Déclaration de Mme Nicole Bricq, ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, sur les principaux objectifs de la politique des transports, à Paris le 5 juin 2012.

Prononcé le

Intervenant(s) : 

Circonstance : Ouverture du salon européen de la mobilité, à Paris, porte de Versailles, le 5 juin 2012

Texte intégral

Madame, Monsieur,
C’est un grand plaisir pour moi de venir ouvrir les travaux du salon « Mobilité 2012 », grand rendez-vous européen de tous les acteurs du transport public et des modes de déplacement durable. En effet, nous partageons la même conviction : le transport public est une solution qui concilie parfaitement économie et écologie, il répond aux enjeux environnementaux parmi lesquels le coût d’accès à l’énergie. Il répond également aux enjeux d’accès au service public et permet de lutter contre l’engorgement urbain.
A l’occasion de ce rendez-vous biennal de tous les acteurs du ferroviaire, du bus, du car, des modes alternatifs et de toutes les filières associées, je souhaite donc tout d’abord vous assurer que mes objectifs et ma méthode de travail passent par la case concertation. Concertation qui prépare la décision et associe les acteurs locaux, collectivités territoriales et entreprises.
Aussi, c’est dans la concertation avec vous et, avec les autorités organisatrices de transport que nous traduirons les engagements du Président de la République en la matière.
Dans le droit fil des engagements pris par le Président de la République dans la campagne, la politique des transports du gouvernement devra donc atteindre 3 objectifs complémentaires :
- la lutte contre la fracture territoriale, dont on a vu qu’elle avait une traduction politique révélatrice d’un sentiment d’abandon de la puissance publique,
- la réponse à la qualité de service des transports du quotidien,
- une place consistante des transports dans la nouvelle étape de la décentralisation que proposera ma collègue Marylise LEBRANCHU.
En effet, la politique des transports ces dernières années a souffert d’une orientation exclusive vers la construction de nouvelles infrastructures -ou plus exactement d’une accumulation de promesses, pas toujours financées d’ailleurs- sans mettre le service et la qualité du transport au coeur des politiques publiques.
Or, c’est bien ce qu’il s’agit de faire aujourd’hui et ce que les citoyens attendent. Et, ils le manifestent de plus en plus directement.
Une amélioration des dessertes de leur commune, de leur ville, de leur agglomération, c’est particulièrement le cas en Ile-de-France.
La grande vitesse a naturellement changé l’usage du train et l’image de la France, mais s’est accompagnée pour nos concitoyens malheureusement, d’une fracture territoriale insupportable. S’il est formidable de relier Paris et Bordeaux bientôt en 3h, il ne faut pas oublier que beaucoup de bassins de vie sont isolés des grandes agglomérations. Il faut donc permettre l’accès à ces territoires enclavés qui ont déjà perdu nombre de services publics, permettre l’accès à la qualité de service par des solutions de transport innovantes, TGV bien sûr, mais également bus, TER, parking relais… des solutions de transports collectifs pour permettre à nos concitoyens de se déplacer rapidement pour rejoindre une métropole régionale sans voiture. En disant cela, je pense précisément au rôle essentiel que joue le transport public dans la recherche d’un emploi.
En Ile-de-France aussi des progrès notables sont à opérer pour améliorer la qualité de service.
C’était tout l’enjeu de la bataille difficile que menaient le CRIF et le précédent Gouvernement pour que celui-ci reconnaisse cette priorité d’amélioration de l’existant et intègre le plan de mobilisation de la région Ile-de-France.
Dans le cadre du Grand Paris, nous avons besoin de vous pour nous aider à penser et à mettre en oeuvre les déplacements de demain.
Certes, il faut que l’État accompagne vos initiatives, par exemple en mettant en oeuvre un nouvel acte de la décentralisation sur le volet transport, et en renforçant le rôle des régions en matière de coordination de l’offre de services, et celui des agglomérations en matière de transports urbains.
Certes, il faut revoir l’organisation des grandes entreprises de transport, en corrigeant les dysfonctionnements actuels, c’est non plus RFF et la SNCF, c’est même vrai aujourd’hui pour la SNCF et la RATP mais aussi et surtout en associant davantage les acteurs de terrain à l’élaboration de leur politique.
Mais si l’État fixe le cadre, les incitations et les règles du jeu, il ne peut évidemment en matière de transports faire seul et il a besoin de vous et de vos initiatives pour donner corps à cette politique.
Nous verrons comment les développer, par exemple sur les réseaux de transport en commun en site propre en lançant un 3ème appel à projet TCSP.
Il s’agit de soutenir une politique vertueuse naturellement au regard de l’enjeu environnemental mais également en matière d’investissement public porteur d’emplois.
Mesdames, Messieurs, vous le voyez, vos échanges et vos propositions seront forts utiles. Et nous savons tous que les besoins des Français en matière de transport sont de plus en plus pressants et individualisés. Nous nous devons donc de répondre à ces besoins par une palette large et diversifiée et d’apporter des solutions innovantes, en mettant en avant des modes de transport complémentaires adaptés aux rythmes de vie actuelle et aux exigences de développement durable.
Mesdames et Messieurs, moi-même et le Ministre délégué comptons sur vous. Alors, bon travail.
Source http://www.developpement-durable.gouv.fr, le 6 juin 2012