Texte intégral
Monseigneur,
Monsieur le Grand Rabin,
Mesdames et Monsieur les Pasteurs,
Monsieur lImam,
Monsieur le Président,
Messieurs les Représentants des cultes,
Monsieur lAmbassadeur,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Cest une cause particulièrement élevée qui nous réunit aujourdhui au Sénat.
Il est symptomatique que ce soit dans cette grande maison de la République que soit annoncée ce soir la création de lObservatoire des cultures et des religions. Jen félicite chaleureusement les promoteurs. La qualité des esprits qui sont mobilisés autour de cette initiative atteste, si besoin était, du sérieux de la démarche. Elle constitue le gage de sa réussite future.
La défense des droits de lHomme est un axe majeur et constant de notre diplomatie. Celle-ci se décline naturellement en fonction des contextes respectifs. Cest dans ce cadre que la France semploie avec vigueur à promouvoir le respect des minorités religieuses de par le monde.
Nos principes sont intangibles. Lefficacité requiert leur mise en uvre pragmatique.
La France agit sur plusieurs plans.
Au sein des Nations unies, au travers de lUnion européenne et bien sûr à titre bilatéral. Il nest pas exagéré de dire que cest en grande partie à son initiative, et sous son impulsion, que lEurope a pris en compte en termes explicites la situation des chrétiens dOrient. Il sagit là dun sujet de préoccupation immédiat auquel nous veillons et dont je souhaite dire quelques mots.
Le Premier ministre sen est tout récemment entretenu avec les responsables de lÉglise de France. Alain Juppé, ne manque aucune occasion, lors de ses déplacements, dévoquer cette question avec ses interlocuteurs.
Pour ma part, jai pu aborder cette problématique lors de ma visite à Jérusalem la semaine dernière, notamment avec le Patriarche latin. Jai eu le plaisir, lors de ce déplacement, dentendre les propos particulièrement éclairés du président Shimon sur ce sujet et de constater que cette vision est partagée par le Premier ministre palestinien, M. Salam Fayyad.
Ce legs historique dont la France a hérité trouve sa traduction par un engagement international résolu.
La protection de plus dune centaine détablissements scolaires confessionnels et de plusieurs congrégations latines en Terre Sainte en porte témoignage quotidien. De la même façon, la France a accueilli sur son territoire plus dun millier de chrétiens irakiens depuis 2008 et les personnes blessées dans lattentat dans léglise de «Notre Dame du Salut» à Bagdad en 2010.
Cest en tous cas dans cet esprit que le président de la République a relevé que le destin des chrétiens dOrient nous concernait directement car, «bien au là de lOrient, il symbolise les enjeux du monde globalisé dans lequel nous sommes entrés de manière irréversible».
La protection des minorités religieuses et des identités culturelles est en quelque sorte le «marqueur», à laune duquel il est possible dapprécier le respect des droits de lHomme dans une société.
Cest dire que le déclenchement des printemps arabes a soulevé des espoirs mais également la crainte de voir la situation des minorités saggraver. Les violences de ces dernières semaines au Nigéria procèdent elles aussi de cette logique. La France a des «lignes rouges». Elle fera preuve de vigilance. Ceci vaut pour toutes les religions, les croyances et les cultures. La protection dun chrétien, dun juif ou dun musulman revêt à nos yeux le même caractère sacré.
On le voit, la question dont vous vous saisissez nest pas catégorielle ou marginale. Elle revêt une portée universelle qui coïncide avec notre action en faveur des droits de lHomme.
Lactualité confère toute sa légitimité à la politique que nous menons. Elle valide pleinement linitiative que vous avez prise. Par conséquent, le ministère des Affaires étrangères et européennes sera à vos côtés, y compris matériellement.
Je suis donc heureux de vous annoncer une participation de 200 000 euros pour accompagner vos débuts. Je forme le vu que ce geste soit de nature à inciter dautres mécènes à soutenir votre généreuse initiative.
Je terminerai en soulignant la proximité qui existe entre la démarche de lÉtat et la vôtre. Cette complémentarité - soucieuse de votre totale indépendance - mérite dêtre soulignée.
Je suis convaincu que la défense opiniâtre des minorités religieuses et culturelles est lun des combats les plus justes et les plus modernes qui puisse être mené.
En vous réitérant toute ma confiance pour votre choix opportun, je vous remercie de votre attention.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 février 2012
Monsieur le Grand Rabin,
Mesdames et Monsieur les Pasteurs,
Monsieur lImam,
Monsieur le Président,
Messieurs les Représentants des cultes,
Monsieur lAmbassadeur,
Mesdames et Messieurs,
Chers Amis,
Cest une cause particulièrement élevée qui nous réunit aujourdhui au Sénat.
Il est symptomatique que ce soit dans cette grande maison de la République que soit annoncée ce soir la création de lObservatoire des cultures et des religions. Jen félicite chaleureusement les promoteurs. La qualité des esprits qui sont mobilisés autour de cette initiative atteste, si besoin était, du sérieux de la démarche. Elle constitue le gage de sa réussite future.
La défense des droits de lHomme est un axe majeur et constant de notre diplomatie. Celle-ci se décline naturellement en fonction des contextes respectifs. Cest dans ce cadre que la France semploie avec vigueur à promouvoir le respect des minorités religieuses de par le monde.
Nos principes sont intangibles. Lefficacité requiert leur mise en uvre pragmatique.
La France agit sur plusieurs plans.
Au sein des Nations unies, au travers de lUnion européenne et bien sûr à titre bilatéral. Il nest pas exagéré de dire que cest en grande partie à son initiative, et sous son impulsion, que lEurope a pris en compte en termes explicites la situation des chrétiens dOrient. Il sagit là dun sujet de préoccupation immédiat auquel nous veillons et dont je souhaite dire quelques mots.
Le Premier ministre sen est tout récemment entretenu avec les responsables de lÉglise de France. Alain Juppé, ne manque aucune occasion, lors de ses déplacements, dévoquer cette question avec ses interlocuteurs.
Pour ma part, jai pu aborder cette problématique lors de ma visite à Jérusalem la semaine dernière, notamment avec le Patriarche latin. Jai eu le plaisir, lors de ce déplacement, dentendre les propos particulièrement éclairés du président Shimon sur ce sujet et de constater que cette vision est partagée par le Premier ministre palestinien, M. Salam Fayyad.
Ce legs historique dont la France a hérité trouve sa traduction par un engagement international résolu.
La protection de plus dune centaine détablissements scolaires confessionnels et de plusieurs congrégations latines en Terre Sainte en porte témoignage quotidien. De la même façon, la France a accueilli sur son territoire plus dun millier de chrétiens irakiens depuis 2008 et les personnes blessées dans lattentat dans léglise de «Notre Dame du Salut» à Bagdad en 2010.
Cest en tous cas dans cet esprit que le président de la République a relevé que le destin des chrétiens dOrient nous concernait directement car, «bien au là de lOrient, il symbolise les enjeux du monde globalisé dans lequel nous sommes entrés de manière irréversible».
La protection des minorités religieuses et des identités culturelles est en quelque sorte le «marqueur», à laune duquel il est possible dapprécier le respect des droits de lHomme dans une société.
Cest dire que le déclenchement des printemps arabes a soulevé des espoirs mais également la crainte de voir la situation des minorités saggraver. Les violences de ces dernières semaines au Nigéria procèdent elles aussi de cette logique. La France a des «lignes rouges». Elle fera preuve de vigilance. Ceci vaut pour toutes les religions, les croyances et les cultures. La protection dun chrétien, dun juif ou dun musulman revêt à nos yeux le même caractère sacré.
On le voit, la question dont vous vous saisissez nest pas catégorielle ou marginale. Elle revêt une portée universelle qui coïncide avec notre action en faveur des droits de lHomme.
Lactualité confère toute sa légitimité à la politique que nous menons. Elle valide pleinement linitiative que vous avez prise. Par conséquent, le ministère des Affaires étrangères et européennes sera à vos côtés, y compris matériellement.
Je suis donc heureux de vous annoncer une participation de 200 000 euros pour accompagner vos débuts. Je forme le vu que ce geste soit de nature à inciter dautres mécènes à soutenir votre généreuse initiative.
Je terminerai en soulignant la proximité qui existe entre la démarche de lÉtat et la vôtre. Cette complémentarité - soucieuse de votre totale indépendance - mérite dêtre soulignée.
Je suis convaincu que la défense opiniâtre des minorités religieuses et culturelles est lun des combats les plus justes et les plus modernes qui puisse être mené.
En vous réitérant toute ma confiance pour votre choix opportun, je vous remercie de votre attention.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 7 février 2012