Texte intégral
Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs les Députés, cest toujours avec plaisir que je vous retrouve pour débattre des sujets européens.
Ces deux nouveaux traités, qui sont complémentaires, ont été entérinés par le Conseil. Ce sont des traités de solidarité et de discipline pour la zone euro. Mais il ne faut pas oublier que le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans lUnion économique et monétaire (TSCG), en particulier aux articles 9, 10 et 11 de son titre IV, organise une coordination des politiques économiques et que la déclaration du Conseil européen du 30 janvier met en uvre, de manière concrète, toute une série de mesures destinées à favoriser la croissance et lemploi, notamment en direction des jeunes et des petites et moyennes entreprises. De fait, lobjectif de ces deux traités est bien la croissance et lemploi.
Le premier outil de solidarité est le MES. Comme vous le savez, lexistence du Fonds européen de stabilité financière, dont les compétences ont été récemment élargies, nétait que temporaire - initialement jusquau 30 juin 2013. Il nous fallait donc trouver une solution pérenne pour le 1er juillet. Quant au TSCG, il a - entre autres - pour but la gouvernance de la zone euro, qui manquait cruellement pour piloter la monnaie unique.
Le MES est destiné à apporter des fonds et une assistance technique, strictement conditionnée, aux États qui connaissent des difficultés. Son champ dintervention est équivalent à celui du Fonds européen de stabilité financière, dont il prendra le relais. Sa capacité de prêt maximale est de 500 milliards deuros. Les États verseront 80 milliards deuros de capital et donneront 620 milliards deuros de garanties complémentaires. La France, quant à elle, décaissera directement 16 milliards deuros et apportera environ 143 milliards de garanties. Outre cette assistance financière et technique, le MES pourra accorder des prêts qui seront assortis au programme dajustement macro-économique complet, intervenir sur les marchés primaire et secondaire, voire, à titre de précaution, accorder aux États des prêts destinés à recapitaliser leurs institutions financières.
Cette solidarité ne doit pas nous amener à signer des chèques en blanc, comme ce fut trop souvent le cas dans le passé - lexemple de la Grèce est encore sous nos yeux. Les aides accordées feront donc lobjet de conditionnalités décrites dans des plans dajustement. Et bien entendu, un pays ne pourra bénéficier des mécanismes de solidarité que sil a ratifié le TSCG.
Le calendrier parlementaire est serré : avant le 1er juillet 2012, révision de larticle 136 du traité de lUnion européenne pour prendre acte de la création du MES ; ratification du traité sur le MES ; vote dune loi de finances rectificative pour permettre labondement du fonds de 80 milliards. Je rappelle que la participation de la France sera de 16 milliards, à verser sur cinq ans. Comme nous avons décidé, avec lAllemagne, de doubler au minimum la première échéance annuelle, il nous faudra verser immédiatement plus de 6,5 milliards deuros.
Venons-en aux conditions posées par le traité de stabilité, de coordination et de gouvernance, qui avaient été prévues dès le mois de décembre et nont que très peu changé depuis.
Le déficit structurel des administrations publiques ne peut pas excéder 0,5 % du PIB. Chaque État devra se doter dune règle dor et la transposer dans sa propre Constitution ou à un niveau équivalent ; cette transposition - et seulement cette transposition - est soumise au contrôle de la Cour de justice européenne ; les pays retardataires seront pénalisés à hauteur de 0,1 % de leur PIB. Le déficit annuel autorisé est toujours maintenu à 3 % du PIB. Comme vous le savez, les chefs dÉtat et de gouvernement ont décidé que la dette nentrerait pas dans les critères du déclenchement quasi-automatique des sanctions.
La coordination des politiques économiques est essentielle, au niveau de la zone euro, mais aussi au-delà.
Ce TSCG a été signé par vingt-cinq des vingt-sept pays européens, et il sappliquera dès que douze États de la zone euro lauront ratifié.
Je terminerai sur les mesures pour la croissance et lemploi qui sont incluses dans le dispositif.
Le chômage des jeunes a atteint 22,3 % dans lUnion européenne. Le pourcentage est à peu près équivalent en France, mais il est de 46 % en Espagne. Voilà pourquoi nous nous sommes engagés à faire beaucoup defforts pour développer lapprentissage au niveau national et à le coordonner de manière plus efficace au niveau européen. Le programme Leonardo da Vinci sera renforcé. La mobilité sera encouragée. La carte professionnelle européenne et le passeport européen des compétences devraient enfin permettre à notre jeunesse dêtre mieux formée et de trouver plus facilement un emploi.
En outre, 82 milliards deuros, venant des fonds européens et qui nont pas été utilisés, seront directement consacrés à lemploi des jeunes et aux petites et moyennes entreprises, constituant un véritable plan de relance. Cest ainsi que le Fonds social européen contribuera, à hauteur de 22 milliards, à la lutte contre le chômage de la jeunesse européenne.
Les obligations comptables des PME seront allégées. La recherche et linnovation seront redynamisées par laccord sur le brevet européen qui, je lespère, aboutira rapidement - léchéance a été fixée au mois de juin 2012. La Banque européenne dinvestissement sera mobilisée.
Le Conseil européen du 30 janvier fera date dans la construction européenne : il aura créé un mécanisme européen de stabilité que lon pourrait comparer à un fonds monétaire européen ; il aura introduit une certaine discipline budgétaire ; mais surtout, sur cette base de solidarité et de discipline, il aura remis nos pays et lEurope sur le chemin de la croissance et de lemploi.
Jen viens aux modifications qui ont été apportées par les chefs dÉtat et de gouvernement.
La majorité qualifiée inversée ne sappliquera que sur le critère du pourcentage de déficit, et non sur celui du niveau de la dette.
Le format des sommets de la zone euro a fait lobjet dun vaste débat, en particulier avec nos amis polonais. Les sommets se réuniront à dix-sept, mais le traité ayant été signé à vingt-cinq, des formats élargis sont prévus dans certaines circonstances.
Sagissant de lintroduction de la règle dor, la France nenvisage pas de recourir seulement à une loi organique, même si lhypothèse a été étudiée. Cest dans notre Constitution quil conviendra dintroduire ce dispositif. Le mécanisme de correction automatique reposera sur des principes communs qui seront définis par la Commission, mais ne le sont pas encore.
Jai évoqué lintervention de la Cour de justice au début de mon propos.
Le traité créant le mécanisme européen sappliquera dès le 1er juillet. À partir de cette date, le FESF ne pourra plus intervenir et le MES prendra le relais.
Je tiens également à préciser que le MES ne pourra pas se refinancer directement auprès de la Banque centrale européenne, qui ne saurait en aucun cas lalimenter.
Enfin, la déclaration du Conseil européen du 30 janvier aura des suites concrètes pour les PME et la jeunesse.
Q - (concernant la Grèce)
R - M. Michel Lefait a évoqué le problème de la Grèce, qui est en effet préoccupant. Des décisions ont été prises pour aider ce pays. Une nouvelle tranche sera débloquée le 20 mars. Mais léchéance est proche et des solutions devront avoir été trouvées dici l??.
Une négociation a eu lieu avec les partenaires financiers et le secteur privé. Elle a porté sur la durée, sur les taux et sur leffacement dune partie de la dette. À lheure actuelle, on en serait à 3,7 ou 3,8 % pour ce qui est des taux, et à près de 50 % pour ce qui est de leffacement de la dette privée. Mais il semble que les travaux progressent lentement, malgré les recommandations de la troïka et laccompagnement des experts.
Lunanimité qui sétait faite au niveau des partis politiques grecs au moment où M. Papandréou avait évoqué un referendum sest en grande partie fissurée à lapproche des échéances électorales. Mais on ne peut pas sacrifier lavenir de son pays à des préoccupations purement électoralistes. Le président de la République a donc appelé la majorité et lopposition à retrouver un consensus national et à accepter le plan tel quil est, car il ny a pas dalternative - il nest pas envisageable de le modifier. Dans un tel contexte, les gouvernants grecs vont devoir prendre leurs responsabilités dans les plus brefs délais. Sur ce point, vous avez pu constater que la chancelière et le président de la République parlaient dune même voix. Il ny aura pas de faillite de la Grèce. La France et lAllemagne ne laisseront pas cette situation se produire. Imaginez un peu ce qui se passerait sinon, notamment pour le Portugal.
Q - (concernant le Portugal)
R - La dette publique du Portugal représente 105 % de son PIB, contre un objectif de 120 % pour la Grèce. Pour aider cette dernière, on a mis en place des pare-feu et on a fait intervenir des créanciers privés. Mais cest une situation qui doit rester exceptionnelle. Nous lavons répété au moment de la négociation du traité : il ny aura ni plan ni rééchelonnement de la dette pour le Portugal. Celui-ci devra continuer, en toute indépendance, à chercher le moyen de répondre à la crise quil traverse, comme il a commencé à le faire en réformant le marché du travail.
Q - (concernant les conclusions du dernier Conseil européen)
R - Michel Herbillon ma demandé en quoi le dernier Conseil européen constituait une étape décisive. Il est en effet bien conscient que la crise que nous traversons demeure un sujet de préoccupation. Mais limportant est que limmense majorité des États européens - vingt-cinq sur vingt-sept - se soient entendus pour mettre en place des mécanismes coordonnés de solidarité et de discipline. Je remarque quils ont, par là même, adopté le point de vue de la France - et non celui de lAllemagne. Cest en effet la France qui a proposé le FESF, la gouvernance économique et linstauration dune règle dor sur le plan national.
Cette étape, pour être significative, ne nous met pas à labri des obstacles : après avoir signé le traité, il faudra le ratifier. Il serait particulièrement désastreux pour la France et pour lEurope que ce traité ne soit pas ratifié ou que lon envisage de le renégocier. Jai assisté au départ de mes homologues roumain, allemand, espagnol et italien, et si les traités européens étaient contestés à chaque changement de majorité, nous serions dans une situation dinstabilité dont les spéculateurs ne manqueraient pas de tirer profit.
Q - (concernant lobjectif du compte bloqué de la Grèce)
R - Contrairement à ce que lon pourrait penser, lobjectif du compte bloqué nest pas de pénaliser la Grèce. Il sagit de rassurer les marchés financiers, de faciliter le financement de la Grèce sur lensemble des marchés et, en même temps, dassurer lindépendance budgétaire de cet État souverain. Quelquun a eu une phrase malheureuse sur «la mise sous tutelle» de la Grèce, mais il nen est pas question. LEurope nest pas là pour inféoder les gouvernements à ses décisions. En revanche, comme je lai dit tout à lheure, on ne peut envisager de verser des fonds à la Grèce sans quaient été mis en place des mécanismes permettant de stabiliser la situation économique de ce pays.
Q - (concernant le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans lunion économique et monétaire)
R - Comme dans le Traité de Maastricht, il est question, dans le TSCG, de croissance et demploi. Je vous renvoie, à larticle 9 de son titre IV, où apparaissent les trois mots clé de «croissance», «emploi» et «compétitivité». Le dispositif mis en place par le TSCG poursuit ce triple objectif.
Q - (concernant la relance économique)
R - Des actions peuvent être menées au niveau européen pour compléter celles menées par chaque pays. Pascale Gruny ma interpellé sur les 82 milliards de fonds européens qui seront programmés à lhorizon de 2013. Ces fonds sont déjà là, puisquils nont pas été utilisés - pour des raisons multiples, quelle connaît dailleurs. Je précise que dans ces 82 milliards, jai inclus les 22 milliards du Fonds social européen - FSE - à partir duquel nous interviendrons en faveur de lemploi des jeunes - plans dapprentissage et soutien aux jeunes entrepreneurs. Parallèlement, nous agirons pour les PME en allégeant les procédures administratives auxquelles elles sont soumises et en facilitant leur accès aux marchés publics dans le cadre du marché unique.
En ce sens, on peut dire quil existe un plan de relance européen de 82 milliards deuros. Il est dailleurs logique quau moment où les États membres sont en difficulté et ont dû procéder à des restrictions budgétaires, une part substantielle et concrète soit consacrée à la relance de la compétitivité et de la croissance.
Q - (concernant les pouvoirs de sanction de la Commission et de la Cour de justice de lUnion européenne)
R - Les pouvoirs de sanction de la Commission et de la Cour de justice de lUnion européenne nont pas été accrus. La France a bien insisté sur ce point : la Cour de justice de lUnion européenne ne peut sanctionner que la non-transposition du traité en droit national. Il nest pas question quelle contrôle a priori ou a posteriori les budgets nationaux. Prenons lexemple dun pays ayant inscrit la règle dor dans sa Constitution : si son budget ne respectait pas cette règle, il serait anticonstitutionnel et une sanction serait alors prononcée par un tribunal du pays, et non par la Cour de justice.
Q - (concernant la BCE)
R - La BCE intervient sur les liquidités à hauteur de 500 milliards deuros et, en toute indépendance, sur les dettes des États souverains jusquà 200 milliards deuros. Cette double action nest pas destinée à aider particulièrement les banques. Elle vise à favoriser laccès aux liquidités, donc aux prêts, pour les entreprises qui veulent se développer, et à aider les États à se désendetter.
Q - (concernant les effets de la dette)
R - La dette nest pas sanctionnée de façon quasi-automatique parce quelle relève du passé et que la question des critères dendettement est réglée par le «six-pack» que viendra conforter le traité. Il paraissait dautant plus logique de sattaquer plutôt au déficit quil est déjà prévu que la dette devra être réduite dun vingtième chaque année.
Q - (concernant le respect des règles)
R - Comme Jean-Jacques Rousseau, je considère que lobéissance à la loi votée, cest la liberté. Je suis donc daccord avec vous : il faut respecter les règles. Et en cas de manquement, les sanctions sont indispensables. On la bien vu lorsque la France et lAllemagne, les deux plus grands pays de lUnion européenne et de la zone euro, se sont élégamment affranchies des critères de Maastricht, présentés comme des carcans alors que ce nétait que des règles de bon sens.
Q - (concernant le solde structurel des administrations publiques)
R - Monsieur le Député européen, vous minterrogez sur le solde structurel des administrations publiques. Je vous répondrai quil sagit du solde annuel corrigé des variations conjoncturelles - déduction faite des mesures ponctuelles et temporaires - tout en vous précisant quil convient de prendre en compte lensemble des dépenses publiques, cest-à-dire aussi bien celles de lÉtat que celles des collectivités.
Jajoute que la référence au solde structurel était obligatoire. Il faut en effet pouvoir sautoriser lutilisation de «stabilisateurs automatiques». En période de crise, la conjoncture est mauvaise, les prélèvements obligatoires baissent et les dépenses, notamment sociales, augmentent. Or les stabilisateurs économiques permettent de lisser le cycle économique dans lequel on se trouve.
Q - (concernant la convergence de la France et de lAllemagne en matière dimpôt sur les sociétés
R - Didier Quentin a parlé de la convergence de la France et de lAllemagne en matière dimpôt sur les sociétés. Le taux de cet impôt est plus bas en Allemagne, mais son assiette est bien plus étroite en France. Il faudrait dabord élargir lassiette avant de rapprocher progressivement les taux. Cela signifie quil faudra attendre 2013 pour finaliser une telle réforme. Mais limportant est de parvenir à cette convergence.
Q - (concernant la relance économique)
R - Monsieur Cousin, on crée la croissance par la compétitivité, par un déficit inférieur qui ne plombe pas les investissements et par le marché unique, qui est un formidable outil de croissance. Depuis vingt ans, le marché intérieur a permis de créer près de 2,7 millions demplois dans lUnion européenne. La liberté des échanges facilite non pas la compétitivité interne, mais la compétitivité externe. Je pense, par exemple, au brevet européen unique qui devrait prochainement voir le jour. Aujourdhui, un brevet déposé en France, en Allemagne ou en Suisse coûte dix-sept fois plus cher quun brevet américain. Le brevet unique augmentera donc la performance de nos entreprises et sécurisera linnovation en Europe.
La croissance se fonde sur une politique budgétaire rigoureuse, sur linnovation - notamment dans le domaine du numérique et de la croissance verte - et sur le marché unique que M. Michel Barnier est en train de mettre en place pour que nous soyons plus compétitifs.
Q - (concernant leffet des sanctions économiques)
R - Les sanctions vont-elles faire exploser le système ? Vous êtes suffisamment averti et intelligent pour savoir quune menace de sanction peut constituer en elle-même une arme efficace contre linfraction. Si des dérives se sont produites dans le passé, cest parce quil ny avait pas de sanctions. Aujourdhui, des sanctions automatiques sont prévues. Elles seront décidées à une majorité qualifiée inversée. Cela devrait permettre de faire ce que lon a dit.
Je reconnais, pour terminer, que je suis dune nature résolument optimiste. Mais cest une qualité bien utile pour quelquun qui a été médecin, député et qui a maintenant la chance de soccuper de lEurope !
Q - (concernant le financement du Programme européen daide aux plus démunis et lutilisation des fonds européens)
R - Larrêt de la Cour de justice est très clair : le financement du PEAD ne relève plus de la Politique agricole commune. Cette décision doit être pour nous loccasion de réfléchir plus globalement à lutilisation des fonds européens dans le cadre des perspectives financières 2014-2020, et de ce point de vue, Monsieur Juanico, je partage votre interrogation : quand on sait quen dix ans, la Grèce a bénéficié de 240 milliards deuros au titre de la solidarité, on ne peut que se demander sil naurait pas mieux valu orienter les fonds européens vers quelques objectifs prioritaires plutôt que de les saupoudrer sur un grand nombre dobjectifs différents. Si LEurope avait concentré ses efforts sur lemploi des jeunes et la compétitivité des PME, domaines dans lesquels elle vient de prendre des initiatives sous impulsion franco-allemande, nous ne nous trouverions pas dans la situation que nous connaissons aujourdhui. Si lEurope veut être performante dans un marché désormais mondialisé, le mieux quelle ait à faire sur le plan social est daider les jeunes à acquérir une formation et à trouver un emploi. Sans vouloir préjuger de lissue des négociations sur les perspectives financières 2014-2020, qui ne devraient pas aboutir avant la fin de lannée 2012, il me semble quil faudrait réorienter toute la politique sociale européenne vers la croissance et lemploi : nous ne pouvons pas accepter, par exemple, que 46 % des jeunes Espagnols soient au chômage. La diminution de lexclusion et de la pauvreté passe aussi par la création demplois.
Q - (concernant la traduction législative des règles du marché unique)
En matière de traduction législative des règles du marché unique, la France peut mieux faire, même si on ne peut pas dire que cest une transposition insuffisante de ces directives qui handicaperait notre pays. Je rappelle quà linitiative de la France, les directives «marchés publics» excluent du champ de la compétition économique les services sociaux à la française. À notre demande, les nouveaux textes permettront en outre de soumettre laccès aux marchés publics européens à des critères dinnovation, sociaux et environnementaux, trois critères qui permettront daméliorer notre compétitivité, nationale autant queuropéenne.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 février 2012
Ces deux nouveaux traités, qui sont complémentaires, ont été entérinés par le Conseil. Ce sont des traités de solidarité et de discipline pour la zone euro. Mais il ne faut pas oublier que le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans lUnion économique et monétaire (TSCG), en particulier aux articles 9, 10 et 11 de son titre IV, organise une coordination des politiques économiques et que la déclaration du Conseil européen du 30 janvier met en uvre, de manière concrète, toute une série de mesures destinées à favoriser la croissance et lemploi, notamment en direction des jeunes et des petites et moyennes entreprises. De fait, lobjectif de ces deux traités est bien la croissance et lemploi.
Le premier outil de solidarité est le MES. Comme vous le savez, lexistence du Fonds européen de stabilité financière, dont les compétences ont été récemment élargies, nétait que temporaire - initialement jusquau 30 juin 2013. Il nous fallait donc trouver une solution pérenne pour le 1er juillet. Quant au TSCG, il a - entre autres - pour but la gouvernance de la zone euro, qui manquait cruellement pour piloter la monnaie unique.
Le MES est destiné à apporter des fonds et une assistance technique, strictement conditionnée, aux États qui connaissent des difficultés. Son champ dintervention est équivalent à celui du Fonds européen de stabilité financière, dont il prendra le relais. Sa capacité de prêt maximale est de 500 milliards deuros. Les États verseront 80 milliards deuros de capital et donneront 620 milliards deuros de garanties complémentaires. La France, quant à elle, décaissera directement 16 milliards deuros et apportera environ 143 milliards de garanties. Outre cette assistance financière et technique, le MES pourra accorder des prêts qui seront assortis au programme dajustement macro-économique complet, intervenir sur les marchés primaire et secondaire, voire, à titre de précaution, accorder aux États des prêts destinés à recapitaliser leurs institutions financières.
Cette solidarité ne doit pas nous amener à signer des chèques en blanc, comme ce fut trop souvent le cas dans le passé - lexemple de la Grèce est encore sous nos yeux. Les aides accordées feront donc lobjet de conditionnalités décrites dans des plans dajustement. Et bien entendu, un pays ne pourra bénéficier des mécanismes de solidarité que sil a ratifié le TSCG.
Le calendrier parlementaire est serré : avant le 1er juillet 2012, révision de larticle 136 du traité de lUnion européenne pour prendre acte de la création du MES ; ratification du traité sur le MES ; vote dune loi de finances rectificative pour permettre labondement du fonds de 80 milliards. Je rappelle que la participation de la France sera de 16 milliards, à verser sur cinq ans. Comme nous avons décidé, avec lAllemagne, de doubler au minimum la première échéance annuelle, il nous faudra verser immédiatement plus de 6,5 milliards deuros.
Venons-en aux conditions posées par le traité de stabilité, de coordination et de gouvernance, qui avaient été prévues dès le mois de décembre et nont que très peu changé depuis.
Le déficit structurel des administrations publiques ne peut pas excéder 0,5 % du PIB. Chaque État devra se doter dune règle dor et la transposer dans sa propre Constitution ou à un niveau équivalent ; cette transposition - et seulement cette transposition - est soumise au contrôle de la Cour de justice européenne ; les pays retardataires seront pénalisés à hauteur de 0,1 % de leur PIB. Le déficit annuel autorisé est toujours maintenu à 3 % du PIB. Comme vous le savez, les chefs dÉtat et de gouvernement ont décidé que la dette nentrerait pas dans les critères du déclenchement quasi-automatique des sanctions.
La coordination des politiques économiques est essentielle, au niveau de la zone euro, mais aussi au-delà.
Ce TSCG a été signé par vingt-cinq des vingt-sept pays européens, et il sappliquera dès que douze États de la zone euro lauront ratifié.
Je terminerai sur les mesures pour la croissance et lemploi qui sont incluses dans le dispositif.
Le chômage des jeunes a atteint 22,3 % dans lUnion européenne. Le pourcentage est à peu près équivalent en France, mais il est de 46 % en Espagne. Voilà pourquoi nous nous sommes engagés à faire beaucoup defforts pour développer lapprentissage au niveau national et à le coordonner de manière plus efficace au niveau européen. Le programme Leonardo da Vinci sera renforcé. La mobilité sera encouragée. La carte professionnelle européenne et le passeport européen des compétences devraient enfin permettre à notre jeunesse dêtre mieux formée et de trouver plus facilement un emploi.
En outre, 82 milliards deuros, venant des fonds européens et qui nont pas été utilisés, seront directement consacrés à lemploi des jeunes et aux petites et moyennes entreprises, constituant un véritable plan de relance. Cest ainsi que le Fonds social européen contribuera, à hauteur de 22 milliards, à la lutte contre le chômage de la jeunesse européenne.
Les obligations comptables des PME seront allégées. La recherche et linnovation seront redynamisées par laccord sur le brevet européen qui, je lespère, aboutira rapidement - léchéance a été fixée au mois de juin 2012. La Banque européenne dinvestissement sera mobilisée.
Le Conseil européen du 30 janvier fera date dans la construction européenne : il aura créé un mécanisme européen de stabilité que lon pourrait comparer à un fonds monétaire européen ; il aura introduit une certaine discipline budgétaire ; mais surtout, sur cette base de solidarité et de discipline, il aura remis nos pays et lEurope sur le chemin de la croissance et de lemploi.
Jen viens aux modifications qui ont été apportées par les chefs dÉtat et de gouvernement.
La majorité qualifiée inversée ne sappliquera que sur le critère du pourcentage de déficit, et non sur celui du niveau de la dette.
Le format des sommets de la zone euro a fait lobjet dun vaste débat, en particulier avec nos amis polonais. Les sommets se réuniront à dix-sept, mais le traité ayant été signé à vingt-cinq, des formats élargis sont prévus dans certaines circonstances.
Sagissant de lintroduction de la règle dor, la France nenvisage pas de recourir seulement à une loi organique, même si lhypothèse a été étudiée. Cest dans notre Constitution quil conviendra dintroduire ce dispositif. Le mécanisme de correction automatique reposera sur des principes communs qui seront définis par la Commission, mais ne le sont pas encore.
Jai évoqué lintervention de la Cour de justice au début de mon propos.
Le traité créant le mécanisme européen sappliquera dès le 1er juillet. À partir de cette date, le FESF ne pourra plus intervenir et le MES prendra le relais.
Je tiens également à préciser que le MES ne pourra pas se refinancer directement auprès de la Banque centrale européenne, qui ne saurait en aucun cas lalimenter.
Enfin, la déclaration du Conseil européen du 30 janvier aura des suites concrètes pour les PME et la jeunesse.
Q - (concernant la Grèce)
R - M. Michel Lefait a évoqué le problème de la Grèce, qui est en effet préoccupant. Des décisions ont été prises pour aider ce pays. Une nouvelle tranche sera débloquée le 20 mars. Mais léchéance est proche et des solutions devront avoir été trouvées dici l??.
Une négociation a eu lieu avec les partenaires financiers et le secteur privé. Elle a porté sur la durée, sur les taux et sur leffacement dune partie de la dette. À lheure actuelle, on en serait à 3,7 ou 3,8 % pour ce qui est des taux, et à près de 50 % pour ce qui est de leffacement de la dette privée. Mais il semble que les travaux progressent lentement, malgré les recommandations de la troïka et laccompagnement des experts.
Lunanimité qui sétait faite au niveau des partis politiques grecs au moment où M. Papandréou avait évoqué un referendum sest en grande partie fissurée à lapproche des échéances électorales. Mais on ne peut pas sacrifier lavenir de son pays à des préoccupations purement électoralistes. Le président de la République a donc appelé la majorité et lopposition à retrouver un consensus national et à accepter le plan tel quil est, car il ny a pas dalternative - il nest pas envisageable de le modifier. Dans un tel contexte, les gouvernants grecs vont devoir prendre leurs responsabilités dans les plus brefs délais. Sur ce point, vous avez pu constater que la chancelière et le président de la République parlaient dune même voix. Il ny aura pas de faillite de la Grèce. La France et lAllemagne ne laisseront pas cette situation se produire. Imaginez un peu ce qui se passerait sinon, notamment pour le Portugal.
Q - (concernant le Portugal)
R - La dette publique du Portugal représente 105 % de son PIB, contre un objectif de 120 % pour la Grèce. Pour aider cette dernière, on a mis en place des pare-feu et on a fait intervenir des créanciers privés. Mais cest une situation qui doit rester exceptionnelle. Nous lavons répété au moment de la négociation du traité : il ny aura ni plan ni rééchelonnement de la dette pour le Portugal. Celui-ci devra continuer, en toute indépendance, à chercher le moyen de répondre à la crise quil traverse, comme il a commencé à le faire en réformant le marché du travail.
Q - (concernant les conclusions du dernier Conseil européen)
R - Michel Herbillon ma demandé en quoi le dernier Conseil européen constituait une étape décisive. Il est en effet bien conscient que la crise que nous traversons demeure un sujet de préoccupation. Mais limportant est que limmense majorité des États européens - vingt-cinq sur vingt-sept - se soient entendus pour mettre en place des mécanismes coordonnés de solidarité et de discipline. Je remarque quils ont, par là même, adopté le point de vue de la France - et non celui de lAllemagne. Cest en effet la France qui a proposé le FESF, la gouvernance économique et linstauration dune règle dor sur le plan national.
Cette étape, pour être significative, ne nous met pas à labri des obstacles : après avoir signé le traité, il faudra le ratifier. Il serait particulièrement désastreux pour la France et pour lEurope que ce traité ne soit pas ratifié ou que lon envisage de le renégocier. Jai assisté au départ de mes homologues roumain, allemand, espagnol et italien, et si les traités européens étaient contestés à chaque changement de majorité, nous serions dans une situation dinstabilité dont les spéculateurs ne manqueraient pas de tirer profit.
Q - (concernant lobjectif du compte bloqué de la Grèce)
R - Contrairement à ce que lon pourrait penser, lobjectif du compte bloqué nest pas de pénaliser la Grèce. Il sagit de rassurer les marchés financiers, de faciliter le financement de la Grèce sur lensemble des marchés et, en même temps, dassurer lindépendance budgétaire de cet État souverain. Quelquun a eu une phrase malheureuse sur «la mise sous tutelle» de la Grèce, mais il nen est pas question. LEurope nest pas là pour inféoder les gouvernements à ses décisions. En revanche, comme je lai dit tout à lheure, on ne peut envisager de verser des fonds à la Grèce sans quaient été mis en place des mécanismes permettant de stabiliser la situation économique de ce pays.
Q - (concernant le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance dans lunion économique et monétaire)
R - Comme dans le Traité de Maastricht, il est question, dans le TSCG, de croissance et demploi. Je vous renvoie, à larticle 9 de son titre IV, où apparaissent les trois mots clé de «croissance», «emploi» et «compétitivité». Le dispositif mis en place par le TSCG poursuit ce triple objectif.
Q - (concernant la relance économique)
R - Des actions peuvent être menées au niveau européen pour compléter celles menées par chaque pays. Pascale Gruny ma interpellé sur les 82 milliards de fonds européens qui seront programmés à lhorizon de 2013. Ces fonds sont déjà là, puisquils nont pas été utilisés - pour des raisons multiples, quelle connaît dailleurs. Je précise que dans ces 82 milliards, jai inclus les 22 milliards du Fonds social européen - FSE - à partir duquel nous interviendrons en faveur de lemploi des jeunes - plans dapprentissage et soutien aux jeunes entrepreneurs. Parallèlement, nous agirons pour les PME en allégeant les procédures administratives auxquelles elles sont soumises et en facilitant leur accès aux marchés publics dans le cadre du marché unique.
En ce sens, on peut dire quil existe un plan de relance européen de 82 milliards deuros. Il est dailleurs logique quau moment où les États membres sont en difficulté et ont dû procéder à des restrictions budgétaires, une part substantielle et concrète soit consacrée à la relance de la compétitivité et de la croissance.
Q - (concernant les pouvoirs de sanction de la Commission et de la Cour de justice de lUnion européenne)
R - Les pouvoirs de sanction de la Commission et de la Cour de justice de lUnion européenne nont pas été accrus. La France a bien insisté sur ce point : la Cour de justice de lUnion européenne ne peut sanctionner que la non-transposition du traité en droit national. Il nest pas question quelle contrôle a priori ou a posteriori les budgets nationaux. Prenons lexemple dun pays ayant inscrit la règle dor dans sa Constitution : si son budget ne respectait pas cette règle, il serait anticonstitutionnel et une sanction serait alors prononcée par un tribunal du pays, et non par la Cour de justice.
Q - (concernant la BCE)
R - La BCE intervient sur les liquidités à hauteur de 500 milliards deuros et, en toute indépendance, sur les dettes des États souverains jusquà 200 milliards deuros. Cette double action nest pas destinée à aider particulièrement les banques. Elle vise à favoriser laccès aux liquidités, donc aux prêts, pour les entreprises qui veulent se développer, et à aider les États à se désendetter.
Q - (concernant les effets de la dette)
R - La dette nest pas sanctionnée de façon quasi-automatique parce quelle relève du passé et que la question des critères dendettement est réglée par le «six-pack» que viendra conforter le traité. Il paraissait dautant plus logique de sattaquer plutôt au déficit quil est déjà prévu que la dette devra être réduite dun vingtième chaque année.
Q - (concernant le respect des règles)
R - Comme Jean-Jacques Rousseau, je considère que lobéissance à la loi votée, cest la liberté. Je suis donc daccord avec vous : il faut respecter les règles. Et en cas de manquement, les sanctions sont indispensables. On la bien vu lorsque la France et lAllemagne, les deux plus grands pays de lUnion européenne et de la zone euro, se sont élégamment affranchies des critères de Maastricht, présentés comme des carcans alors que ce nétait que des règles de bon sens.
Q - (concernant le solde structurel des administrations publiques)
R - Monsieur le Député européen, vous minterrogez sur le solde structurel des administrations publiques. Je vous répondrai quil sagit du solde annuel corrigé des variations conjoncturelles - déduction faite des mesures ponctuelles et temporaires - tout en vous précisant quil convient de prendre en compte lensemble des dépenses publiques, cest-à-dire aussi bien celles de lÉtat que celles des collectivités.
Jajoute que la référence au solde structurel était obligatoire. Il faut en effet pouvoir sautoriser lutilisation de «stabilisateurs automatiques». En période de crise, la conjoncture est mauvaise, les prélèvements obligatoires baissent et les dépenses, notamment sociales, augmentent. Or les stabilisateurs économiques permettent de lisser le cycle économique dans lequel on se trouve.
Q - (concernant la convergence de la France et de lAllemagne en matière dimpôt sur les sociétés
R - Didier Quentin a parlé de la convergence de la France et de lAllemagne en matière dimpôt sur les sociétés. Le taux de cet impôt est plus bas en Allemagne, mais son assiette est bien plus étroite en France. Il faudrait dabord élargir lassiette avant de rapprocher progressivement les taux. Cela signifie quil faudra attendre 2013 pour finaliser une telle réforme. Mais limportant est de parvenir à cette convergence.
Q - (concernant la relance économique)
R - Monsieur Cousin, on crée la croissance par la compétitivité, par un déficit inférieur qui ne plombe pas les investissements et par le marché unique, qui est un formidable outil de croissance. Depuis vingt ans, le marché intérieur a permis de créer près de 2,7 millions demplois dans lUnion européenne. La liberté des échanges facilite non pas la compétitivité interne, mais la compétitivité externe. Je pense, par exemple, au brevet européen unique qui devrait prochainement voir le jour. Aujourdhui, un brevet déposé en France, en Allemagne ou en Suisse coûte dix-sept fois plus cher quun brevet américain. Le brevet unique augmentera donc la performance de nos entreprises et sécurisera linnovation en Europe.
La croissance se fonde sur une politique budgétaire rigoureuse, sur linnovation - notamment dans le domaine du numérique et de la croissance verte - et sur le marché unique que M. Michel Barnier est en train de mettre en place pour que nous soyons plus compétitifs.
Q - (concernant leffet des sanctions économiques)
R - Les sanctions vont-elles faire exploser le système ? Vous êtes suffisamment averti et intelligent pour savoir quune menace de sanction peut constituer en elle-même une arme efficace contre linfraction. Si des dérives se sont produites dans le passé, cest parce quil ny avait pas de sanctions. Aujourdhui, des sanctions automatiques sont prévues. Elles seront décidées à une majorité qualifiée inversée. Cela devrait permettre de faire ce que lon a dit.
Je reconnais, pour terminer, que je suis dune nature résolument optimiste. Mais cest une qualité bien utile pour quelquun qui a été médecin, député et qui a maintenant la chance de soccuper de lEurope !
Q - (concernant le financement du Programme européen daide aux plus démunis et lutilisation des fonds européens)
R - Larrêt de la Cour de justice est très clair : le financement du PEAD ne relève plus de la Politique agricole commune. Cette décision doit être pour nous loccasion de réfléchir plus globalement à lutilisation des fonds européens dans le cadre des perspectives financières 2014-2020, et de ce point de vue, Monsieur Juanico, je partage votre interrogation : quand on sait quen dix ans, la Grèce a bénéficié de 240 milliards deuros au titre de la solidarité, on ne peut que se demander sil naurait pas mieux valu orienter les fonds européens vers quelques objectifs prioritaires plutôt que de les saupoudrer sur un grand nombre dobjectifs différents. Si LEurope avait concentré ses efforts sur lemploi des jeunes et la compétitivité des PME, domaines dans lesquels elle vient de prendre des initiatives sous impulsion franco-allemande, nous ne nous trouverions pas dans la situation que nous connaissons aujourdhui. Si lEurope veut être performante dans un marché désormais mondialisé, le mieux quelle ait à faire sur le plan social est daider les jeunes à acquérir une formation et à trouver un emploi. Sans vouloir préjuger de lissue des négociations sur les perspectives financières 2014-2020, qui ne devraient pas aboutir avant la fin de lannée 2012, il me semble quil faudrait réorienter toute la politique sociale européenne vers la croissance et lemploi : nous ne pouvons pas accepter, par exemple, que 46 % des jeunes Espagnols soient au chômage. La diminution de lexclusion et de la pauvreté passe aussi par la création demplois.
Q - (concernant la traduction législative des règles du marché unique)
En matière de traduction législative des règles du marché unique, la France peut mieux faire, même si on ne peut pas dire que cest une transposition insuffisante de ces directives qui handicaperait notre pays. Je rappelle quà linitiative de la France, les directives «marchés publics» excluent du champ de la compétition économique les services sociaux à la française. À notre demande, les nouveaux textes permettront en outre de soumettre laccès aux marchés publics européens à des critères dinnovation, sociaux et environnementaux, trois critères qui permettront daméliorer notre compétitivité, nationale autant queuropéenne.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 14 février 2012