Texte intégral
Monsieur le Président,
Monsieur le Président de la commission des finances,
Monsieur le rapporteur général,
Mesdames et messieurs les députés,
La réduction des déficits publics dans la zone euro est un impératif, un impératif auquel, je tiens à le dire, aucun Gouvernement européen, ni aucune majorité, ne peut plus se soustraire.
Cette exigence, elle nest ni de droite, ni de gauche, elle est dictée par lintérêt national :
- Cest une exigence économique : parce que les niveaux actuels dendettement public sont, sous leffet de la crise et de trente années de dérive budgétaire, trop élevés.
- Cest une exigence politique : parce que lorsquun problème est évident, quil menace tout à la fois notre croissance, notre modèle social et notre souveraineté, la responsabilité politique, cest dy répondre.
- Cest une exigence morale : parce que les Français naccepteraient pas de noyer les générations futures sous une dette dont ils ne sont pas responsables.
Cest pourquoi le Gouvernement sest engagé dans une stratégie de réduction des déficits publics de grande ampleur avec une constance, une réactivité et une détermination qui sont tout simplement sans précédent.
La constance tout dabord, qui nous a permis de mener à bien des réformes essentielles, comme la réforme des retraites ou la réforme de lEtat, et qui nous a poussé à réagir avec rapidité et efficacité en accélérant le rythme de nos réformes quand la tempête sest levée sur la zone euro.
La réactivité, ensuite, qui, malgré une conjoncture défavorable, nous a permis non seulement de ne pas entrer dans une nouvelle récession en 2011, mais aussi datteindre -5.2% de déficit public quand linaction nous aurait conduit bien au-delà des -6% initialement envisagés.
Encore une fois, nous avons donc dépassé le fatalisme dans lequel il est trop simple de tomber pour au contraire renforcer la crédibilité de notre pays.
La détermination, enfin, qui est absolument nécessaire : les français le savent, nous ne pouvons pas aujourdhui nous permettre de relâcher les efforts. Car pour atteindre, comme nous nous y sommes engagés devant vous et devant nos partenaires européens, léquilibre des comptes publics en 2016, le chemin est encore est long. Et si le pacte de stabilité que nous vous présentons aujourdhui a été allongé dun an par rapport aux obligations européennes pour couvrir lannée 2016 : cest parce que le rendez-vous avec léquilibre est indispensable.
I. Notre constance, notre réactivité et notre détermination ont dores et déjà payé. Notre stratégie a déjà commencé à porter ses fruits, comme en témoignent les très bons résultats que nous avons obtenus sur la période
Au plus fort de la crise, nous avions fait le choix de protéger les Français et de relancer léconomie. Avec un PIB en recul de 2.5% en 2009 quand lAllemagne reculait de près de 5%, nous avons réussi au point que certains hommes politiques oublient même parfois que la crise a eu lieu. Mais si la France a ainsi fait jouer ses filets sociaux, cette démarche a aussi engendré une hausse des déficits publics et révélé au grand jour les faiblesses dun déficit structurel accumulé depuis 30 ans.
Le Gouvernement nest évidemment pas resté sans réagir. Depuis le début du quinquennat, nous mettons tout en oeuvre pour mener à bien les réformes structurelles dont la France a besoin et assainir nos finances publiques. Nous avons fixé des objectifs, nous avons adopté une stratégie efficace et aujourdhui, force est de constater que les résultats sont au rendez-vous.
Nous avons scrupuleusement respecté nos objectifs. Mais plus encore, nous les avons même largement dépassés. Les chiffres parlent deux-mêmes. En 2010, nous avions prévu 8% puis 7.7% de déficit, nous avons fait 7,1%. En 2011, nous avions prévus 6% de déficit, révisé à 5,7% dans le cadre du pacte de stabilité davril 2011 et finalement nous avons fait 5,2%. Qui peut contester aujourdhui notre crédibilité ?
En 2011, le déficit public est ainsi de 103,1 milliards deuros contre 136,5 milliards deuros en 2010, soit une amélioration de près de 1,9 point de PIB en un an. Cest tout simplement sans précédent dans notre histoire. Et cela nous donne une longueur davance sur notre trajectoire.
Ces bons résultats, il faut le dire clairement, ils sont dabord et avant tout le produit déconomies considérables réalisées en dépense. La dépense publique passe de 56,6% à 55,9% du PIB en 2011. Après une progression de +0,3% en 2010, elle sest donc stabilisée en volume. Du jamais vu depuis 1960 ! Qui peut contester notre capacité à maitriser nos dépenses ?
Grâce aux réformes audacieuses, que nous avons initiées RGPP, ½, retraites - et malgré la crise, nous sommes parvenus à réaliser des économies considérables sans pour autant affaiblir nos filets de protection sociale. Le résultat aujourdhui, cest que pour la première fois depuis 1945, les dépenses de lEtat hors dette et pensions diminuent, que lONDAM a été respecté deux années consécutives - une première depuis sa création en 1997-, et que nous avons deux ans davance sur nos objectifs de réduction des déficits sociaux.
Personne ne peut contester lefficacité de notre stratégie ! Une stratégie, qui, dailleurs, je tiens à le rappeler, ne sest en rien faite contre la croissance, au contraire. Grâce à un ciblage fin des mesures, notamment sur ceux dont la capacité contributive était la plus forte, la croissance est ainsi restée positive en 2011 à 1.7%, et même le 4e trimestre a enregistré une progression de +0,2%. Le 1er trimestre 2012 a été stable là où la plupart des prévisionnistes anticipaient une récession. Cette performance est dautant plus remarquable que la France est ainsi un des seuls pays de lOCDE à navoir enregistré aucun recul de son PIB trimestriel depuis le deuxième trimestre 2009 malgré un contexte extrêmement défavorable.
II. Le programme de stabilité pour la période 2012-2016 que nous vous présentons aujourdhui sinscrit résolument dans le prolongement de cette stratégie qui associe une maîtrise stricte et durable de la dépense publique à un ensemble de réformes porteuses de croissance
A. Il présente une trajectoire proche de celle présentée lannée précédente, mais sous des hypothèses macroéconomiques moins favorables (cf. F. Baroin).
Nous ramènerons le déficit à 4,4% en 2012, à 3% en 2013, 2% en 2014, 1% en 2015, pour atteindre léquilibre des comptes publics en 2016. Dans ce contexte, nous atteindrons un déficit structurel de -2,6% dès 2012, soit à un niveau inférieur à celui que nous avons trouvé en 2007. Quant à la dette hors engagements européens -, elle sera stabilisée à partir de 2013.
Compte tenu des résultats obtenus, nous sommes convaincus que nous tiendrons ces engagements tout en favorisant la croissance et lemploi : la réduction des déficits nest pas lennemie de la croissance : cest au contraire le meilleur allié dune croissance saine, solide et durable, comme lillustre lexemple dun grand nombre de nos partenaires, allemand ou nordiques.
B. Pour y parvenir, notre stratégie reste inchangée, parce que nous sommes convaincus quelle est crédible et efficace
Au total, suivant cette trajectoire, entre 2012 et 2016, laugmentation des PO sera de 1,1 point de PIB (44,7% à 45,8%) et la baisse de la dépense de 3.2 point de PIB (de 55,8% à 52,6%, soit le même niveau quen 2007).
Notre effort, vous le constatez, est ainsi toujours concentré sur la baisse des dépenses par les réformes, qui est la condition nécessaire dune consolidation qui ne casse pas la croissance. Sur les 115 milliards defforts à fournir entre 2011 et 2016, les 2/3, soit 75 Mds, seront ainsi réalisés par des économies en dépense.
Sur ces 75 Mds , 39 ont déjà été adoptés par le Parlement (réformes des retraites comprise). Il nous faut donc encore trouver, grâce aux réformes et sans affaiblir ni nos filets de protection sociale, ni notre croissance, 34 Mds. Cest considérable mais réaliste.
Tous les secteurs des administrations publiques devront être mis à contribution. En premier lieu lEtat, qui porte le déficit le plus important, mais aussi les collectivités territoriales et la sécurité sociale, sans qui il ne sera pas possible déquilibrer nos comptes.
Cet effort est documenté. Il sappuie sur la reconduction ou le renforcement des normes de dépenses qui ont prévalu en 2011 : stabilité des dépenses de lEtat hors intérêts et pensions en valeur et stabilité des dépenses totales de lEtat en volume ; limitation à 2,5% de lONDAM ; continuité dans lapplication de la réforme des retraites.
Sagissant des efforts en recettes, qui représentent un tiers des efforts à fournir, soit 40 Mds, 32 Md ont déjà été votées. Il faudra là encore prendre des mesures complémentaires. Mais tout miser sur les recettes, prôner le matraquage fiscal comme le font certains en ignorant limpact que cela aurait sur la croissance, nest clairement pas une alternative politique.
Avant tout, il faudra veiller, comme nous lavons toujours fait, à répartir équitablement leffort entre les Français et entre les entreprises. Les engagements du Gouvernement demeurent intangibles : pas daugmentation généralisée des impôts et un effort qui pèse essentiellement sur les ménages et les entreprises dont la capacité contributive est la plus élevée.
La croissance des prélèvements obligatoires entre 2012 et 2016, de 1.1 point de PIB représentent 22 Mds de PO supplémentaires. Pour 8 Mds cet effort nécessite des mesures exceptionnelles, pour le reste cela correspond à la reconstitution des recettes perdues pendant la crise. Les recettes progresseront ainsi légèrement plus vite que le PIB sur la période.
A ceux qui trouvent cette prévision optimiste, je rappellerai que le rendement de lIS était de 50.8 Md en 2007. Il a chuté à 21 Md en 2009 sous leffet de la crise : là où le PIB reculait de -2,5%, les recettes dIS perdaient près de 60% ! En 2011, ces recettes étaient de 39.1 Md : tout le chemin perdu pendant la crise na toujours pas été rattrapé. On voit donc bien que lIS surréagit au cycle économique. Il ne parait donc en rien déraisonnable de tabler sur la reconstitution de nos recettes dIS dici à 2016, dautant que plusieurs mesures délargissement de lassiette ont été prises sous cette mandature.
III. Face à la crise, cette consolidation est absolument indispensable pour préserver notre compétitivité et notre modèle social
Notre modèle social dabord, car un Etat qui protège, cest un Etat dont lassise financière est solide. Contrairement à nos voisins européens, nous ne remettons en cause aucun de nos filets de sécurité. Ces derniers nont dailleurs jamais été aussi efficaces. Pensez à la création du RSA, à la revalorisation de lAAH.
Notre compétitivité ensuite, car contrairement à ce que pensent certains, désendettement des administrations publiques et croissance ne sopposent pas. Ils se renforcent bien au contraire lun lautre. Cest pourquoi, aux côtés des réformes structurelles de finances publiques, nous devons aussi poursuivre nos réformes qui soutiennent spécifiquement notre économie. Je pense bien sûr à la priorité donnée à linnovation à travers le CIR ou les investissements davenir, mais aussi à la valorisation du travail à travers la TVA compétitivité ou à la réforme des retraites.
Mesdames et Messieurs, comme en témoigne ce programme de stabilité pour 2012-2016, le Gouvernement entend poursuivre son ambitieuse stratégie de maîtrise des finances publiques, en vue dun retour rapide à léquilibre des comptes.
Les bons résultats que nous avons enregistrés confirment que la parole de la France est crédible, contrairement à ce quon a pu entendre tout au long du quinquennat sur les bancs de lopposition et particulièrement lors des derniers débats budgétaires. Le Gouvernement a pris des engagements et les a respectés.
Mais pour que la voix de la France reste crédible, il faudra demain être tout aussi réactifs et respecter la trajectoire que je viens de vous présenter.
Aucun candidat ne peut dire aujourdhui que la réduction du déficit public nest pas nécessaire ou quelle doit être remise au lendemain. Aussi je suis surprise de voir certains « attendre » que la Cour des comptes dise quun effort important est nécessaire : on le sait et nous souhaitons quil soit le plus équilibré possible. Le déficit ne se réduira pas sans effort et attendre cest prendre le risque de voir la situation saggraver.
Oui, le chemin est encore long jusquà léquilibre des comptes. Parce quon ne sacquitte pas dun tour de mains dune dette qui reste encore très élevée et de trente ans de déficits, nous devons poursuivre cette politique de maîtrise budgétaire avec la même détermination, la même réactivité et la même rigueur qui ont jusquici prévalus. Cest la seule voie qui nous permette de léguer à nos enfants un Etat aux finances assainies, un Etat dont le modèle social et la souveraineté nationale seront durablement garantis.Source http://www.budget.gouv.fr, le 12 avril 2012
Monsieur le Président de la commission des finances,
Monsieur le rapporteur général,
Mesdames et messieurs les députés,
La réduction des déficits publics dans la zone euro est un impératif, un impératif auquel, je tiens à le dire, aucun Gouvernement européen, ni aucune majorité, ne peut plus se soustraire.
Cette exigence, elle nest ni de droite, ni de gauche, elle est dictée par lintérêt national :
- Cest une exigence économique : parce que les niveaux actuels dendettement public sont, sous leffet de la crise et de trente années de dérive budgétaire, trop élevés.
- Cest une exigence politique : parce que lorsquun problème est évident, quil menace tout à la fois notre croissance, notre modèle social et notre souveraineté, la responsabilité politique, cest dy répondre.
- Cest une exigence morale : parce que les Français naccepteraient pas de noyer les générations futures sous une dette dont ils ne sont pas responsables.
Cest pourquoi le Gouvernement sest engagé dans une stratégie de réduction des déficits publics de grande ampleur avec une constance, une réactivité et une détermination qui sont tout simplement sans précédent.
La constance tout dabord, qui nous a permis de mener à bien des réformes essentielles, comme la réforme des retraites ou la réforme de lEtat, et qui nous a poussé à réagir avec rapidité et efficacité en accélérant le rythme de nos réformes quand la tempête sest levée sur la zone euro.
La réactivité, ensuite, qui, malgré une conjoncture défavorable, nous a permis non seulement de ne pas entrer dans une nouvelle récession en 2011, mais aussi datteindre -5.2% de déficit public quand linaction nous aurait conduit bien au-delà des -6% initialement envisagés.
Encore une fois, nous avons donc dépassé le fatalisme dans lequel il est trop simple de tomber pour au contraire renforcer la crédibilité de notre pays.
La détermination, enfin, qui est absolument nécessaire : les français le savent, nous ne pouvons pas aujourdhui nous permettre de relâcher les efforts. Car pour atteindre, comme nous nous y sommes engagés devant vous et devant nos partenaires européens, léquilibre des comptes publics en 2016, le chemin est encore est long. Et si le pacte de stabilité que nous vous présentons aujourdhui a été allongé dun an par rapport aux obligations européennes pour couvrir lannée 2016 : cest parce que le rendez-vous avec léquilibre est indispensable.
I. Notre constance, notre réactivité et notre détermination ont dores et déjà payé. Notre stratégie a déjà commencé à porter ses fruits, comme en témoignent les très bons résultats que nous avons obtenus sur la période
Au plus fort de la crise, nous avions fait le choix de protéger les Français et de relancer léconomie. Avec un PIB en recul de 2.5% en 2009 quand lAllemagne reculait de près de 5%, nous avons réussi au point que certains hommes politiques oublient même parfois que la crise a eu lieu. Mais si la France a ainsi fait jouer ses filets sociaux, cette démarche a aussi engendré une hausse des déficits publics et révélé au grand jour les faiblesses dun déficit structurel accumulé depuis 30 ans.
Le Gouvernement nest évidemment pas resté sans réagir. Depuis le début du quinquennat, nous mettons tout en oeuvre pour mener à bien les réformes structurelles dont la France a besoin et assainir nos finances publiques. Nous avons fixé des objectifs, nous avons adopté une stratégie efficace et aujourdhui, force est de constater que les résultats sont au rendez-vous.
Nous avons scrupuleusement respecté nos objectifs. Mais plus encore, nous les avons même largement dépassés. Les chiffres parlent deux-mêmes. En 2010, nous avions prévu 8% puis 7.7% de déficit, nous avons fait 7,1%. En 2011, nous avions prévus 6% de déficit, révisé à 5,7% dans le cadre du pacte de stabilité davril 2011 et finalement nous avons fait 5,2%. Qui peut contester aujourdhui notre crédibilité ?
En 2011, le déficit public est ainsi de 103,1 milliards deuros contre 136,5 milliards deuros en 2010, soit une amélioration de près de 1,9 point de PIB en un an. Cest tout simplement sans précédent dans notre histoire. Et cela nous donne une longueur davance sur notre trajectoire.
Ces bons résultats, il faut le dire clairement, ils sont dabord et avant tout le produit déconomies considérables réalisées en dépense. La dépense publique passe de 56,6% à 55,9% du PIB en 2011. Après une progression de +0,3% en 2010, elle sest donc stabilisée en volume. Du jamais vu depuis 1960 ! Qui peut contester notre capacité à maitriser nos dépenses ?
Grâce aux réformes audacieuses, que nous avons initiées RGPP, ½, retraites - et malgré la crise, nous sommes parvenus à réaliser des économies considérables sans pour autant affaiblir nos filets de protection sociale. Le résultat aujourdhui, cest que pour la première fois depuis 1945, les dépenses de lEtat hors dette et pensions diminuent, que lONDAM a été respecté deux années consécutives - une première depuis sa création en 1997-, et que nous avons deux ans davance sur nos objectifs de réduction des déficits sociaux.
Personne ne peut contester lefficacité de notre stratégie ! Une stratégie, qui, dailleurs, je tiens à le rappeler, ne sest en rien faite contre la croissance, au contraire. Grâce à un ciblage fin des mesures, notamment sur ceux dont la capacité contributive était la plus forte, la croissance est ainsi restée positive en 2011 à 1.7%, et même le 4e trimestre a enregistré une progression de +0,2%. Le 1er trimestre 2012 a été stable là où la plupart des prévisionnistes anticipaient une récession. Cette performance est dautant plus remarquable que la France est ainsi un des seuls pays de lOCDE à navoir enregistré aucun recul de son PIB trimestriel depuis le deuxième trimestre 2009 malgré un contexte extrêmement défavorable.
II. Le programme de stabilité pour la période 2012-2016 que nous vous présentons aujourdhui sinscrit résolument dans le prolongement de cette stratégie qui associe une maîtrise stricte et durable de la dépense publique à un ensemble de réformes porteuses de croissance
A. Il présente une trajectoire proche de celle présentée lannée précédente, mais sous des hypothèses macroéconomiques moins favorables (cf. F. Baroin).
Nous ramènerons le déficit à 4,4% en 2012, à 3% en 2013, 2% en 2014, 1% en 2015, pour atteindre léquilibre des comptes publics en 2016. Dans ce contexte, nous atteindrons un déficit structurel de -2,6% dès 2012, soit à un niveau inférieur à celui que nous avons trouvé en 2007. Quant à la dette hors engagements européens -, elle sera stabilisée à partir de 2013.
Compte tenu des résultats obtenus, nous sommes convaincus que nous tiendrons ces engagements tout en favorisant la croissance et lemploi : la réduction des déficits nest pas lennemie de la croissance : cest au contraire le meilleur allié dune croissance saine, solide et durable, comme lillustre lexemple dun grand nombre de nos partenaires, allemand ou nordiques.
B. Pour y parvenir, notre stratégie reste inchangée, parce que nous sommes convaincus quelle est crédible et efficace
Au total, suivant cette trajectoire, entre 2012 et 2016, laugmentation des PO sera de 1,1 point de PIB (44,7% à 45,8%) et la baisse de la dépense de 3.2 point de PIB (de 55,8% à 52,6%, soit le même niveau quen 2007).
Notre effort, vous le constatez, est ainsi toujours concentré sur la baisse des dépenses par les réformes, qui est la condition nécessaire dune consolidation qui ne casse pas la croissance. Sur les 115 milliards defforts à fournir entre 2011 et 2016, les 2/3, soit 75 Mds, seront ainsi réalisés par des économies en dépense.
Sur ces 75 Mds , 39 ont déjà été adoptés par le Parlement (réformes des retraites comprise). Il nous faut donc encore trouver, grâce aux réformes et sans affaiblir ni nos filets de protection sociale, ni notre croissance, 34 Mds. Cest considérable mais réaliste.
Tous les secteurs des administrations publiques devront être mis à contribution. En premier lieu lEtat, qui porte le déficit le plus important, mais aussi les collectivités territoriales et la sécurité sociale, sans qui il ne sera pas possible déquilibrer nos comptes.
Cet effort est documenté. Il sappuie sur la reconduction ou le renforcement des normes de dépenses qui ont prévalu en 2011 : stabilité des dépenses de lEtat hors intérêts et pensions en valeur et stabilité des dépenses totales de lEtat en volume ; limitation à 2,5% de lONDAM ; continuité dans lapplication de la réforme des retraites.
Sagissant des efforts en recettes, qui représentent un tiers des efforts à fournir, soit 40 Mds, 32 Md ont déjà été votées. Il faudra là encore prendre des mesures complémentaires. Mais tout miser sur les recettes, prôner le matraquage fiscal comme le font certains en ignorant limpact que cela aurait sur la croissance, nest clairement pas une alternative politique.
Avant tout, il faudra veiller, comme nous lavons toujours fait, à répartir équitablement leffort entre les Français et entre les entreprises. Les engagements du Gouvernement demeurent intangibles : pas daugmentation généralisée des impôts et un effort qui pèse essentiellement sur les ménages et les entreprises dont la capacité contributive est la plus élevée.
La croissance des prélèvements obligatoires entre 2012 et 2016, de 1.1 point de PIB représentent 22 Mds de PO supplémentaires. Pour 8 Mds cet effort nécessite des mesures exceptionnelles, pour le reste cela correspond à la reconstitution des recettes perdues pendant la crise. Les recettes progresseront ainsi légèrement plus vite que le PIB sur la période.
A ceux qui trouvent cette prévision optimiste, je rappellerai que le rendement de lIS était de 50.8 Md en 2007. Il a chuté à 21 Md en 2009 sous leffet de la crise : là où le PIB reculait de -2,5%, les recettes dIS perdaient près de 60% ! En 2011, ces recettes étaient de 39.1 Md : tout le chemin perdu pendant la crise na toujours pas été rattrapé. On voit donc bien que lIS surréagit au cycle économique. Il ne parait donc en rien déraisonnable de tabler sur la reconstitution de nos recettes dIS dici à 2016, dautant que plusieurs mesures délargissement de lassiette ont été prises sous cette mandature.
III. Face à la crise, cette consolidation est absolument indispensable pour préserver notre compétitivité et notre modèle social
Notre modèle social dabord, car un Etat qui protège, cest un Etat dont lassise financière est solide. Contrairement à nos voisins européens, nous ne remettons en cause aucun de nos filets de sécurité. Ces derniers nont dailleurs jamais été aussi efficaces. Pensez à la création du RSA, à la revalorisation de lAAH.
Notre compétitivité ensuite, car contrairement à ce que pensent certains, désendettement des administrations publiques et croissance ne sopposent pas. Ils se renforcent bien au contraire lun lautre. Cest pourquoi, aux côtés des réformes structurelles de finances publiques, nous devons aussi poursuivre nos réformes qui soutiennent spécifiquement notre économie. Je pense bien sûr à la priorité donnée à linnovation à travers le CIR ou les investissements davenir, mais aussi à la valorisation du travail à travers la TVA compétitivité ou à la réforme des retraites.
Mesdames et Messieurs, comme en témoigne ce programme de stabilité pour 2012-2016, le Gouvernement entend poursuivre son ambitieuse stratégie de maîtrise des finances publiques, en vue dun retour rapide à léquilibre des comptes.
Les bons résultats que nous avons enregistrés confirment que la parole de la France est crédible, contrairement à ce quon a pu entendre tout au long du quinquennat sur les bancs de lopposition et particulièrement lors des derniers débats budgétaires. Le Gouvernement a pris des engagements et les a respectés.
Mais pour que la voix de la France reste crédible, il faudra demain être tout aussi réactifs et respecter la trajectoire que je viens de vous présenter.
Aucun candidat ne peut dire aujourdhui que la réduction du déficit public nest pas nécessaire ou quelle doit être remise au lendemain. Aussi je suis surprise de voir certains « attendre » que la Cour des comptes dise quun effort important est nécessaire : on le sait et nous souhaitons quil soit le plus équilibré possible. Le déficit ne se réduira pas sans effort et attendre cest prendre le risque de voir la situation saggraver.
Oui, le chemin est encore long jusquà léquilibre des comptes. Parce quon ne sacquitte pas dun tour de mains dune dette qui reste encore très élevée et de trente ans de déficits, nous devons poursuivre cette politique de maîtrise budgétaire avec la même détermination, la même réactivité et la même rigueur qui ont jusquici prévalus. Cest la seule voie qui nous permette de léguer à nos enfants un Etat aux finances assainies, un Etat dont le modèle social et la souveraineté nationale seront durablement garantis.Source http://www.budget.gouv.fr, le 12 avril 2012