Déclaration de M. Frédéric Mitterrand, ministre de la culture et de la communication, sur le cinéma et les cultures d'outre mer, Paris le 14 décembre 2011.

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Circonstance : Lancement du cycle "Images des Outre-mer" à Paris le 14 décembre 2011

Texte intégral


Que de chemin parcouru depuis 1968 et les sorties de « Lorsque l'herbe court » de Christian Lara et « Chronique d’un retour » de Jacques Ferly. Vous savez tous, chère Euzhan Palcy, cher Constant Gros-Dubois, chère Sarah Maldoror, chers amis, combien je suis heureux de participer aujourd'hui au lancement, à la Cinémathèque française, du cycle « Images d'Outre-Mer » qui retrace la formidable vitalité des cinémas et des cultures ultramarines.
Je pense également au temps des ateliers du Service municipal d'action culturelle de Fort-de-France, le Sermac, créé par Aimé Césaire, dont le président de la République a célébré la mémoire en avril dernier au Panthéon. L’engagement d’Aimé Césaire aura permis la naissance d’une vocation chez tant d'entre vous.
Cette rétrospective, savamment élaborée par la Cinémathèque française et Daniel Maximin, dont je salue encore une fois le travail accompli pour l’Année des Outre-mer, nous offre une perspective remarquable sur plus de cinquante ans de cinéma ultramarin. Car à travers des films tels que « Ô Madiana » de Constant Gros-Dubois, que vous aurez l'occasion de redécouvrir ce soir, ou encore « Coco La Fleur, Candidat » de Christian Lara et « Folie Ordinaire d'une fille de Cham » de Jean Rouch avec Jenny Alpha, pour ne citer qu'eux, c'est toute la richesse et la singularité des cultures ultramarines qui sont ici illustrées.
À l’occasion de l’Année des Outre-Mer français, j'ai tenu à exprimer ma conviction que les territoires des trois Océans constituent pour la métropole un véritable laboratoire en matière culturelle. En faisant de l’Outre-mer l’une des principales priorités de mon action et en y mettant toute l’ambition politique nécessaire, j’ai voulu contribuer à un décentrement du regard sur les cultures ultramarines que je crois indispensable pour la France.
Sur ce terrain, tant de choses restent à faire, même si l’Année des Outremer aura marqué un point de non-retour. Je me rends demain en Guyane afin de clore les Etats Généraux du Multilinguisme dans les Outre-mer : la prise en compte de la dimension linguistique, essentielle aux patrimoines et à la création dans les Outre-mer, constitue un élément primordial de mon action.
J'attache également une importance toute particulière à la consolidation de la convention de développement cinématographique et audiovisuel entre l'Etat et les régions d'Outre-mer. Je souhaite en effet que les auteurs et les réalisateurs ultramarins disposent des moyens nécessaires pour exercer leurs talents, et que tous les Français d’outre-mer puissent avoir accès à une création cinématographique et audiovisuelle dans laquelle ils pourront se reconnaître. C’est pour les mêmes raisons que je porte également un regard favorable sur l'extension des mécanismes de soutien du Centre National de la Cinématographie et de l'Image Animée aux départements ultramarins.
C’est par notre engagement commun que nous parviendrons à combler ce que Daniel Maximin appelle un « déficit d’images » et qui dans quelques temps, je l’espère, ne nous laissera plus le souvenir que d’une anachronie.
Je vous remercie.
Source http://www.culturecommunication.gouv.fr, le 15 décembre 2011