Texte intégral
Q - Monsieur le Ministre, lIran a annoncé quil allait revoir à la baisse ses exportations vers six pays européens. Il met en place des centrifugeuses beaucoup plus importantes.
R - Des exportations de quoi ?
Q - de pétrole
R - Parce que jallais dire quil est bien forcé puisque nous avons pris des sanctions.
Q - Quelle est votre réaction?
R - LIran continue à développer un programme nucléaire militaire ; nous en avons la conviction. Les rapports de lAgence internationale de lÉnergie atomique vont tous dans ce sens. Nous avons proposé à lIran le dialogue à condition que ce soit un dialogue efficace, cest-à-dire sans condition et qui porte sur le vrai sujet, cest-à-dire sur le programme nucléaire militaire. Pour linstant, lIran a refusé. Et pour éviter toute option militaire qui aurait des conséquences catastrophiques, nous avons choisi la voie de sanctions renforcées. Cest la raison pour laquelle, sur la base dune proposition qui avait été faite par le président de la République française, les 27 États membres de lUnion européenne ont adopté des sanctions très sévères sur la Banque centrale iranienne et, dautre part, sur les exportations pétrolières.
Donc, si lIran diminue ses exportations vers les pays de lUnion européenne, cest parce quil y est contraint et forcé. Voilà. Et donc nous disons à lIran que la voie du dialogue reste toujours ouverte et que sil ne sy engage pas, ces sanctions seront appliquées avec beaucoup de fermeté.
Q - Sur les améliorations dans son programme nucléaire quil a annoncé aujourdhui ?
R - Nous sommes prêts à en parler, à condition que tout soit mis sur la table. Jusquà présent, toutes les propositions que nous avons faites, notamment les demandes des inspecteurs de lAgence internationale de lÉnergie atomique, nont pas été honorées.
Q - Étiez-vous informé de linterruption éventuelle des livraisons de pétrole vers six États membres européens ?
R - Je viens de vous dire que nous avons mis un embargo sur le pétrole iranien ; cela ne me surprend donc pas du tout.
Q - à partir de juillet
R - Oui, mais cet embargo est déjà appliqué par certains pays.
Q - Vous rencontrez demain votre homologue russe. Comment allez-vous le convaincre pour mettre en place (inaudible) ?
R - Il va falloir beaucoup de force de conviction. Je lui dirai que la Russie sisole de lensemble de la communauté internationale, puisque je vous rappelle quau Conseil de sécurité 13 États membres sur 15 ont voté la résolution ; il ny a que la Russie et la Chine qui sy sont opposées. Je crois que ce nest pas une bonne chose pour la Russie de sisoler à ce point. Par ailleurs, son veto fait que le massacre continue et que, tous les jours, ce sont des dizaines de morts supplémentaires.
Mais nous ne baissons pas les bras : nous allons travailler à trois niveaux. Tout dabord - là encore sur la base dune idée de Nicolas Sarkozy -, la Ligue arabe a lancé la convocation dun groupe des amis du peuple syrien qui doit se tenir à Tunis le 24 février prochain. Nous y serons et lobjectif est de réunir le maximum de pays, les 13 pays du Conseil de sécurité qui ont voté la résolution, les pays de lUnion européenne, les grands pays émergents, les pays de la Ligue arabe pour exercer la pression maximum à la fois sur ceux qui mettent leur veto et sur les autorités de Damas.
Ensuite, nous travaillons aux Nations unies où, demain, il y aura un vote à lAssemblée générale sur une résolution présentée par les pays arabes et soutenue par la France et lensemble des pays européens qui reprend le plan de paix de la Ligue arabe. Alors, évidemment, cela naura pas de valeur contraignante puisquil sagit de lAssemblée générale, mais cela aura une valeur symbolique et politique très forte, surtout si cette résolution est votée par un très grand nombre de pays, ce que nous souhaitons.
Enfin, nous travaillons aussi au Conseil de sécurité des Nations unies pour voir si la Russie finalement bouge et si on peut notamment accentuer ou adopter des mesures concernant laspect humanitaire ; car cest un véritable désastre humanitaire qui est en train de se produire à Homs ou ailleurs. Javais lancé il y a quelques semaines lidée de corridors humanitaires ; cela pourrait se faire éventuellement dans le cadre dune mission de maintien de la paix des Nations unies et de la Ligue arabe.
Vous voyez que lon travaille sur tout cela. Et, en même temps, on travaille avec lopposition que lon essaie daider à se structurer, à sorganiser, à souvrir aussi à toutes les sensibilités de la société civile syrienne.
Q - Sur la Hongrie, le Parlement européen doit se prononcer demain. La Commission européenne attend une réponse vendredi. La «deadline» est vendredi. Que pensez-vous que lUnion européenne doit faire ?
R - Dabord, vous venez de le dire, la Commission doit faire respecter les traités, cest ce que nous avons souhaité et cest ce quelle a fait. Elle a adressé des lettres au gouvernement hongrois en lui demandant de rectifier un certain nombre de textes qui ne lui
paraissaient pas, à juste titre dailleurs, conformes aux valeurs fondamentales et aux principes européens.
Jai rencontré mon homologue hongrois, il y a quelques jours, il ma assuré que le gouvernement hongrois en tiendrait compte. On va voir. Quant au Parlement européen, il lui appartient évidemment de décider ce quil entend, mais nous sommes tout à fait convaincus que tout le monde doit respecter les principes et les valeurs communes au sein de lUnion européenne.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 février 2012
R - Des exportations de quoi ?
Q - de pétrole
R - Parce que jallais dire quil est bien forcé puisque nous avons pris des sanctions.
Q - Quelle est votre réaction?
R - LIran continue à développer un programme nucléaire militaire ; nous en avons la conviction. Les rapports de lAgence internationale de lÉnergie atomique vont tous dans ce sens. Nous avons proposé à lIran le dialogue à condition que ce soit un dialogue efficace, cest-à-dire sans condition et qui porte sur le vrai sujet, cest-à-dire sur le programme nucléaire militaire. Pour linstant, lIran a refusé. Et pour éviter toute option militaire qui aurait des conséquences catastrophiques, nous avons choisi la voie de sanctions renforcées. Cest la raison pour laquelle, sur la base dune proposition qui avait été faite par le président de la République française, les 27 États membres de lUnion européenne ont adopté des sanctions très sévères sur la Banque centrale iranienne et, dautre part, sur les exportations pétrolières.
Donc, si lIran diminue ses exportations vers les pays de lUnion européenne, cest parce quil y est contraint et forcé. Voilà. Et donc nous disons à lIran que la voie du dialogue reste toujours ouverte et que sil ne sy engage pas, ces sanctions seront appliquées avec beaucoup de fermeté.
Q - Sur les améliorations dans son programme nucléaire quil a annoncé aujourdhui ?
R - Nous sommes prêts à en parler, à condition que tout soit mis sur la table. Jusquà présent, toutes les propositions que nous avons faites, notamment les demandes des inspecteurs de lAgence internationale de lÉnergie atomique, nont pas été honorées.
Q - Étiez-vous informé de linterruption éventuelle des livraisons de pétrole vers six États membres européens ?
R - Je viens de vous dire que nous avons mis un embargo sur le pétrole iranien ; cela ne me surprend donc pas du tout.
Q - à partir de juillet
R - Oui, mais cet embargo est déjà appliqué par certains pays.
Q - Vous rencontrez demain votre homologue russe. Comment allez-vous le convaincre pour mettre en place (inaudible) ?
R - Il va falloir beaucoup de force de conviction. Je lui dirai que la Russie sisole de lensemble de la communauté internationale, puisque je vous rappelle quau Conseil de sécurité 13 États membres sur 15 ont voté la résolution ; il ny a que la Russie et la Chine qui sy sont opposées. Je crois que ce nest pas une bonne chose pour la Russie de sisoler à ce point. Par ailleurs, son veto fait que le massacre continue et que, tous les jours, ce sont des dizaines de morts supplémentaires.
Mais nous ne baissons pas les bras : nous allons travailler à trois niveaux. Tout dabord - là encore sur la base dune idée de Nicolas Sarkozy -, la Ligue arabe a lancé la convocation dun groupe des amis du peuple syrien qui doit se tenir à Tunis le 24 février prochain. Nous y serons et lobjectif est de réunir le maximum de pays, les 13 pays du Conseil de sécurité qui ont voté la résolution, les pays de lUnion européenne, les grands pays émergents, les pays de la Ligue arabe pour exercer la pression maximum à la fois sur ceux qui mettent leur veto et sur les autorités de Damas.
Ensuite, nous travaillons aux Nations unies où, demain, il y aura un vote à lAssemblée générale sur une résolution présentée par les pays arabes et soutenue par la France et lensemble des pays européens qui reprend le plan de paix de la Ligue arabe. Alors, évidemment, cela naura pas de valeur contraignante puisquil sagit de lAssemblée générale, mais cela aura une valeur symbolique et politique très forte, surtout si cette résolution est votée par un très grand nombre de pays, ce que nous souhaitons.
Enfin, nous travaillons aussi au Conseil de sécurité des Nations unies pour voir si la Russie finalement bouge et si on peut notamment accentuer ou adopter des mesures concernant laspect humanitaire ; car cest un véritable désastre humanitaire qui est en train de se produire à Homs ou ailleurs. Javais lancé il y a quelques semaines lidée de corridors humanitaires ; cela pourrait se faire éventuellement dans le cadre dune mission de maintien de la paix des Nations unies et de la Ligue arabe.
Vous voyez que lon travaille sur tout cela. Et, en même temps, on travaille avec lopposition que lon essaie daider à se structurer, à sorganiser, à souvrir aussi à toutes les sensibilités de la société civile syrienne.
Q - Sur la Hongrie, le Parlement européen doit se prononcer demain. La Commission européenne attend une réponse vendredi. La «deadline» est vendredi. Que pensez-vous que lUnion européenne doit faire ?
R - Dabord, vous venez de le dire, la Commission doit faire respecter les traités, cest ce que nous avons souhaité et cest ce quelle a fait. Elle a adressé des lettres au gouvernement hongrois en lui demandant de rectifier un certain nombre de textes qui ne lui
paraissaient pas, à juste titre dailleurs, conformes aux valeurs fondamentales et aux principes européens.
Jai rencontré mon homologue hongrois, il y a quelques jours, il ma assuré que le gouvernement hongrois en tiendrait compte. On va voir. Quant au Parlement européen, il lui appartient évidemment de décider ce quil entend, mais nous sommes tout à fait convaincus que tout le monde doit respecter les principes et les valeurs communes au sein de lUnion européenne.Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 février 2012