Texte intégral
Le sens de ma visite en Chine, au cours de laquelle je me rendrai non seulement à Pékin, mais aussi à Tianjin et Shanghai, est de développer des partenariats entre la France et la Chine dans les domaines de la compétence du ministère des Transports, de l'Equipement, du Tourisme et de la Mer. Il existe ici de fortes opportunités dans les domaines aéronautique, ferroviaire, maritime et routier. J'ai rencontré, et je vais rencontrer aujourd'hui et dans les jours suivants les différents responsables du gouvernement et des administrations de ces secteurs.
Hier matin, je me suis entretenu avec le vice Premier ministre M. Hui Liangyu. Nous avons fait un point de l'ensemble des dossiers d'intérêt majeur. A la suite de son entretien en France avec le président Chirac, j'ai confirmé au vice Premier ministre notre intérêt pour l'établissement d'un partenariat franco-chinois dans le nucléaire civil, notamment les centrales de 3ème génération.
Hier, j'ai dîné avec le ministre des Transports, je me suis entretenu avec le ministre des Chemins de fer, avec le vice-ministre de la COSTIND (Commission on science, technology and national defense industry) et après ce point de presse j'aurai une réunion avec le directeur de la CAAC (Civil aviation administration of China), l'équivalent de la Direction générale de l'Aviation civile.
Je voudrais insister devant vous sur un point très important : dans l'aéronautique, le ferroviaire et le maritime, nous passons d'une relation commerciale à de véritables partenariats industriels, avec des investissements importants. Dans l'aéronautique, le phénomène n'est pas nouveau. Airbus a développé en Chine depuis longtemps de vrais partenariats, je pense notamment à l'A320. Avec la proposition de faire entrer la Chine à hauteur de 5 % dans le projet A350, on n'est plus dans une relation de client - fournisseur. On peut dire aujourd'hui que la Chine est en train de devenir un "pays Airbus".
Dans le domaine ferroviaire, la coopération d'Alstom avec l'usine de Changchun donne pleine satisfaction à la partie chinoise. J'ai aussi manifesté notre intérêt fort pour participer à la mise en place des lignes à grande vitesse en perspective, comme Wuhan - Canton, ou Pékin - Shanghai, et j'ai encore évoqué les transports en commun urbains. D'ailleurs, je vais participer cette après-midi à la cérémonie de pose de la première pierre d'une usine de construction d'un tramway léger par l'entreprise Lohr, à Tianjin.
Dans le domaine des hélicoptères, Eurocopter vient d'enregistrer une commande par le ministère chinois des Communications de deux Super Puma pour des missions de sauvetage en mer et je m'en réjouis.
Aujourd'hui ma visite à Tianjin sera marquée par deux moments forts : la pose de la première pierre de l'usine Lohr, qui va construire des rames de tramway pour une ligne expérimentale de 8 kms, et la visite du port de Tianjin avec CMA (Compagnie maritime d'affrêtement) et CGM (Compagnie générale maritime), qui souhaite consolider sa participation dans les grands ports chinois, à Tianjin mais aussi à Shanghai.
Lors de cette visite, mes interlocuteurs m'ont d'ores et déjà manifesté leur intérêt pour l'accroissement des investissements français dans le domaine portuaire. En effet, les transports maritimes constituent un point de blocage potentiel de la croissance chinoise. Il y a une nécessité d'investissements massifs, et un intérêt évident pour attirer des investissements étrangers. Nous avons là une carte à jouer.
Je viens d'évoquer en quelques mots les principaux enjeux de cette visite. Vous voyez, les sujets sont très divers, et nous avons la volonté commune, avec les autorités chinoises, de passer à de vrais partenariats industriels dans tous ces domaines.
Q - Monsieur le Ministre, on a vu dans la presse récemment que le choix pour l'implantation d'une chaîne d'assemblage d'Airbus devrait se faire en faveur de Tianjin. Quels sont les avantages de Tianjin par rapport à d'autres sites, comme Zhuhai ou Shanghai ?
R - Effectivement, on parle beaucoup de Tianjin, et le maire de Tianjin, qui est venu récemment en France, m'a fait part de son souhait d'accueillir cette usine. Vous savez, c'est la préoccupation de tous les maires, en Chine comme en France, d'attirer de nouvelles activités économiques. Quoi qu'il en soit, le choix doit maintenant être confirmé par les autorités chinoises et Airbus, c'est un choix industriel, et c'est le choix des autorités chinoise et de l'entreprise. Je vous rappelle qu'il y avait d'abord quatre villes en compétition, puis trois, puis deux, et maintenant, le choix doit être affiné, et les études de faisabilité doivent être achevées. Je pense que la conclusion devrait intervenir en septembre, et il n'appartient pas au gouvernement français d'intervenir dans cette décision. Il ne m'appartient pas non plus de la commenter.
Q - Pourquoi faut-il tant de temps pour annoncer une décision qui, comme on a tout lieu de le croire, a déjà été prise de construction d'une usine Airbus en Chine. Cela serait-il lié à des problèmes de propriété intellectuelle ou à de la copie ? On sait que c'est ce qui a fait reculer les Allemands cette semaine pour signer un contrat sur le Maglev (train à sustentation magnétique)
R - tout d'abord et je vous le répète, je n'ai pas à commenter le choix du site de l'usine d'assemblage. Ensuite, son activité est claire : comme vous le savez, il s'agira d'une usine d'assemblage, les éléments viendront d'Europe et Airbus continuera à maîtriser la fabrication des composants. Sur le lieu, il s'agit d'une décision partagée, qui engage l'industriel et son client, je n'ai pas à faire de commentaire. C'est un processus de décision long, une succession de décisions qui doivent être validées. Enfin, les avions monocouloirs sont un enjeu stratégique pour Airbus dans les vingt ans à venir, surtout dans les pays émergeants. La Chine est dans cette perspective un élément majeur, c'est pourquoi Airbus s'est engagé avec le Chine dans un véritable partenariat.
Q - Avez-vous évoqué la ligne de TGV Pékin - Shanghai avec votre homologue ? On a lu dans la presse que la participation étrangère serait réduite dans ce projet, de 10 à 20%. Qu'en pensez-vous ?
R - Effectivement, j'ai interrogé très directement le vice Premier ministre M. Hui Liangyu à ce sujet, et il m'a répondu aussi très directement et très clairement : il y aura un appel d'offre qui sera lancé au second semestre sur ce projet.
Q - La Chancelière allemande Mme Merkel était en Chine cette semaine, et on voit une certaine compétition entre la France et l'Allemagne, par exemple dans le ferroviaire. Comment se passe la coordination entre la France et l'Allemagne au sein d'Airbus sur le marché chinois ?
R - la coordination entre la France et l'Allemagne sur le dossier Airbus en Chine ne pose aucune difficulté. Nous avons une approche identique et les dirigeants d'Airbus ont validé cette stratégie.
Q - Il semble que pour le TGV les Chinois préfèrent la technologie de l'AGV, qui répartit la traction sur chacun des boggies, alors que le TGV français a deux motrices à l'avant et à l'arrière du train ? A partir de là, sommes-nous compétitifs ?
R - Alstom s'adapte à la demande de ses clients. La SNCF veut des TGV avec motrices, Alstom fabrique des TGV avec motrice. La Chine veut des rames automotrices, alors Alstom est en train de développer un prototype. Vous savez, ce qui compte aussi beaucoup c'est le poids du réseau français de TGV, le seul vraiment significatif au monde, avec ses prolongements vers le Benelux et l'Allemagne, et sa souplesse d'utilisation sur tous les types de voies. Les Chinois savent bien cela, et le vice Premier ministre M. Hui Liangyu l'a bien compris quand il est venu en France récemment.
Mesdames et Messieurs, je vous remercie
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juin 2006
Hier matin, je me suis entretenu avec le vice Premier ministre M. Hui Liangyu. Nous avons fait un point de l'ensemble des dossiers d'intérêt majeur. A la suite de son entretien en France avec le président Chirac, j'ai confirmé au vice Premier ministre notre intérêt pour l'établissement d'un partenariat franco-chinois dans le nucléaire civil, notamment les centrales de 3ème génération.
Hier, j'ai dîné avec le ministre des Transports, je me suis entretenu avec le ministre des Chemins de fer, avec le vice-ministre de la COSTIND (Commission on science, technology and national defense industry) et après ce point de presse j'aurai une réunion avec le directeur de la CAAC (Civil aviation administration of China), l'équivalent de la Direction générale de l'Aviation civile.
Je voudrais insister devant vous sur un point très important : dans l'aéronautique, le ferroviaire et le maritime, nous passons d'une relation commerciale à de véritables partenariats industriels, avec des investissements importants. Dans l'aéronautique, le phénomène n'est pas nouveau. Airbus a développé en Chine depuis longtemps de vrais partenariats, je pense notamment à l'A320. Avec la proposition de faire entrer la Chine à hauteur de 5 % dans le projet A350, on n'est plus dans une relation de client - fournisseur. On peut dire aujourd'hui que la Chine est en train de devenir un "pays Airbus".
Dans le domaine ferroviaire, la coopération d'Alstom avec l'usine de Changchun donne pleine satisfaction à la partie chinoise. J'ai aussi manifesté notre intérêt fort pour participer à la mise en place des lignes à grande vitesse en perspective, comme Wuhan - Canton, ou Pékin - Shanghai, et j'ai encore évoqué les transports en commun urbains. D'ailleurs, je vais participer cette après-midi à la cérémonie de pose de la première pierre d'une usine de construction d'un tramway léger par l'entreprise Lohr, à Tianjin.
Dans le domaine des hélicoptères, Eurocopter vient d'enregistrer une commande par le ministère chinois des Communications de deux Super Puma pour des missions de sauvetage en mer et je m'en réjouis.
Aujourd'hui ma visite à Tianjin sera marquée par deux moments forts : la pose de la première pierre de l'usine Lohr, qui va construire des rames de tramway pour une ligne expérimentale de 8 kms, et la visite du port de Tianjin avec CMA (Compagnie maritime d'affrêtement) et CGM (Compagnie générale maritime), qui souhaite consolider sa participation dans les grands ports chinois, à Tianjin mais aussi à Shanghai.
Lors de cette visite, mes interlocuteurs m'ont d'ores et déjà manifesté leur intérêt pour l'accroissement des investissements français dans le domaine portuaire. En effet, les transports maritimes constituent un point de blocage potentiel de la croissance chinoise. Il y a une nécessité d'investissements massifs, et un intérêt évident pour attirer des investissements étrangers. Nous avons là une carte à jouer.
Je viens d'évoquer en quelques mots les principaux enjeux de cette visite. Vous voyez, les sujets sont très divers, et nous avons la volonté commune, avec les autorités chinoises, de passer à de vrais partenariats industriels dans tous ces domaines.
Q - Monsieur le Ministre, on a vu dans la presse récemment que le choix pour l'implantation d'une chaîne d'assemblage d'Airbus devrait se faire en faveur de Tianjin. Quels sont les avantages de Tianjin par rapport à d'autres sites, comme Zhuhai ou Shanghai ?
R - Effectivement, on parle beaucoup de Tianjin, et le maire de Tianjin, qui est venu récemment en France, m'a fait part de son souhait d'accueillir cette usine. Vous savez, c'est la préoccupation de tous les maires, en Chine comme en France, d'attirer de nouvelles activités économiques. Quoi qu'il en soit, le choix doit maintenant être confirmé par les autorités chinoises et Airbus, c'est un choix industriel, et c'est le choix des autorités chinoise et de l'entreprise. Je vous rappelle qu'il y avait d'abord quatre villes en compétition, puis trois, puis deux, et maintenant, le choix doit être affiné, et les études de faisabilité doivent être achevées. Je pense que la conclusion devrait intervenir en septembre, et il n'appartient pas au gouvernement français d'intervenir dans cette décision. Il ne m'appartient pas non plus de la commenter.
Q - Pourquoi faut-il tant de temps pour annoncer une décision qui, comme on a tout lieu de le croire, a déjà été prise de construction d'une usine Airbus en Chine. Cela serait-il lié à des problèmes de propriété intellectuelle ou à de la copie ? On sait que c'est ce qui a fait reculer les Allemands cette semaine pour signer un contrat sur le Maglev (train à sustentation magnétique)
R - tout d'abord et je vous le répète, je n'ai pas à commenter le choix du site de l'usine d'assemblage. Ensuite, son activité est claire : comme vous le savez, il s'agira d'une usine d'assemblage, les éléments viendront d'Europe et Airbus continuera à maîtriser la fabrication des composants. Sur le lieu, il s'agit d'une décision partagée, qui engage l'industriel et son client, je n'ai pas à faire de commentaire. C'est un processus de décision long, une succession de décisions qui doivent être validées. Enfin, les avions monocouloirs sont un enjeu stratégique pour Airbus dans les vingt ans à venir, surtout dans les pays émergeants. La Chine est dans cette perspective un élément majeur, c'est pourquoi Airbus s'est engagé avec le Chine dans un véritable partenariat.
Q - Avez-vous évoqué la ligne de TGV Pékin - Shanghai avec votre homologue ? On a lu dans la presse que la participation étrangère serait réduite dans ce projet, de 10 à 20%. Qu'en pensez-vous ?
R - Effectivement, j'ai interrogé très directement le vice Premier ministre M. Hui Liangyu à ce sujet, et il m'a répondu aussi très directement et très clairement : il y aura un appel d'offre qui sera lancé au second semestre sur ce projet.
Q - La Chancelière allemande Mme Merkel était en Chine cette semaine, et on voit une certaine compétition entre la France et l'Allemagne, par exemple dans le ferroviaire. Comment se passe la coordination entre la France et l'Allemagne au sein d'Airbus sur le marché chinois ?
R - la coordination entre la France et l'Allemagne sur le dossier Airbus en Chine ne pose aucune difficulté. Nous avons une approche identique et les dirigeants d'Airbus ont validé cette stratégie.
Q - Il semble que pour le TGV les Chinois préfèrent la technologie de l'AGV, qui répartit la traction sur chacun des boggies, alors que le TGV français a deux motrices à l'avant et à l'arrière du train ? A partir de là, sommes-nous compétitifs ?
R - Alstom s'adapte à la demande de ses clients. La SNCF veut des TGV avec motrices, Alstom fabrique des TGV avec motrice. La Chine veut des rames automotrices, alors Alstom est en train de développer un prototype. Vous savez, ce qui compte aussi beaucoup c'est le poids du réseau français de TGV, le seul vraiment significatif au monde, avec ses prolongements vers le Benelux et l'Allemagne, et sa souplesse d'utilisation sur tous les types de voies. Les Chinois savent bien cela, et le vice Premier ministre M. Hui Liangyu l'a bien compris quand il est venu en France récemment.
Mesdames et Messieurs, je vous remercie
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 2 juin 2006