valeurs, il importe de les rappeler car elles sont lessence même du service public, celles à partir desquelles nous nous devons de répondre aux nouveaux défis lancés à notre pays par le monde et par lhistoire.
Ce monde quel est-il ?
Cest un monde nouveau, qui a déjà largement été redessiné par la crise. Cest un monde marqué par le basculement accéléré de léconomie mondiale vers lest et le sud. Les pays émergents représentent désormais 50 % de la production industrielle mondiale contre 30 % il y a 20 ans. Les pays émergents détiennent aujourdhui 80 % des réserves de change. Premier exportateur mondial, la Chine est devenue en 2010 la 2ème puissance économique mondiale et la question est maintenant de savoir quand léconomie chinoise dépassera celle des Etats-Unis.
Cest un monde où lOccident ne détient plus comme hier le monopole de lHistoire, un monde où lAsie et lAmérique latine occupent déjà le devant de la scène.
Un monde au sein duquel il nous appartient aujourdhui de défendre et de conforter la place de la France et celle de lEurope, comme la fait encore récemment le Président de la République. Cest un monde hautement connecté, fait déchanges rapides et valorisant limagination, cest un monde qui générera de nouvelles activités aussi bien industrielles que tertiaires. Cest un monde difficile mais riche de promesses pour ceux qui accepteront non de se tourner vers les lueurs rassurantes du passé mais bien de regarder vers demain.
Cest un monde où la France a toute sa place.
Cest un monde, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, où le service public se devra de relever de nouveaux défis. Ils sont nombreux mais je veux en retenir deux :
- La compétitivité et lattractivité de notre territoire. Je refuse dopposer public et privé. Comprenons nous bien, public et privé nous avons nos différences et nous en garderons car le service public ne peut tout simplement pas répondre à un impératif de rentabilité financière. Ce nest ni son rôle ni sa mission. Pour autant, nous sommes bien côte à côte dans la bataille pour la compétitivité de notre territoire. La bataille de la compétitivité, cest dabord une bataille pour lemploi des Français. Un environnement juridique et administratif performant cest pour un pays un avantage incomparable et notre Fonction publique, qui est reconnue partout pour sa compétence et pour son professionnalisme, est bien dans ce contexte un atout pour la France.
- Le second défi qui nous est lancé répond au premier, cest la nécessité, pour le service public de garantir la cohésion territoriale et sociale, je vous le disais, pour que cette concurrence ne se fasse pas au détriment des plus vulnérables, au détriment de ce qui fait le ciment de la République. Lun ne peut aller sans lautre.
Alors certes, ces défis peuvent sembler à certains plus diffus que ceux auxquels nous avons eu à faire face au lendemain du second conflit mondial, où il sagissait de reconstruire le pays. Ils sont pourtant tout aussi décisifs pour lavenir de notre pays.
En 1946, le statut général de la fonction publique de Maurice Thorez et la création de lENA par Michel Debré constituèrent les deux piliers dun pacte conclu entre la République et ses fonctionnaires. La Fonction publique est devenue linstrument de la reconstruction, lEtat, en contrepartie, a offert à ses agents un statut, une protection et des garanties tant individuelles que collectives. Tels étaient les termes de ce qui demeure 60 ans plus tard comme lacte de naissance de la Fonction publique daujourdhui.
Cest un pacte, un pacte de confiance entre le pouvoir politique, la société, et la Fonction publique qui na rien perdu de son actualité, et qui, nous en sommes tous convaincus, est en mesure de répondre à ces nouveaux défis. Cest précisément ce que le Président de la République et le Gouvernement ont entrepris depuis 4 ans. Souvrir, se moderniser, introduire une culture permanente de lévaluation de nos politiques et de leur efficience, voilà notre nouveau pacte.
La réforme, décriée par certains, nest pas une menace pour notre avenir, cest au contraire une nouvelle chance donnée à lensemble de la société française.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, chers élèves, en vous apprêtant, dici à quelques semaines, à intégrer lencadrement supérieur de la Fonction publique, vous y occuperez une place déterminante. Et vous devrez vous y impliquer fortement, parce que votre rôle a évolué et va évoluer.
Vous devrez demain plus quhier être des managers, des animateurs déquipes. Votre rôle dans ces périodes de grand changement, que nous devrons aborder avec engagement, au service de nos compatriotes, sera stratégique.
Quil sagisse de lEtat, des collectivités locales, du secteur de la santé, lexigence de lefficience sera incontournable, durable. Elle bousculera les habitudes, il faudra accompagner des équipes. Lencadrement supérieur, compétent, reconnu, valorisé, a et aura un rôle central à jouer.
Et je veux rappeler ici à Strasbourg que pour répondre à ces nouveaux défis, le Gouvernement a bâti sa politique autour de trois ambitions essentielles. Mieux recruter, mieux gérer et mieux rémunérer.
Mieux recruter, oui mieux recruter.
Vous en êtes les témoins privilégiés. Le concours de lENA et la scolarité ont été profondément transformés pour mieux vous préparer à assumer vos responsabilités avec une meilleure alternance entre des périodes denseignement et de stages construite autour de thèmes comme lEurope, les territoires, la gestion et le management public, qui sont essentiels. Et je me réjouis que les stages représentent désormais plus de la moitié de la période de formation, 12 mois au cours desquels vous aurez été mis en situation de responsabilité.
Cest une bonne chose que les compétences prennent enfin le pas sur les seuls savoirs académiques. La formation dispensée par lEcole nationale dAdministration est désormais plus professionalisante. Les enseignements sont désormais plus axés sur le terrain, avec le développement des études de cas et des mises en situation mobilisant des compétences techniques, ou encore avec le développement de modules de formation mobilisant des compétences comportementales allant de la déontologie au médiatraining.
Votre école sest ouverte aussi, et cest là encore une bonne chose, à la diversité des talents et à légalité des chances avec la création dune classe préparatoire intégrée, et ce nest pas un gadget ! Je suis allé rencontrer ces 15 jeunes, jai vu leur engagement, leur volonté de servir la République, leur envie. Cest pour moi une évidence, si nous voulons que laction publique soit respectée, pour que ses interventions soient comprises de la société, la Fonction publique doit être à limage de la population quelle sert.
Et je veux aborder ici même un sujet qui fait débat. Dans la continuité de cette volonté de moderniser la haute fonction publique, le Gouvernement sest engagé, conformément au souhait du Président de la République, à faire aboutir, dans les meilleurs délais, la réforme de la procédure daffectation. Cest-à-dire, en clair, à mettre un terme au système du classement de sortie. Je présenterai, je vous le confirme, au nom du Gouvernement, un amendement dans le cadre du projet de loi relatif aux agents non titulaires, qui visera à mettre un terme à cette approche qui était strictement mécanique et finalement impersonnelle des affectations.
Jentends les inquiétudes, les craintes faisant état dun risque de népotisme. Je veux vous dire que nous apporterons toutes les garanties nécessaires à la prévention dun tel risque.
Lanonymat des dossiers de candidature des élèves, la décision collégiale de chaque employeur, les garanties dindépendance données à la Commission chargée du suivi de la procédure daffectation permettront, cest un fait, de bannir toute perspective de cooptation des nouvelles modalités daffectation.
On me dit que cest complexe mais dans le même temps, notre volonté, elle, est claire. Le système vise à donner toute sa place au choix, choix des élèves, choix de lemployeur, et de le faire en toute transparence.
Lancien système avait tout de même ceci de curieux que ce nétaient pas les employeurs publics qui choisissaient leurs collaborateurs mais bien les collaborateurs qui choisissaient leurs employeurs à laune de leur seul classement.
Avec cette réforme, il sagit, non pas de permettre aux ministères de recruter directement leurs collaborateurs, mais simplement de les impliquer dans cette procédure tout en prenant mieux en considération les aspirations et les vocations des élèves.
Cest ce discours, Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, que je tiendrai devant les députés et les sénateurs, car il est temps que cette réforme aboutisse. Et je veux saluer ici laction de votre directeur, cher Bernard Boucault, qui sest beaucoup investi sur ce sujet.
Au-delà de la formation initiale, je veux aborder aussi la professionnalisation de la formation continue et de laccompagnement des cadres supérieurs. Car la formation de doit pas sarrêter à la sortie des écoles, elle doit être une exigence tout au long de la carrière.
La Direction générale de lAdministration et de la Fonction publique a ainsi mis en place des formations spécifiques destinées respectivement aux directeurs d'administration centrale et aux sous-directeurs et chefs de service nouvellement nommés. Ces formations sont ciblées sur la sensibilisation aux responsabilités managériales, et elles permettront également de faire le point sur la pratique professionnelle de ces cadres afin de les accompagner dans leur mission tout au long des âges de la vie.
Second axe de notre politique : mieux gérer.
Mieux gérer, cest ouvrir à chacun de nouvelles perspectives de carrière et cest donner tout son sens à la notion de parcours professionnel dans la Fonction publique.
Cest lesprit de la loi du 6 août 2009 : Faire du droit à la mobilité une réalité. Faire prévaloir la reconnaissance des compétences sur les obstacles statutaires. Garantir les droits des agents lors des réorganisations administratives. Et je citerai tout particulièrement une mesure : la généralisation de louverture des corps au détachement avec deux dispositions particulièrement importantes : lintégration après détachement ou directement au moment de la nomination. Cette mesure vous permettra dinciter vos collaborateurs à diversifier leurs parcours. Les administrateurs civils savent bien lintérêt quil y a dexercer ses fonctions dans un cadre interministériel.
Cest cette ambition de vous ouvrir de nouvelles perspectives de carrière qui a guidé la refonte du cadre statutaire propre à lencadrement supérieur.
Nous agissons sur deux plans.
En premier lieu, développer les statuts demplois qui permettent daccueillir des cadres supérieurs de corps différents.
Lobjectif est de favoriser une plus grande mobilité pour les cadres supérieurs et offrir des parcours professionnels plus attractifs et plus variés.
En second lieu, nous agissons sur larchitecture statutaire :
Nous avons engagé une fusion des corps de lencadrement supérieur.
La réduction du nombre de corps facilite la fluidité des parcours, gage de lacquisition de compétences de plus en plus transversales. Nous nous inscrivons donc résolument dans lémergence dune fonction publique de métiers. Nous venons de publier un nouveau dispositif qui bénéficiera à vos proches collaborateurs, les attachés, en créant le premier corps interministériel à gestion ministérielle qui donnera une unité statutaire à 25000 attachés dadministration.
Nous allons également créer un grade à accès fonctionnel qui prolongera le déroulement de carrière des cadres qui ont occupé ou qui occupent des fonctions particulièrement difficiles. Il sagit de récompenser lengagement et la prise de risque dans un contexte dallongement des carrières. Outre sa mise en oeuvre à brève échéance pour les administrateurs civils, il sera étendu pour les directeurs dhôpitaux. La fonction publique territoriale y réfléchit également pour les administrateurs territoriaux.
Mieux rémunérer, enfin, cest lambition de mieux reconnaitre la prise de responsabilités et le mérite de chacun.
Si nous voulons continuer dattirer des talents dans la fonction publique, il faut une politique de rémunération attractive.
Le Président de la République le rappelait en 2007 à lIRA de Nantes, en soulignant le véritable maquis des 1800 primes, bonifications et avantages statutaires, illisible et au final parfaitement inégalitaire.
Il fallait donc une remise à plat.
Depuis 2010, les indemnités pour tout fonctionnaire peuvent tenir compte des fonctions et des résultats professionnels des agents ainsi que de la performance collective des services.
Cest la prime de fonctions et de résultats, la PFR, qui constitue désormais la véritable pierre angulaire de notre politique de revalorisation du traitement des agents publics. Sur ce point, je veux être particulièrement clair. Lindividualisation, la prise en compte du mérite, tant décriée par certains, nest en rien contraire à lesprit du statut. Cest du reste Maurice Thorez lui-même qui en avait dès 1946 évoqué le principe.
Avec cette prime, il sagit doffrir aux cadres un système parfaitement lisible, motivant dans lequel la rémunération indemnitaire dépend dune part dune cotation des postes de travail en fonction des responsabilités exercées et dautre part des résultats atteints au regard des objectifs fixés.
Ce nouvel outil de rémunération, nous lavons complété par un second dispositif, cest lintéressement collectif aux performances dun service. Cette prime, cest lesprit déquipe.
Cest fédérer les agents autour dobjectifs concrets et mesurables avec pour objectif la qualité du service rendu. La prime dintéressement collectif cest le modèle dune réforme dont chacun, agent comme usager, doit sortir gagnant. Cest aussi, et je veux insister sur ce point, un outil de management puisque le montant sera le même, quel que soit le niveau de responsabilité exercé.
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Cest un lien, à la fois intime et profond qui unit chacun de nos concitoyens au service public. Ce lien vous avez choisi de lincarner. Je veux, en conclusion de ce propos le saluer, car lEtat a besoin de chacun dentre vous, a besoin de chacun de ses agents.
Votre rôle, les missions que vous aurez à assumer seront stratégiques.
Jai voulu que ce vingtième anniversaire de linstallation à Strasbourg de lEcole nationale dAdministration soit finalement loccasion de vous dire la confiance du Président de la République et celle du Gouvernement
Le service public change, il doit continuer de changer. Ce changement cest avec vous que nous le conduirons au service des Français.
Je vous remercie.
Source http://www.fonction-publique.gouv.fr, le 9 novembre 2011