Extraits de l'entretien de M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères et européennes, avec le quotidien "Nice Matin" le 25 janvier 2012 à Nice, sur les questions d'actualité internationale, l'assassinat de soldats français en Afghanistan, la répression en Syrie et la crise diplomatique avec la Turquie.

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Média : Le Var Nice matin - Nice matin

Texte intégral

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Q - Après la mort de quatre soldats français assassinés en Afghanistan, Nicolas Sarkozy s’interrogeait sur un retour anticipé du contingent. Où en est votre réflexion ?
R - Le président de la République a eu tout à fait raison de marquer le coup en dépêchant le ministre de la Défense sur place. J’ai annoncé à Hillary Clinton qu’à la lumière de ce que nous diraient les autorités afghanes et de la conversation que le président de la République aura vendredi avec le président Karzaï à Paris, nous déciderons des mesures à prendre et s’il y a lieu d’accélérer ou pas le retrait de nos troupes qui, je le rappelle, est déjà en cours. Il ne s’agit pas de partir dans la précipitation. Le retrait doit être organisé, ne serait-ce que pour sécuriser nos propres troupes.
Q - La France fait-elle suffisamment entendre sa voix pour dénoncer la répression en Syrie ?
R - Nous sommes même le pays qui fait le plus entendre sa voix sur cette terrible tragédie et nous poussons à une expression forte du Conseil de sécurité. Nous avons encore convaincu lundi nos partenaires à Bruxelles de durcir les sanctions pour stopper la répression sanglante à laquelle se livre ce régime. Nous soutenons totalement l’initiative de la Ligue arabe qui peut apporter une solution pacifique et durable. Nous voulons aussi aider l’opposition à se structurer et à se rassembler.
Q - Comment allez-vous gérer la crise diplomatique avec la Turquie depuis le vote du Sénat sur les génocides ?
R - J’appelle nos amis turcs au sang froid. La Turquie est un grand pays, une grande puissance économique, une grande puissance politique, nous avons besoin d’avoir de bonnes relations avec elle. Je lui tends la main. Passée cette vague un peu excessive, je suis persuadé que nous retrouverons des relations constructives.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 26 janvier 2012