Texte intégral
CAROLINE ROUX Alors ça fait une semaine que vous êtes ministre, que pour la première fois la semaine dernière vous avez fait le compte-rendu du conseil des ministres et on vous a vu - on va voir les images un peu émue pour cette première séance de compte-rendu, qu'est-ce que vous vous dites à ce moment là ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Il y a une forme de solennité dans l'exercice, c'est vrai qu'on m'a connu porte-parole d'un candidat à la présidentielle, je suis désormais porte-parole d'un gouvernement, ce n'est pas du tout la même chose. On a le sentiment de porter sur ses épaules finalement, par définition, la parole de l'ensemble du gouvernement et donc un peu de la France, et de devoir peser chacun de ses mots
CAROLINE ROUX Donc vous étiez tendue !
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Et puis il y a beaucoup d'émotion tout simplement
CAROLINE ROUX Oui !
NAJAT VALLAUD-BELKACEM C'est une première fois, premier exercice de compte-rendu du conseil des ministres, premier conseil des ministres aussi, on était nombreux autour de la table de ce conseil à siéger pour la toute, toute première fois. Donc, voilà, c'est un beau moment et un grand moment.
CAROLINE ROUX Une semaine après, maintenant, vous avez pris vos marques. Et ça tombe bien, parce qu'il y a des dossiers assez lourds dans l'actualité du jour, on parle bien sûr du conseil européen c'est l'actualité du gouvernement et du président de la République avec la question des Euro-bonds dont Maïtena vient de parler avec Nicolas BOUZOU. Il y a une déclaration ce matin, qui doit peut-être vous mettre en joie, c'est une déclaration du commissaire européen à l'Energie, qui est un proche d'Angela MERKEL, et qui dit qui appelle à ne pas s'opposer par principe aux Euro-obligations et expliquant que ça n'est qu'une question d'agenda, est-ce que vous considérez que le sujet est en bonne voie ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Moi je considère que oui d'une certaine façon le sujet est en bonne voie, pour une raison simple, c'est que pendant toute sa campagne présidentielle François HOLLANDE en a fait l'une de ses priorités, aussitôt devenu président de la République il est allé à la rencontre d'Angela MERKEL, vous vous en souvenez - c'était d'ailleurs le soir même de sa passation de pouvoirs et il a eu l'occasion de mettre sur la table à la fois un état d'esprit ouvert, cherchant un accord, des convergences, et en même temps une fermeté et une détermination sur ce qu'il considère comme devant être la priorité absolue de la réorientation de la construction européenne. Ce week-end dans son déplacement aux Etats Unis et notamment pour le G8, il a eu l'occasion à nouveau de ré-aborder ce point avec plusieurs partenaires (Européens et non Européens) et de véritables convergences de vue ont été trouvées, donc tout cela va dans le bon sens.
CAROLINE ROUX Tout ça va dans le bon sens ! Est-ce que vous considérez que François HOLLANDE marque des points face à Angela MERKEL sur ce dossier là précisément, on apprend aussi que l'Autrice s'est rangée aux côtés de la France sur ce sujet ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Ecoutez ! J'ai envie de vous dire que la France est sans doute en train de trouver la place qui aurait toujours du être la sienne dans le concert européen tout simplement.
CAROLINE ROUX C'est-à-dire avoir l'ascendant sur l'Allemagne ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Pas nécessairement ! Il ne s'agit pas de cela. Vous savez on est enfin François HOLLANDE le premier est vraiment dans le respect de ses partenaires et l'idée c'est encore une fois que tout le monde se mette autour d'une table et d'ailleurs c'est l'objet du dîner de ce soir pour préparer le conseil européen du 28 juin prochain c'est que tout le monde soit autour d'une table associé à la réflexion, mais autour d'un objectif qui soit partagé par tous, et qui lest visiblement de plus en plus largement, qui est simple, c'est que des plans d'austérité ne suffiront jamais à relancer la croissance
CAROLINE ROUX Il y a un moment, pardonnez-moi de vous couper, il y a un moment où il va y avoir un rapport de forces, il existe déjà entre la France et l'Allemagne, est-ce que vous considérez aujourd'hui que sur ce dossier là précisément Angela MERKEL est de plus en plus isolée ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Il ne s'agit pas d'isoler Angela MERKEL ! Encore une fois moi je crois que rien ne se fera sans le respect. Il s'agit de trouver un modus vivendi, un accord qui finalement prenne en considération les intérêts de tout le monde, votre invité de tout à l'heure expliquait très bien
MAÏTENA BIRABEN Nicolas BOUZOU, économiste.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Merci ! Et de façon très pédagogique qu'elle était aussi quels étaient les intérêts de l'Allemagne dans l'affaire et on peut très bien les entendre, simplement il faut que chacun des partenaires Européens comprennent que nous vivons ensemble, que nous avons un destin collectif et que la relance de la croissance est une des conditions de la poursuite de ce destin collectif.
CAROLINE ROUX La méthode c'est la concertation, pas le rapport de forces. Et ça tombe bien ! Parce que ça va être le sujet du conseil des ministres du jour puisque le gouvernement va présenter le calendrier social qui va fixer le rythme des réformes. Mais là on se pose la question : est-ce que ce sont, puisqu'il faut de la concertation, on se dit : « eh bien ça va prendre du temps », qui va fixer le calendrier, c'est le gouvernement ou c'est les syndicats ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Ecoutez ! Jean-Marc AYRAULT aura l'occasion de s'exprimer sur ce sujet dans la journée. Sachez simplement que la concertation prévue donc au mois de juillet définira à la fois les méthodes, les sujets sur lesquels il faut concerter, autour de la table se retrouveront les organisations syndicales (aussi bien patronales que des salariés)
CAROLINE ROUX Ca sera mardi, on vient de l'apprendre il y a une ½ heure.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Absolument !
CAROLINE ROUX Voilà ! C'est ça, Jean-Marc AYRAULT les recevra mardi.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Voilà ! Dans un premier temps Jean-Marc AYRAULT et le président de la République les recevront en effet dès la semaine prochaine, mais la conférence sociale en tant que telle est prévue pour le mois de juillet. Elle a vocation à aborder un certain nombre de sujets, alors, parmi tous ceux-là, permettez-moi de dire un mot de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes puisque
CAROLINE ROUX C'est sur votre dossier !
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Qui sera aussi à l'ordre du jour et donc nous espérons de cette concertation, eh bien des mesures qui soient à la fois de réformes structurelles (car nous avons besoin) mais de réformes acceptées, car elles auront été
CAROLINE ROUX Alors c'est là...
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Décidées ensemble.
CAROLINE ROUX C'est là qu'il y a point, où on a une interrogation ce matin, on se dit alors la concertation, la discussion, il y a un moment où il faut trancher. Comment ça va se passer ? Est-ce que le risque de la concertation pour la concertation, pour le dialogue, pour la bonne entente, ce nest pas l'immobilisme ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Ce qui conduit à l'immobilisme ce sont les réformes improvisées, non préparées suffisamment en amont, c'est au fond le mode de gouvernement sur lequel on a assisté ces dernières années, c'est-à-dire je pense par exemple à la réforme des retraites ou à d'autres réformes qui ont été passées en force, sans concertation, sans même que les principaux intéressés comprennent la logique de ces réformes, or aujourd'hui, nous, nous estimons qu'une bonne réforme c'est une réforme que se sont appropriés les principaux intéressés.
CAROLINE ROUX Et justement il y en a un qui
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Mais vous savez les Français et les organisations syndicales, toutes sont prêtes à avancer et sont désireuses de cette démocratie sociale retrouvée, vraiment.
CAROLINE ROUX Il y en a un qui vous fait la leçon, c'est le patron de l'Assemblée nationale
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Ah !
CAROLINE ROUX Oui ! Bernard ACCOYER. Et alors, lui, il dit : « très bien la concertation, la concertation, mais sur un dossier aussi majeur que la question des retraites on ne peut pas passer comme c'est prévu par décret, il faut associer le Parlement ». Est-ce que vous avez l'intention d'associer le Parlement sur une décision qui engage les finances publiques de la France ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Il y a plusieurs choses ! D'abord la réforme des retraites dans son ensemble, que nous allons reprendre - comme si était engagé François HOLLANDE - associera le Parlement par définition, mais il y a un point sur lequel nous nous sommes engagés aussi, c'est le retour à la retraite à 60 ans pour les
CAROLINE ROUX C'est là que vous allez passer par décret !
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Pour les Français pour ceux qui ont commencé à travailler très tôt qui ont d'ores et déjà leurs 41 ans ½ de cotisations, d'anuités. Eh bien, sur ce sujet, un décret en effet pourra résoudre le problème.
CAROLINE ROUX Pourquoi aller si vite ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Pour le reste
CAROLINE ROUX Pourquoi aller si vite alors que ça engage les finances publiques ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Eh bien d'abord quand on dit que ça engage les finances publiques, Pierre MOSCOVICI et Jérôme CAHUZAC auront l'occasion de s'exprimer sur ce sujet, mais aucune dépense ne sera actée sans avoir auparavant provisionné une économie, donc engager les finances publiques bien sûr oui
CAROLINE ROUX Toutes les décisions, c'est le cas, c'est toutes les décisions engagées et décidées.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Toutes les décisions engagent les finances publiques, la préoccupation qui est la nôtre c'est de ne pas creuser le déficit public, or vous savez que nous nous sommes engagés à réduire le déficit public d'ici 2013 et à rétablir l'équilibre des comptes publics d'ici la fin du mandat, donc ces engagements là seront respectés. Mais s'agissant du retour de la retraite à 60 ans
MAÏTENA BIRABEN Très vite !
CAROLINE ROUX Pour les personnes qui ont commencé à travailler très tôt, vous savez c'est un impératif quasiment moral pour nous, c'est une question de justice, voilà c'est
MAÏTENA BIRABEN Voilà ! Un engagement de campagne en tout cas. On va passer au « J'aime J'aime pas », vous allez nous dire si vous aimez ou si vous n'aimez pas. Madame TAUBIRA qui est la cible ou dans la ligne de mire de la Droite ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Oh ! Ecoutez, j'ai vu cela. Je suis assez atterrée à vrai dire, parce que des accusations toutes plus infondées les unes que les autres, des préjugés, des vieilles lunes contre la Gauche, c'est quand même préoccupant. C'était un petit peu le chemin escarpé qu'avait pris la Droite pendant la campagne présidentielle, je m'étonne de voir qu'elle n'a pas compris que les Français rejetaient cela et qu'ils la sanctionneront à nouveau.
CAROLINE ROUX Mais qu'est-ce que vous voyez en arrière-plan ? Qu'est-ce est-ce qu'il a quelque chose de nauséabond dans ces attaques sur cette femme là en particulier, sur Christiane TAUBIRA ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Eh bien, écoutez, moi je je retiens simplement les déclarations de Jean- François COPE qui affirme donc aux électeurs du Front National que voter pour le Parti Socialiste c'est voter pour Madame TAUBIRA et donc - j'ai envie de lui demander - et donc qu'il aille lui-même au bout de sa pensée, ce n'est pas à moi de l'interpréter.
MAÏTENA BIRABEN Le dernier avant qu'on se quitte, vous aimez, vous n'aimez pas, Valérie TRIERWEILER qui veut continuer son métier de journaliste politique ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Madame TRIERWEILER est une...
MAÏTENA BIRABEN Une journaliste !
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Femme dynamique et active
MAÏTENA BIRABEN Une personne
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Et
MAÏTENA BIRABEN C'est une journaliste tout court, ce n'est pas tant politique en fait.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM C'est ce que j'allais dire ! Dynamique et active et elle souhaite continuer à avoir une autonomie, vous savez je suis ministre en charge du Droit des femmes, donc ce n'est pas moi qui vais
MAÏTENA BIRABEN C'est pour ça que je vous pose la question.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Ce n'est pas moi qui vais l'inciter à perdre son autonomie professionnelle, donc elle trouvera
MAÏTENA BIRABEN Je ne sais pas pourquoi ça m'étonne ! Je ne sais pas, c'est bizarre.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Elle trouvera sa place et son équilibre.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 24 mai 2012
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Il y a une forme de solennité dans l'exercice, c'est vrai qu'on m'a connu porte-parole d'un candidat à la présidentielle, je suis désormais porte-parole d'un gouvernement, ce n'est pas du tout la même chose. On a le sentiment de porter sur ses épaules finalement, par définition, la parole de l'ensemble du gouvernement et donc un peu de la France, et de devoir peser chacun de ses mots
CAROLINE ROUX Donc vous étiez tendue !
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Et puis il y a beaucoup d'émotion tout simplement
CAROLINE ROUX Oui !
NAJAT VALLAUD-BELKACEM C'est une première fois, premier exercice de compte-rendu du conseil des ministres, premier conseil des ministres aussi, on était nombreux autour de la table de ce conseil à siéger pour la toute, toute première fois. Donc, voilà, c'est un beau moment et un grand moment.
CAROLINE ROUX Une semaine après, maintenant, vous avez pris vos marques. Et ça tombe bien, parce qu'il y a des dossiers assez lourds dans l'actualité du jour, on parle bien sûr du conseil européen c'est l'actualité du gouvernement et du président de la République avec la question des Euro-bonds dont Maïtena vient de parler avec Nicolas BOUZOU. Il y a une déclaration ce matin, qui doit peut-être vous mettre en joie, c'est une déclaration du commissaire européen à l'Energie, qui est un proche d'Angela MERKEL, et qui dit qui appelle à ne pas s'opposer par principe aux Euro-obligations et expliquant que ça n'est qu'une question d'agenda, est-ce que vous considérez que le sujet est en bonne voie ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Moi je considère que oui d'une certaine façon le sujet est en bonne voie, pour une raison simple, c'est que pendant toute sa campagne présidentielle François HOLLANDE en a fait l'une de ses priorités, aussitôt devenu président de la République il est allé à la rencontre d'Angela MERKEL, vous vous en souvenez - c'était d'ailleurs le soir même de sa passation de pouvoirs et il a eu l'occasion de mettre sur la table à la fois un état d'esprit ouvert, cherchant un accord, des convergences, et en même temps une fermeté et une détermination sur ce qu'il considère comme devant être la priorité absolue de la réorientation de la construction européenne. Ce week-end dans son déplacement aux Etats Unis et notamment pour le G8, il a eu l'occasion à nouveau de ré-aborder ce point avec plusieurs partenaires (Européens et non Européens) et de véritables convergences de vue ont été trouvées, donc tout cela va dans le bon sens.
CAROLINE ROUX Tout ça va dans le bon sens ! Est-ce que vous considérez que François HOLLANDE marque des points face à Angela MERKEL sur ce dossier là précisément, on apprend aussi que l'Autrice s'est rangée aux côtés de la France sur ce sujet ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Ecoutez ! J'ai envie de vous dire que la France est sans doute en train de trouver la place qui aurait toujours du être la sienne dans le concert européen tout simplement.
CAROLINE ROUX C'est-à-dire avoir l'ascendant sur l'Allemagne ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Pas nécessairement ! Il ne s'agit pas de cela. Vous savez on est enfin François HOLLANDE le premier est vraiment dans le respect de ses partenaires et l'idée c'est encore une fois que tout le monde se mette autour d'une table et d'ailleurs c'est l'objet du dîner de ce soir pour préparer le conseil européen du 28 juin prochain c'est que tout le monde soit autour d'une table associé à la réflexion, mais autour d'un objectif qui soit partagé par tous, et qui lest visiblement de plus en plus largement, qui est simple, c'est que des plans d'austérité ne suffiront jamais à relancer la croissance
CAROLINE ROUX Il y a un moment, pardonnez-moi de vous couper, il y a un moment où il va y avoir un rapport de forces, il existe déjà entre la France et l'Allemagne, est-ce que vous considérez aujourd'hui que sur ce dossier là précisément Angela MERKEL est de plus en plus isolée ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Il ne s'agit pas d'isoler Angela MERKEL ! Encore une fois moi je crois que rien ne se fera sans le respect. Il s'agit de trouver un modus vivendi, un accord qui finalement prenne en considération les intérêts de tout le monde, votre invité de tout à l'heure expliquait très bien
MAÏTENA BIRABEN Nicolas BOUZOU, économiste.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Merci ! Et de façon très pédagogique qu'elle était aussi quels étaient les intérêts de l'Allemagne dans l'affaire et on peut très bien les entendre, simplement il faut que chacun des partenaires Européens comprennent que nous vivons ensemble, que nous avons un destin collectif et que la relance de la croissance est une des conditions de la poursuite de ce destin collectif.
CAROLINE ROUX La méthode c'est la concertation, pas le rapport de forces. Et ça tombe bien ! Parce que ça va être le sujet du conseil des ministres du jour puisque le gouvernement va présenter le calendrier social qui va fixer le rythme des réformes. Mais là on se pose la question : est-ce que ce sont, puisqu'il faut de la concertation, on se dit : « eh bien ça va prendre du temps », qui va fixer le calendrier, c'est le gouvernement ou c'est les syndicats ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Ecoutez ! Jean-Marc AYRAULT aura l'occasion de s'exprimer sur ce sujet dans la journée. Sachez simplement que la concertation prévue donc au mois de juillet définira à la fois les méthodes, les sujets sur lesquels il faut concerter, autour de la table se retrouveront les organisations syndicales (aussi bien patronales que des salariés)
CAROLINE ROUX Ca sera mardi, on vient de l'apprendre il y a une ½ heure.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Absolument !
CAROLINE ROUX Voilà ! C'est ça, Jean-Marc AYRAULT les recevra mardi.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Voilà ! Dans un premier temps Jean-Marc AYRAULT et le président de la République les recevront en effet dès la semaine prochaine, mais la conférence sociale en tant que telle est prévue pour le mois de juillet. Elle a vocation à aborder un certain nombre de sujets, alors, parmi tous ceux-là, permettez-moi de dire un mot de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes puisque
CAROLINE ROUX C'est sur votre dossier !
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Qui sera aussi à l'ordre du jour et donc nous espérons de cette concertation, eh bien des mesures qui soient à la fois de réformes structurelles (car nous avons besoin) mais de réformes acceptées, car elles auront été
CAROLINE ROUX Alors c'est là...
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Décidées ensemble.
CAROLINE ROUX C'est là qu'il y a point, où on a une interrogation ce matin, on se dit alors la concertation, la discussion, il y a un moment où il faut trancher. Comment ça va se passer ? Est-ce que le risque de la concertation pour la concertation, pour le dialogue, pour la bonne entente, ce nest pas l'immobilisme ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Ce qui conduit à l'immobilisme ce sont les réformes improvisées, non préparées suffisamment en amont, c'est au fond le mode de gouvernement sur lequel on a assisté ces dernières années, c'est-à-dire je pense par exemple à la réforme des retraites ou à d'autres réformes qui ont été passées en force, sans concertation, sans même que les principaux intéressés comprennent la logique de ces réformes, or aujourd'hui, nous, nous estimons qu'une bonne réforme c'est une réforme que se sont appropriés les principaux intéressés.
CAROLINE ROUX Et justement il y en a un qui
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Mais vous savez les Français et les organisations syndicales, toutes sont prêtes à avancer et sont désireuses de cette démocratie sociale retrouvée, vraiment.
CAROLINE ROUX Il y en a un qui vous fait la leçon, c'est le patron de l'Assemblée nationale
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Ah !
CAROLINE ROUX Oui ! Bernard ACCOYER. Et alors, lui, il dit : « très bien la concertation, la concertation, mais sur un dossier aussi majeur que la question des retraites on ne peut pas passer comme c'est prévu par décret, il faut associer le Parlement ». Est-ce que vous avez l'intention d'associer le Parlement sur une décision qui engage les finances publiques de la France ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Il y a plusieurs choses ! D'abord la réforme des retraites dans son ensemble, que nous allons reprendre - comme si était engagé François HOLLANDE - associera le Parlement par définition, mais il y a un point sur lequel nous nous sommes engagés aussi, c'est le retour à la retraite à 60 ans pour les
CAROLINE ROUX C'est là que vous allez passer par décret !
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Pour les Français pour ceux qui ont commencé à travailler très tôt qui ont d'ores et déjà leurs 41 ans ½ de cotisations, d'anuités. Eh bien, sur ce sujet, un décret en effet pourra résoudre le problème.
CAROLINE ROUX Pourquoi aller si vite ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Pour le reste
CAROLINE ROUX Pourquoi aller si vite alors que ça engage les finances publiques ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Eh bien d'abord quand on dit que ça engage les finances publiques, Pierre MOSCOVICI et Jérôme CAHUZAC auront l'occasion de s'exprimer sur ce sujet, mais aucune dépense ne sera actée sans avoir auparavant provisionné une économie, donc engager les finances publiques bien sûr oui
CAROLINE ROUX Toutes les décisions, c'est le cas, c'est toutes les décisions engagées et décidées.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Toutes les décisions engagent les finances publiques, la préoccupation qui est la nôtre c'est de ne pas creuser le déficit public, or vous savez que nous nous sommes engagés à réduire le déficit public d'ici 2013 et à rétablir l'équilibre des comptes publics d'ici la fin du mandat, donc ces engagements là seront respectés. Mais s'agissant du retour de la retraite à 60 ans
MAÏTENA BIRABEN Très vite !
CAROLINE ROUX Pour les personnes qui ont commencé à travailler très tôt, vous savez c'est un impératif quasiment moral pour nous, c'est une question de justice, voilà c'est
MAÏTENA BIRABEN Voilà ! Un engagement de campagne en tout cas. On va passer au « J'aime J'aime pas », vous allez nous dire si vous aimez ou si vous n'aimez pas. Madame TAUBIRA qui est la cible ou dans la ligne de mire de la Droite ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Oh ! Ecoutez, j'ai vu cela. Je suis assez atterrée à vrai dire, parce que des accusations toutes plus infondées les unes que les autres, des préjugés, des vieilles lunes contre la Gauche, c'est quand même préoccupant. C'était un petit peu le chemin escarpé qu'avait pris la Droite pendant la campagne présidentielle, je m'étonne de voir qu'elle n'a pas compris que les Français rejetaient cela et qu'ils la sanctionneront à nouveau.
CAROLINE ROUX Mais qu'est-ce que vous voyez en arrière-plan ? Qu'est-ce est-ce qu'il a quelque chose de nauséabond dans ces attaques sur cette femme là en particulier, sur Christiane TAUBIRA ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Eh bien, écoutez, moi je je retiens simplement les déclarations de Jean- François COPE qui affirme donc aux électeurs du Front National que voter pour le Parti Socialiste c'est voter pour Madame TAUBIRA et donc - j'ai envie de lui demander - et donc qu'il aille lui-même au bout de sa pensée, ce n'est pas à moi de l'interpréter.
MAÏTENA BIRABEN Le dernier avant qu'on se quitte, vous aimez, vous n'aimez pas, Valérie TRIERWEILER qui veut continuer son métier de journaliste politique ?
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Madame TRIERWEILER est une...
MAÏTENA BIRABEN Une journaliste !
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Femme dynamique et active
MAÏTENA BIRABEN Une personne
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Et
MAÏTENA BIRABEN C'est une journaliste tout court, ce n'est pas tant politique en fait.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM C'est ce que j'allais dire ! Dynamique et active et elle souhaite continuer à avoir une autonomie, vous savez je suis ministre en charge du Droit des femmes, donc ce n'est pas moi qui vais
MAÏTENA BIRABEN C'est pour ça que je vous pose la question.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Ce n'est pas moi qui vais l'inciter à perdre son autonomie professionnelle, donc elle trouvera
MAÏTENA BIRABEN Je ne sais pas pourquoi ça m'étonne ! Je ne sais pas, c'est bizarre.
NAJAT VALLAUD-BELKACEM Elle trouvera sa place et son équilibre.
Source : Premier ministre, Service d'Information du Gouvernement, le 24 mai 2012