Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais vous dire que cest un très grand plaisir pour moi et pour les membres de mon Gouvernement qui maccompagnent ainsi que pour la nombreuse délégation de parlementaires français de commencer notre voyage au Brésil, ici à Sao Paulo.
Je suis accompagné du ministre de lIndustrie, Eric BESSON ; chacun sait les relations très anciennes, très fortes, très puissantes et pleines de potentialité de développement qui existent entre les industries de nos deux pays. DHenri de RAINCOURT le ministre de la Coopération et de David DOUILLET, notre formidable champion olympique qui est aussi le ministre des Sports et qui est venu notamment pour voir avec les autorités brésiliennes comment la France peut apporter son savoir-faire pour la préparation de tous les grands évènements sportifs que le Brésil va avoir à accueillir dans les prochains mois et dans les prochaines années.
Enfin, je suis accompagné de neuf parlementaires cest-à-dire presque la totalité de lAssemblée nationale et du Sénat français, ce qui est sans doute une des délégations parlementaires les plus nombreuses qui mait accompagné durant mes déplacements à létranger, ce qui montre à quel point le Brésil est une destination qui attire en France et qui attire les responsables politiques et économiques.
Je suis heureux de pouvoir commencer ce séjour au Brésil en rendant visite à votre fédération et je voudrais remercier Monsieur Paulo SKAF davoir permis cette rencontre. Je veux dailleurs le féliciter pour sa récente réélection à la présidence de la Fédération des Industries de lEtat de Sao Paulo.
A travers vous, jai souhaité rencontrer celles et ceux qui contribuent à lextraordinaire développement du Brésil.
Ma conviction, cest que la France et le Brésil ont un rôle éminent à jouer pour le progrès, pour léquilibre et pour la paix dans le monde.
Nous sommes fiers de la qualité des relations entre les secteurs privés français et brésilien.
Et à un moment où lEurope, comme vous lavez souligné monsieur Le Président, traverse une crise de confiance, je crois que nous devons, précisément et maintenant, savoir saisir limmense potentiel quoffre le partenariat stratégique entre la France et le Brésil.
Les liens et les valeurs que nous partageons depuis longtemps nous autorisent à viser haut dans les relations qui sont les nôtres.
Dabord, nous partageons depuis longtemps la même vision dun monde multipolaire. La France comme le Brésil se sont toujours opposés à lidée que le monde pouvait être dominé par une ou deux super puissances. Le monde est un monde multipolaire où chaque Etat doit pouvoir faire entendre sa voix, où chaque continent doit pouvoir sorganiser.
Affirmer le multilatéralisme, comme nous le faisons, cest croire en l'esprit de responsabilité partagée.
Et cest aussi chercher à mieux associer les peuples au premier rang desquels les pays émergents, à la recherche de solutions communes aux problèmes que rencontre notre planète.
La France et le Brésil contribuent à la stabilité internationale.
Parmi les grands pays du sud, le Brésil exerce des responsabilités de plus en plus grandes dans les affaires du monde.
Et cest pour nous une grande satisfaction.
Je veux notamment mentionner Haïti ou le Liban, deux pays dans lesquels nous sommes particulièrement sensibles à laction de la diplomatie brésilienne au service de pays qui connaissent de grandes difficultés et je veux remercier le Brésil pour lengagement qui est le sien au profit du maintien de la paix.
Pour toutes ces raisons, la France, depuis longtemps et singulièrement depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, plaide sans relâche pour que le Brésil trouve sa juste place dans larchitecture internationale du 21ème siècle.
Aucun des grands enjeux mondiaux ne peut se régler sans le Brésil, et je vais même ajouter aucun des grands enjeux mondiaux ne peut se régler contre le Brésil.
Ensemble, nous pensons que la France et le Brésil parce quils partagent les mêmes valeurs, la même approche historique peuvent faire bouger les lignes.
Sur la base du partenariat stratégique que nous avons conclu entre nos deux pays, nous avons la capacité de contribuer à préserver la paix, nous avons la capacité d'accorder une plus grande place à la dimension sociale de la mondialisation, de promouvoir les financements innovants en faveur du développement et de renforcer la cohérence de l'action des institutions internationales.
Cest la raison pour laquelle, je veux le dire très solennellement devant vous, nous avons besoin du leadership du Brésil et nous avons besoin du leadership de sa Présidente Dilma ROUSSEFF de ses convictions et de lexemple que représente son parcours personnel exceptionnel.
Cela vaut pour le G20, cela vaut pour le Fonds monétaire international, mais aussi, vous le savez, pour le Conseil de Sécurité des Nations Unies où la France plaide pour un siège permanent pour votre pays, comme elle le fait dailleurs pour lAllemagne, pour le Japon, pour lInde, sans oublier la juste place qui doit être donnée au Conseil de Sécurité des Nations Unies au continent africain.
Alors évidemment, nos intérêts ne se confondent pas toujours et pas seulement sur les stades de football.
Les discussions au Conseil de Sécurité sont parfois difficiles.
Et après tout, cest normal compte tenu des enjeux et compte tenu des débats qui y ont cours.
Je connais les réticences qui ont été émises par les autorités brésiliennes lors de lintervention militaire que nous avons conduite en Libye, intervention militaire qui était fondée sur la protection des populations et qui était fondée sur la défense dun processus démocratique naissant.
Je connais lattachement du Brésil au principe de non-ingérence et au regard de ce principe, je comprends les réticences qui étaient celles de votre pays, mais en même temps, je veux que vous compreniez les nôtres, que vous compreniez les motivations qui ont été celles de la France et de tous les pays qui lont suivie dans la coalition qui a permis de mettre un terme à un régime totalitaire qui sétait traduit par des violences inqualifiables contre les populations civiles. Nous nous sommes attachés à mettre un terme au massacre de populations civiles et nous sommes fiers davoir pu participer à la naissance, dans ce pays, de ce que nous espérons être le début dun vrai processus démocratique, qui à limage de ce qui est en train de se passer dans la plupart des pays, en tout cas dans une grande partie des pays du monde arabe, correspond à un mouvement historique. Un mouvement historique que vous avez connu, un mouvement historique que nous avons connu précédemment et qui ne peut se terminer, quels que soient les soubresauts passagers, que par létablissement dune réelle démocratie respectueuse des droits de lhomme.
A la demande de la ligue arabe, ce qui était une grande nouveauté, avec lautorisation du Conseil de sécurité des Nations-Unies, la France est intervenue avec ses partenaires occidentaux et avec ses partenaires arabes pour donner vie au concept de «responsabilité de protéger» que les Nations Unies ont adopté en 2005.
Nous nous concentrons, maintenant, sur la reconstruction de la Libye ; une reconstruction politique, après 40 ans de dictature, mais aussi une reconstruction économique et sociale.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Je connais toute lattention que le Brésil, en tant que grand pays émergent, porte à lEurope, et je sais, vous venez de vous en faire lécho, les inquiétudes qui se font jour sur lavenir du projet européen et sur la zone euro. Je voudrais devant vous tenir un langage de vérité.
Dabord je veux vous dire que jamais nous ne laisserons se défaire la zone euro. Pour nous cest un acquis historique inestimable et je veux dire que personne ne peut parier sur limpuissance des pays européens ou sur le déclin de la zone euro et des pays de lUnion européenne.
Lidée même davoir réalisé, dabord, une Union Douanière, puis une Union Economique, puis de nous être dotés dune monnaie commune entre des pays dont vous savez que lhistoire les a toujours opposés et qui ont été à lorigine des plus grandes guerres et des plus grandes tragédies de lhistoire mondiale, cest déjà, en soi, extraordinaire.
Et nous devons ce résultat à des hommes exceptionnels qui ont eu la ténacité, qui ont eu le courage de surmonter les habitudes et les résistances au changement. Croyez-moi, cétait plus dur de bâtir une union franco-allemande au lendemain de la Seconde guerre mondiale que de le faire aujourdhui pour sauver lUnion européenne.
Vous qui, au Brésil, poursuivez aussi avec dautres pays dAmérique Latine un projet de rapprochement commercial et économique, vous savez bien toute la détermination que lon doit déployer pour faire aboutir une aventure de ce type.
Aujourdhui, le succès de leuro zone dérange beaucoup dintérêts rivaux, et je crois évident quil y a une part didéologie, une part dopportunisme dans les attaques qui sont menées actuellement contre la zone euro.
Le Brésil, qui a été affecté par la spéculation à la hausse sur le réal en 2010, est dailleurs bien placé pour savoir les excès des marchés financiers, qui ont parfois un rôle utile danticipation, mais qui ont aussi souvent tendance à aggraver voire même à susciter les problèmes quils prévoient.
Derrière ce nuage menaçant de la crise, il faut discerner lessentiel.
Lessentiel, cest que lUnion Européenne cest le plus grand marché développé au monde, avec 500 millions de consommateurs, soit 100 millions de plus quaux Etats-Unis !
Labolition des obstacles aux échanges, puis la création de la monnaie unique dans 17 pays européens, ont été des facteurs de croissance pour lensemble de lUnion européenne. Ils ont encouragé la circulation des marchandises, ils ont mis fin au risque de change, ce qui, vous le savez, est primordial pour le développement de lexportation, pour linvestissement et pour le tourisme.
Tout en poursuivant l'intégration européenne, nous avons créé des grands groupes industriels européens en unissant nos talents. Je pense, évidement, au consortium Airbus du groupe EADS, qui concurrence aujourd'hui Boeing avec des parts de marché mondiales qui sont équivalentes. Qui aurait pu imaginer, il y a 30 ans, que lEurope serait capable de se doter dune industrie aéronautique qui à certaines périodes récentes, sest trouvée même devant Boeing, en terme de parts de marché.
Dailleurs, plusieurs de ces grands groupes industriels européens qui sont des succès mondiaux sont présents au Brésil, je pense notamment à Eurocopter ou encore à Arianespace.
Economiquement, le Brésil a bénéficié de lexistence de leuro pour développer ses échanges commerciaux avec l'Europe.
Et donc le Brésil a le plus grand intérêt à la stabilité de la zone euro, à la stabilité de lUnion européenne.
Grâce à leuro, les entreprises brésiliennes peuvent investir dans un pays donné de la zone, vendre ou acheter sans aucun risque de change dans les 17 pays qui ont adopté l'euro.
Aujourdhui, le Brésil exporte davantage vers lUnion européenne quaux Etats-Unis et il est naturel que vous vous interrogiez sur les effets que pourraient avoir sur votre pays, ce quon appelle à tort la crise de leuro.
Je dis à tort, parce que cette crise, bien plus quune crise de leuro, cest en réalité une crise de la dette souveraine, cest une crise de la dette des Etats, qui dépasse donc très largement la question de la zone euro et sagissant de la zone euro, cest une crise de la gouvernance de la zone euro. Au fond, cest presque une crise politique, plus quune crise économique et financière.
Leuro cest une monnaie jeune, puisquelle a seulement douze ans et cest une monnaie qui a connu des débuts extrêmement prometteurs. Linflation en zone euro ces dernières années a été proche de 2 %, parfaitement conforme à lobjectif assigné à la Banque centrale européenne.
Et leuro sest développé comme une monnaie internationale : aujourdhui, derrière le dollar, leuro représente plus dun quart des réserves de change mondiales, et cest une part qui continue à croître.
Depuis sa création, leuro sest aussi clairement apprécié par rapport au dollar.
Evidemment, la crise de 2009, la crise déclenchée par la faillite de la banque Lehmann Brothers aux Etats-Unis, a fragilisé les finances publiques de beaucoup dEtats, en diminuant dabord substantiellement leurs recettes budgétaires, puisque nous avons connu dans plusieurs de nos pays une récession ; et dans certains pays, il faut ajouter à ces difficultés les garanties que les Etats ont dû donner au secteur bancaire, et qui pour certains pays européens ont contribué à aggraver la dette publique de ces Etats.
Mais je veux dire que ce sont des problèmes qui ne sont absolument pas spécifiques à la zone euro. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Japon ont connu des situations similaires, avec une dégradation très importante de la situation de leurs finances publiques.
Je veux rappeler quEn 2010, le solde budgétaire agrégé de la zone euro était le plus favorable de toutes les économies avancées, avec un déficit de 6,3 % du PIB, contre 10,5 % aux Etats-Unis.
La dette publique, est dans la zone euro, même si elle est trop élevée, encore contenue à 85 % du PIB ; elle est de 200 % du PIB au Japon et de 100 % aux Etats-Unis.
Il faut enfin différencier les situations selon les pays européens.
Les trois Etats les plus touchés par les problèmes de dettes souveraines, la Grèce, le Portugal et lIrlande ne représentent que 6 % du PIB de la zone euro.
La crise actuelle, comme je lai dit il y a un instant, ce nest pas seulement une crise de la dette des Etats, cest aussi une crise de la gouvernance de la zone euro. En voulant créer une Europe unie, et compte tenu des difficultés politiques, culturelles, historiques que nous rencontrions, nous avons voulu mettre les bouchées doubles, et peut-être, comme on dit en France, la charrue avant les bufs. Donc, nous avons créé une monnaie unique, sans mettre en place à lavance les institutions politiques et financières qui étaient nécessaires pour avoir de façon équilibrée, une union monétaire et une union économique.
Et donc, si on veut maintenant résoudre la crise de confiance qui pèse sur la zone euro, la seule solution cest de restaurer la crédibilité de cette zone euro, et donc de lui donner les institutions politiques et financières qui permettront de piloter la monnaie européenne, comme elle est pilotée dans les autres grands pays.
Doù limportance des mesures que nous avons prises au cours des derniers mois pour renforcer la surveillance des déséquilibres macro-économiques et budgétaires au sein de la zone euro et pour favoriser une meilleure convergence des politiques en matière de croissance, de compétitivité et demploi.
Lors du dernier Conseil européen, qui sest tenu le 9 décembre et qui a été laboutissement dun long processus de concertation entre les Etats de lUnion européenne, nous avons franchi une étape absolument décisive.
Pourquoi ?
Parce que lEurope pour la première fois, à loccasion de cette réunion, a eu le courage daller au cur de son problème, qui est son fonctionnement politique !
Et au moment même où beaucoup disaient que lEurope était dépassée, quelle était tétanisée, quelle était flageolante, eh bien la France et lAllemagne ont su provoquer un sursaut.
Ce sursaut a donné lieu à un accord, de 26 pays européens sur 27 ; cet accord, qui devrait être ratifié par lensemble de ces Etats, à lexception du Royaume-Uni, témoigne dune volonté très forte daller vers plus dintégration pour surmonter la crise.
Les objectifs de cet accord sont très clairs.
Cest dabord plus de gouvernance.
Nous allons mettre en place un gouvernement économique de la zone euro dans le cadre dun accord intergouvernemental, les chefs dEtat et de gouvernement de la zone euro se réuniront de façon extrêmement régulière pour fixer les objectifs de politique économique, et pour fixer les objectifs de convergence fiscale, de convergence sociale, sur lensemble du territoire de la zone euro.
Donc, nous allons avoir enfin ce qui manquait à la zone euro, un pilotage au plus haut niveau de façon continue, et un pilotage qui est assuré par les chefs dEtat et de gouvernement, cest-à-dire par ceux qui ont la légitimité démocratique, ce qui évitera tout débat dogmatique sur la question du transfert de souveraineté.
Ensuite, plus de gouvernance cest plus de discipline budgétaire. Nous savons bien que lune des difficultés que nous avons rencontrée, a été liée au fait que les objectifs de déficit nont pas été respectés à lintérieur de la zone euro. Nous avons donc décidé dadopter une règle commune déquilibre des finances publiques. En cas dexcès, des sanctions automatiques seront appliquées dès quun pays dépassera le déficit de 3 % du PIB.
Et chaque Etat de la zone euro aura lobligation dintroduire dans sa Constitution une règle dor qui sera ensuite surveillée par les cours constitutionnelles de chacun de nos pays.
Donc, plus de discipline, mais aussi plus de solidarité entre les pays européens.
Tout au long de la crise, les investisseurs et les marchés ont émis des doutes sur la capacité de lEurope à agir ensemble. Cétait évidemment notre point de vulnérabilité, et il est arrivé parfois, compte tenu du processus politique qui est celui de lUnion européenne, que lon donne des arguments à ceux qui pointaient du doigt cette absence de solidarité. Eh bien, nous avons, lors du dernier Conseil européen, renforcé de façon considérable les instruments de stabilisation de la zone euro. En fait, on a mis en place un véritable Fonds monétaire européen qui entrera en vigueur dès le mois de juillet 2012, et dont lobjectif sera de venir en aide aux pays en difficultés au sein de la zone Euro.
Enfin, nous avons pris une décision absolument stratégique : nous avons décidé de renoncer à l'implication des investisseurs privés dans la restructuration des dettes des Etats. C'est une décision absolument fondamentale, qui d'ailleurs passe presque inaperçue dans les commentaires qui sont faits sur la décision du Conseil européen, et c'est pourtant pour moi la plus importante. Je suis convaincu que ce qui a déclenché la phase la plus aigüe de la crise de confiance dans la zone euro, c'est la décision d'impliquer les investisseurs privés dans la restructuration de la dette grecque. Après tout, c'est normal quand on dit à des épargnants, quels que soient ces épargnants : vous avez mis votre argent dans de la dette d'Etat, dans la zone euro, dans une des zones les plus riches du monde, et vous ne serez pas remboursés de l'argent que vous avez prêté, c'est évidemment une décision qui a provoqué une crise de confiance extrêmement sérieuse. L'Allemagne a accepté de renoncer à cette implication du secteur privé dans la restructuration des dettes d'Etat à l'avenir. C'est un point absolument fondamental.
Vous le voyez, l'Europe combat de toutes ses forces les risques de contagion, et plus que cela l'Europe a décidé de hisser son niveau d'intégration politique, économique, et budgétaire.
Alors évidemment la crise n'est pas finie, et il est probable que nous aurons encore à affronter des secousses ; les marchés, les agences de notation ont leur logique. Elles sont surtout dans limmédiat, dans linstantané. Mais ce qui importe, ça nest pas leur jugement dun jour, cest la trajectoire politiquement structurée et budgétairement rigoureuse que lEurope, et la France, ont décidé dadopter.
Je dois ajouter à cela, le fait que les fondamentaux économiques de lEurope restent extrêmement solides et que le niveau dendettement moyen est parfaitement soutenable.
Mon message, mesdames et messieurs est donc clair : le Brésil ne doit pas douter de lEurope. Vous ne devez pas douter de notre détermination à assurer la pérennité de la zone euro et à prendre toutes les mesures nécessaires pour en conforter la stabilité et la solidité.
Lautre message que je voudrais vous délivrer est tout aussi clair : depuis 2007, crise ou pas crise, la France a mis laccent sur sa compétitivité et sur sa productivité.
Nous avons, sous l'autorité du président Sarkozy engagé un ensemble de réformes sans précédent, et les Français, qui sont souvent réputés pour leur conservatisme, pour leur capacité à réagir à tous les changements, ont accompagné courageusement et lucidement ce mouvement.
Nous étions connus pour nos 35 heures de travail par semaine, ce qui ne fut pas la meilleure idée française des ces dernières années. Nous en sommes progressivement sortis, notamment en favorisant les heures supplémentaires.
Nous avions des universités qui avaient un passé prestigieux, mais qui étaient en train de se faire doubler par beaucoup d'universités dans le monde, en raison de leur statut d'Etat. Nous avons donné aux universités françaises l'autonomie pour quelles puissent développer des partenariats, notamment avec le monde économique.
Nous avons encouragé des synergies entre lentreprise et la recherche scientifique, technologique et industrielle, à travers des pôles de compétitivité que nous avons créés sur l'ensemble de notre territoire.
Pour que nos entreprises puissent investir davantage dans la recherche, nous avons réformé la fiscalité, à tel point que la France est devenue lun des pays les plus attractifs des pays de l'OCDE, en matière d'investissements de recherche et pour l'implantation des centres de recherche étrangers, grâce à une mesure fiscale extrêmement puissante, qu'on appelle le crédit impôt recherche.
Enfin, lannée dernière malgré les difficultés financières, malgré le fait que nous avons entrepris de réduire les dépenses publiques, nous avons simultanément lancé un grand programme national dinvestissements de 35 milliards d'euros, dans les secteurs les plus avancés de notre pays : lenseignement supérieur, la formation, la recherche, les réacteurs nucléaires de 4ème génération, les réseaux de transmission de données à très haut débit, la voiture électrique, pour ne prendre que quelques exemples.
Avec leffet de levier des autres financements, c'est-à-dire des financements privés qui vont venir s'adjoindre à ces 35 milliards, cest 60 milliards deuros que la France investit en ce moment sur les secteurs d'avenir, pour son économie.
Bref, nous jouons dun côté la carte de la compétitivité et de linnovation, et de lautre, nous nous assignons une discipline budgétaire, qui c'est vrai est une rupture par rapport aux facilités du passé. Si les pays européens notamment et on pourrait dire la même chose des Etats-Unis - sont tellement endettés, en réalité c'est parce que nous avons pendant 30 ans regardé et commenté la montée des pays émergents, sans en tirer aucune conséquence dans notre propre organisation. Au fond nous sommes, tous les pays développés, dans la situation d'un ménage qui aurait vu ses ressources croître un peu moins vite, ou même peut-être un peu baisser, mais qui n'aurait absolument rien changé à son train de vie, et qui naturellement aurait financé ce train de vie par l'endettement.
Nous avons décidé de rompre avec cette politique. Nous avons pris des engagements extrêmement précis de réduction du déficit budgétaire, le déficit budgétaire sera réduit à 5,7 % du PIB en 2011, et ce résultat est d'ores et déjà atteint. Il sera réduit à 4,5 % en 2012, à 3 % en 2013, avec un objectif d'équilibre en 2016. Il faut quand même que vous sachiez que la France n'a jamais connu l'équilibre budgétaire depuis 1975. Depuis 1975, jamais la France n'a voté un seul budget en équilibre depuis 1975. Il y avait bien un moment où tout cela allait s'arrêter.
Entre 2010 et 2011, nous avons considérablement réduit le rythme de progression des dépenses publiques.
Nous avons lancé un programme de modernisation de lEtat, nous avons réformé son organisation en fusionnant beaucoup dadministrations, nous avons supprimé 150 000 emplois dans la fonction publique dEtat, cela représente 7 % des effectifs, nous avons rationnalisé ce quon appelle notre carte militaire, pour tenir compte de la nouvelle situation stratégique, notre carte judiciaire, notre offre de soins
Nous avons, avec toutes ces mesures, économisé déjà plus de 15 milliards en 4 ans.
Nous avons lancé une réforme très difficile de notre système de retraites, pour passer lâge de la retraite en France à 62 ans, avec 41 annuités et demie de cotisations et 67 ans pour une retraite à taux plein, pour ceux qui nont pas ces 41 annuités et demie de cotisations.
Cest une réforme qui nous fait économiser plus de 26 milliards deuros dici 2020.
Tout cela pour vous dire que la France est totalement décidée à revenir à une gestion saine de ses dépenses publiques, et elle y parviendra.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
En décembre 2008, un partenariat stratégique a été instauré entre la France et le Brésil par les présidents SARKOZY et LULA .
Cest un partenariat exemplaire.
Et dailleurs, il suffit de citer quelques chiffres : les échanges économiques ont été multipliés par deux depuis 2003 entre la France et le Brésil pour un montant de 7,5 Milliards ; 500 entreprises françaises sont présentes au Brésil, ce qui représente 500 000 emplois locaux !
En 2009, le Brésil était la première destination des Investissements directs français à létranger, en dehors de lUnion européenne.
Aujourdhui, la France est le quatrième investisseur au Brésil.
Des groupes comme Renault-Nissan, comme Peugeot, comme Michelin, comme Sanofi, comme Louis-Dreyfus, comme Publicis viennent récemment dannoncer des investissements majeurs.
Et la proportion des PME françaises, dont plusieurs dailleurs maccompagnent dans ce déplacement augmente régulièrement dans la part de marché française au Brésil.
Notre coopération industrielle et technologique est de très haut niveau, je veux mentionner tout particulièrement la défense, avec la coopération dans le domaine des hélicoptères, dans le domaine des sous-marins.
Jaurai dailleurs loccasion de me rendre samedi sur la base navale dItaguaï, dans la banlieue de Rio de Janeiro pour constater ce travail que nous avons conduit ensemble, qui est un travail de véritable coopération, déchange de technologie, de transfert de technologie, pour permettre au Brésil de se doter dune puissance en termes militaires qui corresponde à la défense des intérêts de cet immense pays.
Cette coopération, nous souhaitons quelle puisse se développer encore, naturellement dans laéronautique où des débats sont engagés, dans le domaine du spatial, dans le domaine des trains à grande vitesse, parce que nos relations ont clairement dépassé le stade producteur-consommateur pour atteindre celui dun véritable partenariat équilibré.
Comment améliorer encore la relation économique bilatérale et les investissements de part et dautre ?
Cest pour répondre à cette question quun groupe de haut niveau regroupant des hommes daffaires brésiliens et français a été créé en mai 2009.
Les propositions de ce groupe de haut niveau seront officiellement remises cet après-midi, à la présidente Dilma ROUSSEFF et à moi-même.
Je sais dailleurs que certains de ses membres sont parmi vous, et je veux notamment saluer le travail de ses deux Présidents, MM. Carlos GRUBISICH et Gérard MESTRALLET, auquel succèdera bientôt Jean-Pierre CLAMADIEU qui est le PDG de Rhodia.
Certaines de leurs recommandations de ce rapport sont dailleurs déjà réalisées, je pense à la signature dune convention bilatérale en matière de sécurité sociale, ou encore lintensification des échanges entre lAgence Française de Développement et la Banque Nationale de Développement Economique et social au Brésil.
A travers ses propositions, ce rapport vient appuyer les grands projets de la coopération franco-brésilienne dans laéronautique, dans le spatial, dans la santé, dans les liaisons ferroviaires et dans lénergie.
Et je pense que cest vraiment sur la base de ce rapport, que nous devons passer à la vitesse supérieure. Jai entendu tout à lheure avec beaucoup de plaisir le président citer les domaines dexcellence de la France, ce qui lattire à venir visiter Paris, je veux juste lui rajouter que certes nous avons les meilleurs vins du monde, la meilleure gastronomie du monde, mais nous fabriquons aussi les meilleurs trains à grande vitesse, les meilleurs avions de combat, nous avons une compétence en matière navale reconnue.
Enfin, nos relations sont aussi très fortes sur les plans universitaire, scientifique et linguistique.
La France est la deuxième destination pour les étudiants brésiliens étrangers, et la première pour les étudiants boursiers.
Il y a actuellement plus de 4.000 étudiants brésiliens qui sont en France. Cest un chiffre que nous voulons doubler avec la participation française au programme «Sciences sans frontière» que la Présidente ROUSSEFF a lancé. Et jaurai loccasion dofficialiser cet engagement cet après-midi à Brasilia.
Nos coopérations scientifiques couvrent un champ de disciplines très large. Pour quil porte ses fruits, nous travaillons ensemble à créer une Fondation franco-brésilienne pour la science et la technologie.
Evidemment, je veux dire un mot des Alliances françaises du Brésil. Les alliances françaises du Brésil constituent le réseau le plus ancien et le plus dense du monde, avec 39 implantations et plus de 35.000 élèves.
Cest pour la France un très grand sujet de fierté.
Voilà, Mesdames et Messieurs, il y a entre nous des affinités culturelles qui sont évidentes, et qui ont dailleurs encore bien des richesses à révéler.
Je suis particulièrement heureux de compter dans la délégation qui maccompagne ladministratrice de la Comédie française, cette magnifique et très ancienne institution culturelle française et qui vient ici pour développer un vrai partenariat avec le Brésil.
Entre votre nation rénovée, votre nation enthousiaste, votre nation conquérante, et entre le continent européen, dont les forces sont intactes même sil a besoin de retrouver cet enthousiasme et cet esprit conquérant qui est le vôtre, je vois beaucoup de dynamiques.
En tout cas, tout nous invite à aller de lavant et cest ce message simplement damitié et de confiance et surtout despérance que je suis venu aujourdhui partager avec vous.
Source http://www.gouvernement.fr, le 16 décembre 2011
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais vous dire que cest un très grand plaisir pour moi et pour les membres de mon Gouvernement qui maccompagnent ainsi que pour la nombreuse délégation de parlementaires français de commencer notre voyage au Brésil, ici à Sao Paulo.
Je suis accompagné du ministre de lIndustrie, Eric BESSON ; chacun sait les relations très anciennes, très fortes, très puissantes et pleines de potentialité de développement qui existent entre les industries de nos deux pays. DHenri de RAINCOURT le ministre de la Coopération et de David DOUILLET, notre formidable champion olympique qui est aussi le ministre des Sports et qui est venu notamment pour voir avec les autorités brésiliennes comment la France peut apporter son savoir-faire pour la préparation de tous les grands évènements sportifs que le Brésil va avoir à accueillir dans les prochains mois et dans les prochaines années.
Enfin, je suis accompagné de neuf parlementaires cest-à-dire presque la totalité de lAssemblée nationale et du Sénat français, ce qui est sans doute une des délégations parlementaires les plus nombreuses qui mait accompagné durant mes déplacements à létranger, ce qui montre à quel point le Brésil est une destination qui attire en France et qui attire les responsables politiques et économiques.
Je suis heureux de pouvoir commencer ce séjour au Brésil en rendant visite à votre fédération et je voudrais remercier Monsieur Paulo SKAF davoir permis cette rencontre. Je veux dailleurs le féliciter pour sa récente réélection à la présidence de la Fédération des Industries de lEtat de Sao Paulo.
A travers vous, jai souhaité rencontrer celles et ceux qui contribuent à lextraordinaire développement du Brésil.
Ma conviction, cest que la France et le Brésil ont un rôle éminent à jouer pour le progrès, pour léquilibre et pour la paix dans le monde.
Nous sommes fiers de la qualité des relations entre les secteurs privés français et brésilien.
Et à un moment où lEurope, comme vous lavez souligné monsieur Le Président, traverse une crise de confiance, je crois que nous devons, précisément et maintenant, savoir saisir limmense potentiel quoffre le partenariat stratégique entre la France et le Brésil.
Les liens et les valeurs que nous partageons depuis longtemps nous autorisent à viser haut dans les relations qui sont les nôtres.
Dabord, nous partageons depuis longtemps la même vision dun monde multipolaire. La France comme le Brésil se sont toujours opposés à lidée que le monde pouvait être dominé par une ou deux super puissances. Le monde est un monde multipolaire où chaque Etat doit pouvoir faire entendre sa voix, où chaque continent doit pouvoir sorganiser.
Affirmer le multilatéralisme, comme nous le faisons, cest croire en l'esprit de responsabilité partagée.
Et cest aussi chercher à mieux associer les peuples au premier rang desquels les pays émergents, à la recherche de solutions communes aux problèmes que rencontre notre planète.
La France et le Brésil contribuent à la stabilité internationale.
Parmi les grands pays du sud, le Brésil exerce des responsabilités de plus en plus grandes dans les affaires du monde.
Et cest pour nous une grande satisfaction.
Je veux notamment mentionner Haïti ou le Liban, deux pays dans lesquels nous sommes particulièrement sensibles à laction de la diplomatie brésilienne au service de pays qui connaissent de grandes difficultés et je veux remercier le Brésil pour lengagement qui est le sien au profit du maintien de la paix.
Pour toutes ces raisons, la France, depuis longtemps et singulièrement depuis le début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, plaide sans relâche pour que le Brésil trouve sa juste place dans larchitecture internationale du 21ème siècle.
Aucun des grands enjeux mondiaux ne peut se régler sans le Brésil, et je vais même ajouter aucun des grands enjeux mondiaux ne peut se régler contre le Brésil.
Ensemble, nous pensons que la France et le Brésil parce quils partagent les mêmes valeurs, la même approche historique peuvent faire bouger les lignes.
Sur la base du partenariat stratégique que nous avons conclu entre nos deux pays, nous avons la capacité de contribuer à préserver la paix, nous avons la capacité d'accorder une plus grande place à la dimension sociale de la mondialisation, de promouvoir les financements innovants en faveur du développement et de renforcer la cohérence de l'action des institutions internationales.
Cest la raison pour laquelle, je veux le dire très solennellement devant vous, nous avons besoin du leadership du Brésil et nous avons besoin du leadership de sa Présidente Dilma ROUSSEFF de ses convictions et de lexemple que représente son parcours personnel exceptionnel.
Cela vaut pour le G20, cela vaut pour le Fonds monétaire international, mais aussi, vous le savez, pour le Conseil de Sécurité des Nations Unies où la France plaide pour un siège permanent pour votre pays, comme elle le fait dailleurs pour lAllemagne, pour le Japon, pour lInde, sans oublier la juste place qui doit être donnée au Conseil de Sécurité des Nations Unies au continent africain.
Alors évidemment, nos intérêts ne se confondent pas toujours et pas seulement sur les stades de football.
Les discussions au Conseil de Sécurité sont parfois difficiles.
Et après tout, cest normal compte tenu des enjeux et compte tenu des débats qui y ont cours.
Je connais les réticences qui ont été émises par les autorités brésiliennes lors de lintervention militaire que nous avons conduite en Libye, intervention militaire qui était fondée sur la protection des populations et qui était fondée sur la défense dun processus démocratique naissant.
Je connais lattachement du Brésil au principe de non-ingérence et au regard de ce principe, je comprends les réticences qui étaient celles de votre pays, mais en même temps, je veux que vous compreniez les nôtres, que vous compreniez les motivations qui ont été celles de la France et de tous les pays qui lont suivie dans la coalition qui a permis de mettre un terme à un régime totalitaire qui sétait traduit par des violences inqualifiables contre les populations civiles. Nous nous sommes attachés à mettre un terme au massacre de populations civiles et nous sommes fiers davoir pu participer à la naissance, dans ce pays, de ce que nous espérons être le début dun vrai processus démocratique, qui à limage de ce qui est en train de se passer dans la plupart des pays, en tout cas dans une grande partie des pays du monde arabe, correspond à un mouvement historique. Un mouvement historique que vous avez connu, un mouvement historique que nous avons connu précédemment et qui ne peut se terminer, quels que soient les soubresauts passagers, que par létablissement dune réelle démocratie respectueuse des droits de lhomme.
A la demande de la ligue arabe, ce qui était une grande nouveauté, avec lautorisation du Conseil de sécurité des Nations-Unies, la France est intervenue avec ses partenaires occidentaux et avec ses partenaires arabes pour donner vie au concept de «responsabilité de protéger» que les Nations Unies ont adopté en 2005.
Nous nous concentrons, maintenant, sur la reconstruction de la Libye ; une reconstruction politique, après 40 ans de dictature, mais aussi une reconstruction économique et sociale.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Je connais toute lattention que le Brésil, en tant que grand pays émergent, porte à lEurope, et je sais, vous venez de vous en faire lécho, les inquiétudes qui se font jour sur lavenir du projet européen et sur la zone euro. Je voudrais devant vous tenir un langage de vérité.
Dabord je veux vous dire que jamais nous ne laisserons se défaire la zone euro. Pour nous cest un acquis historique inestimable et je veux dire que personne ne peut parier sur limpuissance des pays européens ou sur le déclin de la zone euro et des pays de lUnion européenne.
Lidée même davoir réalisé, dabord, une Union Douanière, puis une Union Economique, puis de nous être dotés dune monnaie commune entre des pays dont vous savez que lhistoire les a toujours opposés et qui ont été à lorigine des plus grandes guerres et des plus grandes tragédies de lhistoire mondiale, cest déjà, en soi, extraordinaire.
Et nous devons ce résultat à des hommes exceptionnels qui ont eu la ténacité, qui ont eu le courage de surmonter les habitudes et les résistances au changement. Croyez-moi, cétait plus dur de bâtir une union franco-allemande au lendemain de la Seconde guerre mondiale que de le faire aujourdhui pour sauver lUnion européenne.
Vous qui, au Brésil, poursuivez aussi avec dautres pays dAmérique Latine un projet de rapprochement commercial et économique, vous savez bien toute la détermination que lon doit déployer pour faire aboutir une aventure de ce type.
Aujourdhui, le succès de leuro zone dérange beaucoup dintérêts rivaux, et je crois évident quil y a une part didéologie, une part dopportunisme dans les attaques qui sont menées actuellement contre la zone euro.
Le Brésil, qui a été affecté par la spéculation à la hausse sur le réal en 2010, est dailleurs bien placé pour savoir les excès des marchés financiers, qui ont parfois un rôle utile danticipation, mais qui ont aussi souvent tendance à aggraver voire même à susciter les problèmes quils prévoient.
Derrière ce nuage menaçant de la crise, il faut discerner lessentiel.
Lessentiel, cest que lUnion Européenne cest le plus grand marché développé au monde, avec 500 millions de consommateurs, soit 100 millions de plus quaux Etats-Unis !
Labolition des obstacles aux échanges, puis la création de la monnaie unique dans 17 pays européens, ont été des facteurs de croissance pour lensemble de lUnion européenne. Ils ont encouragé la circulation des marchandises, ils ont mis fin au risque de change, ce qui, vous le savez, est primordial pour le développement de lexportation, pour linvestissement et pour le tourisme.
Tout en poursuivant l'intégration européenne, nous avons créé des grands groupes industriels européens en unissant nos talents. Je pense, évidement, au consortium Airbus du groupe EADS, qui concurrence aujourd'hui Boeing avec des parts de marché mondiales qui sont équivalentes. Qui aurait pu imaginer, il y a 30 ans, que lEurope serait capable de se doter dune industrie aéronautique qui à certaines périodes récentes, sest trouvée même devant Boeing, en terme de parts de marché.
Dailleurs, plusieurs de ces grands groupes industriels européens qui sont des succès mondiaux sont présents au Brésil, je pense notamment à Eurocopter ou encore à Arianespace.
Economiquement, le Brésil a bénéficié de lexistence de leuro pour développer ses échanges commerciaux avec l'Europe.
Et donc le Brésil a le plus grand intérêt à la stabilité de la zone euro, à la stabilité de lUnion européenne.
Grâce à leuro, les entreprises brésiliennes peuvent investir dans un pays donné de la zone, vendre ou acheter sans aucun risque de change dans les 17 pays qui ont adopté l'euro.
Aujourdhui, le Brésil exporte davantage vers lUnion européenne quaux Etats-Unis et il est naturel que vous vous interrogiez sur les effets que pourraient avoir sur votre pays, ce quon appelle à tort la crise de leuro.
Je dis à tort, parce que cette crise, bien plus quune crise de leuro, cest en réalité une crise de la dette souveraine, cest une crise de la dette des Etats, qui dépasse donc très largement la question de la zone euro et sagissant de la zone euro, cest une crise de la gouvernance de la zone euro. Au fond, cest presque une crise politique, plus quune crise économique et financière.
Leuro cest une monnaie jeune, puisquelle a seulement douze ans et cest une monnaie qui a connu des débuts extrêmement prometteurs. Linflation en zone euro ces dernières années a été proche de 2 %, parfaitement conforme à lobjectif assigné à la Banque centrale européenne.
Et leuro sest développé comme une monnaie internationale : aujourdhui, derrière le dollar, leuro représente plus dun quart des réserves de change mondiales, et cest une part qui continue à croître.
Depuis sa création, leuro sest aussi clairement apprécié par rapport au dollar.
Evidemment, la crise de 2009, la crise déclenchée par la faillite de la banque Lehmann Brothers aux Etats-Unis, a fragilisé les finances publiques de beaucoup dEtats, en diminuant dabord substantiellement leurs recettes budgétaires, puisque nous avons connu dans plusieurs de nos pays une récession ; et dans certains pays, il faut ajouter à ces difficultés les garanties que les Etats ont dû donner au secteur bancaire, et qui pour certains pays européens ont contribué à aggraver la dette publique de ces Etats.
Mais je veux dire que ce sont des problèmes qui ne sont absolument pas spécifiques à la zone euro. Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, le Japon ont connu des situations similaires, avec une dégradation très importante de la situation de leurs finances publiques.
Je veux rappeler quEn 2010, le solde budgétaire agrégé de la zone euro était le plus favorable de toutes les économies avancées, avec un déficit de 6,3 % du PIB, contre 10,5 % aux Etats-Unis.
La dette publique, est dans la zone euro, même si elle est trop élevée, encore contenue à 85 % du PIB ; elle est de 200 % du PIB au Japon et de 100 % aux Etats-Unis.
Il faut enfin différencier les situations selon les pays européens.
Les trois Etats les plus touchés par les problèmes de dettes souveraines, la Grèce, le Portugal et lIrlande ne représentent que 6 % du PIB de la zone euro.
La crise actuelle, comme je lai dit il y a un instant, ce nest pas seulement une crise de la dette des Etats, cest aussi une crise de la gouvernance de la zone euro. En voulant créer une Europe unie, et compte tenu des difficultés politiques, culturelles, historiques que nous rencontrions, nous avons voulu mettre les bouchées doubles, et peut-être, comme on dit en France, la charrue avant les bufs. Donc, nous avons créé une monnaie unique, sans mettre en place à lavance les institutions politiques et financières qui étaient nécessaires pour avoir de façon équilibrée, une union monétaire et une union économique.
Et donc, si on veut maintenant résoudre la crise de confiance qui pèse sur la zone euro, la seule solution cest de restaurer la crédibilité de cette zone euro, et donc de lui donner les institutions politiques et financières qui permettront de piloter la monnaie européenne, comme elle est pilotée dans les autres grands pays.
Doù limportance des mesures que nous avons prises au cours des derniers mois pour renforcer la surveillance des déséquilibres macro-économiques et budgétaires au sein de la zone euro et pour favoriser une meilleure convergence des politiques en matière de croissance, de compétitivité et demploi.
Lors du dernier Conseil européen, qui sest tenu le 9 décembre et qui a été laboutissement dun long processus de concertation entre les Etats de lUnion européenne, nous avons franchi une étape absolument décisive.
Pourquoi ?
Parce que lEurope pour la première fois, à loccasion de cette réunion, a eu le courage daller au cur de son problème, qui est son fonctionnement politique !
Et au moment même où beaucoup disaient que lEurope était dépassée, quelle était tétanisée, quelle était flageolante, eh bien la France et lAllemagne ont su provoquer un sursaut.
Ce sursaut a donné lieu à un accord, de 26 pays européens sur 27 ; cet accord, qui devrait être ratifié par lensemble de ces Etats, à lexception du Royaume-Uni, témoigne dune volonté très forte daller vers plus dintégration pour surmonter la crise.
Les objectifs de cet accord sont très clairs.
Cest dabord plus de gouvernance.
Nous allons mettre en place un gouvernement économique de la zone euro dans le cadre dun accord intergouvernemental, les chefs dEtat et de gouvernement de la zone euro se réuniront de façon extrêmement régulière pour fixer les objectifs de politique économique, et pour fixer les objectifs de convergence fiscale, de convergence sociale, sur lensemble du territoire de la zone euro.
Donc, nous allons avoir enfin ce qui manquait à la zone euro, un pilotage au plus haut niveau de façon continue, et un pilotage qui est assuré par les chefs dEtat et de gouvernement, cest-à-dire par ceux qui ont la légitimité démocratique, ce qui évitera tout débat dogmatique sur la question du transfert de souveraineté.
Ensuite, plus de gouvernance cest plus de discipline budgétaire. Nous savons bien que lune des difficultés que nous avons rencontrée, a été liée au fait que les objectifs de déficit nont pas été respectés à lintérieur de la zone euro. Nous avons donc décidé dadopter une règle commune déquilibre des finances publiques. En cas dexcès, des sanctions automatiques seront appliquées dès quun pays dépassera le déficit de 3 % du PIB.
Et chaque Etat de la zone euro aura lobligation dintroduire dans sa Constitution une règle dor qui sera ensuite surveillée par les cours constitutionnelles de chacun de nos pays.
Donc, plus de discipline, mais aussi plus de solidarité entre les pays européens.
Tout au long de la crise, les investisseurs et les marchés ont émis des doutes sur la capacité de lEurope à agir ensemble. Cétait évidemment notre point de vulnérabilité, et il est arrivé parfois, compte tenu du processus politique qui est celui de lUnion européenne, que lon donne des arguments à ceux qui pointaient du doigt cette absence de solidarité. Eh bien, nous avons, lors du dernier Conseil européen, renforcé de façon considérable les instruments de stabilisation de la zone euro. En fait, on a mis en place un véritable Fonds monétaire européen qui entrera en vigueur dès le mois de juillet 2012, et dont lobjectif sera de venir en aide aux pays en difficultés au sein de la zone Euro.
Enfin, nous avons pris une décision absolument stratégique : nous avons décidé de renoncer à l'implication des investisseurs privés dans la restructuration des dettes des Etats. C'est une décision absolument fondamentale, qui d'ailleurs passe presque inaperçue dans les commentaires qui sont faits sur la décision du Conseil européen, et c'est pourtant pour moi la plus importante. Je suis convaincu que ce qui a déclenché la phase la plus aigüe de la crise de confiance dans la zone euro, c'est la décision d'impliquer les investisseurs privés dans la restructuration de la dette grecque. Après tout, c'est normal quand on dit à des épargnants, quels que soient ces épargnants : vous avez mis votre argent dans de la dette d'Etat, dans la zone euro, dans une des zones les plus riches du monde, et vous ne serez pas remboursés de l'argent que vous avez prêté, c'est évidemment une décision qui a provoqué une crise de confiance extrêmement sérieuse. L'Allemagne a accepté de renoncer à cette implication du secteur privé dans la restructuration des dettes d'Etat à l'avenir. C'est un point absolument fondamental.
Vous le voyez, l'Europe combat de toutes ses forces les risques de contagion, et plus que cela l'Europe a décidé de hisser son niveau d'intégration politique, économique, et budgétaire.
Alors évidemment la crise n'est pas finie, et il est probable que nous aurons encore à affronter des secousses ; les marchés, les agences de notation ont leur logique. Elles sont surtout dans limmédiat, dans linstantané. Mais ce qui importe, ça nest pas leur jugement dun jour, cest la trajectoire politiquement structurée et budgétairement rigoureuse que lEurope, et la France, ont décidé dadopter.
Je dois ajouter à cela, le fait que les fondamentaux économiques de lEurope restent extrêmement solides et que le niveau dendettement moyen est parfaitement soutenable.
Mon message, mesdames et messieurs est donc clair : le Brésil ne doit pas douter de lEurope. Vous ne devez pas douter de notre détermination à assurer la pérennité de la zone euro et à prendre toutes les mesures nécessaires pour en conforter la stabilité et la solidité.
Lautre message que je voudrais vous délivrer est tout aussi clair : depuis 2007, crise ou pas crise, la France a mis laccent sur sa compétitivité et sur sa productivité.
Nous avons, sous l'autorité du président Sarkozy engagé un ensemble de réformes sans précédent, et les Français, qui sont souvent réputés pour leur conservatisme, pour leur capacité à réagir à tous les changements, ont accompagné courageusement et lucidement ce mouvement.
Nous étions connus pour nos 35 heures de travail par semaine, ce qui ne fut pas la meilleure idée française des ces dernières années. Nous en sommes progressivement sortis, notamment en favorisant les heures supplémentaires.
Nous avions des universités qui avaient un passé prestigieux, mais qui étaient en train de se faire doubler par beaucoup d'universités dans le monde, en raison de leur statut d'Etat. Nous avons donné aux universités françaises l'autonomie pour quelles puissent développer des partenariats, notamment avec le monde économique.
Nous avons encouragé des synergies entre lentreprise et la recherche scientifique, technologique et industrielle, à travers des pôles de compétitivité que nous avons créés sur l'ensemble de notre territoire.
Pour que nos entreprises puissent investir davantage dans la recherche, nous avons réformé la fiscalité, à tel point que la France est devenue lun des pays les plus attractifs des pays de l'OCDE, en matière d'investissements de recherche et pour l'implantation des centres de recherche étrangers, grâce à une mesure fiscale extrêmement puissante, qu'on appelle le crédit impôt recherche.
Enfin, lannée dernière malgré les difficultés financières, malgré le fait que nous avons entrepris de réduire les dépenses publiques, nous avons simultanément lancé un grand programme national dinvestissements de 35 milliards d'euros, dans les secteurs les plus avancés de notre pays : lenseignement supérieur, la formation, la recherche, les réacteurs nucléaires de 4ème génération, les réseaux de transmission de données à très haut débit, la voiture électrique, pour ne prendre que quelques exemples.
Avec leffet de levier des autres financements, c'est-à-dire des financements privés qui vont venir s'adjoindre à ces 35 milliards, cest 60 milliards deuros que la France investit en ce moment sur les secteurs d'avenir, pour son économie.
Bref, nous jouons dun côté la carte de la compétitivité et de linnovation, et de lautre, nous nous assignons une discipline budgétaire, qui c'est vrai est une rupture par rapport aux facilités du passé. Si les pays européens notamment et on pourrait dire la même chose des Etats-Unis - sont tellement endettés, en réalité c'est parce que nous avons pendant 30 ans regardé et commenté la montée des pays émergents, sans en tirer aucune conséquence dans notre propre organisation. Au fond nous sommes, tous les pays développés, dans la situation d'un ménage qui aurait vu ses ressources croître un peu moins vite, ou même peut-être un peu baisser, mais qui n'aurait absolument rien changé à son train de vie, et qui naturellement aurait financé ce train de vie par l'endettement.
Nous avons décidé de rompre avec cette politique. Nous avons pris des engagements extrêmement précis de réduction du déficit budgétaire, le déficit budgétaire sera réduit à 5,7 % du PIB en 2011, et ce résultat est d'ores et déjà atteint. Il sera réduit à 4,5 % en 2012, à 3 % en 2013, avec un objectif d'équilibre en 2016. Il faut quand même que vous sachiez que la France n'a jamais connu l'équilibre budgétaire depuis 1975. Depuis 1975, jamais la France n'a voté un seul budget en équilibre depuis 1975. Il y avait bien un moment où tout cela allait s'arrêter.
Entre 2010 et 2011, nous avons considérablement réduit le rythme de progression des dépenses publiques.
Nous avons lancé un programme de modernisation de lEtat, nous avons réformé son organisation en fusionnant beaucoup dadministrations, nous avons supprimé 150 000 emplois dans la fonction publique dEtat, cela représente 7 % des effectifs, nous avons rationnalisé ce quon appelle notre carte militaire, pour tenir compte de la nouvelle situation stratégique, notre carte judiciaire, notre offre de soins
Nous avons, avec toutes ces mesures, économisé déjà plus de 15 milliards en 4 ans.
Nous avons lancé une réforme très difficile de notre système de retraites, pour passer lâge de la retraite en France à 62 ans, avec 41 annuités et demie de cotisations et 67 ans pour une retraite à taux plein, pour ceux qui nont pas ces 41 annuités et demie de cotisations.
Cest une réforme qui nous fait économiser plus de 26 milliards deuros dici 2020.
Tout cela pour vous dire que la France est totalement décidée à revenir à une gestion saine de ses dépenses publiques, et elle y parviendra.
Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs,
En décembre 2008, un partenariat stratégique a été instauré entre la France et le Brésil par les présidents SARKOZY et LULA .
Cest un partenariat exemplaire.
Et dailleurs, il suffit de citer quelques chiffres : les échanges économiques ont été multipliés par deux depuis 2003 entre la France et le Brésil pour un montant de 7,5 Milliards ; 500 entreprises françaises sont présentes au Brésil, ce qui représente 500 000 emplois locaux !
En 2009, le Brésil était la première destination des Investissements directs français à létranger, en dehors de lUnion européenne.
Aujourdhui, la France est le quatrième investisseur au Brésil.
Des groupes comme Renault-Nissan, comme Peugeot, comme Michelin, comme Sanofi, comme Louis-Dreyfus, comme Publicis viennent récemment dannoncer des investissements majeurs.
Et la proportion des PME françaises, dont plusieurs dailleurs maccompagnent dans ce déplacement augmente régulièrement dans la part de marché française au Brésil.
Notre coopération industrielle et technologique est de très haut niveau, je veux mentionner tout particulièrement la défense, avec la coopération dans le domaine des hélicoptères, dans le domaine des sous-marins.
Jaurai dailleurs loccasion de me rendre samedi sur la base navale dItaguaï, dans la banlieue de Rio de Janeiro pour constater ce travail que nous avons conduit ensemble, qui est un travail de véritable coopération, déchange de technologie, de transfert de technologie, pour permettre au Brésil de se doter dune puissance en termes militaires qui corresponde à la défense des intérêts de cet immense pays.
Cette coopération, nous souhaitons quelle puisse se développer encore, naturellement dans laéronautique où des débats sont engagés, dans le domaine du spatial, dans le domaine des trains à grande vitesse, parce que nos relations ont clairement dépassé le stade producteur-consommateur pour atteindre celui dun véritable partenariat équilibré.
Comment améliorer encore la relation économique bilatérale et les investissements de part et dautre ?
Cest pour répondre à cette question quun groupe de haut niveau regroupant des hommes daffaires brésiliens et français a été créé en mai 2009.
Les propositions de ce groupe de haut niveau seront officiellement remises cet après-midi, à la présidente Dilma ROUSSEFF et à moi-même.
Je sais dailleurs que certains de ses membres sont parmi vous, et je veux notamment saluer le travail de ses deux Présidents, MM. Carlos GRUBISICH et Gérard MESTRALLET, auquel succèdera bientôt Jean-Pierre CLAMADIEU qui est le PDG de Rhodia.
Certaines de leurs recommandations de ce rapport sont dailleurs déjà réalisées, je pense à la signature dune convention bilatérale en matière de sécurité sociale, ou encore lintensification des échanges entre lAgence Française de Développement et la Banque Nationale de Développement Economique et social au Brésil.
A travers ses propositions, ce rapport vient appuyer les grands projets de la coopération franco-brésilienne dans laéronautique, dans le spatial, dans la santé, dans les liaisons ferroviaires et dans lénergie.
Et je pense que cest vraiment sur la base de ce rapport, que nous devons passer à la vitesse supérieure. Jai entendu tout à lheure avec beaucoup de plaisir le président citer les domaines dexcellence de la France, ce qui lattire à venir visiter Paris, je veux juste lui rajouter que certes nous avons les meilleurs vins du monde, la meilleure gastronomie du monde, mais nous fabriquons aussi les meilleurs trains à grande vitesse, les meilleurs avions de combat, nous avons une compétence en matière navale reconnue.
Enfin, nos relations sont aussi très fortes sur les plans universitaire, scientifique et linguistique.
La France est la deuxième destination pour les étudiants brésiliens étrangers, et la première pour les étudiants boursiers.
Il y a actuellement plus de 4.000 étudiants brésiliens qui sont en France. Cest un chiffre que nous voulons doubler avec la participation française au programme «Sciences sans frontière» que la Présidente ROUSSEFF a lancé. Et jaurai loccasion dofficialiser cet engagement cet après-midi à Brasilia.
Nos coopérations scientifiques couvrent un champ de disciplines très large. Pour quil porte ses fruits, nous travaillons ensemble à créer une Fondation franco-brésilienne pour la science et la technologie.
Evidemment, je veux dire un mot des Alliances françaises du Brésil. Les alliances françaises du Brésil constituent le réseau le plus ancien et le plus dense du monde, avec 39 implantations et plus de 35.000 élèves.
Cest pour la France un très grand sujet de fierté.
Voilà, Mesdames et Messieurs, il y a entre nous des affinités culturelles qui sont évidentes, et qui ont dailleurs encore bien des richesses à révéler.
Je suis particulièrement heureux de compter dans la délégation qui maccompagne ladministratrice de la Comédie française, cette magnifique et très ancienne institution culturelle française et qui vient ici pour développer un vrai partenariat avec le Brésil.
Entre votre nation rénovée, votre nation enthousiaste, votre nation conquérante, et entre le continent européen, dont les forces sont intactes même sil a besoin de retrouver cet enthousiasme et cet esprit conquérant qui est le vôtre, je vois beaucoup de dynamiques.
En tout cas, tout nous invite à aller de lavant et cest ce message simplement damitié et de confiance et surtout despérance que je suis venu aujourdhui partager avec vous.
Source http://www.gouvernement.fr, le 16 décembre 2011