Déclaration de M. Maurice Leroy, ministre de la ville, sur la politique d ela ville, la rénovation urbaine et le développement social, Thiers le 5 janvier 2012.

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Faire de la ville un espace de solidarité au service de tous pour vivre ensemble au quotidien est une nécessité et une responsabilité collectives.
Je suis venu à Thiers, parce que je vois dans cette ville exemplaire en matière de politique de la ville, l’un des reflets de la France qui bouge, de la France innovante, volontaire, malgré la crise qui nous frappe.
Il y a ici en effet des projets, des innovations qui témoignent chaque jour de votre élan. Il y a icides résultats, des politiques qui donnent plus de sens et plus de qualité à la vie quotidienne des habitants.
Il y a des projets autour desquels je vois des énergies converger. C’est toute cette dynamique, que je suis venu aujourd’hui saluer et encourager dans votre belle ville de Thiers.
Une dynamique qui articule les deux jambes de la politique de la ville, l’urbain et l’humain, la rénovation urbaine et le développement social.
Thiers et son agglomération développent, avec le soutien de l’État, des projets exemplaires dans l’ensemble des champs de la politique de la Ville et dans le domaine de la rénovation urbaine. Sans oublier les domaines sociaux, éducatifs, culturels et associatifs.
Notre volonté, à tous ici réunis, est de faire de la politique de la ville l’outil d’une démocratie renouvelée. La rénovation urbaine, initiée par mon ami Jean-Louis Borloo en 2003, est justement un enjeu central, à la fois pour le projet républicain et pour la cohésion sociale.
Le programme de rénovation urbaine des quartiers de Thiers est ambitieux et porte sur deux quartiers d’habitat social et sur le centre ancien. L’Anru est d’ailleurs très impliquée dans ce programme puisque l’agence apporte 10,5 millions d’euros pour un coût total des projets estimé à 39 millions d’euros.
J’ai eu l’occasion de constater ce matin sur le terrain, dans le centre ancien, les résultats que vous avez atteints. Aussi je suis très heureux de pouvoir signer avec vous l’avenant à la convention qui vous permettra d’aller plus loin encore et de concrétiser de nouveaux projets.
Je tiens à saluer les efforts accomplis en termes de pilotage par la ville, ainsi que la solidité du partenariat local, mais aussi la cohérence des interventions que vous avez engagées en bonne intelligence entre l’Anru et l’Anah sur le centre ancien.
Nous le savons, il est déjà difficile d’intervenir dans des quartiers d’habitat social, mais il est autrement plus complexe de rénover des quartiers anciens, où il faut travailler dans la dentelle, îlot par îlot, en prenant le temps de dialoguer avec chaque propriétaire.
Vous le voyez, ce projet, tel que vous le conduisez, incarne toute l’ambition de l’Anru, démolir ce qui doit l’être pour reconstruire des bâtiments beaux et de qualité, ce qui est la marque du respect que chacun est en droit d’attendre.
C’est pour cela que pour moi, la rénovation urbaine est un signal fort qui redonne de l’espoir dans les quartiers populaires. Car elle conjugue l’urbain et l’humain, une alliance qui sera d’ailleurs au coeur de l’acte 2 du PNRU que m’a confié le Premier ministre, François Fillon.
Je suis très satisfait, à ce moment des concertations que je conduis, d’être avec vous, car je considère que votre projet de rénovation urbaine est exemplaire. Il conjugue qualité du cadre de vie, harmonie dans le bâti, mais également cohésion sociale et durabilité.
Car mesdames et messieurs, vous le savez, améliorer le cadre de vie des habitants ne suffit pas. La mission de la politique de la ville est aussi de donner à tous les mêmes chances de s’émanciper et de réussir. Mais elle ne peut seule, venir à bout de ces défis.
C’est pourquoi la mobilisation des crédits de droit commun est une condition indispensable à l’amélioration de l’action publique en faveur des habitants des quartiers.
La contractualisation est l’essence de la politique de la ville et permet de fédérer des énergies autour d’objectifs communs que l’Etat a pour responsabilité de définir.
L’avenant au CUCS de Thiers que nous allons signer dans quelques instants va permettre de conforter le partenariat et je salue la mobilisation, aux côtés de la ville et de l’Etat, de la Caisse d’allocations familiales et de l’agence régionale de santé qui, par leur signature, ont a coeur de renforcer la force de frappe de la politique de la ville.
La voie que vous dessinez est celle que j’appelle de mes voeux au plan national.
J’ai souhaité que l’Etat et les collectivités se mobilisent pour faire converger les crédits de droit commun sur l’éducation, la formation et l’emploi dans le cadre du lancement des expérimentations des CUCS.
Pour cela, le CIV du 18 février dernier, réuni sous la présidence du Premier ministre, François Fillon, a décidé de lancer une expérimentation sur 33 sites pour préparer la nouvelle génération de contrats.
Les défis de l’emploi, qui nous engagent tous collectivement ici, sont immenses. Relever ce défi est la clé de la croissance de demain. C’est pourquoi je salue tout particulièrement le chantier d’insertion « Le Thiers » créé par l’Etat et la ville en avril 2011, dans le CUCS. Cette initiative est salutaire, pour deux raisons.
La première c’est la valorisation d’une activité, celle de la coutellerie, qui est intimement liée à l’histoire, et donc à l’identité des habitants et à la ville de Thiers. C’est une véritable prouesse quand on sait que le site thiernois ne disposait au départ d’aucune matière première nécessaire à la fabrication des couteaux.
La deuxième raison c’est que vous avez compris que c’est en produisant français que l’on se donnera les moyens de sortir de la crise économique !
Comme le disait le Président de la république, Nicolas Sarkozy, il y a quelques jours en Haute-Savoie, il est important aujourd’hui de produire en France, car à la clé, il y a des emplois pour les Français !
Aujourd’hui, 70% des couteaux fabriqués en France sont issus du bassin de Thiers. Je me réjouis tout à l’heure de participer au montage d’un couteau !
Qui peut encore dire aujourd’hui que Thiers a conservé l’image de la ville noire décrite par George Sand au 19ème siècle ?
Qui peut encore dire que la ville de Thiers ne contribue pas à la richesse de notre pays ? Qui peut dire que Thiers n’est pas sur la voie du progrès ?
Je n’ignore pas l’immensité de la tâche qui nous attend. Mais je tiens à vous dire, que la qualité des réalisations que nous venons de visiter est la preuve qu’il n’y a pas de territoire condamné à cumuler toutes les épreuves.
Vous avez montré qu’avec de la volonté, on pouvait repenser l’avenir.
Et je sais que je peux compter sur vous monsieur le Maire, sur tous les acteurs et tous les habitants de Thiers qui ne trahiront pas la devise de la ville : LABOR OMNIA VINCIT (le travail vient à bout de tout) qui traduit à merveille le tempérament de la ville et de ses habitants.
Je vous remercie.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 6 janvier 2012