Texte intégral
Messieurs les Députés,
Messieurs les Présidents,
Messieurs les Délégués généraux,
Messieurs les Secrétaires généraux
Messieurs les Directeurs,
Mesdames, Messieurs,
Cest un réel plaisir dêtre parmi vous aujourdhui à loccasion de ces secondes Assises de la Protection sociale du Transport et de la Logistique, à la préfiguration desquelles javais assisté le 18 octobre dernier.
Je tenais à venir vous apporter mon soutien et à rendre un hommage tout particulier à lengagement des partenaires sociaux du transport et de la logistique pour leurs avancées dans la protection sociale professionnelle.
La protection sociale complémentaire est, depuis plus de cinquante ans, un atout majeur pour léquilibre social du monde des transports, inscrit dans la convention collective des transports routiers et activités auxiliaires des transports.
Je souhaiterais, tout dabord, rappeler brièvement les étapes essentielles de litinéraire que vous avez parcouru en votre qualité de négociateurs de la branche dans ce domaine :
* Vous avez conclu laccord originel du 5 mars 1958. Il rend obligatoire, à toutes les entreprises du transport routier, le régime de retraite et de prévoyance, géré par la caisse autonome de retraites complémentaires et de prévoyance des transports, que vous connaissez tous sous lacronyme CARCEPT,
* Vous avez également conclu laccord du 5 mars 1986 portant création de la CARCEPT PREVOYANCE. Ce régime de prévoyance garantit tous les salariés non cadres de la branche des transports routiers ainsi que leurs ayants droit contre les risques liés au décès ou à linvalidité.
* Vous avez par ailleurs conclu, le 24 septembre 1980, un accord instituant le régime de prévoyance en cas dinaptitude à la conduite, que vous connaissez sous le nom de son organisme gestionnaire lIPRIAC.
Cet accord offre une garantie dindemnisation égale environ au tiers de la rémunération perçue au conducteur du transport de voyageurs ou de marchandises qui se voit retirer son permis de conduire pour un motif dordre médical. Cet accord prévoit aussi une incitation financière pour les employeurs qui reclassent les anciens conducteurs qui sont dans cette situation et aussi pour les conducteurs qui, du fait de ce reclassement, subiraient une baisse de rémunération.
En 2010, vous avez franchi une nouvelle étape, qui mérite dêtre saluée. Vous avez en effet ouvert les négociations dun accord de branche instaurant une complémentaire santé obligatoire pour les entreprises de transport de voyageurs.
Je retiendrai que cette période de dialogue na non seulement pas été perturbée par des mouvements sociaux, mais quelle restera marquée par des travaux qui sont eux-mêmes autant de jalons pour la suite des négociations. En traçant la feuille de route de la négociation de la branche pour une longue période, vous vous êtes mis daccord sur un programme de travail qui, je dois le dire, force le respect.
Cette démarche ambitieuse a dores et déjà porté ses fruits.
Je pense notamment à la conclusion de laccord du 24 mai 2011 instaurant la souscription obligatoire dune complémentaire santé pour les salariés du transport routier interurbain de voyageurs.
Il ne restait plus quà ceux du transport de marchandises à les imiter, ce qui est désormais chose faite. Une étape importante a en effet été franchie hier avec la signature de laccord portant création dune obligation conventionnelle de souscrire un socle minimal de protection santé dans les entreprises de transport routier de marchandises.
Je tiens à saluer la conclusion de cet accord car désormais employeurs et salariés se répartissent, à parts égales, la charge de la cotisation de base égale à 1 % du salaire. En contrepartie, le salarié bénéficie du tiers-payant, et voit ses remboursements améliorés en matière dhospitalisation, de soins dentaires et doptique.
Ainsi lessentiel des effectifs relevant du champ de la convention collective nationale des transports routiers et activités annexes est désormais couvert par une complémentaire santé.
La généralisation de cette couverture santé complémentaire sajoute aux garanties les plus anciennes dont vous vous êtes dotés et que je viens de rappeler. Elle répond à la nécessité, partagée à la fois par les employeurs et par les salariés, de rendre tous les métiers du transport routier attractifs, au premier rang desquels celui de conducteur routier.
En effet, lâge moyen des conducteurs augmente aujourdhui. Le remplacement des plus âgés, qui partent en retraite ou en congé de fin dactivité, constitue un véritable défi démographique. Or, demain le pays aura toujours besoin de conducteurs routiers, quil sagisse de transporter des passagers ou des marchandises, dans le transport public ou pour leur compte propre.
Vous le savez bien, et cest pour cela que votre profession doit rester attractive aux yeux de tous, pour limage du transport routier en général, et pour pouvoir attirer de nouvelles générations de conducteurs et les garder dans vos rangs.
Sassurer de lattractivité de vos métiers, et notamment faciliter le recrutement des jeunes qualifiés est tout autant, à mes yeux, un enjeu de premier plan. Il serait facile de dire que les conditions dexercice de vos métiers saméliorent. Je suis pleinement conscient que la recherche de la compétitivité fait peser sur vous toujours plus dexigences. Dans le même temps, il vous revient de veiller à ce que ceux qui sont engagés dans la compétition et qui vous permettent de remporter des succès soient à la fois récompensés et protégés par un supplément de protection sociale. Cest pourquoi, tout accord conclu par la négociation dans votre branche en renforce à la fois lattractivité et la compétitivité.
Améliorer la protection sociale complémentaire, cest aussi mieux défendre les salariés et accroître votre productivité. Cest en définitive assurer une juste répartition du produit de lactivité économique conformément aux termes de notre pacte social.
Pour lessentiel, la protection sociale complémentaire que vous garantissent les institutions façonnées par vos accords de branche est le fruit de votre travail puisquelle est financée par vos cotisations. Mais votre branche connaît aussi une spécificité à laquelle participe financièrement lÉtat depuis lorigine, le congé de fin dactivité des conducteurs routiers, le CFA.
Comme vous le savez tous ici, plus de 20.000 conducteurs routiers de vos entreprises, quil sagisse de transport de passagers ou de marchandises, ont bénéficié de ces accords de 1997 et de 1998. Le Gouvernement connaît lattachement profond, non seulement des conducteurs, mais aussi des employeurs, à ce dispositif.
Les congés de fin dactivité sont gérés par deux associations selon les stipulations de vos accords qui respectent les spécificités de vos entreprises : le FONGECFA pour le transport de marchandises, et lAGECFA pour le transport de voyageurs.
Comme je lai rappelé ici, leffort de lÉtat a été, depuis le début, important dans ce domaine. Sans lui, le régime du FONGECFA naurait pas pu fonctionner pendant quatorze ans pour près de 90 % des conducteurs qui ont pu bénéficier du CFA. Ce régime a été construit pour permettre à chaque conducteur qui le souhaitait et qui remplissait les conditions, de cesser son activité à compter de 55 ans et ce, jusquà ce quil ait atteint lâge de la retraite tout en bénéficiant des trois quarts de son salaire antérieur.
Lentrée en vigueur de la loi du 9 novembre 2011 portant réforme des retraites a conduit à modifier les variables de ce régime. Par ailleurs, la situation financière du FONGECFA apparaissait comme préoccupante au regard de ses engagements. Cest pourquoi, les partenaires sociaux responsables que vous représentez sont parvenus, avec lÉtat, à la conclusion de laccord du 30 mai 2011, qui constitue une nouvelle avancée.
En effet, cet accord garantit, dune part, que les bénéficiaires du CFA entrés dans le régime y restent jusquà ce quils aient atteint lâge leur ouvrant droit à pension de retraite, quand bien même celui-ci est repoussé au delà de soixante ans.
Dautre part, il décale de 2 ans lâge dentrée dans le régime pour les conducteurs nayant pas atteint 55 ans au 1er juillet de cette année et renvoie à un accord à négocier dici 2013, sur les nouvelles conditions du CFA en la matière.
Certes, il vous faudra revoir cet accord à laune de la modification du calendrier dapplication du report de lâge ouvrant droit à pension de retraite, résultant de larticle 88 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2012.
Mais je sais combien la conclusion de cet accord a déjà représenté, pour les organisations syndicales signataires, un engagement courageux. Et je fais confiance à leur sens des responsabilités pour poursuivre dans ce sens.
Je noublie pas que cette réforme inclut également la modification du décret sur la CARCEPT, de telle sorte que les conducteurs qui navaient pas suffisamment acquis de droits par rapport à ce régime complémentaire bénéficient de la prise en charge selon les dispositions des titres II et III de ce décret. Le Conseil dÉtat a examiné ce décret le 12 octobre dernier. Nathalie KOCIUSKO MORIZET, Xavier BERTRAND et moi-même lavons contresigné. Et jai le plaisir de vous annoncer quil a été publié le 3 décembre au Journal Officiel, parachevant ainsi la réforme du CFA de 2010.
Enfin, je sais que vos travaux durant ces deux journées vont porter sur la notion de pénibilité. Cela démontre une fois encore que vous anticipez les prochaines échéances de 2013 que vous vous êtes fixées en la matière.
La loi du 9 novembre 2010 renvoie à la compétence des partenaires sociaux la négociation daccords sur la prévention des effets de la pénibilité et sur leur réparation. Je pense quil vous revient de continuer à faire preuve de la même clairvoyance que celle qui vous a animé lors des précédentes négociations.
Comme vous le savez, le droit social européen, qui est transposé dans notre droit interne, ne se satisfait pas des dispositifs qui se fondent uniquement sur les critères dâge pour prendre une décision relative à lemploi dun travailleur. Je vous lai dit tout à lheure, et je le redis, je sais que les conditions dexercice du métier de conducteur routier peuvent être pénibles.
La solution est-elle pour autant de ne prévoir quune cessation dactivité sous condition dâge ? Quelles solutions préventives peut-on imaginer pour que le conducteur puisse se voir garantir une carrière ne lexposant pas aux mêmes conditions de travail pénibles tout au long de sa vie professionnelle ? Il ne sagit plus aujourdhui de traiter seulement par le curatif les expositions de nos salariés mais de les accompagner de manière préventive tout au long de leur carrière.
Je sais que vous menez actuellement des expérimentations dans ce domaine afin de répondre à toutes ces questions. Je vois là le signe de votre détermination à trouver de véritables solutions pour lamélioration des conditions dexercice de vos métiers.
Tels sont les sujets dont vous avez pris linitiative de vous saisir au cours de ces Assises. Sachez que je suis confiant dans la richesse de vos travaux et dans linventivité de vos propositions.
Pour ma part, jentends réfléchir à lorientation de laction de lÉtat vers de nouvelles mesures destinées à alléger le coût du travail. Votre intense activité conventionnelle dans le domaine de la protection sociale prouve en effet quil est possible daméliorer et détendre cette dernière. Mais il faut en parallèle réfléchir à des solutions afin que cette extension nentraîne pas daccroissement du coût du travail. Elle doit saccompagner au contraire dune baisse des charges pour vos entreprises. Cest donc avec le plus grand intérêt que je prendrai connaissance de vos conclusions.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 8 décembre 2011
Messieurs les Présidents,
Messieurs les Délégués généraux,
Messieurs les Secrétaires généraux
Messieurs les Directeurs,
Mesdames, Messieurs,
Cest un réel plaisir dêtre parmi vous aujourdhui à loccasion de ces secondes Assises de la Protection sociale du Transport et de la Logistique, à la préfiguration desquelles javais assisté le 18 octobre dernier.
Je tenais à venir vous apporter mon soutien et à rendre un hommage tout particulier à lengagement des partenaires sociaux du transport et de la logistique pour leurs avancées dans la protection sociale professionnelle.
La protection sociale complémentaire est, depuis plus de cinquante ans, un atout majeur pour léquilibre social du monde des transports, inscrit dans la convention collective des transports routiers et activités auxiliaires des transports.
Je souhaiterais, tout dabord, rappeler brièvement les étapes essentielles de litinéraire que vous avez parcouru en votre qualité de négociateurs de la branche dans ce domaine :
* Vous avez conclu laccord originel du 5 mars 1958. Il rend obligatoire, à toutes les entreprises du transport routier, le régime de retraite et de prévoyance, géré par la caisse autonome de retraites complémentaires et de prévoyance des transports, que vous connaissez tous sous lacronyme CARCEPT,
* Vous avez également conclu laccord du 5 mars 1986 portant création de la CARCEPT PREVOYANCE. Ce régime de prévoyance garantit tous les salariés non cadres de la branche des transports routiers ainsi que leurs ayants droit contre les risques liés au décès ou à linvalidité.
* Vous avez par ailleurs conclu, le 24 septembre 1980, un accord instituant le régime de prévoyance en cas dinaptitude à la conduite, que vous connaissez sous le nom de son organisme gestionnaire lIPRIAC.
Cet accord offre une garantie dindemnisation égale environ au tiers de la rémunération perçue au conducteur du transport de voyageurs ou de marchandises qui se voit retirer son permis de conduire pour un motif dordre médical. Cet accord prévoit aussi une incitation financière pour les employeurs qui reclassent les anciens conducteurs qui sont dans cette situation et aussi pour les conducteurs qui, du fait de ce reclassement, subiraient une baisse de rémunération.
En 2010, vous avez franchi une nouvelle étape, qui mérite dêtre saluée. Vous avez en effet ouvert les négociations dun accord de branche instaurant une complémentaire santé obligatoire pour les entreprises de transport de voyageurs.
Je retiendrai que cette période de dialogue na non seulement pas été perturbée par des mouvements sociaux, mais quelle restera marquée par des travaux qui sont eux-mêmes autant de jalons pour la suite des négociations. En traçant la feuille de route de la négociation de la branche pour une longue période, vous vous êtes mis daccord sur un programme de travail qui, je dois le dire, force le respect.
Cette démarche ambitieuse a dores et déjà porté ses fruits.
Je pense notamment à la conclusion de laccord du 24 mai 2011 instaurant la souscription obligatoire dune complémentaire santé pour les salariés du transport routier interurbain de voyageurs.
Il ne restait plus quà ceux du transport de marchandises à les imiter, ce qui est désormais chose faite. Une étape importante a en effet été franchie hier avec la signature de laccord portant création dune obligation conventionnelle de souscrire un socle minimal de protection santé dans les entreprises de transport routier de marchandises.
Je tiens à saluer la conclusion de cet accord car désormais employeurs et salariés se répartissent, à parts égales, la charge de la cotisation de base égale à 1 % du salaire. En contrepartie, le salarié bénéficie du tiers-payant, et voit ses remboursements améliorés en matière dhospitalisation, de soins dentaires et doptique.
Ainsi lessentiel des effectifs relevant du champ de la convention collective nationale des transports routiers et activités annexes est désormais couvert par une complémentaire santé.
La généralisation de cette couverture santé complémentaire sajoute aux garanties les plus anciennes dont vous vous êtes dotés et que je viens de rappeler. Elle répond à la nécessité, partagée à la fois par les employeurs et par les salariés, de rendre tous les métiers du transport routier attractifs, au premier rang desquels celui de conducteur routier.
En effet, lâge moyen des conducteurs augmente aujourdhui. Le remplacement des plus âgés, qui partent en retraite ou en congé de fin dactivité, constitue un véritable défi démographique. Or, demain le pays aura toujours besoin de conducteurs routiers, quil sagisse de transporter des passagers ou des marchandises, dans le transport public ou pour leur compte propre.
Vous le savez bien, et cest pour cela que votre profession doit rester attractive aux yeux de tous, pour limage du transport routier en général, et pour pouvoir attirer de nouvelles générations de conducteurs et les garder dans vos rangs.
Sassurer de lattractivité de vos métiers, et notamment faciliter le recrutement des jeunes qualifiés est tout autant, à mes yeux, un enjeu de premier plan. Il serait facile de dire que les conditions dexercice de vos métiers saméliorent. Je suis pleinement conscient que la recherche de la compétitivité fait peser sur vous toujours plus dexigences. Dans le même temps, il vous revient de veiller à ce que ceux qui sont engagés dans la compétition et qui vous permettent de remporter des succès soient à la fois récompensés et protégés par un supplément de protection sociale. Cest pourquoi, tout accord conclu par la négociation dans votre branche en renforce à la fois lattractivité et la compétitivité.
Améliorer la protection sociale complémentaire, cest aussi mieux défendre les salariés et accroître votre productivité. Cest en définitive assurer une juste répartition du produit de lactivité économique conformément aux termes de notre pacte social.
Pour lessentiel, la protection sociale complémentaire que vous garantissent les institutions façonnées par vos accords de branche est le fruit de votre travail puisquelle est financée par vos cotisations. Mais votre branche connaît aussi une spécificité à laquelle participe financièrement lÉtat depuis lorigine, le congé de fin dactivité des conducteurs routiers, le CFA.
Comme vous le savez tous ici, plus de 20.000 conducteurs routiers de vos entreprises, quil sagisse de transport de passagers ou de marchandises, ont bénéficié de ces accords de 1997 et de 1998. Le Gouvernement connaît lattachement profond, non seulement des conducteurs, mais aussi des employeurs, à ce dispositif.
Les congés de fin dactivité sont gérés par deux associations selon les stipulations de vos accords qui respectent les spécificités de vos entreprises : le FONGECFA pour le transport de marchandises, et lAGECFA pour le transport de voyageurs.
Comme je lai rappelé ici, leffort de lÉtat a été, depuis le début, important dans ce domaine. Sans lui, le régime du FONGECFA naurait pas pu fonctionner pendant quatorze ans pour près de 90 % des conducteurs qui ont pu bénéficier du CFA. Ce régime a été construit pour permettre à chaque conducteur qui le souhaitait et qui remplissait les conditions, de cesser son activité à compter de 55 ans et ce, jusquà ce quil ait atteint lâge de la retraite tout en bénéficiant des trois quarts de son salaire antérieur.
Lentrée en vigueur de la loi du 9 novembre 2011 portant réforme des retraites a conduit à modifier les variables de ce régime. Par ailleurs, la situation financière du FONGECFA apparaissait comme préoccupante au regard de ses engagements. Cest pourquoi, les partenaires sociaux responsables que vous représentez sont parvenus, avec lÉtat, à la conclusion de laccord du 30 mai 2011, qui constitue une nouvelle avancée.
En effet, cet accord garantit, dune part, que les bénéficiaires du CFA entrés dans le régime y restent jusquà ce quils aient atteint lâge leur ouvrant droit à pension de retraite, quand bien même celui-ci est repoussé au delà de soixante ans.
Dautre part, il décale de 2 ans lâge dentrée dans le régime pour les conducteurs nayant pas atteint 55 ans au 1er juillet de cette année et renvoie à un accord à négocier dici 2013, sur les nouvelles conditions du CFA en la matière.
Certes, il vous faudra revoir cet accord à laune de la modification du calendrier dapplication du report de lâge ouvrant droit à pension de retraite, résultant de larticle 88 de la loi de financement de la sécurité sociale pour 2012.
Mais je sais combien la conclusion de cet accord a déjà représenté, pour les organisations syndicales signataires, un engagement courageux. Et je fais confiance à leur sens des responsabilités pour poursuivre dans ce sens.
Je noublie pas que cette réforme inclut également la modification du décret sur la CARCEPT, de telle sorte que les conducteurs qui navaient pas suffisamment acquis de droits par rapport à ce régime complémentaire bénéficient de la prise en charge selon les dispositions des titres II et III de ce décret. Le Conseil dÉtat a examiné ce décret le 12 octobre dernier. Nathalie KOCIUSKO MORIZET, Xavier BERTRAND et moi-même lavons contresigné. Et jai le plaisir de vous annoncer quil a été publié le 3 décembre au Journal Officiel, parachevant ainsi la réforme du CFA de 2010.
Enfin, je sais que vos travaux durant ces deux journées vont porter sur la notion de pénibilité. Cela démontre une fois encore que vous anticipez les prochaines échéances de 2013 que vous vous êtes fixées en la matière.
La loi du 9 novembre 2010 renvoie à la compétence des partenaires sociaux la négociation daccords sur la prévention des effets de la pénibilité et sur leur réparation. Je pense quil vous revient de continuer à faire preuve de la même clairvoyance que celle qui vous a animé lors des précédentes négociations.
Comme vous le savez, le droit social européen, qui est transposé dans notre droit interne, ne se satisfait pas des dispositifs qui se fondent uniquement sur les critères dâge pour prendre une décision relative à lemploi dun travailleur. Je vous lai dit tout à lheure, et je le redis, je sais que les conditions dexercice du métier de conducteur routier peuvent être pénibles.
La solution est-elle pour autant de ne prévoir quune cessation dactivité sous condition dâge ? Quelles solutions préventives peut-on imaginer pour que le conducteur puisse se voir garantir une carrière ne lexposant pas aux mêmes conditions de travail pénibles tout au long de sa vie professionnelle ? Il ne sagit plus aujourdhui de traiter seulement par le curatif les expositions de nos salariés mais de les accompagner de manière préventive tout au long de leur carrière.
Je sais que vous menez actuellement des expérimentations dans ce domaine afin de répondre à toutes ces questions. Je vois là le signe de votre détermination à trouver de véritables solutions pour lamélioration des conditions dexercice de vos métiers.
Tels sont les sujets dont vous avez pris linitiative de vous saisir au cours de ces Assises. Sachez que je suis confiant dans la richesse de vos travaux et dans linventivité de vos propositions.
Pour ma part, jentends réfléchir à lorientation de laction de lÉtat vers de nouvelles mesures destinées à alléger le coût du travail. Votre intense activité conventionnelle dans le domaine de la protection sociale prouve en effet quil est possible daméliorer et détendre cette dernière. Mais il faut en parallèle réfléchir à des solutions afin que cette extension nentraîne pas daccroissement du coût du travail. Elle doit saccompagner au contraire dune baisse des charges pour vos entreprises. Cest donc avec le plus grand intérêt que je prendrai connaissance de vos conclusions.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 8 décembre 2011