Déclaration de M. Maurice Leroy, ministre de la ville, sur les projets de transport interurbain et le Grand Paris Express, Villiers le Bel le 26 janvier 2012.

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Circonstance : Déplacement à Villiers-le-Bel le 26 janvier 2012

Texte intégral


Il y a un an jour pour jour, j’avais l’honneur de conclure avec Jean-Paul Huchon, un accord permettant de faire converger les projets de l’Etat et de la Région Ile-de-France en matière de transports et consacrant le tracé du Grand Paris Express.
Dès ma nomination, la recherche de cet accord fut ma priorité. Il était en effet absurde que le territoire francilien donne lieu à des projets qui ne se rencontrent pas. Absurde de prendre 11 millions de Français en otage de rivalités territoriales ou politiques.
Avec cet accord, nous pouvions rentrer résolument dans la mise en oeuvre du projet Grand Paris. Car le transport n’est pas une fin en soi. Le transport est au service des territoires et de leur développement.
C’est cela l’esprit du Grand Paris : un développement territorial ambitieux et cohérent pour une agglomération plus dynamique, plus solidaire, plus durable. C’est cela l’esprit des contrats de développement territorial.
Sous la houlette du Préfet de Région, Daniel Canepa, dont je veux saluer encore une fois l’action, 18 contrats de développement territorial vont être mis à enquête publique dans l’année qui vient, donnant une impulsion sans précédent au développement de la région capitale.
Ce mouvement est irréversible, et, croyez moi, il est remarqué bien au-delà des frontières nationales. J’ai pu le constater lors de mes quelques déplacements en Europe, en Amérique et même en Asie.
Je voudrais également saluer la vaillance des maires et leur implication sans faille dans le processus. Car ce sont les élus du territoire qui ont été à l’initiative de cet accord cadre. C’est vous, messieurs les maires, qui avez compris dès 2009 qu’il ne fallait pas laisser passer le train en marche de l’histoire, que votre territoire avait bien une vocation métropolitaine.
C’est à votre initiative que Val de France Gonesse est devenu un territoire stratégique de la région capitale. A ceux qui font croire que le Grand Paris n’est qu’un projet imposé d’en haut, cet accord cadre est bien la preuve qu’ils se trompent. Car votre territoire est bien un territoire à très fort potentiel, avec des atouts considérables.
Tout d’abord un atout géographique indéniable : au coeur du corridor aéroportuaire reliant le premier aéroport d’affaires d’Europe (Le Bourget) et l’un des tous premiers hubs mondiaux (Roissy).
Dans une ville-monde dont les portes sont les aéroports et les gares, les secteurs situés entre la ville et les aéroports deviennent des lieux de développement économique et urbain très importants.
D’autres grandes villes ont très vite pris le parti d’en faire des territoires à très forte valeur ajoutée (Rotterdam, Memphis ou Shanghai). Il était temps que nous saisissions collectivement cette opportunité.
Ensuite un potentiel foncier considérable. Je pense bien évidemment au triangle de Gonesse, zone de plus de 400 hectares à quelques kilomètres de Paris. C’est un atout précieux qu’il ne faut pas gâcher.
Prenons garde de construire sur le long terme un véritable projet urbain cohérent avant de prendre des décisions d’aménagement irréversibles. C’est tout le sens du contrat de développement territorial.
Enfin, une richesse économique et sociale inestimable : sa jeunesse. Ce n’est pas un hasard si l’Etat a délibérément choisi d’accentuer son action sur Gonesse Val de France. Nul ne l’ignore, nous sommes au coeur de quartiers devenus tristement célèbres en 2005 par sa jeunesse révoltée. Je souhaite que Val de France redevienne célèbre pour la promotion de sa jeunesse entreprenante.
C’est pourquoi je tiens à ce que les orientations de cet accord-cadre amplifient la dynamique de la rénovation urbaine, déjà bien engagée. Je sais le Préfet de région extrêmement vigilant sur cette question. Je le serai tout autant.
L’accord cadre que nous allons signer aujourd’hui dessine une perspective ambitieuse pour les 20 prochaines années.
- Ambitieuse sur le développement économique, avec un objectif de 30000 emplois créés d’ici à 2025.
Ce développement économique s’appuiera particulièrement sur le développement des filières de la santé, mais aussi sur la culture et les loisirs, avec notamment le projet très ambitieux et très métropolitain d’Europa City, mais aussi le projet de Dôme, si cher à François PUPPONI. Une bonne articulation avec Roissy, premier pôle d’emploi francilien, permettra d’accélérer ce développement.
- Ambitieuse sur les transports, avec la future desserte du Grand Paris Express.
La réalisation du barreau de Gonesse et l’entrée en service du Tramway T5, le territoire sera enfin connecté à Roissy à l’est, et au Bourget et Paris au Sud. Là encore quel bel exemple de complémentarité entre l’action du STIF et celle de la SGP !
- Ambitieuse enfin sur l’amélioration du cadre de vie de ses habitants.
Car loin des clichés trop souvent véhiculés, Val de France est un territoire attractif pour les franciliens. Et il sera encore davantage avec l’arrivée de nouveaux transports publics.
Ce n’est pas moins de 14000 logements qui seront construits d’ici à 2030. L’accord cadre dégage des orientations pour permettre d’atteindre ces objectifs, tout en respectant les contraintes liées à la proximité de l’aéroport, et surtout en assurant la préservation des espaces naturels et agricoles.
Bref, tout est réuni pour que Gonesse Val de France devienne un pôle métropolitain d’envergure, pour le bénéfice de ses habitants et de tous les franciliens. Maintenant les ennuis commencent. Tout reste à faire, tout reste à construire. Mais je ne doute pas de l’ardeur de chacun pour mettre en oeuvre ce grand projet.
Et je tiens à saluer tout particulièrement l’implication du conseil général du Val d’Oise, dont le soutien sera crucial pour la mise en oeuvre du projet.
Avec la rénovation urbaine, plus de 900 millions auront été investis en faveur de vos quartiers. Avec l’accord cadre signé aujourd’hui, l’Etat et les collectivités prouvent que développement économique peut se conjuguer avec développement social et urbain.
Pour un ministre de la Ville en charge du Grand Paris, il ne peut y avoir d’événement plus heureux.
Je vous remercie de votre attention.
Source http://www.ville.gouv.fr, le 8 février 2012