Texte intégral
1. Nous, chefs dÉtat et de gouvernement des pays membres de lAlliance atlantique, nous sommes réunis à Chicago pour renouveler notre attachement au lien transatlantique vital qui est le nôtre, pour faire le point sur les progrès de nos opérations en Afghanistan, au Kosovo et ailleurs, et réitérer notre engagement à légard de celles-ci, pour veiller à ce que lAlliance dispose des capacités dont elle a besoin afin de faire face à la gamme complète des menaces, et pour renforcer notre large éventail de partenariats.
2. Nos pays sont unis dans leur attachement au Traité de Washington et aux objectifs et aux principes de la Charte des Nations unies. Fondée sur la solidarité, la cohésion de lAlliance et lindivisibilité de notre sécurité, lOTAN reste le cadre transatlantique pour une solide défense collective et le forum essentiel pour les consultations et la prise de décisions entre Alliés en matière de sécurité. Notre concept stratégique de 2010 continue de nous guider sagissant de remplir efficacement, et toujours dans le respect du droit international, nos trois tâches fondamentales essentielles - la défense collective, la gestion de crise et la sécurité coopérative - qui toutes contribuent à la sauvegarde des membres de lAlliance.
3. Dans un contexte caractérisé par des défis de sécurité complexes et des difficultés financières, il est plus important que jamais dutiliser au mieux nos ressources et de continuer dadapter nos forces et nos structures. Nous restons attachés à nos valeurs communes, et nous sommes déterminés à faire en sorte que lOTAN soit apte à relever tout défi pour notre sécurité commune.
4. Nous rendons hommage à tous les hommes et les femmes des pays de lAlliance et des pays partenaires qui participent, avec bravoure, aux missions et aux opérations dirigées par lOTAN. Nous saluons leur professionnalisme et leur dévouement, reconnaissant par ailleurs le soutien précieux que leur apportent leurs familles et leurs proches. Nous avons une dette particulière envers tous ceux qui ont perdu la vie ou ont été blessés en service, et nous exprimons notre profonde sympathie à leurs familles et à leurs proches.
5. Aujourdhui, nous avons fait de nouveaux pas importants sur la voie dun Afghanistan stable et sûr et de la réalisation de notre objectif, qui est de faire en sorte que lAfghanistan ne puisse plus jamais redevenir un sanctuaire pour les terroristes qui menacent le pays, la région et le monde. Le processus de transition irréversible par lequel la responsabilité totale de la sécurité sera transférée de la Force internationale dassistance à la sécurité (FIAS) aux forces de sécurité nationales afghanes (ANSF), avance bien et devrait être achevé dici à la fin de 2014, comme convenu au Sommet de Lisbonne. Nous sommes par ailleurs conscients, dans ce contexte, de limportance dune approche globale et de la poursuite des progrès dans les domaines de la gouvernance et du développement, ainsi que dun processus politique assorti dune réconciliation et dune réintégration réussies. Nous saluons lannonce, par le président Karzaï, des provinces qui vont entamer la transition dans le cadre de la troisième tranche du processus, au terme de laquelle 75 % de la population afghane vivra dans des zones où les ANSF exerceront au premier chef la responsabilité de la sécurité. Dici à la mi-2013, lorsque commencera la transition dans les provinces concernées par la cinquième et dernière tranche, nous aurons franchi une étape importante dans notre feuille de route de Lisbonne, et les ANSF seront responsables au premier chef de la sécurité dans tout le pays. Cette étape franchie, la FIAS, dont le rôle évoluera de plus en plus dune mission principalement axée sur le combat vers une mission de formation, de conseil et dassistance des ANSF, sera à même de garantir que les Afghans bénéficient du soutien dont ils ont besoin pour sadapter à leurs nouvelles responsabilités, plus importantes. Nous réduisons nos forces graduellement et de manière responsable, pour achever la mission de la FIAS dici au 31 décembre 2014.
6. Dici à la fin de 2014, lorsque les autorités afghanes auront la responsabilité totale de la sécurité, la mission de combat dirigée par lOTAN prendra fin. Nous continuerons, toutefois, dapporter un solide soutien politique et pratique à long terme au travers de notre partenariat durable avec lAfghanistan. LOTAN est prête à travailler à létablissement, à la demande du gouvernement de la République islamique dAfghanistan, dune nouvelle mission pour laprès-2014, dune nature différente, ayant pour but de former, de conseiller et daider les ANSF, y compris les forces dopérations spéciales afghanes. Ce ne sera pas une mission de combat. Nous chargeons le Conseil dentamer immédiatement des travaux sur le processus de planification militaire pour la mission post-FIAS.
7. À la Conférence internationale sur lAfghanistan qui sest tenue à Bonn en décembre 2011, la communauté internationale a pris lengagement de soutenir lAfghanistan au cours de sa « décennie de la transformation », après 2014. LOTAN jouera son rôle, aux côtés dautres acteurs, en mettant sur pied des forces afghanes soutenables et en nombre suffisant, capables dassurer la sécurité de leur pays. Dans ce contexte, les Alliés saluent les contributions et réaffirment leur ferme engagement à contribuer au soutien financier des ANSF. Nous appelons par ailleurs la communauté internationale à sengager en faveur du soutien à long terme des ANSF. Des mécanismes de financement efficaces et des modalités dutilisation des fonds opérantes pour tous les éléments concernés des ANSF seront élaborés sur la base des mécanismes existants, dans le cadre desquels la cohérence des efforts du gouvernement afghan et de ceux de la communauté internationale sera assurée. Ils seront axés sur le respect des principes de flexibilité, de transparence, de redevabilité et de coût-efficacité, et ils comporteront des mesures anticorruption.
8. Nous réaffirmons limportance que les Alliés attachent à laccomplissement par le gouvernement de la République islamique dAfghanistan de progrès tangibles sagissant des engagements quil a pris à la conférence de Bonn le 5 décembre 2011 en faveur dune société démocratique, fondée sur lÉtat de droit et la bonne gouvernance - avec notamment des progrès dans la lutte contre la corruption -, et dans laquelle sont respectés les droits de lhomme et les libertés fondamentales des citoyens, y compris légalité entre hommes et femmes et la participation active des uns et des autres dans la société afghane. Les élections qui vont avoir lieu devront être organisées dans le plein respect de la souveraineté afghane et conformément à la Constitution afghane. Leur transparence sera également dune importance capitale. Des progrès continus vers la réalisation de ces objectifs encourageront les pays de lOTAN à maintenir leur soutien jusquen 2014 et au-delà.
9. Nous soulignons par ailleurs limportance de notre conception commune, avec le gouvernement de la République islamique dAfghanistan, sagissant de la participation pleine et entière de toutes les Afghanes à la vie politique et aux processus de reconstruction, de paix et de réconciliation en Afghanistan, ainsi que la nécessité de respecter les dispositions institutionnelles protégeant les droits de la femme. Nous sommes aussi conscients de la nécessité de protéger les enfants contre les effets préjudiciables des conflits armés.
10. Par ailleurs, nous sommes conscients du fait que la sécurité et la stabilité au cur de lAsie se caractérisent par des liens indissociables dans toute la région. Le processus dIstanbul sur la sécurité et la coopération régionales, lancé en novembre 2011, témoigne de lengagement de lAfghanistan et des pays de la région à assurer conjointement la sécurité, la stabilité et le développement dans un contexte régional. Les pays de la région, en particulier le Pakistan, ont un rôle important à jouer sagissant de garantir durablement la paix, la stabilité et la sécurité en Afghanistan, et de faciliter lachèvement du processus de transition. À cet égard, nous sommes disposés à poursuivre le dialogue et la coopération pratique avec les acteurs régionaux concernés. Nous nous félicitons des progrès accomplis concernant les arrangements de transit avec nos partenaires dAsie centrale et avec la Russie. LOTAN continue de travailler avec le Pakistan afin de réouvrir les lignes de communication terrestres dès que possible.
11. Nous nous réjouissons à la perspective de tenir demain une réunion élargie dans le cadre de la FIAS.
12. LAlliance reste pleinement engagée en faveur de la stabilité et de la sécurité de la région stratégiquement importante que sont les Balkans. Nous réitérons notre plein soutien à la KFOR, qui continue dagir avec précaution, fermeté et impartialité conformément au mandat qui lui a été donné par lONU, défini dans la résolution 1244 du Conseil de sécurité de lONU. La KFOR continuera de favoriser linstauration de la paix et de la stabilité dans un Kosovo multiethnique. Elle continuera également de contribuer à préserver la liberté de circulation et à garantir un environnement sûr et sécurisé pour lensemble de la population au Kosovo, en coopération avec tous les acteurs concernés, y compris la mission «État de droit» menée par lUnion européenne au Kosovo (EULEX), et le représentant spécial de lUE, comme convenu, ainsi que les autorités du Kosovo. Nous maintiendrons une capacité robuste et crédible pour la KFOR afin quelle puisse accomplir sa mission. Nous restons déterminés à passer à une présence dissuasive plus limitée et plus souple, uniquement une fois que la situation de sécurité le permettra. Nous saluons les progrès accomplis dans le développement de la Force de sécurité du Kosovo, sous la supervision de lOTAN, et nous félicitons cette force pour sa volonté et sa capacité de sacquitter de ses tâches et de ses responsabilités de sécurité. Nous continuerons de rechercher des possibilités de développer le rôle que joue lOTAN auprès de la Force de sécurité du Kosovo.
13. Lan dernier, grâce à lopération Unified Protector (OUP) menée sous mandat de lONU, et avec le soutien de la Ligue des États arabes, notre Alliance a joué un rôle crucial en protégeant la population civile en Libye et en contribuant à sauver des milliers de vies. Nous félicitons le peuple libyen pour les progrès accomplis à ce jour sur la voie dune Libye nouvelle, libre et démocratique, respectant pleinement les droits de lhomme et les libertés fondamentales, et nous lencourageons à prendre appui sur ces progrès.
14. Le succès de notre opération en Libye a montré une fois de plus que lAlliance est capable de mener à bien rapidement et efficacement des opérations complexes à lappui de la communauté internationale dans son ensemble. Nous avons également tiré un certain nombre denseignements importants, et nous les intégrons dans nos plans et nos politiques. Avec lOUP, lOTAN a établi de nouvelles références pour la consultation et la coopération pratique avec les pays partenaires qui ont contribué à notre opération, ainsi quavec dautres organisations internationales et régionales. Dans ce contexte, nous sommes conscients de limportance du Groupe de contact sur la Libye.
15. LAlliance contribue également à la paix et à la sécurité par dautres opérations et missions :
- Nous nous félicitons de la prorogation du mandat de notre opération Ocean Shield de lutte contre la piraterie au large de la Corne de lAfrique pour deux années supplémentaires, jusquà la fin de 2014. La décision de mener des actions renforcées en mer devrait nous permettre dêtre plus efficaces pour ce qui est déroder la portée opérationnelle des pirates en mer. Nous maintenons notre engagement à soutenir les efforts internationaux de lutte contre la piraterie, notamment en coopérant avec lopération Atalanta de lUE, comme convenu, ainsi quavec la Combined Task Force 151 et dautres forces navales, et en poursuivant notre participation au Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes. Nous encourageons le secteur des transports maritimes à adopter les meilleures pratiques de gestion et dautres mesures ayant montré leur efficacité contre la piraterie, dans le respect du droit international.
- Lopération Active Endeavour est lopération maritime que nous menons en Méditerranée au titre de larticle 5 et qui contribue à la lutte contre le terrorisme. Nous examinons actuellement des options stratégiques pour lavenir de cette opération.
- Nous continuons de fournir un soutien opérationnel à lUnion africaine (UA), à sa demande. Nous avons décidé de prolonger le soutien fourni à la mission de lUA en Somalie (AMISOM) dans les domaines du transport maritime et du transport aérien stratégiques, et de favoriser le développement des capacités de maintien de la paix à long terme de lUA, notamment la Force africaine en attente. Nous sommes prêts à examiner les nouvelles demandes dassistance en matière de formation que lUA adresserait à lOTAN.
- Nous avons conclu avec succès la mission OTAN de formation en Irak (NTM-I), qui a contribué à davantage de stabilité dans ce pays en aidant à la consolidation des capacités des institutions de sécurité iraquiennes.
16. La multiplicité des actes de violence sexuelle et sexiste dans les situations de conflit, labsence darrangements institutionnels efficaces pour garantir la protection des femmes et la sous-représentation persistante de celles-ci dans les processus de paix sont autant déléments qui continuent dentraver lourdement linstauration dune paix durable. Nous restons attachés à la pleine mise en application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de lONU sur les femmes, la paix et la sécurité, et des résolutions connexes, qui visent à protéger et à promouvoir les droits, le rôle et la participation des femmes dans le contexte de la prévention et de la résolution des conflits. Conformément à la politique de lOTAN/du Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA), lAlliance, en collaboration avec ses partenaires, a réalisé des progrès significatifs dans la mise en uvre des objectifs énoncés dans ces résolutions. À cet égard, nous avons entériné aujourdhui un rapport dactivité stratégique sur lintégration de la résolution 1325 dans les opérations et missions dirigées par lOTAN, et nous avons salué loffre généreuse faite par la Norvège de mettre à la disposition de lOTAN un représentant spécial pour ces questions importantes. Dans ce contexte, afin de mener plus avant ces travaux, nous avons chargé le Conseil de continuer de mettre en uvre la politique et le plan daction, dentreprendre une revue des incidences pratiques, pour la conduite des opérations et des missions de lOTAN, de la résolution 1325, dintégrer davantage la dimension de genre dans les activités de lAlliance, et de soumettre un rapport pour notre prochain sommet.
17. Nous restons également attachés à la mise en application de la résolution 1612 et des résolutions connexes du Conseil de sécurité de lONU sur la protection des enfants touchés par les conflits armés. Nous constatons avec préoccupation que les enfants sont confrontés à un éventail croissant de menaces dans les conflits armés, et nous condamnons fermement le fait quils font de plus en plus lobjet de recrutement, de violences sexuelles et dattaques ciblées. Dans le cadre des opérations quelle dirige, telles que celle de la FIAS en Afghanistan, lOTAN joue un rôle actif dans la prévention et la surveillance des violations visant les enfants, ainsi que dans la réponse à de tels actes, notamment par la formation préalable au déploiement et par le recours à un mécanisme dalerte en cas de violation. Cette approche, fondée sur des mesures pratiques, axées sur le terrain, démontre le ferme engagement de lOTAN sur cette question, à linstar de la désignation récente dun point de contact OTAN pour les enfants et les conflits armés, chargé de maintenir un dialogue étroit avec lONU. La coopération OTAN-ONU dans ce domaine permet de dégager une série de bonnes pratiques à intégrer dans les modules de formation OTAN et à prendre en considération dans le cadre déventuelles opérations à venir.
18. Nos expériences opérationnelles ont montré que les seuls moyens militaires, même sils sont essentiels, ne suffisent pas à relever les nombreux défis complexes pour notre sécurité. Nous réaffirmons nos décisions prises au Sommet de Lisbonne concernant une approche globale. Afin de respecter ces engagements, dimportants travaux sont en cours concernant la contribution de lOTAN à une approche globale ainsi que la stabilisation et la reconstruction. Une structure civile de gestion de crise appropriée mais modeste a été établie au siège de lOTAN ainsi quau sein du Commandement allié Opérations, conformément aux principes et aux orientations politiques détaillées que nous avons définis au Sommet de Lisbonne.
19. Nous continuerons de renforcer notre dialogue politique et notre coopération pratique avec lONU conformément à la déclaration ONU-OTAN de septembre 2008. Nous nous félicitons du renforcement de la coopération et de la liaison entre lOTAN et lONU qui sest opéré depuis le Sommet de Lisbonne de novembre 2010, et qui a également contribué au succès de lOUP.
20. LOTAN et lUnion européenne ont des valeurs et des intérêts stratégiques en commun. LUE est un partenaire unique et essentiel pour lOTAN. Renforcer pleinement ce partenariat stratégique, comme convenu par nos deux organisations et comme le prévoit le concept stratégique, est particulièrement important dans le climat daustérité économique actuel. LOTAN et lUE doivent continuer duvrer à améliorer la coopération pratique dans les opérations, à élargir les consultations politiques et à coopérer plus étroitement pour le développement des capacités. LOTAN et lUE travaillent côte à côte dans le cadre dopérations de gestion de crise, dans un esprit de renforcement mutuel, en particulier en Afghanistan et au Kosovo et pour ce qui est de la lutte contre la piraterie. LOTAN reconnaît limportance dune défense européenne plus forte et plus performante. LOTAN reconnaît par ailleurs les préoccupations persistantes des Alliés non membres de lUE ainsi que leurs contributions significatives au renforcement de la capacité de lUE à faire face aux défis de sécurité communs. Pour le partenariat stratégique entre lOTAN et lUE, limplication la plus complète des Alliés non membres de lUE dans cet effort est essentielle. Dans ce contexte, lOTAN coopérera étroitement avec lUnion européenne, comme convenu, pour faire en sorte que notre initiative de défense intelligente et linitiative européenne de mutualisation et de partage soient complémentaires et quelles se renforcent mutuellement ; nous saluons les efforts déployés par lUE, en particulier dans les domaines du ravitaillement en vol, du soutien médical, de la surveillance maritime et de la formation. Nous saluons également les efforts que font les Alliés et les partenaires européens dans ces domaines et dans dautres. Nous encourageons par ailleurs le secrétaire général à poursuivre son dialogue avec la haute représentante de lUE en vue daccroître lefficacité de notre coopération, et à faire rapport au Conseil en vue du prochain sommet.
21. Nous continuons de collaborer étroitement avec lOrganisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), en particulier dans des domaines tels que la prévention et la résolution des conflits, le relèvement postconflit et la réponse aux nouvelles menaces de sécurité. Nous sommes déterminés à renforcer encore notre coopération, tant au niveau politique quau niveau opérationnel, dans tous les domaines dintérêt commun.
22. LOTAN possède un vaste réseau de relations de partenariat. Nous attachons une très grande importance à tous les partenaires de lOTAN ainsi quaux contributions quils apportent aux travaux de lAlliance, comme lillustrent les diverses réunions de partenariat que nous tenons ici, à Chicago. Les partenariats jouent un rôle crucial dans la promotion de la paix et de la sécurité internationales. Les partenariats de lOTAN constituent un élément clé de la sécurité coopérative, qui est lune des tâches fondamentales de lAlliance, et celle-ci a établi des politiques efficaces afin de renforcer ses partenariats. Dans le cadre du Conseil de partenariat euro-atlantique et du Partenariat pour la paix, nous avons coopéré avec nos partenaires euro-atlantiques afin de construire une Europe libre, entière et en paix. Depuis vingt ans, nos partenariats facilitent le dialogue politique et la coopération régionale pratique dans les domaines de la sécurité et de la défense et offrent des cadres à cet effet, ils contribuent à promouvoir nos valeurs communes, ils nous permettent de partager lexpertise et lexpérience, et ils apportent une contribution significative à la réussite de bon nombre de nos opérations et missions. Les ministres des Affaires étrangères des pays de lOTAN, réunis à Berlin en avril 2011, ont approuvé une politique de partenariat plus efficace et plus souple afin de rendre les partenariats de lOTAN plus opérants. Nous poursuivrons activement sa mise en uvre en vue de renforcer les partenariats de lOTAN, y compris en consolidant le Conseil de partenariat euro-atlantique, le Dialogue méditerranéen, lInitiative de coopération dIstanbul ainsi que nos relations avec nos partenaires dans le monde, tout en exploitant pleinement la souplesse des configurations, en développant notre coopération politique et pratique avec les partenaires, y compris dans un contexte opérationnel, et en associant davantage nos partenaires aux entraînements, aux activités de formation et aux exercices, notamment ceux de la Force de réaction de lOTAN. Nous allons intensifier nos efforts afin de mieux interagir avec les partenaires dans le monde qui sont en mesure dapporter une contribution significative à la sécurité, et afin de nous rapprocher des partenaires concernés, y compris de notre partenaire le plus récent, la Mongolie, pour renforcer la confiance, accroître la transparence et développer le dialogue politique et la coopération pratique. Dans ce contexte, nous saluons la déclaration politique conjointe entre lAustralie et lOTAN.
23. Nous apprécions les contributions significatives de nos partenaires à nos activités de coopération pratique et aux différents fonds daffectation spéciale qui servent nos objectifs de partenariat. Nous nous félicitons du rapport de situation sur le développement de lintégrité ainsi que des progrès accomplis dans le cadre du programme OTAN pour le développement de lintégrité, qui a contribué de manière importante à promouvoir la transparence, la redevabilité et lintégrité dans le secteur de la défense des pays intéressés.
24. Nous nous réjouissons de la tenue à Chicago de notre réunion (1) avec les treize partenaires qui ont apporté récemment des contributions politiques, opérationnelles et financières particulières aux opérations dirigées par lOTAN. Cela illustre la souplesse renforcée avec laquelle nous envisageons les questions de partenariat en les axant sur la demande et sur les sujets de fond. Notre réunion de Chicago avec les partenaires nous offre une occasion unique dexaminer les enseignements tirés de notre coopération et de procéder à des échanges de vues sur les défis de sécurité communs auxquels nous faisons face. Des activités de formation et des exercices conjoints seront essentiels pour maintenir notre interopérabilité et nos interconnexions avec les forces de nos partenaires, y compris lorsque nous ne sommes pas engagés ensemble dans des opérations en cours. Nous communiquerons les idées qui se seront dégagées de cette réunion de Chicago à lensemble de nos partenaires, dans les cadres appropriés, en vue de débats complémentaires.
25. Conformément à larticle 10 du Traité de Washington, la porte de lOTAN restera ouverte à toutes les démocraties européennes qui partagent les valeurs de notre Alliance, qui sont désireuses et capables dassumer les responsabilités et les obligations liées au statut de membre, qui sont susceptibles de favoriser le développement des principes du Traité et dont ladmission peut contribuer à la sécurité dans la région de lAtlantique Nord. Sur la base de ces considérations, nous suivrons activement les progrès de chacun des partenaires qui aspirent à rejoindre lAlliance, en jugeant chacun deux en fonction de ce quil aura accompli. Nous réaffirmons notre ferme attachement à lintégration euro-atlantique des partenaires qui aspirent à rejoindre lAlliance, conformément aux décisions prises aux Sommets de Bucarest, de Strasbourg-Kehl et de Lisbonne. Nous nous félicitons des progrès que ces quatre partenaires ont réalisés, et nous les encourageons à continuer de mettre en uvre les décisions et les réformes nécessaires au service de leurs aspirations euro-atlantiques. Pour notre part, nous continuerons doffrir un soutien politique et pratique aux partenaires qui aspirent à rejoindre lAlliance. Lélargissement de lOTAN a contribué substantiellement à la sécurité des Alliés ; la perspective dun nouvel élargissement et lesprit de sécurité coopérative continuent de faire progresser la stabilité plus largement en Europe.
26. Nous rappelons laccord intervenu au Sommet de Bucarest en 2008, comme nous lavons fait aux sommets suivants, pour lancer une invitation à lex-République yougoslave de Macédoine (2) à rejoindre lAlliance dès quune solution mutuellement acceptable aura été trouvée, dans le cadre de lONU, à la question du nom, et nous appelons instamment à un redoublement des efforts en ce sens. Une solution rapide, puis ladhésion de ce pays, contribueront à la sécurité et à la stabilité dans la région. Nous souhaitons que les négociations se poursuivent sans plus tarder et espérons les voir aboutir dès que possible. Nous saluons et continuons de soutenir les efforts actuellement menés par lex-République yougoslave de Macédoine (2) pour ce qui est de la réforme, dont nous lencourageons à poursuivre la mise en uvre. Nous encourageons également les efforts de ce pays pour développer encore une société multiethnique. Nous apprécions les contributions substantielles de lex-République yougoslave de Macédoine à nos opérations, de même que son rôle actif dans les activités de coopération régionale. Nous attachons du prix à lengagement dont témoigne depuis longtemps lex-République yougoslave de Macédoine à légard du processus dadhésion à lOTAN.
27. Nous saluons les progrès significatifs accomplis par le Monténégro sur la voie de ladhésion à lOTAN, ainsi que sa contribution à la sécurité dans la région des Balkans occidentaux et au-delà, notamment par son rôle actif dans les activités de coopération régionale et sa présence au sein de la FIAS. Nous saluons également le renforcement du soutien exprimé par lopinion publique du Monténégro en faveur de ladhésion à lOTAN, et nous continuerons de favoriser ce processus. Lengagement actif du Monténégro dans le processus du MAP témoigne dune ferme détermination à rejoindre lAlliance. Le Monténégro a mis en uvre avec succès dimportantes réformes politiques, économiques et en matière de défense, et nous lencourageons à poursuivre sur cette voie afin quil puisse se rapprocher encore de lAlliance. Nous suivrons activement les progrès du Monténégro sur la voie de ladhésion.
28. Nous continuons de soutenir pleinement les aspirations de la Bosnie-Herzégovine à ladhésion. Nous nous félicitons des progrès significatifs accomplis ces derniers mois, et notamment de la constitution du Conseil des ministres de Bosnie-Herzégovine et de laccord politique intervenu le 9 mars 2012 concernant lenregistrement des biens militaires immeubles comme biens de lÉtat. Ces développements sont le signe de la volonté politique en Bosnie-Herzégovine de faire avancer le processus de réforme, et nous encourageons tous les acteurs politiques dans le pays à continuer de travailler de manière constructive à la poursuite de la mise en uvre des réformes politiques et économiques nécessaires à lintégration euro-atlantique. Laccord politique sur les biens militaires et de lÉtat est une étape importante vers le respect de la condition fixée par les ministres des Affaires étrangères des pays de lOTAN à Tallinn en avril 2010 pour une pleine participation au processus du MAP. Nous nous félicitons des mesures initiales prises en ce qui concerne la mise en uvre, et nous invitons instamment les dirigeants politiques en Bosnie-Herzégovine à poursuivre leurs efforts pour travailler de manière constructive à la mise en uvre de cet accord sans délai afin que ce pays puisse entamer le premier cycle de son MAP dès que possible. LAlliance continuera de suivre lavancement de la mise en uvre et elle aidera la Bosnie-Herzégovine dans ses efforts de réforme. Nous apprécions la contribution de la Bosnie-Herzégovine aux opérations dirigées par lOTAN et la félicitons pour le rôle constructif quelle joue au service de la sécurité régionale et internationale.
29. Au Sommet de Bucarest, en 2008, nous avons décidé que la Géorgie deviendrait membre de lOTAN, et nous réaffirmons tous les éléments de cette décision, ainsi que les décisions prises par la suite. La Commission OTAN-Géorgie et le programme national annuel de ce pays jouent un rôle central dans la supervision du processus mis en train au Sommet de Bucarest. Nous nous félicitons des progrès que fait la Géorgie depuis le Sommet de Bucarest en vue de concrétiser ses aspirations euro-atlantiques, grâce à ses réformes, à la mise en uvre de son programme national annuel et à sa collaboration active avec lAlliance sur le plan politique dans le cadre de la Commission OTAN-Géorgie. Dans ce contexte, nous sommes convenus de resserrer les liens existant entre la Géorgie et lAlliance, notamment en renforçant encore notre dialogue politique, notre coopération pratique et notre interopérabilité avec ce pays. Nous continuons dencourager et de soutenir activement la mise en uvre par la Géorgie de toutes les réformes nécessaires, y compris les réformes démocratiques, électorales et judiciaires, ainsi que celles des secteurs de la sécurité et de la défense. Nous soulignons combien la tenue délections libres, régulières et inclusives en 2012 et en 2013 est importante. Nous apprécions la contribution substantielle quapporte la Géorgie à la sécurité euro-atlantique, notamment en tant que deuxième pays non OTAN fournisseur de troupes à la FIAS.
30. Nous réitérons notre soutien constant à lintégrité territoriale et à la souveraineté de la Géorgie à lintérieur de ses frontières internationalement reconnues. Nous nous félicitons du respect intégral par la Géorgie de laccord de cessez-le-feu conclu par lentremise de lUnion européenne et dautres mesures unilatérales de confiance. Nous nous félicitons de lengagement de la Géorgie de ne pas recourir à la force et appelons la Russie à faire de même. Nous continuons de demander à la Russie de revenir sur sa décision de reconnaître les régions géorgiennes dOssétie du Sud et dAbkhazie en tant quÉtats indépendants. Nous encourageons tous les participants aux pourparlers de Genève à jouer un rôle constructif et à poursuivre leur étroite collaboration avec lOSCE, lONU et lUE, à la recherche dun règlement pacifique du conflit sur le territoire internationalement reconnu de la Géorgie.
31. Ici, à Chicago, les ministres des Affaires étrangères de nos pays se réunissent avec leurs homologues de lex-République yougoslave de Macédoine (2), du Monténégro, de la Bosnie-Herzégovine et de la Géorgie, afin de faire le point sur les progrès accomplis par chacun de ces pays, de planifier la coopération pour lavenir et de procéder à un échange de vues avec nos partenaires, notamment en ce qui concerne leur participation aux activités de partenariat et leurs contributions aux opérations. Nous exprimons notre gratitude à ces partenaires qui aspirent à devenir membres de lOTAN pour les contributions importantes quils apportent aux opérations dirigées par lOTAN, preuves de leur engagement au service de nos objectifs de sécurité communs.
32. Dans les Balkans occidentaux, région stratégiquement importante, les valeurs démocratiques, la coopération régionale et les relations de bon voisinage sont importantes pour une paix et une stabilité durables. Nous sommes encouragés par les progrès accomplis, y compris dans des cadres de coopération régionaux, et nous continuerons de soutenir activement les aspirations euro-atlantiques dans cette région. Ensemble, les Alliés et les partenaires de la région contribuent activement au maintien de la paix régionale et internationale, y compris dans des cadres de coopération régionale.
33. Nous continuons de soutenir lintégration euro-atlantique de la Serbie. Nous saluons les progrès accomplis par la Serbie dans létablissement dun partenariat plus fort avec lOTAN et nous encourageons Belgrade à poursuivre sur cette voie. LOTAN est disposée à continuer de renforcer la compréhension mutuelle, le dialogue politique et la coopération pratique avec la Serbie. Nous continuerons daider ce pays dans ses efforts de réforme, et nous appelons de nos vux la poursuite des travaux.
34. Nous appelons la Serbie à soutenir la poursuite des efforts visant à consolider la paix et la stabilité au Kosovo. Nous invitons instamment toutes les parties concernées à coopérer pleinement avec la KFOR et EULEX dans lexécution de leurs mandats respectifs, qui nécessitent une liberté de circulation inconditionnelle. Nous exhortons Belgrade et Pristina à exploiter pleinement les possibilités qui sont offertes de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité dans la région, en particulier dans le cadre du dialogue facilité par lUnion européenne. Nous saluons les progrès réalisés dans le dialogue Belgrade-Pristina facilité par lUnion européenne, y compris laccord sur la coopération régionale et un protocole technique sur la gestion intégrée des frontières. Le dialogue entre eux et une perspective euro-atlantique pour la région sont essentiels pour améliorer durablement la sécurité et la stabilité dans les Balkans occidentaux. Nous appelons les deux parties à mettre pleinement en uvre les accords existants, et à avancer sur toutes les questions en suspens, y compris la conclusion daccords supplémentaires dans les domaines des télécommunications et de lélectricité. Nous nous félicitons des progrès réalisés et appelons de nos vux la poursuite des efforts visant à consolider lÉtat de droit, et dautres efforts de réforme, au Kosovo.
35. Une Ukraine indépendante, souveraine et stable, fermement attachée à la démocratie et à lÉtat de droit, est essentielle à la sécurité euro-atlantique. À loccasion du quinzième anniversaire de la Charte de partenariat spécifique OTAN-Ukraine, nous saluons lengagement de lUkraine en faveur dun renforcement du dialogue politique et de linteropérabilité avec lOTAN, ainsi que les contributions de ce pays aux opérations dirigées par lOTAN et les nouvelles propositions qui ont été faites. Nous prenons note de lélimination récente de luranium hautement enrichi de lUkraine, en mars 2012, qui témoigne dun engagement avéré en faveur de la non-prolifération. Rappelant les décisions concernant lUkraine et notre politique de la porte ouverte prises aux Sommets de Bucarest et de Lisbonne, lOTAN est prête à continuer de développer sa coopération avec lUkraine et dapporter son aide à la mise en uvre des réformes, dans le cadre de la Commission OTAN-Ukraine et du programme national annuel. Prenant note des principes et engagements sur lesquels se fondent la Charte OTAN-Ukraine et le programme national annuel, nous sommes préoccupés par lapplication sélective de la justice et par les poursuites judiciaires qui semblent reposer sur des motivations politiques, y compris celles qui visent des dirigeants de lopposition, et par les conditions de détention de ces derniers. Nous encourageons lUkraine à remédier aux lacunes actuelles de son système judiciaire afin de respecter pleinement lÉtat de droit et les accords internationaux auxquels elle est partie. Nous encourageons également lUkraine à veiller à ce que les élections législatives de cet automne soient libres, régulières et inclusives.
36. La coopération OTAN-Russie revêt une importance stratégique car elle contribue à la création dun espace commun de paix, de stabilité et de sécurité. Nous restons déterminés à instaurer, avec la Russie, une paix durable et inclusive dans la zone euro-atlantique, sur la base des objectifs, des principes et des engagements énoncés dans lActe fondateur OTAN-Russie et la Déclaration de Rome. Nous souhaitons un véritable partenariat stratégique entre lOTAN et la Russie, et nous agirons en conséquence, attendant de la Russie une attitude réciproque.
37. Cette année, nous marquons le dixième anniversaire de linstauration du Conseil OTAN-Russie et le quinzième anniversaire de lActe fondateur OTAN-Russie. Nous nous félicitons des progrès importants enregistrés dans notre coopération avec la Russie au fil des ans. Dans le même temps, nous avons des divergences sur des questions spécifiques et il convient daméliorer la confiance, la transparence réciproque et la prévisibilité pour réaliser pleinement le potentiel du Conseil OTAN-Russie. Dans ce contexte, nous comptons évoquer avec la Russie au sein du Conseil OTAN-Russie les préoccupations des Alliés au sujet des intentions déclarées de ce pays concernant des déploiements militaires à proximité des frontières de lAlliance. Ayant à lesprit les objectifs, les principes et les engagements sur lesquels se fonde le Conseil OTAN-Russie, et sur cette base solide, nous demandons instamment à la Russie de remplir les engagements quelle a pris à légard de la Géorgie dans le cadre de la médiation de lUnion européenne le 12 août et le 8 septembre 2008 (3). Nous restons préoccupés par le renforcement de la présence militaire de la Russie sur le territoire de la Géorgie, et nous continuons dappeler la Russie à garantir le libre accès de laide humanitaire et des observateurs internationaux.
38. LOTAN et la Russie ont des intérêts de sécurité communs et sont confrontés à des défis communs, et les avancées pratiques accomplies ensemble reflètent cette réalité. Aujourdhui, nous continuons dattacher du prix au rôle important du Conseil OTAN-Russie en tant que forum permettant de mener un dialogue politique franc et honnête - y compris sur les sujets de désaccord - et de promouvoir la coopération pratique. Notre coopération avec la Russie sur les questions liées à lAfghanistan - notamment les arrangements de transit dans les deux sens proposés par la Russie à lappui de la FIAS, la formation conjointe de personnel de lutte antidrogue venu dAfghanistan, dAsie centrale et du Pakistan, ainsi que le fonds daffectation spéciale du Conseil OTAN-Russie pour la maintenance des hélicoptères en réponse à un besoin clé des forces de sécurité nationales afghanes - est le signe de notre détermination commune à instaurer la paix et la stabilité dans cette région. La coopération OTAN-Russie dans la lutte contre le terrorisme sest développée et cest à tous les pays du Conseil OTAN-Russie que bénéficieront les enseignements à tirer du premier exercice civilo-militaire de lutte antiterroriste organisé dans le cadre du Conseil OTAN-Russie, ainsi que les capacités disponibles dans le cadre du programme de lutte antiterroriste du Conseil OTAN-Russie dans le domaine de laviation, désormais dans sa phase opérationnelle. Par ailleurs, nous prenons note avec satisfaction de la coopération croissante avec la Russie dans la lutte contre la piraterie au large de la Corne de lAfrique. Nous avons la détermination et lespoir de voir se renforcer encore la confiance et la transparence réciproque dans les domaines que sont la défense, la stratégie, les doctrines, les postures militaires, notamment pour ce qui est des armes nucléaires non stratégiques en Europe, les exercices militaires, la maîtrise des armements et le désarmement, et nous invitons la Russie à travailler avec lAlliance à lexamen de mesures de confiance dans ces domaines.
39. Alors que la Méditerranée et le Moyen-Orient élargi connaissent des changements sans précédent, lOTAN est déterminée à renforcer et à développer ses relations de partenariat avec des pays de la région, avec lesquels nous faisons face à des défis de sécurité communs et nous partageons les mêmes objectifs de paix, de sécurité et de stabilité. LOTAN soutient les peuples de la région dans leurs aspirations à la démocratie, aux libertés individuelles et à lÉtat de droit - valeurs qui constituent le fondement de lAlliance.
40. La crise libyenne a mis en évidence les avantages de la coopération avec les partenaires de la région. Elle a également mis en évidence lintérêt de consultations régulières entre lAlliance et les organisations régionales, comme le Conseil de coopération du Golfe et la Ligue des États arabes.
41. LOTAN est prête à mener plus régulièrement des consultations sur des questions de sécurité dintérêt commun, dans le cadre du Dialogue méditerranéen et de lInitiative de coopération dIstanbul, ainsi que dans le cadre de consultations bilatérales et dans des configurations à «28+n». Nous rappelons notre engagement en faveur du Dialogue méditerranéen et de lInitiative de coopération dIstanbul, ainsi que des principes sur lesquels ils se fondent ; le Dialogue méditerranéen et lInitiative de coopération dIstanbul demeurent deux cadres de partenariat complémentaires mais néanmoins distincts. Nous sommes également prêts à envisager dapporter, sur demande, un soutien à nos partenaires de la région dans des domaines comme la consolidation des institutions de sécurité, la modernisation de la défense, le développement capacitaire et les relations civilo-militaires. Des programmes individualisés nous permettront de nous concentrer sur les priorités agréées pour chacun des pays partenaires.
42. Le Dialogue méditerranéen aide à renforcer la compréhension mutuelle, le dialogue politique, la coopération pratique, et, lorsquil y a lieu, linteropérabilité. Nous saluons linitiative menée par le Maroc en vue de lélaboration dun nouveau document-cadre politique pour le Dialogue méditerranéen, et nous nous réjouissons à la perspective de lélaborer sous peu avec nos partenaires au sein du Dialogue méditerranéen. Nous encourageons nos partenaires du Dialogue méditerranéen à tirer parti de manière proactive des possibilités offertes par leur partenariat avec lOTAN. Le Dialogue méditerranéen demeure ouvert à dautres pays de la région.
43. Nous nous félicitons de la déclaration dintérêt de la Libye en faveur dun approfondissement des relations avec lAlliance. Nous sommes disposés à accueillir la Libye en tant que partenaire, si elle le désire. Dans cette perspective, le Dialogue méditerranéen constitue un cadre naturel pour ce partenariat. Nous nous tenons prêts, si elle en fait la demande, et au cas par cas, à envisager dapporter une aide à la Libye dans les domaines où lOTAN peut offrir une valeur ajoutée. Les activités de lOTAN seraient essentiellement axées sur la réforme des secteurs de la sécurité et de la défense, tout en tenant compte des autres efforts entrepris à léchelon international.
44. Nous allons renforcer le dialogue politique et la coopération pratique dans le cadre de lInitiative de coopération dIstanbul. Nous remercions chaleureusement lÉtat du Koweït pour sa généreuse proposition daccueillir un centre régional de lInitiative de coopération dIstanbul, qui nous aidera à mieux comprendre les enjeux de sécurité communs et à examiner la manière dy faire face ensemble. Nous encourageons nos partenaires au sein de lICI à tirer parti de manière proactive des possibilités offertes par leur partenariat avec lOTAN. Nous demeurons prêts à accueillir de nouveaux membres au sein de cette Initiative.
45. Nous suivons lévolution de la crise syrienne avec une préoccupation croissante et nous soutenons fermement les efforts que déploient lONU et la Ligue des États arabes, et notamment la mise en uvre intégrale du plan Annan en six points.
46. Nous nous réjouissons des progrès accomplis en Irak. La cellule OTAN de transition à présent établie en Irak contribue à développer notre partenariat.
47. Notre vision étant celle dune zone euro-atlantique en paix, la persistance de conflits régionaux de longue durée dans le Sud-Caucase et en République de Moldova reste une source de préoccupation majeure pour lAlliance. Nous nous réjouissons de lapproche constructive dans la reprise du dialogue sur la question de la Transnistrie mené en configuration «5+2», et nous encourageons lensemble des acteurs concernés à poursuivre leurs efforts. Sagissant de tous ces conflits, nous exhortons toutes les parties à uvrer de manière constructive, et avec une volonté politique renforcée, au règlement pacifique des conflits, et à respecter les cadres de négociation actuels. Nous les appelons toutes à éviter de prendre des mesures portant atteinte à la sécurité et à la stabilité régionales. Nous restons déterminés à soutenir lintégrité territoriale, lindépendance et la souveraineté de lArménie, de lAzerbaïdjan, de la Géorgie et de la République de Moldova, et nous continuerons par ailleurs dappuyer les efforts visant à parvenir à un règlement pacifique de ces conflits régionaux, sur la base de ces principes et des normes du droit international, de la Charte des Nations unies et de lActe final dHelsinki.
48. La région de la mer Noire demeure importante pour la sécurité euro-atlantique. Nous nous félicitons des progrès réalisés, grâce à lusage efficace des initiatives et des mécanismes existants, dans le renforcement de la coopération et de lappropriation régionales, dans un esprit de transparence, de complémentarité et dinclusivité. Nous continuerons dapporter, comme il conviendra, un soutien aux efforts s???appuyant sur les priorités régionales ainsi que sur le dialogue et la coopération entre les États de la mer Noire et avec lAlliance.
49. Le nombre de cyberattaques continue de saccroître de manière significative et leur niveau de sophistication et de complexité ne cesse dévoluer. Nous réaffirmons les engagements pris au Sommet de Lisbonne en matière de cyberdéfense. Suite à ce sommet, nous avons adopté lan dernier un concept, une politique et un plan daction pour la cyberdéfense, dont la mise en uvre est en cours. Sur la base des capacités existantes de lOTAN, les éléments critiques de la capacité opérationnelle totale (FOC) de la capacité OTAN de réaction aux incidents informatiques (NCIRC), y compris la protection de la plupart des sites et des utilisateurs, seront en place dici la fin 2012. Nous nous sommes engagés à fournir les ressources et à mener à bien les réformes nécessaires pour mettre en place une capacité centralisée de cyberprotection pour tous les organismes de lOTAN, de manière à garantir que les moyens que nous investissons collectivement dans lOTAN sont protégés par des capacités de cyberdéfense renforcées. Nous allons continuer dintégrer des mesures de cyberdéfense dans les structures et les procédures de lAlliance et, à titre individuel, nous restons attachés à recenser et à mettre en place des capacités nationales de cyberdéfense qui renforcent la collaboration et linteropérabilité au sein de lAlliance, y compris dans le cadre des processus OTAN de planification de défense. Nous continuerons de développer notre capacité à prévenir et à détecter les cyberattaques, à nous en défendre et à nous en relever. Pour faire face aux menaces qui pèsent sur la cybersécurité et pour améliorer notre sécurité commune, nous sommes déterminés à travailler avec les pays partenaires concernés, au cas par cas, et avec des organisations internationales, entre autres lUE, comme convenu, le Conseil de lEurope, lONU et lOSCE en vue daccroître la coopération concrète. En outre, nous tirerons pleinement parti de lexpertise offerte par le Centre dexcellence pour la cyberdéfense en coopération en Estonie.
50. Nous restons profondément préoccupés par la prolifération des armes nucléaires et dautres armes de destruction massive (ADM), ainsi que de leurs vecteurs. La prolifération menace notre vision commune qui est de créer les conditions nécessaires à un monde sans armes nucléaires, conformément aux objectifs énoncés dans le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Nous partageons les vives préoccupations exprimées par le Conseil de sécurité de lONU au sujet du programme nucléaire de lIran, et nous appelons ce pays à se conformer pleinement à lensemble de ses obligations internationales, y compris à toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de lONU et du Conseil des gouverneurs de lAgence internationale de lénergie atomique. Nous appelons en outre lIran à coopérer avec la communauté internationale afin dinstaurer la confiance en ce qui concerne la nature exclusivement pacifique de son programme nucléaire dans le respect de ses obligations au titre du TNP. Nous sommes en faveur dune résolution immédiate de la question nucléaire iranienne par la voie diplomatique et nous encourageons un processus soutenu de contact dans le cadre des pourparlers entre les «P5+1» et lIran. Nous sommes profondément préoccupés par les activités de prolifération menées par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), et nous appelons ce pays à se conformer pleinement à toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de lONU ainsi quaux obligations internationales en la matière, en particulier en abandonnant toutes les activités relatives à ses programmes darmes nucléaires et de missiles balistiques existants, de manière complète, vérifiable et irréversible. Nous condamnons fermement le tir auquel la RPDC a procédé le 13 avril 2012 en utilisant la technologie des missiles balistiques. Nous appelons à ladhésion universelle au TNP et au protocole additionnel à laccord de garanties de lAgence internationale de lénergie atomique, ainsi quau respect universel de ces instruments ; nous appelons à la pleine application de la résolution 1540 du Conseil de sécurité de lONU, et nous nous félicitons de la poursuite des travaux dans le cadre de la résolution 1977 du Conseil de sécurité. Nous appelons également tous les États à renforcer la sécurité des matières nucléaires à lintérieur de leurs frontières, comme ils y ont été invités au sommet sur la sécurité nucléaire tenu cette année à Séoul. Nous continuerons de mettre en uvre la politique OTAN au niveau stratégique de prévention de la prolifération des ADM et de défense contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN). Nous ferons en sorte que lOTAN possède les capacités appropriées, y compris pour des travaux de planification, des activités de formation et des exercices, afin de faire face et de répondre aux attaques CBRN.
51. Le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, ne pourra jamais être toléré ni justifié. Nous déplorons toutes les pertes en vies humaines résultant dactes de terrorisme et nous exprimons notre sympathie aux victimes. Nous réaffirmons notre engagement à lutter contre le terrorisme avec une fermeté inébranlable, dans le respect du droit international et des principes de la Charte des Nations unies. Nous avons entériné aujourdhui les lignes directrices de lOTAN sur la lutte contre le terrorisme, et nous chargeons le Conseil délaborer un plan daction afin de renforcer encore la capacité de lOTAN de prévenir et de décourager les actes de terrorisme, ainsi que dy répondre, en recensant les initiatives visant à améliorer notre connaissance de la menace et à renforcer nos capacités et notre engagement.
52. La stabilité et la fiabilité des approvisionnements énergétiques, la diversification des itinéraires dacheminement, des fournisseurs et des ressources énergétiques, et linterconnexion des réseaux énergétiques demeurent dune importance capitale. Bien que ces questions relèvent au premier chef des gouvernements nationaux et dautres organisations internationales concernées, lOTAN suit de près les développements pertinents qui interviennent dans le domaine de la sécurité énergétique. Aujourdhui, nous avons pris note dun rapport dactivité qui décrit les mesures concrètes adoptées depuis notre dernier sommet ainsi que la voie à suivre en vue dintégrer, sil y a lieu, les considérations de sécurité énergétique dans les politiques et les activités de lOTAN. Nous continuerons de mener des consultations sur la sécurité énergétique et nous développerons encore la capacité à contribuer à la sécurité énergétique, en nous concentrant sur les domaines dans lesquels lOTAN peut apporter une valeur ajoutée. À cet effet, nous nous efforcerons daméliorer de façon significative lefficacité énergétique de nos forces militaires ; nous développerons nos compétences à lappui de la protection des infrastructures énergétiques critiques ; et nous étendrons encore nos activités douverture, en consultation avec les partenaires, au cas par cas. Nous saluons la proposition détablir en Lituanie un centre dexcellence homologué par lOTAN pour la sécurité énergétique en tant que contribution aux efforts de lOTAN dans ce domaine. Nous chargeons le Conseil de continuer daffiner le rôle de lOTAN en matière de sécurité énergétique conformément aux principes et aux directives agréés au Sommet de Bucarest, aux orientations fournies par le nouveau concept stratégique et aux décisions du Sommet de Lisbonne. Nous chargeons le Conseil délaborer un nouveau rapport dactivité pour notre prochain sommet.
53. Des contraintes majeures en termes denvironnement et de ressources, dont les risques sanitaires, le changement climatique, la raréfaction de leau et laugmentation des besoins énergétiques, contribueront aussi à dessiner lenvironnement de sécurité futur dans des régions dintérêt pour lAlliance et pourraient affecter considérablement la planification et les opérations de lOTAN.
54. À Lisbonne, nous avons demandé une revue de la posture générale de lOTAN sagissant de la dissuasion et de la défense face à lensemble des menaces contre lAlliance, en tenant compte des modifications dun environnement de sécurité international en mutation. Nous avons aujourdhui approuvé et rendu publics les résultats de la revue de notre posture de dissuasion et de défense. LOTAN est déterminée à maintenir une combinaison appropriée de capacités nucléaires, conventionnelles et de défense antimissile pour la dissuasion et la défense, afin dhonorer les engagements énoncés dans le concept stratégique. Conformément au concept stratégique et aux engagements quils ont pris en vertu des traités et cadres de maîtrise des armements existants, les Alliés continueront à apporter leur soutien aux efforts de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération.
55. Nous veillerons à ce que lAlliance continue de disposer des capacités dont elle a besoin pour exécuter les tâches fondamentales essentielles que, dans le concept stratégique, nous nous sommes engagés à accomplir. À cette fin, nous avons adopté une déclaration de Chicago sur la défense, diffusée séparément, et entériné le paquet «défense» pour le Sommet de Chicago, qui expose une vision et une voie à suivre claire concernant la poursuite de notre objectif «Les forces de lOTAN à lhorizon 2020».
56. Nous nous félicitons de la décision prise récemment par le Conseil de poursuivre la mission OTAN de police du ciel dans les États baltes, et nous apprécions lengagement pris récemment par ces États de renforcer le soutien quils apportent, en tant que pays hôtes, aux Alliés qui y prennent part. Les Alliés restent déterminés à contribuer à cette mission, qui est également un exemple de mise en pratique de la défense intelligente. Cette mission du temps de paix et les autres arrangements de police du ciel de lAlliance témoignent de notre engagement durable et visible en faveur de la défense collective et de la solidarité.
57. Les récentes expériences opérationnelles de lAlliance montrent également que laptitude des forces de lOTAN à opérer ensemble harmonieusement et rapidement est un facteur essentiel de succès. Nous veillerons par conséquent à maintenir linterconnexion des forces de lAlliance par le développement de la formation, de lentraînement et des exercices. Compte tenu de lattachement de lAlliance au principe de la transparence, et dans une optique de réciprocité, ces activités sont accessibles aux partenaires, en tant que participants ou observateurs, au cas par cas. Dans ce contexte, nous attachons une importance particulière à lexercice de la Force de réaction de lOTAN «Steadfast Jazz», qui aura lieu lan prochain et qui, à côté dautres exercices, contribuera à permettre aux forces de lOTAN dopérer ensemble à tout endroit du territoire de lAlliance et dans le cadre plus large dopérations de gestion des crises.
58. Nous restons préoccupés par les menaces croissantes quengendre pour notre Alliance la prolifération des missiles balistiques. Au Sommet de Lisbonne, nous avons décidé de développer une capacité de défense antimissile de lOTAN pour accomplir notre tâche fondamentale de défense collective. Le but de cette capacité est dassurer la couverture totale et la protection de lensemble des populations, du territoire et des forces des pays européens de lOTAN contre les menaces croissantes quengendre la prolifération des missiles balistiques, sur la base des principes de lindivisibilité de la sécurité des Alliés et de la solidarité au sein de lOTAN, du partage équitable des risques et des charges, ainsi que de la demande raisonnable, compte tenu du niveau de la menace, de la soutenabilité financière et de la faisabilité technique, et en fonction des dernières évaluations communes de la menace agréées par lAlliance. Si les efforts internationaux devaient permettre de réduire les menaces quengendre la prolifération des missiles balistiques, la défense antimissile de lOTAN pourra être adaptée en conséquence, et elle le sera.
59. La défense antimissile peut venir compléter le rôle des armes nucléaires dans la dissuasion mais elle ne peut pas sy substituer. Cette capacité est purement défensive.
60. Nous nous réjouissons aujourdhui de déclarer que lAlliance a atteint une capacité OTAN intérimaire de défense contre les missiles balistiques. Elle constituera immédiatement une première étape significative sur le plan opérationnel, conformément à notre décision prise à Lisbonne, offrant une couverture maximale dans la limite des moyens disponibles pour défendre nos populations, notre territoire et nos forces dans la zone à laquelle appartiennent les pays européens méridionaux de lOTAN contre une attaque de missiles balistiques Notre objectif reste de doter lAlliance dune capacité opérationnelle OTAN de défense contre les missiles balistiques qui soit à même dassurer la couverture totale et la protection de lensemble des populations, du territoire et des forces des pays européens de lOTAN, sur la base de contributions nationales volontaires, y compris des intercepteurs et capteurs à financement national, des accords de stationnement, et dune capacité de défense active multicouche contre les missiles balistiques de théâtre (ALTBMD) élargie. Seuls les systèmes de commandement et de contrôle de la capacité ALTBMD et leur élargissement à la défense territoriale sont admissibles au financement commun. Dans le contexte de la capacité OTAN de défense contre les missiles balistiques, la Turquie héberge un radar avancé de détection lointaine. Nous prenons note des possibilités éventuelles de coopération en matière de défense antimissile, et nous encourageons les Alliés à étudier les possibilités de contributions volontaires supplémentaires, y compris par la coopération multinationale, à fournir les capacités concernées, ainsi quà exploiter les synergies potentielles en matière de planification, de développement et dacquisition, et de déploiement.
61. Comme pour toutes les opérations de lOTAN, un contrôle politique total des Alliés sur les actions militaires entreprises au titre de cette capacité intérimaire sera assuré. En raison du temps de vol très court des missiles balistiques, le Conseil approuve les règles et procédures préétablies de commandement et de contrôle notamment pour tenir compte des conséquences dune interception en fonction des impératifs de couverture et de protection. Nous avons chargé le Conseil de faire le point régulièrement sur la mise en uvre de la capacité BMD de lOTAN, notamment avant les réunions des ministres des Affaires étrangères et de la Défense, et détablir à notre intention, pour le prochain sommet, un rapport global sur les questions à examiner pour le développement futur de cette capacité.
62. LAlliance reste prête à engager le dialogue avec des États tiers, au cas par cas, afin de renforcer la transparence et la confiance et daccroître lefficacité de la défense contre les missiles balistiques. Compte tenu des intérêts de sécurité que nous partageons avec la Russie, nous restons attachés à une coopération dans le domaine de la défense antimissile, dans un esprit de confiance mutuelle et de réciprocité, comme lors du récent exercice de défense contre les missiles de théâtre organisé dans le cadre du Conseil OTAN-Russie. Dans le cadre des travaux qui se poursuivent au sein du Conseil OTAN-Russie, nous nous efforçons de déterminer la manière dont les systèmes de défense antimissile indépendants de lOTAN et de la Russie peuvent être associés pour renforcer la sécurité européenne. Nous attendons avec intérêt détablir le Centre conjoint OTAN-Russie de fusion des données sur la défense antimissile quil est proposé de créer et le Centre conjoint des plans et opérations pour coopérer dans ce domaine. Nous proposons délaborer un régime de transparence fondé sur léchange régulier dinformations concernant les capacités de défense antimissile existantes respectives de lOTAN et de la Russie. Une telle coopération concrète en matière de défense antimissile est le meilleur moyen de donner à la Russie les assurances quelle recherche sur les plans et capacités de défense antimissile de lOTAN. À cet égard, nous réaffirmons aujourdhui que les systèmes OTAN de défense antimissile en Europe ne porteront pas atteinte à la stabilité stratégique. La défense antimissile de lOTAN nest pas dirigée contre la Russie, et elle ne portera pas atteinte aux capacités de dissuasion stratégique russes. Elle est destinée à assurer la défense contre des menaces potentielles némanant pas de la zone euro-atlantique. Bien que regrettant les déclarations récurrentes de la Russie sur déventuelles mesures dirigées contre le système de défense antimissile de lOTAN, nous nous félicitons de constater que la Russie est disposée à poursuivre le dialogue dans le but de trouver un accord sur le futur cadre de la coopération en matière de défense antimissile.
63. Nous restons attachés à la maîtrise des armements conventionnels. Les pays de lOTAN parties au Traité FCE rappellent que les décisions prises en novembre 2011 de ne plus honorer certaines obligations FCE à légard de la Fédération de Russie sont réversibles dans lhypothèse où celle-ci en reviendrait à une application complète. Les pays de lOTAN parties au Traité FCE continuent de respecter pleinement leurs obligations FCE à légard de tous les autres États parties au Traité. Les Alliés sont résolus à préserver, à renforcer et à moderniser le régime de maîtrise des armements conventionnels en Europe, sur la base de principes et dengagements clés, et poursuivent leur réflexion à cette fin.
64. Au Sommet de Lisbonne, nous avons approuvé un ambitieux programme de réforme. Ce paquet de réformes reste essentiel pour garantir la réactivité et lefficacité de lAlliance dans lexécution des tâches ambitieuses prévues dans notre concept stratégique, dans la déclaration de Lisbonne, ainsi que dans la déclaration sur les capacités de défense que nous avons adoptée aujourdhui. À cette fin :
- Structure de commandement de lOTAN. Nous mettons en uvre une structure de commandement de lOTAN plus légère, plus efficace et plus abordable, la première phase et les éléments de la solution globale devant être effectifs dans le courant de 2012. Le nombre de quartiers généraux subordonnés, ainsi que la dotation en personnel et le tableau deffectifs du temps de paix, font lobjet dune réduction importante, et la mise en uvre de ce processus sera achevée dici à 2015.
- Siège de lOTAN. Nous avons rationalisé plusieurs services du Secrétariat international et de lÉtat-major militaire international. Lemménagement dans le nouveau Siège en 2016 offre une occasion unique daccroître lefficacité et lefficience du soutien apporté aux travaux de lAlliance. Nous nous félicitons de la revue du Secrétariat international en cours, et de la revue prochaine de lÉtat-major militaire international ; nous appelons de nos vux la poursuite de ces réformes, à linstar de celles que mènent les pays. Une partie importante de cette vaste réforme consistera en une revue de nos priorités et des dépenses du SI et de lEMI visant à mettre en évidence les activités qui ne sont plus nécessaires, à réaliser des gains defficience, et à réaliser des économies. Cette revue se déroulera avec la participation appropriée du Comité militaire.
- Agences de lOTAN. Le regroupement et la rationalisation des fonctions et des services des agences OTAN existantes sont en cours, et déboucheront sur la mise en activité, le 1er juillet 2012, de nouvelles agences OTAN chargées du soutien, de linformation et de la communication, et de lacquisition. Au cours des deux prochaines années, les responsables des nouvelles agences sattacheront à accroître les économies et les améliorations en termes defficacité à mesure que les nouvelles entités sétabliront.
- Gestion des ressources. Nous avons accompli des progrès tangibles sagissant de réformer la gestion des ressources de lOTAN dans les domaines de la programmation, de la transparence, de la redevabilité et de la gestion de linformation. Ces réformes améliorent lefficacité de la gestion des ressources et de la gestion financière de lOTAN et nous aident à adapter les ressources aux besoins. Dans ce contexte, nous continuerons de réformer nos structures et nos procédures afin de rechercher des gains defficience, notamment grâce à une meilleure utilisation de nos budgets.
Nous attendons avec intérêt létablissement dun nouveau rapport sur lavancement de ces réformes pour notre prochain sommet.
65. Nous exprimons notre gratitude au gouvernement des États-Unis, ainsi quaux habitants de la ville de Chicago, pour laccueil généreux qui nous a été réservé. Les décisions que nous avons prises au Sommet de Chicago, en renforçant nos engagements communs, nos capacités et notre coopération, rendront lAlliance plus forte pour les années à venir./.
(1) LAustralie, lAutriche, la Finlande, la Géorgie, le Japon, la Jordanie, la République de Corée, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, le Qatar, la Suède, la Suisse et les Émirats arabes unis.
(2) La Turquie reconnaît la République de Macédoine sous son nom constitutionnel.
(3) Complété par la lettre du président français du 16 août 2008 et par la correspondance ultérieure sur cette question.
2. Nos pays sont unis dans leur attachement au Traité de Washington et aux objectifs et aux principes de la Charte des Nations unies. Fondée sur la solidarité, la cohésion de lAlliance et lindivisibilité de notre sécurité, lOTAN reste le cadre transatlantique pour une solide défense collective et le forum essentiel pour les consultations et la prise de décisions entre Alliés en matière de sécurité. Notre concept stratégique de 2010 continue de nous guider sagissant de remplir efficacement, et toujours dans le respect du droit international, nos trois tâches fondamentales essentielles - la défense collective, la gestion de crise et la sécurité coopérative - qui toutes contribuent à la sauvegarde des membres de lAlliance.
3. Dans un contexte caractérisé par des défis de sécurité complexes et des difficultés financières, il est plus important que jamais dutiliser au mieux nos ressources et de continuer dadapter nos forces et nos structures. Nous restons attachés à nos valeurs communes, et nous sommes déterminés à faire en sorte que lOTAN soit apte à relever tout défi pour notre sécurité commune.
4. Nous rendons hommage à tous les hommes et les femmes des pays de lAlliance et des pays partenaires qui participent, avec bravoure, aux missions et aux opérations dirigées par lOTAN. Nous saluons leur professionnalisme et leur dévouement, reconnaissant par ailleurs le soutien précieux que leur apportent leurs familles et leurs proches. Nous avons une dette particulière envers tous ceux qui ont perdu la vie ou ont été blessés en service, et nous exprimons notre profonde sympathie à leurs familles et à leurs proches.
5. Aujourdhui, nous avons fait de nouveaux pas importants sur la voie dun Afghanistan stable et sûr et de la réalisation de notre objectif, qui est de faire en sorte que lAfghanistan ne puisse plus jamais redevenir un sanctuaire pour les terroristes qui menacent le pays, la région et le monde. Le processus de transition irréversible par lequel la responsabilité totale de la sécurité sera transférée de la Force internationale dassistance à la sécurité (FIAS) aux forces de sécurité nationales afghanes (ANSF), avance bien et devrait être achevé dici à la fin de 2014, comme convenu au Sommet de Lisbonne. Nous sommes par ailleurs conscients, dans ce contexte, de limportance dune approche globale et de la poursuite des progrès dans les domaines de la gouvernance et du développement, ainsi que dun processus politique assorti dune réconciliation et dune réintégration réussies. Nous saluons lannonce, par le président Karzaï, des provinces qui vont entamer la transition dans le cadre de la troisième tranche du processus, au terme de laquelle 75 % de la population afghane vivra dans des zones où les ANSF exerceront au premier chef la responsabilité de la sécurité. Dici à la mi-2013, lorsque commencera la transition dans les provinces concernées par la cinquième et dernière tranche, nous aurons franchi une étape importante dans notre feuille de route de Lisbonne, et les ANSF seront responsables au premier chef de la sécurité dans tout le pays. Cette étape franchie, la FIAS, dont le rôle évoluera de plus en plus dune mission principalement axée sur le combat vers une mission de formation, de conseil et dassistance des ANSF, sera à même de garantir que les Afghans bénéficient du soutien dont ils ont besoin pour sadapter à leurs nouvelles responsabilités, plus importantes. Nous réduisons nos forces graduellement et de manière responsable, pour achever la mission de la FIAS dici au 31 décembre 2014.
6. Dici à la fin de 2014, lorsque les autorités afghanes auront la responsabilité totale de la sécurité, la mission de combat dirigée par lOTAN prendra fin. Nous continuerons, toutefois, dapporter un solide soutien politique et pratique à long terme au travers de notre partenariat durable avec lAfghanistan. LOTAN est prête à travailler à létablissement, à la demande du gouvernement de la République islamique dAfghanistan, dune nouvelle mission pour laprès-2014, dune nature différente, ayant pour but de former, de conseiller et daider les ANSF, y compris les forces dopérations spéciales afghanes. Ce ne sera pas une mission de combat. Nous chargeons le Conseil dentamer immédiatement des travaux sur le processus de planification militaire pour la mission post-FIAS.
7. À la Conférence internationale sur lAfghanistan qui sest tenue à Bonn en décembre 2011, la communauté internationale a pris lengagement de soutenir lAfghanistan au cours de sa « décennie de la transformation », après 2014. LOTAN jouera son rôle, aux côtés dautres acteurs, en mettant sur pied des forces afghanes soutenables et en nombre suffisant, capables dassurer la sécurité de leur pays. Dans ce contexte, les Alliés saluent les contributions et réaffirment leur ferme engagement à contribuer au soutien financier des ANSF. Nous appelons par ailleurs la communauté internationale à sengager en faveur du soutien à long terme des ANSF. Des mécanismes de financement efficaces et des modalités dutilisation des fonds opérantes pour tous les éléments concernés des ANSF seront élaborés sur la base des mécanismes existants, dans le cadre desquels la cohérence des efforts du gouvernement afghan et de ceux de la communauté internationale sera assurée. Ils seront axés sur le respect des principes de flexibilité, de transparence, de redevabilité et de coût-efficacité, et ils comporteront des mesures anticorruption.
8. Nous réaffirmons limportance que les Alliés attachent à laccomplissement par le gouvernement de la République islamique dAfghanistan de progrès tangibles sagissant des engagements quil a pris à la conférence de Bonn le 5 décembre 2011 en faveur dune société démocratique, fondée sur lÉtat de droit et la bonne gouvernance - avec notamment des progrès dans la lutte contre la corruption -, et dans laquelle sont respectés les droits de lhomme et les libertés fondamentales des citoyens, y compris légalité entre hommes et femmes et la participation active des uns et des autres dans la société afghane. Les élections qui vont avoir lieu devront être organisées dans le plein respect de la souveraineté afghane et conformément à la Constitution afghane. Leur transparence sera également dune importance capitale. Des progrès continus vers la réalisation de ces objectifs encourageront les pays de lOTAN à maintenir leur soutien jusquen 2014 et au-delà.
9. Nous soulignons par ailleurs limportance de notre conception commune, avec le gouvernement de la République islamique dAfghanistan, sagissant de la participation pleine et entière de toutes les Afghanes à la vie politique et aux processus de reconstruction, de paix et de réconciliation en Afghanistan, ainsi que la nécessité de respecter les dispositions institutionnelles protégeant les droits de la femme. Nous sommes aussi conscients de la nécessité de protéger les enfants contre les effets préjudiciables des conflits armés.
10. Par ailleurs, nous sommes conscients du fait que la sécurité et la stabilité au cur de lAsie se caractérisent par des liens indissociables dans toute la région. Le processus dIstanbul sur la sécurité et la coopération régionales, lancé en novembre 2011, témoigne de lengagement de lAfghanistan et des pays de la région à assurer conjointement la sécurité, la stabilité et le développement dans un contexte régional. Les pays de la région, en particulier le Pakistan, ont un rôle important à jouer sagissant de garantir durablement la paix, la stabilité et la sécurité en Afghanistan, et de faciliter lachèvement du processus de transition. À cet égard, nous sommes disposés à poursuivre le dialogue et la coopération pratique avec les acteurs régionaux concernés. Nous nous félicitons des progrès accomplis concernant les arrangements de transit avec nos partenaires dAsie centrale et avec la Russie. LOTAN continue de travailler avec le Pakistan afin de réouvrir les lignes de communication terrestres dès que possible.
11. Nous nous réjouissons à la perspective de tenir demain une réunion élargie dans le cadre de la FIAS.
12. LAlliance reste pleinement engagée en faveur de la stabilité et de la sécurité de la région stratégiquement importante que sont les Balkans. Nous réitérons notre plein soutien à la KFOR, qui continue dagir avec précaution, fermeté et impartialité conformément au mandat qui lui a été donné par lONU, défini dans la résolution 1244 du Conseil de sécurité de lONU. La KFOR continuera de favoriser linstauration de la paix et de la stabilité dans un Kosovo multiethnique. Elle continuera également de contribuer à préserver la liberté de circulation et à garantir un environnement sûr et sécurisé pour lensemble de la population au Kosovo, en coopération avec tous les acteurs concernés, y compris la mission «État de droit» menée par lUnion européenne au Kosovo (EULEX), et le représentant spécial de lUE, comme convenu, ainsi que les autorités du Kosovo. Nous maintiendrons une capacité robuste et crédible pour la KFOR afin quelle puisse accomplir sa mission. Nous restons déterminés à passer à une présence dissuasive plus limitée et plus souple, uniquement une fois que la situation de sécurité le permettra. Nous saluons les progrès accomplis dans le développement de la Force de sécurité du Kosovo, sous la supervision de lOTAN, et nous félicitons cette force pour sa volonté et sa capacité de sacquitter de ses tâches et de ses responsabilités de sécurité. Nous continuerons de rechercher des possibilités de développer le rôle que joue lOTAN auprès de la Force de sécurité du Kosovo.
13. Lan dernier, grâce à lopération Unified Protector (OUP) menée sous mandat de lONU, et avec le soutien de la Ligue des États arabes, notre Alliance a joué un rôle crucial en protégeant la population civile en Libye et en contribuant à sauver des milliers de vies. Nous félicitons le peuple libyen pour les progrès accomplis à ce jour sur la voie dune Libye nouvelle, libre et démocratique, respectant pleinement les droits de lhomme et les libertés fondamentales, et nous lencourageons à prendre appui sur ces progrès.
14. Le succès de notre opération en Libye a montré une fois de plus que lAlliance est capable de mener à bien rapidement et efficacement des opérations complexes à lappui de la communauté internationale dans son ensemble. Nous avons également tiré un certain nombre denseignements importants, et nous les intégrons dans nos plans et nos politiques. Avec lOUP, lOTAN a établi de nouvelles références pour la consultation et la coopération pratique avec les pays partenaires qui ont contribué à notre opération, ainsi quavec dautres organisations internationales et régionales. Dans ce contexte, nous sommes conscients de limportance du Groupe de contact sur la Libye.
15. LAlliance contribue également à la paix et à la sécurité par dautres opérations et missions :
- Nous nous félicitons de la prorogation du mandat de notre opération Ocean Shield de lutte contre la piraterie au large de la Corne de lAfrique pour deux années supplémentaires, jusquà la fin de 2014. La décision de mener des actions renforcées en mer devrait nous permettre dêtre plus efficaces pour ce qui est déroder la portée opérationnelle des pirates en mer. Nous maintenons notre engagement à soutenir les efforts internationaux de lutte contre la piraterie, notamment en coopérant avec lopération Atalanta de lUE, comme convenu, ainsi quavec la Combined Task Force 151 et dautres forces navales, et en poursuivant notre participation au Groupe de contact sur la lutte contre la piraterie au large des côtes somaliennes. Nous encourageons le secteur des transports maritimes à adopter les meilleures pratiques de gestion et dautres mesures ayant montré leur efficacité contre la piraterie, dans le respect du droit international.
- Lopération Active Endeavour est lopération maritime que nous menons en Méditerranée au titre de larticle 5 et qui contribue à la lutte contre le terrorisme. Nous examinons actuellement des options stratégiques pour lavenir de cette opération.
- Nous continuons de fournir un soutien opérationnel à lUnion africaine (UA), à sa demande. Nous avons décidé de prolonger le soutien fourni à la mission de lUA en Somalie (AMISOM) dans les domaines du transport maritime et du transport aérien stratégiques, et de favoriser le développement des capacités de maintien de la paix à long terme de lUA, notamment la Force africaine en attente. Nous sommes prêts à examiner les nouvelles demandes dassistance en matière de formation que lUA adresserait à lOTAN.
- Nous avons conclu avec succès la mission OTAN de formation en Irak (NTM-I), qui a contribué à davantage de stabilité dans ce pays en aidant à la consolidation des capacités des institutions de sécurité iraquiennes.
16. La multiplicité des actes de violence sexuelle et sexiste dans les situations de conflit, labsence darrangements institutionnels efficaces pour garantir la protection des femmes et la sous-représentation persistante de celles-ci dans les processus de paix sont autant déléments qui continuent dentraver lourdement linstauration dune paix durable. Nous restons attachés à la pleine mise en application de la résolution 1325 du Conseil de sécurité de lONU sur les femmes, la paix et la sécurité, et des résolutions connexes, qui visent à protéger et à promouvoir les droits, le rôle et la participation des femmes dans le contexte de la prévention et de la résolution des conflits. Conformément à la politique de lOTAN/du Conseil de partenariat euro-atlantique (CPEA), lAlliance, en collaboration avec ses partenaires, a réalisé des progrès significatifs dans la mise en uvre des objectifs énoncés dans ces résolutions. À cet égard, nous avons entériné aujourdhui un rapport dactivité stratégique sur lintégration de la résolution 1325 dans les opérations et missions dirigées par lOTAN, et nous avons salué loffre généreuse faite par la Norvège de mettre à la disposition de lOTAN un représentant spécial pour ces questions importantes. Dans ce contexte, afin de mener plus avant ces travaux, nous avons chargé le Conseil de continuer de mettre en uvre la politique et le plan daction, dentreprendre une revue des incidences pratiques, pour la conduite des opérations et des missions de lOTAN, de la résolution 1325, dintégrer davantage la dimension de genre dans les activités de lAlliance, et de soumettre un rapport pour notre prochain sommet.
17. Nous restons également attachés à la mise en application de la résolution 1612 et des résolutions connexes du Conseil de sécurité de lONU sur la protection des enfants touchés par les conflits armés. Nous constatons avec préoccupation que les enfants sont confrontés à un éventail croissant de menaces dans les conflits armés, et nous condamnons fermement le fait quils font de plus en plus lobjet de recrutement, de violences sexuelles et dattaques ciblées. Dans le cadre des opérations quelle dirige, telles que celle de la FIAS en Afghanistan, lOTAN joue un rôle actif dans la prévention et la surveillance des violations visant les enfants, ainsi que dans la réponse à de tels actes, notamment par la formation préalable au déploiement et par le recours à un mécanisme dalerte en cas de violation. Cette approche, fondée sur des mesures pratiques, axées sur le terrain, démontre le ferme engagement de lOTAN sur cette question, à linstar de la désignation récente dun point de contact OTAN pour les enfants et les conflits armés, chargé de maintenir un dialogue étroit avec lONU. La coopération OTAN-ONU dans ce domaine permet de dégager une série de bonnes pratiques à intégrer dans les modules de formation OTAN et à prendre en considération dans le cadre déventuelles opérations à venir.
18. Nos expériences opérationnelles ont montré que les seuls moyens militaires, même sils sont essentiels, ne suffisent pas à relever les nombreux défis complexes pour notre sécurité. Nous réaffirmons nos décisions prises au Sommet de Lisbonne concernant une approche globale. Afin de respecter ces engagements, dimportants travaux sont en cours concernant la contribution de lOTAN à une approche globale ainsi que la stabilisation et la reconstruction. Une structure civile de gestion de crise appropriée mais modeste a été établie au siège de lOTAN ainsi quau sein du Commandement allié Opérations, conformément aux principes et aux orientations politiques détaillées que nous avons définis au Sommet de Lisbonne.
19. Nous continuerons de renforcer notre dialogue politique et notre coopération pratique avec lONU conformément à la déclaration ONU-OTAN de septembre 2008. Nous nous félicitons du renforcement de la coopération et de la liaison entre lOTAN et lONU qui sest opéré depuis le Sommet de Lisbonne de novembre 2010, et qui a également contribué au succès de lOUP.
20. LOTAN et lUnion européenne ont des valeurs et des intérêts stratégiques en commun. LUE est un partenaire unique et essentiel pour lOTAN. Renforcer pleinement ce partenariat stratégique, comme convenu par nos deux organisations et comme le prévoit le concept stratégique, est particulièrement important dans le climat daustérité économique actuel. LOTAN et lUE doivent continuer duvrer à améliorer la coopération pratique dans les opérations, à élargir les consultations politiques et à coopérer plus étroitement pour le développement des capacités. LOTAN et lUE travaillent côte à côte dans le cadre dopérations de gestion de crise, dans un esprit de renforcement mutuel, en particulier en Afghanistan et au Kosovo et pour ce qui est de la lutte contre la piraterie. LOTAN reconnaît limportance dune défense européenne plus forte et plus performante. LOTAN reconnaît par ailleurs les préoccupations persistantes des Alliés non membres de lUE ainsi que leurs contributions significatives au renforcement de la capacité de lUE à faire face aux défis de sécurité communs. Pour le partenariat stratégique entre lOTAN et lUE, limplication la plus complète des Alliés non membres de lUE dans cet effort est essentielle. Dans ce contexte, lOTAN coopérera étroitement avec lUnion européenne, comme convenu, pour faire en sorte que notre initiative de défense intelligente et linitiative européenne de mutualisation et de partage soient complémentaires et quelles se renforcent mutuellement ; nous saluons les efforts déployés par lUE, en particulier dans les domaines du ravitaillement en vol, du soutien médical, de la surveillance maritime et de la formation. Nous saluons également les efforts que font les Alliés et les partenaires européens dans ces domaines et dans dautres. Nous encourageons par ailleurs le secrétaire général à poursuivre son dialogue avec la haute représentante de lUE en vue daccroître lefficacité de notre coopération, et à faire rapport au Conseil en vue du prochain sommet.
21. Nous continuons de collaborer étroitement avec lOrganisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), en particulier dans des domaines tels que la prévention et la résolution des conflits, le relèvement postconflit et la réponse aux nouvelles menaces de sécurité. Nous sommes déterminés à renforcer encore notre coopération, tant au niveau politique quau niveau opérationnel, dans tous les domaines dintérêt commun.
22. LOTAN possède un vaste réseau de relations de partenariat. Nous attachons une très grande importance à tous les partenaires de lOTAN ainsi quaux contributions quils apportent aux travaux de lAlliance, comme lillustrent les diverses réunions de partenariat que nous tenons ici, à Chicago. Les partenariats jouent un rôle crucial dans la promotion de la paix et de la sécurité internationales. Les partenariats de lOTAN constituent un élément clé de la sécurité coopérative, qui est lune des tâches fondamentales de lAlliance, et celle-ci a établi des politiques efficaces afin de renforcer ses partenariats. Dans le cadre du Conseil de partenariat euro-atlantique et du Partenariat pour la paix, nous avons coopéré avec nos partenaires euro-atlantiques afin de construire une Europe libre, entière et en paix. Depuis vingt ans, nos partenariats facilitent le dialogue politique et la coopération régionale pratique dans les domaines de la sécurité et de la défense et offrent des cadres à cet effet, ils contribuent à promouvoir nos valeurs communes, ils nous permettent de partager lexpertise et lexpérience, et ils apportent une contribution significative à la réussite de bon nombre de nos opérations et missions. Les ministres des Affaires étrangères des pays de lOTAN, réunis à Berlin en avril 2011, ont approuvé une politique de partenariat plus efficace et plus souple afin de rendre les partenariats de lOTAN plus opérants. Nous poursuivrons activement sa mise en uvre en vue de renforcer les partenariats de lOTAN, y compris en consolidant le Conseil de partenariat euro-atlantique, le Dialogue méditerranéen, lInitiative de coopération dIstanbul ainsi que nos relations avec nos partenaires dans le monde, tout en exploitant pleinement la souplesse des configurations, en développant notre coopération politique et pratique avec les partenaires, y compris dans un contexte opérationnel, et en associant davantage nos partenaires aux entraînements, aux activités de formation et aux exercices, notamment ceux de la Force de réaction de lOTAN. Nous allons intensifier nos efforts afin de mieux interagir avec les partenaires dans le monde qui sont en mesure dapporter une contribution significative à la sécurité, et afin de nous rapprocher des partenaires concernés, y compris de notre partenaire le plus récent, la Mongolie, pour renforcer la confiance, accroître la transparence et développer le dialogue politique et la coopération pratique. Dans ce contexte, nous saluons la déclaration politique conjointe entre lAustralie et lOTAN.
23. Nous apprécions les contributions significatives de nos partenaires à nos activités de coopération pratique et aux différents fonds daffectation spéciale qui servent nos objectifs de partenariat. Nous nous félicitons du rapport de situation sur le développement de lintégrité ainsi que des progrès accomplis dans le cadre du programme OTAN pour le développement de lintégrité, qui a contribué de manière importante à promouvoir la transparence, la redevabilité et lintégrité dans le secteur de la défense des pays intéressés.
24. Nous nous réjouissons de la tenue à Chicago de notre réunion (1) avec les treize partenaires qui ont apporté récemment des contributions politiques, opérationnelles et financières particulières aux opérations dirigées par lOTAN. Cela illustre la souplesse renforcée avec laquelle nous envisageons les questions de partenariat en les axant sur la demande et sur les sujets de fond. Notre réunion de Chicago avec les partenaires nous offre une occasion unique dexaminer les enseignements tirés de notre coopération et de procéder à des échanges de vues sur les défis de sécurité communs auxquels nous faisons face. Des activités de formation et des exercices conjoints seront essentiels pour maintenir notre interopérabilité et nos interconnexions avec les forces de nos partenaires, y compris lorsque nous ne sommes pas engagés ensemble dans des opérations en cours. Nous communiquerons les idées qui se seront dégagées de cette réunion de Chicago à lensemble de nos partenaires, dans les cadres appropriés, en vue de débats complémentaires.
25. Conformément à larticle 10 du Traité de Washington, la porte de lOTAN restera ouverte à toutes les démocraties européennes qui partagent les valeurs de notre Alliance, qui sont désireuses et capables dassumer les responsabilités et les obligations liées au statut de membre, qui sont susceptibles de favoriser le développement des principes du Traité et dont ladmission peut contribuer à la sécurité dans la région de lAtlantique Nord. Sur la base de ces considérations, nous suivrons activement les progrès de chacun des partenaires qui aspirent à rejoindre lAlliance, en jugeant chacun deux en fonction de ce quil aura accompli. Nous réaffirmons notre ferme attachement à lintégration euro-atlantique des partenaires qui aspirent à rejoindre lAlliance, conformément aux décisions prises aux Sommets de Bucarest, de Strasbourg-Kehl et de Lisbonne. Nous nous félicitons des progrès que ces quatre partenaires ont réalisés, et nous les encourageons à continuer de mettre en uvre les décisions et les réformes nécessaires au service de leurs aspirations euro-atlantiques. Pour notre part, nous continuerons doffrir un soutien politique et pratique aux partenaires qui aspirent à rejoindre lAlliance. Lélargissement de lOTAN a contribué substantiellement à la sécurité des Alliés ; la perspective dun nouvel élargissement et lesprit de sécurité coopérative continuent de faire progresser la stabilité plus largement en Europe.
26. Nous rappelons laccord intervenu au Sommet de Bucarest en 2008, comme nous lavons fait aux sommets suivants, pour lancer une invitation à lex-République yougoslave de Macédoine (2) à rejoindre lAlliance dès quune solution mutuellement acceptable aura été trouvée, dans le cadre de lONU, à la question du nom, et nous appelons instamment à un redoublement des efforts en ce sens. Une solution rapide, puis ladhésion de ce pays, contribueront à la sécurité et à la stabilité dans la région. Nous souhaitons que les négociations se poursuivent sans plus tarder et espérons les voir aboutir dès que possible. Nous saluons et continuons de soutenir les efforts actuellement menés par lex-République yougoslave de Macédoine (2) pour ce qui est de la réforme, dont nous lencourageons à poursuivre la mise en uvre. Nous encourageons également les efforts de ce pays pour développer encore une société multiethnique. Nous apprécions les contributions substantielles de lex-République yougoslave de Macédoine à nos opérations, de même que son rôle actif dans les activités de coopération régionale. Nous attachons du prix à lengagement dont témoigne depuis longtemps lex-République yougoslave de Macédoine à légard du processus dadhésion à lOTAN.
27. Nous saluons les progrès significatifs accomplis par le Monténégro sur la voie de ladhésion à lOTAN, ainsi que sa contribution à la sécurité dans la région des Balkans occidentaux et au-delà, notamment par son rôle actif dans les activités de coopération régionale et sa présence au sein de la FIAS. Nous saluons également le renforcement du soutien exprimé par lopinion publique du Monténégro en faveur de ladhésion à lOTAN, et nous continuerons de favoriser ce processus. Lengagement actif du Monténégro dans le processus du MAP témoigne dune ferme détermination à rejoindre lAlliance. Le Monténégro a mis en uvre avec succès dimportantes réformes politiques, économiques et en matière de défense, et nous lencourageons à poursuivre sur cette voie afin quil puisse se rapprocher encore de lAlliance. Nous suivrons activement les progrès du Monténégro sur la voie de ladhésion.
28. Nous continuons de soutenir pleinement les aspirations de la Bosnie-Herzégovine à ladhésion. Nous nous félicitons des progrès significatifs accomplis ces derniers mois, et notamment de la constitution du Conseil des ministres de Bosnie-Herzégovine et de laccord politique intervenu le 9 mars 2012 concernant lenregistrement des biens militaires immeubles comme biens de lÉtat. Ces développements sont le signe de la volonté politique en Bosnie-Herzégovine de faire avancer le processus de réforme, et nous encourageons tous les acteurs politiques dans le pays à continuer de travailler de manière constructive à la poursuite de la mise en uvre des réformes politiques et économiques nécessaires à lintégration euro-atlantique. Laccord politique sur les biens militaires et de lÉtat est une étape importante vers le respect de la condition fixée par les ministres des Affaires étrangères des pays de lOTAN à Tallinn en avril 2010 pour une pleine participation au processus du MAP. Nous nous félicitons des mesures initiales prises en ce qui concerne la mise en uvre, et nous invitons instamment les dirigeants politiques en Bosnie-Herzégovine à poursuivre leurs efforts pour travailler de manière constructive à la mise en uvre de cet accord sans délai afin que ce pays puisse entamer le premier cycle de son MAP dès que possible. LAlliance continuera de suivre lavancement de la mise en uvre et elle aidera la Bosnie-Herzégovine dans ses efforts de réforme. Nous apprécions la contribution de la Bosnie-Herzégovine aux opérations dirigées par lOTAN et la félicitons pour le rôle constructif quelle joue au service de la sécurité régionale et internationale.
29. Au Sommet de Bucarest, en 2008, nous avons décidé que la Géorgie deviendrait membre de lOTAN, et nous réaffirmons tous les éléments de cette décision, ainsi que les décisions prises par la suite. La Commission OTAN-Géorgie et le programme national annuel de ce pays jouent un rôle central dans la supervision du processus mis en train au Sommet de Bucarest. Nous nous félicitons des progrès que fait la Géorgie depuis le Sommet de Bucarest en vue de concrétiser ses aspirations euro-atlantiques, grâce à ses réformes, à la mise en uvre de son programme national annuel et à sa collaboration active avec lAlliance sur le plan politique dans le cadre de la Commission OTAN-Géorgie. Dans ce contexte, nous sommes convenus de resserrer les liens existant entre la Géorgie et lAlliance, notamment en renforçant encore notre dialogue politique, notre coopération pratique et notre interopérabilité avec ce pays. Nous continuons dencourager et de soutenir activement la mise en uvre par la Géorgie de toutes les réformes nécessaires, y compris les réformes démocratiques, électorales et judiciaires, ainsi que celles des secteurs de la sécurité et de la défense. Nous soulignons combien la tenue délections libres, régulières et inclusives en 2012 et en 2013 est importante. Nous apprécions la contribution substantielle quapporte la Géorgie à la sécurité euro-atlantique, notamment en tant que deuxième pays non OTAN fournisseur de troupes à la FIAS.
30. Nous réitérons notre soutien constant à lintégrité territoriale et à la souveraineté de la Géorgie à lintérieur de ses frontières internationalement reconnues. Nous nous félicitons du respect intégral par la Géorgie de laccord de cessez-le-feu conclu par lentremise de lUnion européenne et dautres mesures unilatérales de confiance. Nous nous félicitons de lengagement de la Géorgie de ne pas recourir à la force et appelons la Russie à faire de même. Nous continuons de demander à la Russie de revenir sur sa décision de reconnaître les régions géorgiennes dOssétie du Sud et dAbkhazie en tant quÉtats indépendants. Nous encourageons tous les participants aux pourparlers de Genève à jouer un rôle constructif et à poursuivre leur étroite collaboration avec lOSCE, lONU et lUE, à la recherche dun règlement pacifique du conflit sur le territoire internationalement reconnu de la Géorgie.
31. Ici, à Chicago, les ministres des Affaires étrangères de nos pays se réunissent avec leurs homologues de lex-République yougoslave de Macédoine (2), du Monténégro, de la Bosnie-Herzégovine et de la Géorgie, afin de faire le point sur les progrès accomplis par chacun de ces pays, de planifier la coopération pour lavenir et de procéder à un échange de vues avec nos partenaires, notamment en ce qui concerne leur participation aux activités de partenariat et leurs contributions aux opérations. Nous exprimons notre gratitude à ces partenaires qui aspirent à devenir membres de lOTAN pour les contributions importantes quils apportent aux opérations dirigées par lOTAN, preuves de leur engagement au service de nos objectifs de sécurité communs.
32. Dans les Balkans occidentaux, région stratégiquement importante, les valeurs démocratiques, la coopération régionale et les relations de bon voisinage sont importantes pour une paix et une stabilité durables. Nous sommes encouragés par les progrès accomplis, y compris dans des cadres de coopération régionaux, et nous continuerons de soutenir activement les aspirations euro-atlantiques dans cette région. Ensemble, les Alliés et les partenaires de la région contribuent activement au maintien de la paix régionale et internationale, y compris dans des cadres de coopération régionale.
33. Nous continuons de soutenir lintégration euro-atlantique de la Serbie. Nous saluons les progrès accomplis par la Serbie dans létablissement dun partenariat plus fort avec lOTAN et nous encourageons Belgrade à poursuivre sur cette voie. LOTAN est disposée à continuer de renforcer la compréhension mutuelle, le dialogue politique et la coopération pratique avec la Serbie. Nous continuerons daider ce pays dans ses efforts de réforme, et nous appelons de nos vux la poursuite des travaux.
34. Nous appelons la Serbie à soutenir la poursuite des efforts visant à consolider la paix et la stabilité au Kosovo. Nous invitons instamment toutes les parties concernées à coopérer pleinement avec la KFOR et EULEX dans lexécution de leurs mandats respectifs, qui nécessitent une liberté de circulation inconditionnelle. Nous exhortons Belgrade et Pristina à exploiter pleinement les possibilités qui sont offertes de promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité dans la région, en particulier dans le cadre du dialogue facilité par lUnion européenne. Nous saluons les progrès réalisés dans le dialogue Belgrade-Pristina facilité par lUnion européenne, y compris laccord sur la coopération régionale et un protocole technique sur la gestion intégrée des frontières. Le dialogue entre eux et une perspective euro-atlantique pour la région sont essentiels pour améliorer durablement la sécurité et la stabilité dans les Balkans occidentaux. Nous appelons les deux parties à mettre pleinement en uvre les accords existants, et à avancer sur toutes les questions en suspens, y compris la conclusion daccords supplémentaires dans les domaines des télécommunications et de lélectricité. Nous nous félicitons des progrès réalisés et appelons de nos vux la poursuite des efforts visant à consolider lÉtat de droit, et dautres efforts de réforme, au Kosovo.
35. Une Ukraine indépendante, souveraine et stable, fermement attachée à la démocratie et à lÉtat de droit, est essentielle à la sécurité euro-atlantique. À loccasion du quinzième anniversaire de la Charte de partenariat spécifique OTAN-Ukraine, nous saluons lengagement de lUkraine en faveur dun renforcement du dialogue politique et de linteropérabilité avec lOTAN, ainsi que les contributions de ce pays aux opérations dirigées par lOTAN et les nouvelles propositions qui ont été faites. Nous prenons note de lélimination récente de luranium hautement enrichi de lUkraine, en mars 2012, qui témoigne dun engagement avéré en faveur de la non-prolifération. Rappelant les décisions concernant lUkraine et notre politique de la porte ouverte prises aux Sommets de Bucarest et de Lisbonne, lOTAN est prête à continuer de développer sa coopération avec lUkraine et dapporter son aide à la mise en uvre des réformes, dans le cadre de la Commission OTAN-Ukraine et du programme national annuel. Prenant note des principes et engagements sur lesquels se fondent la Charte OTAN-Ukraine et le programme national annuel, nous sommes préoccupés par lapplication sélective de la justice et par les poursuites judiciaires qui semblent reposer sur des motivations politiques, y compris celles qui visent des dirigeants de lopposition, et par les conditions de détention de ces derniers. Nous encourageons lUkraine à remédier aux lacunes actuelles de son système judiciaire afin de respecter pleinement lÉtat de droit et les accords internationaux auxquels elle est partie. Nous encourageons également lUkraine à veiller à ce que les élections législatives de cet automne soient libres, régulières et inclusives.
36. La coopération OTAN-Russie revêt une importance stratégique car elle contribue à la création dun espace commun de paix, de stabilité et de sécurité. Nous restons déterminés à instaurer, avec la Russie, une paix durable et inclusive dans la zone euro-atlantique, sur la base des objectifs, des principes et des engagements énoncés dans lActe fondateur OTAN-Russie et la Déclaration de Rome. Nous souhaitons un véritable partenariat stratégique entre lOTAN et la Russie, et nous agirons en conséquence, attendant de la Russie une attitude réciproque.
37. Cette année, nous marquons le dixième anniversaire de linstauration du Conseil OTAN-Russie et le quinzième anniversaire de lActe fondateur OTAN-Russie. Nous nous félicitons des progrès importants enregistrés dans notre coopération avec la Russie au fil des ans. Dans le même temps, nous avons des divergences sur des questions spécifiques et il convient daméliorer la confiance, la transparence réciproque et la prévisibilité pour réaliser pleinement le potentiel du Conseil OTAN-Russie. Dans ce contexte, nous comptons évoquer avec la Russie au sein du Conseil OTAN-Russie les préoccupations des Alliés au sujet des intentions déclarées de ce pays concernant des déploiements militaires à proximité des frontières de lAlliance. Ayant à lesprit les objectifs, les principes et les engagements sur lesquels se fonde le Conseil OTAN-Russie, et sur cette base solide, nous demandons instamment à la Russie de remplir les engagements quelle a pris à légard de la Géorgie dans le cadre de la médiation de lUnion européenne le 12 août et le 8 septembre 2008 (3). Nous restons préoccupés par le renforcement de la présence militaire de la Russie sur le territoire de la Géorgie, et nous continuons dappeler la Russie à garantir le libre accès de laide humanitaire et des observateurs internationaux.
38. LOTAN et la Russie ont des intérêts de sécurité communs et sont confrontés à des défis communs, et les avancées pratiques accomplies ensemble reflètent cette réalité. Aujourdhui, nous continuons dattacher du prix au rôle important du Conseil OTAN-Russie en tant que forum permettant de mener un dialogue politique franc et honnête - y compris sur les sujets de désaccord - et de promouvoir la coopération pratique. Notre coopération avec la Russie sur les questions liées à lAfghanistan - notamment les arrangements de transit dans les deux sens proposés par la Russie à lappui de la FIAS, la formation conjointe de personnel de lutte antidrogue venu dAfghanistan, dAsie centrale et du Pakistan, ainsi que le fonds daffectation spéciale du Conseil OTAN-Russie pour la maintenance des hélicoptères en réponse à un besoin clé des forces de sécurité nationales afghanes - est le signe de notre détermination commune à instaurer la paix et la stabilité dans cette région. La coopération OTAN-Russie dans la lutte contre le terrorisme sest développée et cest à tous les pays du Conseil OTAN-Russie que bénéficieront les enseignements à tirer du premier exercice civilo-militaire de lutte antiterroriste organisé dans le cadre du Conseil OTAN-Russie, ainsi que les capacités disponibles dans le cadre du programme de lutte antiterroriste du Conseil OTAN-Russie dans le domaine de laviation, désormais dans sa phase opérationnelle. Par ailleurs, nous prenons note avec satisfaction de la coopération croissante avec la Russie dans la lutte contre la piraterie au large de la Corne de lAfrique. Nous avons la détermination et lespoir de voir se renforcer encore la confiance et la transparence réciproque dans les domaines que sont la défense, la stratégie, les doctrines, les postures militaires, notamment pour ce qui est des armes nucléaires non stratégiques en Europe, les exercices militaires, la maîtrise des armements et le désarmement, et nous invitons la Russie à travailler avec lAlliance à lexamen de mesures de confiance dans ces domaines.
39. Alors que la Méditerranée et le Moyen-Orient élargi connaissent des changements sans précédent, lOTAN est déterminée à renforcer et à développer ses relations de partenariat avec des pays de la région, avec lesquels nous faisons face à des défis de sécurité communs et nous partageons les mêmes objectifs de paix, de sécurité et de stabilité. LOTAN soutient les peuples de la région dans leurs aspirations à la démocratie, aux libertés individuelles et à lÉtat de droit - valeurs qui constituent le fondement de lAlliance.
40. La crise libyenne a mis en évidence les avantages de la coopération avec les partenaires de la région. Elle a également mis en évidence lintérêt de consultations régulières entre lAlliance et les organisations régionales, comme le Conseil de coopération du Golfe et la Ligue des États arabes.
41. LOTAN est prête à mener plus régulièrement des consultations sur des questions de sécurité dintérêt commun, dans le cadre du Dialogue méditerranéen et de lInitiative de coopération dIstanbul, ainsi que dans le cadre de consultations bilatérales et dans des configurations à «28+n». Nous rappelons notre engagement en faveur du Dialogue méditerranéen et de lInitiative de coopération dIstanbul, ainsi que des principes sur lesquels ils se fondent ; le Dialogue méditerranéen et lInitiative de coopération dIstanbul demeurent deux cadres de partenariat complémentaires mais néanmoins distincts. Nous sommes également prêts à envisager dapporter, sur demande, un soutien à nos partenaires de la région dans des domaines comme la consolidation des institutions de sécurité, la modernisation de la défense, le développement capacitaire et les relations civilo-militaires. Des programmes individualisés nous permettront de nous concentrer sur les priorités agréées pour chacun des pays partenaires.
42. Le Dialogue méditerranéen aide à renforcer la compréhension mutuelle, le dialogue politique, la coopération pratique, et, lorsquil y a lieu, linteropérabilité. Nous saluons linitiative menée par le Maroc en vue de lélaboration dun nouveau document-cadre politique pour le Dialogue méditerranéen, et nous nous réjouissons à la perspective de lélaborer sous peu avec nos partenaires au sein du Dialogue méditerranéen. Nous encourageons nos partenaires du Dialogue méditerranéen à tirer parti de manière proactive des possibilités offertes par leur partenariat avec lOTAN. Le Dialogue méditerranéen demeure ouvert à dautres pays de la région.
43. Nous nous félicitons de la déclaration dintérêt de la Libye en faveur dun approfondissement des relations avec lAlliance. Nous sommes disposés à accueillir la Libye en tant que partenaire, si elle le désire. Dans cette perspective, le Dialogue méditerranéen constitue un cadre naturel pour ce partenariat. Nous nous tenons prêts, si elle en fait la demande, et au cas par cas, à envisager dapporter une aide à la Libye dans les domaines où lOTAN peut offrir une valeur ajoutée. Les activités de lOTAN seraient essentiellement axées sur la réforme des secteurs de la sécurité et de la défense, tout en tenant compte des autres efforts entrepris à léchelon international.
44. Nous allons renforcer le dialogue politique et la coopération pratique dans le cadre de lInitiative de coopération dIstanbul. Nous remercions chaleureusement lÉtat du Koweït pour sa généreuse proposition daccueillir un centre régional de lInitiative de coopération dIstanbul, qui nous aidera à mieux comprendre les enjeux de sécurité communs et à examiner la manière dy faire face ensemble. Nous encourageons nos partenaires au sein de lICI à tirer parti de manière proactive des possibilités offertes par leur partenariat avec lOTAN. Nous demeurons prêts à accueillir de nouveaux membres au sein de cette Initiative.
45. Nous suivons lévolution de la crise syrienne avec une préoccupation croissante et nous soutenons fermement les efforts que déploient lONU et la Ligue des États arabes, et notamment la mise en uvre intégrale du plan Annan en six points.
46. Nous nous réjouissons des progrès accomplis en Irak. La cellule OTAN de transition à présent établie en Irak contribue à développer notre partenariat.
47. Notre vision étant celle dune zone euro-atlantique en paix, la persistance de conflits régionaux de longue durée dans le Sud-Caucase et en République de Moldova reste une source de préoccupation majeure pour lAlliance. Nous nous réjouissons de lapproche constructive dans la reprise du dialogue sur la question de la Transnistrie mené en configuration «5+2», et nous encourageons lensemble des acteurs concernés à poursuivre leurs efforts. Sagissant de tous ces conflits, nous exhortons toutes les parties à uvrer de manière constructive, et avec une volonté politique renforcée, au règlement pacifique des conflits, et à respecter les cadres de négociation actuels. Nous les appelons toutes à éviter de prendre des mesures portant atteinte à la sécurité et à la stabilité régionales. Nous restons déterminés à soutenir lintégrité territoriale, lindépendance et la souveraineté de lArménie, de lAzerbaïdjan, de la Géorgie et de la République de Moldova, et nous continuerons par ailleurs dappuyer les efforts visant à parvenir à un règlement pacifique de ces conflits régionaux, sur la base de ces principes et des normes du droit international, de la Charte des Nations unies et de lActe final dHelsinki.
48. La région de la mer Noire demeure importante pour la sécurité euro-atlantique. Nous nous félicitons des progrès réalisés, grâce à lusage efficace des initiatives et des mécanismes existants, dans le renforcement de la coopération et de lappropriation régionales, dans un esprit de transparence, de complémentarité et dinclusivité. Nous continuerons dapporter, comme il conviendra, un soutien aux efforts s???appuyant sur les priorités régionales ainsi que sur le dialogue et la coopération entre les États de la mer Noire et avec lAlliance.
49. Le nombre de cyberattaques continue de saccroître de manière significative et leur niveau de sophistication et de complexité ne cesse dévoluer. Nous réaffirmons les engagements pris au Sommet de Lisbonne en matière de cyberdéfense. Suite à ce sommet, nous avons adopté lan dernier un concept, une politique et un plan daction pour la cyberdéfense, dont la mise en uvre est en cours. Sur la base des capacités existantes de lOTAN, les éléments critiques de la capacité opérationnelle totale (FOC) de la capacité OTAN de réaction aux incidents informatiques (NCIRC), y compris la protection de la plupart des sites et des utilisateurs, seront en place dici la fin 2012. Nous nous sommes engagés à fournir les ressources et à mener à bien les réformes nécessaires pour mettre en place une capacité centralisée de cyberprotection pour tous les organismes de lOTAN, de manière à garantir que les moyens que nous investissons collectivement dans lOTAN sont protégés par des capacités de cyberdéfense renforcées. Nous allons continuer dintégrer des mesures de cyberdéfense dans les structures et les procédures de lAlliance et, à titre individuel, nous restons attachés à recenser et à mettre en place des capacités nationales de cyberdéfense qui renforcent la collaboration et linteropérabilité au sein de lAlliance, y compris dans le cadre des processus OTAN de planification de défense. Nous continuerons de développer notre capacité à prévenir et à détecter les cyberattaques, à nous en défendre et à nous en relever. Pour faire face aux menaces qui pèsent sur la cybersécurité et pour améliorer notre sécurité commune, nous sommes déterminés à travailler avec les pays partenaires concernés, au cas par cas, et avec des organisations internationales, entre autres lUE, comme convenu, le Conseil de lEurope, lONU et lOSCE en vue daccroître la coopération concrète. En outre, nous tirerons pleinement parti de lexpertise offerte par le Centre dexcellence pour la cyberdéfense en coopération en Estonie.
50. Nous restons profondément préoccupés par la prolifération des armes nucléaires et dautres armes de destruction massive (ADM), ainsi que de leurs vecteurs. La prolifération menace notre vision commune qui est de créer les conditions nécessaires à un monde sans armes nucléaires, conformément aux objectifs énoncés dans le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Nous partageons les vives préoccupations exprimées par le Conseil de sécurité de lONU au sujet du programme nucléaire de lIran, et nous appelons ce pays à se conformer pleinement à lensemble de ses obligations internationales, y compris à toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de lONU et du Conseil des gouverneurs de lAgence internationale de lénergie atomique. Nous appelons en outre lIran à coopérer avec la communauté internationale afin dinstaurer la confiance en ce qui concerne la nature exclusivement pacifique de son programme nucléaire dans le respect de ses obligations au titre du TNP. Nous sommes en faveur dune résolution immédiate de la question nucléaire iranienne par la voie diplomatique et nous encourageons un processus soutenu de contact dans le cadre des pourparlers entre les «P5+1» et lIran. Nous sommes profondément préoccupés par les activités de prolifération menées par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), et nous appelons ce pays à se conformer pleinement à toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de lONU ainsi quaux obligations internationales en la matière, en particulier en abandonnant toutes les activités relatives à ses programmes darmes nucléaires et de missiles balistiques existants, de manière complète, vérifiable et irréversible. Nous condamnons fermement le tir auquel la RPDC a procédé le 13 avril 2012 en utilisant la technologie des missiles balistiques. Nous appelons à ladhésion universelle au TNP et au protocole additionnel à laccord de garanties de lAgence internationale de lénergie atomique, ainsi quau respect universel de ces instruments ; nous appelons à la pleine application de la résolution 1540 du Conseil de sécurité de lONU, et nous nous félicitons de la poursuite des travaux dans le cadre de la résolution 1977 du Conseil de sécurité. Nous appelons également tous les États à renforcer la sécurité des matières nucléaires à lintérieur de leurs frontières, comme ils y ont été invités au sommet sur la sécurité nucléaire tenu cette année à Séoul. Nous continuerons de mettre en uvre la politique OTAN au niveau stratégique de prévention de la prolifération des ADM et de défense contre les menaces chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN). Nous ferons en sorte que lOTAN possède les capacités appropriées, y compris pour des travaux de planification, des activités de formation et des exercices, afin de faire face et de répondre aux attaques CBRN.
51. Le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, ne pourra jamais être toléré ni justifié. Nous déplorons toutes les pertes en vies humaines résultant dactes de terrorisme et nous exprimons notre sympathie aux victimes. Nous réaffirmons notre engagement à lutter contre le terrorisme avec une fermeté inébranlable, dans le respect du droit international et des principes de la Charte des Nations unies. Nous avons entériné aujourdhui les lignes directrices de lOTAN sur la lutte contre le terrorisme, et nous chargeons le Conseil délaborer un plan daction afin de renforcer encore la capacité de lOTAN de prévenir et de décourager les actes de terrorisme, ainsi que dy répondre, en recensant les initiatives visant à améliorer notre connaissance de la menace et à renforcer nos capacités et notre engagement.
52. La stabilité et la fiabilité des approvisionnements énergétiques, la diversification des itinéraires dacheminement, des fournisseurs et des ressources énergétiques, et linterconnexion des réseaux énergétiques demeurent dune importance capitale. Bien que ces questions relèvent au premier chef des gouvernements nationaux et dautres organisations internationales concernées, lOTAN suit de près les développements pertinents qui interviennent dans le domaine de la sécurité énergétique. Aujourdhui, nous avons pris note dun rapport dactivité qui décrit les mesures concrètes adoptées depuis notre dernier sommet ainsi que la voie à suivre en vue dintégrer, sil y a lieu, les considérations de sécurité énergétique dans les politiques et les activités de lOTAN. Nous continuerons de mener des consultations sur la sécurité énergétique et nous développerons encore la capacité à contribuer à la sécurité énergétique, en nous concentrant sur les domaines dans lesquels lOTAN peut apporter une valeur ajoutée. À cet effet, nous nous efforcerons daméliorer de façon significative lefficacité énergétique de nos forces militaires ; nous développerons nos compétences à lappui de la protection des infrastructures énergétiques critiques ; et nous étendrons encore nos activités douverture, en consultation avec les partenaires, au cas par cas. Nous saluons la proposition détablir en Lituanie un centre dexcellence homologué par lOTAN pour la sécurité énergétique en tant que contribution aux efforts de lOTAN dans ce domaine. Nous chargeons le Conseil de continuer daffiner le rôle de lOTAN en matière de sécurité énergétique conformément aux principes et aux directives agréés au Sommet de Bucarest, aux orientations fournies par le nouveau concept stratégique et aux décisions du Sommet de Lisbonne. Nous chargeons le Conseil délaborer un nouveau rapport dactivité pour notre prochain sommet.
53. Des contraintes majeures en termes denvironnement et de ressources, dont les risques sanitaires, le changement climatique, la raréfaction de leau et laugmentation des besoins énergétiques, contribueront aussi à dessiner lenvironnement de sécurité futur dans des régions dintérêt pour lAlliance et pourraient affecter considérablement la planification et les opérations de lOTAN.
54. À Lisbonne, nous avons demandé une revue de la posture générale de lOTAN sagissant de la dissuasion et de la défense face à lensemble des menaces contre lAlliance, en tenant compte des modifications dun environnement de sécurité international en mutation. Nous avons aujourdhui approuvé et rendu publics les résultats de la revue de notre posture de dissuasion et de défense. LOTAN est déterminée à maintenir une combinaison appropriée de capacités nucléaires, conventionnelles et de défense antimissile pour la dissuasion et la défense, afin dhonorer les engagements énoncés dans le concept stratégique. Conformément au concept stratégique et aux engagements quils ont pris en vertu des traités et cadres de maîtrise des armements existants, les Alliés continueront à apporter leur soutien aux efforts de maîtrise des armements, de désarmement et de non-prolifération.
55. Nous veillerons à ce que lAlliance continue de disposer des capacités dont elle a besoin pour exécuter les tâches fondamentales essentielles que, dans le concept stratégique, nous nous sommes engagés à accomplir. À cette fin, nous avons adopté une déclaration de Chicago sur la défense, diffusée séparément, et entériné le paquet «défense» pour le Sommet de Chicago, qui expose une vision et une voie à suivre claire concernant la poursuite de notre objectif «Les forces de lOTAN à lhorizon 2020».
56. Nous nous félicitons de la décision prise récemment par le Conseil de poursuivre la mission OTAN de police du ciel dans les États baltes, et nous apprécions lengagement pris récemment par ces États de renforcer le soutien quils apportent, en tant que pays hôtes, aux Alliés qui y prennent part. Les Alliés restent déterminés à contribuer à cette mission, qui est également un exemple de mise en pratique de la défense intelligente. Cette mission du temps de paix et les autres arrangements de police du ciel de lAlliance témoignent de notre engagement durable et visible en faveur de la défense collective et de la solidarité.
57. Les récentes expériences opérationnelles de lAlliance montrent également que laptitude des forces de lOTAN à opérer ensemble harmonieusement et rapidement est un facteur essentiel de succès. Nous veillerons par conséquent à maintenir linterconnexion des forces de lAlliance par le développement de la formation, de lentraînement et des exercices. Compte tenu de lattachement de lAlliance au principe de la transparence, et dans une optique de réciprocité, ces activités sont accessibles aux partenaires, en tant que participants ou observateurs, au cas par cas. Dans ce contexte, nous attachons une importance particulière à lexercice de la Force de réaction de lOTAN «Steadfast Jazz», qui aura lieu lan prochain et qui, à côté dautres exercices, contribuera à permettre aux forces de lOTAN dopérer ensemble à tout endroit du territoire de lAlliance et dans le cadre plus large dopérations de gestion des crises.
58. Nous restons préoccupés par les menaces croissantes quengendre pour notre Alliance la prolifération des missiles balistiques. Au Sommet de Lisbonne, nous avons décidé de développer une capacité de défense antimissile de lOTAN pour accomplir notre tâche fondamentale de défense collective. Le but de cette capacité est dassurer la couverture totale et la protection de lensemble des populations, du territoire et des forces des pays européens de lOTAN contre les menaces croissantes quengendre la prolifération des missiles balistiques, sur la base des principes de lindivisibilité de la sécurité des Alliés et de la solidarité au sein de lOTAN, du partage équitable des risques et des charges, ainsi que de la demande raisonnable, compte tenu du niveau de la menace, de la soutenabilité financière et de la faisabilité technique, et en fonction des dernières évaluations communes de la menace agréées par lAlliance. Si les efforts internationaux devaient permettre de réduire les menaces quengendre la prolifération des missiles balistiques, la défense antimissile de lOTAN pourra être adaptée en conséquence, et elle le sera.
59. La défense antimissile peut venir compléter le rôle des armes nucléaires dans la dissuasion mais elle ne peut pas sy substituer. Cette capacité est purement défensive.
60. Nous nous réjouissons aujourdhui de déclarer que lAlliance a atteint une capacité OTAN intérimaire de défense contre les missiles balistiques. Elle constituera immédiatement une première étape significative sur le plan opérationnel, conformément à notre décision prise à Lisbonne, offrant une couverture maximale dans la limite des moyens disponibles pour défendre nos populations, notre territoire et nos forces dans la zone à laquelle appartiennent les pays européens méridionaux de lOTAN contre une attaque de missiles balistiques Notre objectif reste de doter lAlliance dune capacité opérationnelle OTAN de défense contre les missiles balistiques qui soit à même dassurer la couverture totale et la protection de lensemble des populations, du territoire et des forces des pays européens de lOTAN, sur la base de contributions nationales volontaires, y compris des intercepteurs et capteurs à financement national, des accords de stationnement, et dune capacité de défense active multicouche contre les missiles balistiques de théâtre (ALTBMD) élargie. Seuls les systèmes de commandement et de contrôle de la capacité ALTBMD et leur élargissement à la défense territoriale sont admissibles au financement commun. Dans le contexte de la capacité OTAN de défense contre les missiles balistiques, la Turquie héberge un radar avancé de détection lointaine. Nous prenons note des possibilités éventuelles de coopération en matière de défense antimissile, et nous encourageons les Alliés à étudier les possibilités de contributions volontaires supplémentaires, y compris par la coopération multinationale, à fournir les capacités concernées, ainsi quà exploiter les synergies potentielles en matière de planification, de développement et dacquisition, et de déploiement.
61. Comme pour toutes les opérations de lOTAN, un contrôle politique total des Alliés sur les actions militaires entreprises au titre de cette capacité intérimaire sera assuré. En raison du temps de vol très court des missiles balistiques, le Conseil approuve les règles et procédures préétablies de commandement et de contrôle notamment pour tenir compte des conséquences dune interception en fonction des impératifs de couverture et de protection. Nous avons chargé le Conseil de faire le point régulièrement sur la mise en uvre de la capacité BMD de lOTAN, notamment avant les réunions des ministres des Affaires étrangères et de la Défense, et détablir à notre intention, pour le prochain sommet, un rapport global sur les questions à examiner pour le développement futur de cette capacité.
62. LAlliance reste prête à engager le dialogue avec des États tiers, au cas par cas, afin de renforcer la transparence et la confiance et daccroître lefficacité de la défense contre les missiles balistiques. Compte tenu des intérêts de sécurité que nous partageons avec la Russie, nous restons attachés à une coopération dans le domaine de la défense antimissile, dans un esprit de confiance mutuelle et de réciprocité, comme lors du récent exercice de défense contre les missiles de théâtre organisé dans le cadre du Conseil OTAN-Russie. Dans le cadre des travaux qui se poursuivent au sein du Conseil OTAN-Russie, nous nous efforçons de déterminer la manière dont les systèmes de défense antimissile indépendants de lOTAN et de la Russie peuvent être associés pour renforcer la sécurité européenne. Nous attendons avec intérêt détablir le Centre conjoint OTAN-Russie de fusion des données sur la défense antimissile quil est proposé de créer et le Centre conjoint des plans et opérations pour coopérer dans ce domaine. Nous proposons délaborer un régime de transparence fondé sur léchange régulier dinformations concernant les capacités de défense antimissile existantes respectives de lOTAN et de la Russie. Une telle coopération concrète en matière de défense antimissile est le meilleur moyen de donner à la Russie les assurances quelle recherche sur les plans et capacités de défense antimissile de lOTAN. À cet égard, nous réaffirmons aujourdhui que les systèmes OTAN de défense antimissile en Europe ne porteront pas atteinte à la stabilité stratégique. La défense antimissile de lOTAN nest pas dirigée contre la Russie, et elle ne portera pas atteinte aux capacités de dissuasion stratégique russes. Elle est destinée à assurer la défense contre des menaces potentielles némanant pas de la zone euro-atlantique. Bien que regrettant les déclarations récurrentes de la Russie sur déventuelles mesures dirigées contre le système de défense antimissile de lOTAN, nous nous félicitons de constater que la Russie est disposée à poursuivre le dialogue dans le but de trouver un accord sur le futur cadre de la coopération en matière de défense antimissile.
63. Nous restons attachés à la maîtrise des armements conventionnels. Les pays de lOTAN parties au Traité FCE rappellent que les décisions prises en novembre 2011 de ne plus honorer certaines obligations FCE à légard de la Fédération de Russie sont réversibles dans lhypothèse où celle-ci en reviendrait à une application complète. Les pays de lOTAN parties au Traité FCE continuent de respecter pleinement leurs obligations FCE à légard de tous les autres États parties au Traité. Les Alliés sont résolus à préserver, à renforcer et à moderniser le régime de maîtrise des armements conventionnels en Europe, sur la base de principes et dengagements clés, et poursuivent leur réflexion à cette fin.
64. Au Sommet de Lisbonne, nous avons approuvé un ambitieux programme de réforme. Ce paquet de réformes reste essentiel pour garantir la réactivité et lefficacité de lAlliance dans lexécution des tâches ambitieuses prévues dans notre concept stratégique, dans la déclaration de Lisbonne, ainsi que dans la déclaration sur les capacités de défense que nous avons adoptée aujourdhui. À cette fin :
- Structure de commandement de lOTAN. Nous mettons en uvre une structure de commandement de lOTAN plus légère, plus efficace et plus abordable, la première phase et les éléments de la solution globale devant être effectifs dans le courant de 2012. Le nombre de quartiers généraux subordonnés, ainsi que la dotation en personnel et le tableau deffectifs du temps de paix, font lobjet dune réduction importante, et la mise en uvre de ce processus sera achevée dici à 2015.
- Siège de lOTAN. Nous avons rationalisé plusieurs services du Secrétariat international et de lÉtat-major militaire international. Lemménagement dans le nouveau Siège en 2016 offre une occasion unique daccroître lefficacité et lefficience du soutien apporté aux travaux de lAlliance. Nous nous félicitons de la revue du Secrétariat international en cours, et de la revue prochaine de lÉtat-major militaire international ; nous appelons de nos vux la poursuite de ces réformes, à linstar de celles que mènent les pays. Une partie importante de cette vaste réforme consistera en une revue de nos priorités et des dépenses du SI et de lEMI visant à mettre en évidence les activités qui ne sont plus nécessaires, à réaliser des gains defficience, et à réaliser des économies. Cette revue se déroulera avec la participation appropriée du Comité militaire.
- Agences de lOTAN. Le regroupement et la rationalisation des fonctions et des services des agences OTAN existantes sont en cours, et déboucheront sur la mise en activité, le 1er juillet 2012, de nouvelles agences OTAN chargées du soutien, de linformation et de la communication, et de lacquisition. Au cours des deux prochaines années, les responsables des nouvelles agences sattacheront à accroître les économies et les améliorations en termes defficacité à mesure que les nouvelles entités sétabliront.
- Gestion des ressources. Nous avons accompli des progrès tangibles sagissant de réformer la gestion des ressources de lOTAN dans les domaines de la programmation, de la transparence, de la redevabilité et de la gestion de linformation. Ces réformes améliorent lefficacité de la gestion des ressources et de la gestion financière de lOTAN et nous aident à adapter les ressources aux besoins. Dans ce contexte, nous continuerons de réformer nos structures et nos procédures afin de rechercher des gains defficience, notamment grâce à une meilleure utilisation de nos budgets.
Nous attendons avec intérêt létablissement dun nouveau rapport sur lavancement de ces réformes pour notre prochain sommet.
65. Nous exprimons notre gratitude au gouvernement des États-Unis, ainsi quaux habitants de la ville de Chicago, pour laccueil généreux qui nous a été réservé. Les décisions que nous avons prises au Sommet de Chicago, en renforçant nos engagements communs, nos capacités et notre coopération, rendront lAlliance plus forte pour les années à venir./.
(1) LAustralie, lAutriche, la Finlande, la Géorgie, le Japon, la Jordanie, la République de Corée, le Maroc, la Nouvelle-Zélande, le Qatar, la Suède, la Suisse et les Émirats arabes unis.
(2) La Turquie reconnaît la République de Macédoine sous son nom constitutionnel.
(3) Complété par la lettre du président français du 16 août 2008 et par la correspondance ultérieure sur cette question.