Déclaration de M. François Fillon, Premier ministre, sur les mesures destinées à renforcer la sûreté des centrales nucléaires et la part de l'énergie nucléaire dans le bouquet énergétique de la France, à Paris le 8 mars 2012.

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Circonstance : Convention de la Société française de l'énergie nucléaire (SFEN), à la Maison de la Chimie, à Paris le 8 mars 2012

Texte intégral

Mesdames, Messieurs,
A l’instant, monsieur Oursel vient de me dire que je vais m’exprimer devant une société savante. J’ai donc failli repartir parce que je ne suis pas sûr d’être capable de le faire. En tout cas c’est avec beaucoup de plaisir que je viens devant vous ce matin et je voudrais naturellement immédiatement évoquer Fukushima puisqu’il y a presque un an qu’avait lieu cette tragédie.
Je veux rendre hommage aux vertus humaines, morales, techniques, dont le peuple japonais a fait preuve face à cette tragédie, et je veux saluer le courage de tous ceux qui œuvrent là-bas pour maintenir les réacteurs accidentés de la centrale dans leur état actuel d’arrêt froid et pour faire en sorte que les populations évacuées puissent revenir chez elles le plus rapidement possible.
La situation est désormais stabilisée.
Il faudra cependant attendre de nombreuses années pour que les territoires les plus contaminés redeviennent habitables.
Les défis sont encore considérables, mais j’ai confiance dans les forces du Japon et dans sa capacité à les relever.
Je veux dire au peuple japonais le soutien total de la France et notre engagement à lui apporter notre savoir-faire et notre expérience partout où elle peut vous être utile.
L’instauration, il y a quelques jours, par Eric Besson et par les ministres japonais qu’il a rencontrés à Tokyo, du Comité sur l’énergie nucléaire et du Dialogue de politique énergétique dont nous étions convenus lors de ma visite au Japon avec le Premier ministre Noda, témoigne de l’importance de notre coopération entre la France et le Japon sur ces questions et de l’approfondissement que nous ne cessons de lui apporter.
La catastrophe de Fukushima a rappelé au monde entier l’impératif absolu que représente la sûreté des installations nucléaires.
Elle nous a, au fond, conduit à poser deux questions fondamentales.
Comment prévenir de tels accidents dans les installations existantes ?
Et à plus long terme, est-il possible, est-il nécessaire, est-il raisonnable d’envisager une sortie du nucléaire, étant donnés les atouts et les risques de cette énergie ?
Concernant la première question, nous avons enclenché, avec Nathalie Kosciusko-Morizet et Eric Besson, des procédures d’évaluation très rigoureuses et nous avons lancé des initiatives innovantes, juste après l’accident de Fukushima.
J’ai demandé en effet aussitôt à l’Autorité de Sûreté Nucléaire de mener un audit sur la sûreté des centrales françaises.
L’Union européenne avait naturellement lancé la même démarche, mais je veux dire que nous l’avons fait en définissant un périmètre d’évaluation et un cahier des charges plus ambitieux.
L’Autorité de Sûreté a rendu ses conclusions le 3 janvier.
Elles réaffirment la confiance que nous pouvons avoir dans nos centrales.
Elles disent la valeur du travail qui a été accompli par EDF, par Areva, par le CEA, par l’Institut Laue-Langevin.
Elles montrent aussi la pertinence de notre modèle de sûreté, qui est un modèle évolutif, qui est un modèle qui repose sur un processus d’amélioration continue, mené avec beaucoup de rigueur et avec beaucoup d’indépendance par l’ASN.
Dans son rapport, l’ASN formule des conclusions pour développer les investissements dans la sûreté, comme notamment la mise en place d’une force d’action rapide ou le renforcement des éléments les plus sensibles au sein des centrales, au regard notamment des faiblesses qui sont apparues à Fukushima.
Le Gouvernement les a entendues et nous veillerons à ce que les exploitants y répondent intégralement, et dans le calendrier fixé.
Nous sommes dès à présent rentrés dans la mise en œuvre concrète de ces conclusions.
EDF a commencé à déployer sa force de réaction rapide. C’est un dispositif qui sera complètement opérationnel à la fin de l’année 2013.
En juin 2012, les exploitants devront communiquer à l’ASN l’identification précise des éléments à renforcer.
Nous avons également pris le 8 février, sur la base des recommandations de l’ASN, des dispositions réglementaires pour faire en sorte que les activités de surveillance des sous-traitants qui interviennent sur des éléments importants pour la sûreté ne puissent pas être déléguées.
J’ajoute que nous avons renforcé les moyens et les effectifs de l’ASN et de l’IRSN pour mener ces audits et pour s’assurer qu’ils sont bien suivis d’effets.
Au niveau international, le Président de la République, le Gouvernement français ont constamment fait de la sûreté une priorité.
Pendant que nous présidions le G8 et le G20, nous avons joué un rôle moteur dans l’organisation des grandes réunions internationales qui ont suivi la catastrophe de Fukushima et qui ont abouti au plan d’action de l’AIEA adopté au mois de septembre.
Nous avons milité pour que ce plan d’action soit d’un haut niveau d’exigence. Je dois dire que nous avons été suivis, même s’il faut reconnaître que nous aurions souhaité que ce plan soit encore plus ambitieux, et en particulier je pense, revu par les pairs ce qui devrait ne plus être seulement volontaire mais qui devrait être obligatoire.
De ce point de vue, l’Union Européenne montre déjà l’exemple en ayant systématisé les revues du cadre réglementaire de sûreté.
A Kiev, en avril dernier, j’avais proposé deux mesures pour mieux faire face aux situations d’urgence.
D’une part, la mise en place d’un réseau de centres de formation à la gestion de crise.
D’autre part, la création d’un mécanisme international d’intervention rapide.
Ce sont des propositions qui sont intégrées dans la feuille de route de l’AIEA. Ce sont des propositions que nous pouvons aussi faire progresser en commençant à mettre en place des coopérations concrètes avec nos partenaires, comme celle que nous sommes en train d’instaurer avec le Royaume-Uni pour définir un cadre bilatéral d’intervention rapide.
Aux questionnements sur la sûreté des centrales s’ajoutent évidemment ceux qui ont trait à la prévention des actes de terrorisme.
Ces actes appellent des réponses spécifiques qui relèvent de mesures nationales et du renforcement de la coopération internationale. J’aurai l’occasion de m’exprimer sur ce sujet à Séoul, où je me rendrai à la fin du mois pour le second sommet sur la sécurité nucléaire.
Concernant maintenant la deuxième question – faut-il sortir du nucléaire ? – nous savons que cette question a donné lieu à des débats d’intensité variable, au sein des pays qui ont recours à cette énergie.
Pour les acteurs de cette filière industrielle, cette interrogation est évidemment vitale.
Certains pays ont remis en cause le choix du nucléaire.
D’autres – et je dois constater que c’est la majorité des pays concernés – ont décidé de poursuivre dans la voie du nucléaire, en misant sur la sûreté des centrales actuelles et sur le développement des réacteurs de 3e génération qui seront encore plus sûrs.
C’est le choix que nous avons fait en France.
Nous l’avons fait parce que nous sommes en mesure d’évaluer et de prévenir les risques éventuels.
Nous avons fait ce choix, parce que le nucléaire est dans notre pays un engagement stratégique historique qui a montré sa fécondité, qui nous a donné un savoir-faire considérable, qui nous a permis de développer une filière industrielle très forte qui emploie et qui recrute des dizaines de milliers de salariés possédant un haut niveau de compétence.
Je veux le dire de la façon la plus solennelle, ce serait une aberration de remettre en cause un secteur qui est un atout considérable pour notre pays.
Nous avons fait ce choix parce que le nucléaire – avec l’hydraulique- reste de loin l’énergie la plus compétitive en termes de coûts. C’est un enjeu pour la facture énergétique de nos concitoyens.
Mais c’est aussi un enjeu pour nos industries, pour nos entreprises, et donc c’est un enjeu pour nos emplois, pour la compétitivité de l’économie française, parce que disposer d’une électricité à bon marché c’est évidemment un élément-clef pour le dynamisme de l’activité économique.
Quand on parle de sortie du nucléaire, il faut mesurer non seulement l’impact que cette décision aurait sur cette filière qui est pour nous un secteur industriel majeur, qui représente 400.000 emplois dont 125.000 directs, mais il faut mesurer aussi les impacts macroéconomiques que cela aurait sur tout un ensemble de secteurs qui vont bien au-delà de celui de l’énergie.
Notre pays n’a pas tant d’atouts en matière de compétitivité qu’il puisse se priver d’un des plus significatifs en termes de performances.
La question de la maîtrise des coûts dans les années à venir est un défi que nous devons relever.
Les énergies renouvelables, en tout cas à l’heure actuelle, coûtent plus cher. Il faut donc les introduire dans notre mix énergétique d'une façon raisonnable pour ne pas faire exploser les tarifs.
Il faut un rythme qui soit compatible avec ce que nos concitoyens et ce que notre économie peuvent supporter en termes d'augmentation du prix de l'électricité.
C’est ainsi que nous avons conçu le Grenelle de l’environnement et défini nos objectifs pour 2020.
Il faut que chacun soit cohérent dans ses choix et dans ses revendications.
On peut faire beaucoup plus d'éolien offshore, on peut le faire beaucoup plus vite, mais à ce moment-là on aura des tarifs plus élevés pour les consommateurs, que ce soient les particuliers ou les entreprises.
Je veux dire aussi que cette question des tarifs repose également sur les engagements du secteur nucléaire.
Cela passe par l’optimisation et par l’industrialisation des réacteurs de 3e génération.
Cela passe par le respect des coûts et des délais de construction.
Cela passe aussi par une réorganisation de la filière.
Sur ces différents points, je veux saluer devant vous les progrès qui ont déjà été enregistrés et les efforts qui continuent d’être engagés, même si nous voyons bien qu’il y a encore du chemin à faire.
Enfin, nous avons fait ce choix du nucléaire parce qu’il reste une solution déterminante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Et je voudrais dire qu’il ne faut pas que Fukushima fasse oublier Kyoto ou Copenhague !
Dans l’état actuel des technologies, la sortie du nucléaire se traduit essentiellement par des centrales au gaz, au charbon ou au fuel supplémentaire.
Ma conviction est que le nucléaire est décisif pour permettre à la France de poursuivre sa trajectoire de réduction des émissions de CO2. Pour atteindre cet objectif, il sera toujours nécessaire d’y recourir, tout en développant les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique.
C’est grâce au nucléaire que la France est très peu émettrice de gaz à effet de serre comparativement aux autres grands pays.
Je veux rappeler que la production d'électricité n'est à l'origine que d’environ 10 % des émissions françaises de gaz à effet de serre, contre une moyenne de 40 % au niveau mondial.
Il ne faut donc pas se tromper de priorité.
L’enjeu de la transition énergétique, ce n’est pas moins de nucléaire. L’enjeu de la transition énergétique c’est moins de pétrole, c’est moins de charbon et c’est moins de gaz.
Avec Eric Besson, nous avons lancé une réflexion à long terme sur l’avenir de notre mix énergétique.
C’est le rôle de la commission Energies 2050 qui a rendu son rapport il y a quelques jours.
En considérant les critères fondamentaux que sont les prix de l’énergie, la protection de l’environnement, la sécurité d’approvisionnement pour notre pays, cette commission a étudié plusieurs scénarios pour les 40 ans à venir : le scénario de la prolongation de la durée de vie du parc nucléaire actuel, le scénario d’une accélération du passage à la 3e voire à la 4e génération de réacteurs, et enfin le scénario d’une réduction progressive voire même d’une sortie complète du nucléaire.
Sa conclusion est que la prolongation de l’exploitation des réacteurs existants demeure le scénario le plus avantageux. C’est en effet en tirant parti de notre parc nucléaire que nous pourrons continuer dans la voie de la diversification de notre mix énergétique sans mettre en péril la compétitivité de notre économie et notre approvisionnement en électricité.
Le maintien de cette filière industrielle performante ne freine en rien le développement d’autres filières d’avenir, tel que nous l’avons engagé avec le Grenelle de l’environnement, à condition naturellement que ces filières s’inscrivent dans une perspective économique qui soit une perspective raisonnable.
Au contraire : c’est en continuant d’exploiter nos réacteurs que nous laissons ouvertes toutes les solutions possibles à moyen terme, en donnant aux technologies nouvelles le temps nécessaire pour qu’elles atteignent leur maturité économique.
Les investissements nécessaires à la poursuite d’exploitation au-delà de 40 ans seront bien sûr des investissements considérables. Ce sont des investissements qui mobiliseront toute l’industrie nucléaire française. Mais ce sont des investissements qui auront des aspects extrêmement positifs.
D’abord ils sont très rentables, comme l’a confirmé la Cour des Comptes, même en intégrant des incertitudes liées par exemple aux coûts de démantèlement. Ils permettront donc de continuer à faire bénéficier l’économie française de la très grande compétitivité de son parc nucléaire actuel.
Ensuite ces investissements seront source d’activité et donc source d’emploi.
C’est un défi majeur pour tous les acteurs de la filière et je sais que je peux compter sur vos efforts pour que ce projet aboutisse et qu’il soit réalisé dans les meilleures conditions possibles.
Nous devons, mesdames et messieurs, agir sur tous les fronts : la prolongation du parc existant, la réduction de la consommation d’énergie grâce à l’efficacité énergétique, le développement des énergies renouvelables et la construction des EPR de Flamanville et de Penly.
Il nous faut de toute façon avoir des marges de manœuvre notamment au cas où la prolongation de certains réacteurs ne serait techniquement pas possible.
Il faut donc nous garantir, comme le demande l'ASN, pour qu'il n'y ait pas, en France, de risque d'arbitrage à rendre un jour entre la sûreté nucléaire et la sécurité d'approvisionnement.
Voilà les ambitions qui sont les nôtres et que je pense nous partageons avec la plupart d’entre vous.
Si le débat est légitime, je veux dire que je regrette que les termes dans lesquels il s’engage soient parfois de nature à remettre en cause la force et la cohérence de la politique énergétique de la France.
Certains proposent de réduire la part du nucléaire dans la production d’électricité de 75 % à 50 % d’ici 2025.
Je veux dire que cette décision n’a pas de sens !
Ce n’est justifié ni du point de vue de la sûreté, ni du point de vue économique, industriel ou social.
Cela reviendrait à fermer 24 réacteurs indépendamment de leur niveau de sûreté. Cela reviendrait à affaiblir sans aucune raison objective un investissement engagé par les Français sur le long terme.
Quant à la fermeture prématurée de la centrale de Fessenheim, je veux dire que cette décision m’apparaît absurde.
Elle est absurde du point de vue des recommandations de l’ASN, qui a donné son feu vert à la poursuite de l’exploitation de cette centrale.
A mes yeux, la fermeture d’une centrale c’est une décision sérieuse, c’est une décision grave, c’est une décision qui ne doit être prise que pour des raisons concrètes, précises, et certainement pas sur un coup de tête idéologique ou électoraliste.
Nous avons, depuis 2006, une loi sur la transparence et la sûreté nucléaire qui est extrêmement claire et ce serait une erreur de s’en écarter ou de la renier.
Cette loi confie à l’Autorité de sûreté nucléaire la mission d’apprécier si un réacteur nucléaire est sûr ou s’il ne l’est pas.
C’est à l’ASN qu’il revient de dire s’il existe un risque avéré qui implique de fermer une centrale ou bien au contraire si les conditions de sûreté sont satisfaisantes et si elles permettent la poursuite de l’exploitation.
Et la responsabilité d’un gouvernement, en tout cas d’un gouvernement qui n’a pas fait le choix de renoncer au nucléaire, c’est de respecter les compétences et les conclusions de cette agence. Les motivations d’une fermeture doivent être techniques.
A la minute où on ne respecte pas cette règle, on sème un doute dans l’esprit de nos concitoyens, qui peut avoir des conséquences désastreuses.
C’est donc à l’ASN qu’il revient de dire s’il y a ou non des raisons objectives de fermer Fessenheim.
Sa conclusion est qu’il n’y en a pas et donc il n’y a aucun motif sérieux de prétendre le contraire.
La décision serait aussi absurde du point de vue de notre activité industrielle et de notre sécurité énergétique.
Avec la décision allemande d’arrêt immédiat de 7 centrales en mars 2011, le Grand Est de la France est déjà devenu plus fragile sur le plan électrique.
Est-ce qu’on a mesuré l’impact de cette décision de fermeture sur les coûts de l’électricité et sur les risques pour l’approvisionnement en période hivernale ?
Est-ce qu’on a prévu de construire de nouvelles lignes à haute tension ou de nouvelles centrales à gaz ?
Est-ce qu’on veut remplacer Fessenheim par de la production électrique à partir de gaz russe ?
Mesdames et messieurs,
La question de la sûreté nucléaire c’est une question grave.
Ça n’est pas une question nouvelle. C’est vrai qu’elle a ressurgi l’an dernier avec beaucoup de violence en raison de la catastrophe de Fukushima. Mais je pense que la responsabilité des gouvernements, la responsabilité des experts que vous êtes c’est d’aborder cette question avec sang-froid et avec résolution.
La France s’est engagée dans l’énergie nucléaire il y a plusieurs décennies et elle n’a jamais eu à la regretter.
A l’époque, la priorité c’était la préservation de notre indépendance, et c’est d’ailleurs une priorité qui reste tout aussi forte aujourd’hui. J’ai même envie de dire, peut-être plus forte qu’à l’époque où cette décision a été prise, et où les risques de dépendre de tel ou tel Etat en matière d’approvisionnement en énergie était moins grand qu’aujourd’hui. Dire le contraire ce serait naïf et dangereux.
Quand le général de Gaulle puis Georges Pompidou ont lancé notre programme nucléaire, on ne parlait pas encore de préservation de l’environnement et de réduction des gaz à effet de serre.
Mais il se trouve pourtant que pour relever ce défi actuel le nucléaire s’est avéré être une voie particulièrement efficace. Et on ne peut pas occulter cette réalité.
Je ne crois pas aux théories de la décroissance.
Dans un contexte de crise économique comme celui que nous connaissons, nous ne pouvons pas mettre en péril notre activité en fragilisant notre alimentation énergétique.
Nous ne pouvons pas non plus – j’ai envie de dire encore moins – ralentir la croissance des pays émergents !
Nous devons au contraire considérer la croissance mondiale et l’élévation générale du niveau de vie dans tous les continents comme une chance et comme un bienfait.
L’enjeu est donc de conjuguer les potentialités énergétiques considérables que cela nécessite avec la question de la préservation de notre planète.
Et pour y parvenir, je, ne crois qu’à une seule voie : c’est le progrès.
Je crois au progrès scientifique et technique qui se joue bien sûr dans le secteur des énergies renouvelables mais aussi pour une large part, à mes yeux déterminante, dans celui du nucléaire, qu’il s’agisse du traitement des déchets, de l’amélioration de la sûreté, ou de l’optimisation des coûts.
C’est pourquoi ma conviction est qu'il faut construire des centrales de nouvelle génération : Flamanville, Penly et d'autres ensuite.
Aujourd’hui l’EPR, demain, sans doute aussi, l’ATMEA qui vient d’être certifié.
Avec le programme des investissements d’avenir, les 36 milliards que nous avons décidés, malgré les contraintes financières de consacrer aux filières, qui nous paraissent les filières les plus porteuses pour l’avenir de l’économie française, nous allons approfondir la recherche sur la quatrième génération de réacteur pour mieux tirer parti du potentiel énergétique de l'uranium naturel et pour réduire le volume et la toxicité des déchets.
Il y a dans le nucléaire des enjeux qui dépassent les frontières de la France, mais dans lesquels la France a une voix à faire entendre et dans lesquels la France a une compétence remarquable à faire valoir.
Eh bien, ce savoir-faire que vous représentez il ne doit pas être bradé. Son potentiel doit être déployé. Son excellence doit être valorisée.
Voilà le message que je voulais délivrer à cette société savante aujourd’hui.
source http://www.gouvernement.fr, le 12 mars 2012