Texte intégral
Lagglomération marseillaise sest trouvée depuis quelques mois et encore récemment sous le feu des projecteurs. Des règlements de comptes, la mise en évidence de limportance de léconomie souterraine, le sentiment dinsécurité, mais aussi dabandon des citoyens, se sont révélés dans toute leur ampleur. Des élus ont lancé un cri dalarme. LEtat doit intervenir, car Marseille, deuxième ville de France, ne peut être laissée seule avec ses problèmes.
Cétait lobjet de cette réunion de ministres que de se saisir du dossier marseillais. Je tiens à souligner que cest la première fois, en dehors du Grand Paris, quune telle réunion consacrée à une agglomération particulière se tient dans ces murs. Cela manifeste le degré dengagement de lEtat et la volonté du gouvernement daider lagglomération marseillaise à retrouver le chemin du développement économique et de la sécurité.
Cette réunion est le fruit dun travail engagé dès la fin du mois de juin avec tous les ministères concernés, en liaison avec le préfet de région, auquel javais demandé un rapport au mois de juillet, et avec les élus. Jai notamment discuté ces derniers jours avec le maire de Marseille et avec le président de la communauté urbaine.
Ma conviction est que lagglomération marseillaise a tous les atouts pour devenir une grande métropole et le pôle de rayonnement dont la France a besoin au sud du bassin rhodanien et sur la rive nord de la Méditerranée.
Je sais que cette conviction est partagée, au-delà des clivages politiques et par-delà les difficultés historiques de dialogue entre collectivités, par de très nombreux élus. Je sais que cest le souhait ardent des forces vives de la région, et le désir intime de sa population.
Cest à la population que nous devons dabord penser, et jen appelle à tous les acteurs, pour quils entendent lexigence qui monte de nos concitoyens. Sécurité, emploi, logement, transports, rayonnement de cette agglomération lumineuse : voilà ce qui nous est demandé, voilà ce à quoi nous allons répondre.
Le destin de lagglomération marseillaise est donc une question dintérêt national. Sortir Marseille de ses difficultés est un impératif. Engager lensemble de lagglomération sur un projet commun est une obligation. La France a besoin que Marseille devienne une grande métropole européenne.
Le gouvernement entend affirmer cette ambition pour lagglomération marseillaise. Et il entend prendre ses responsabilités, pour uvrer à la réalisation de cette ambition.
Lagglomération marseillaise a des atouts : une position géographique exceptionnelle, une population jeune, des entreprises de pointe, un tissu industriel ancien, une grande vitalité culturelle, une cadre naturel remarquable, un pôle denseignement supérieur et de recherche de niveau international autour de luniversité dAix-Marseille, une excellente connexion aux réseaux de transports nationaux et internationaux (aéroports, TGV, autoroutes, port, fleuve), le dynamisme de grands projets tels quEuromed.
Nous connaissons les difficultés qui provoquent le désarroi de la population : la situation de lemploi, les difficultés de plusieurs entreprises régionales emblématiques, la paupérisation croissante dune partie des habitants, lexpansion du banditisme dans les cités, la diffusion des armes, la multiplication des règlements de comptes, mais aussi des difficultés quotidiennes de transports alors que bassins demploi et quartiers dhabitation séloignent de plus en plus, le manque de logement, une ségrégation spatiale et des inégalités sans égal dans le pays.
Lagglomération marseillaise a besoin dune stratégie de développement. Une stratégie qui emporte lensemble de lagglomération dans un mouvement vers le haut.
Le fait que lEtat se saisisse du dossier de lagglomération marseillaise ne saurait être interprété comme une stigmatisation ou une mise sous tutelle. Mais il est temps que lEtat intervienne, car les inerties nont que trop duré.
Nous nous sommes réunis pour définir la stratégie pour lagglomération marseillaise. Je me rendrai lundi et mardi matin à Marseille pour rencontrer tous les acteurs locaux : élus, forces vives, partenaires sociaux, pour discuter de la mise en uvre de cette stratégie. Je ne doute pas dy trouver toute la disponibilité nécessaire à son déploiement.
La mise en uvre de cette stratégie suppose de lutter efficacement contre les problèmes de sécurité que nous connaissons, et de régler la question institutionnelle. Ce sont deux préalables, sans lesquels le développement de lagglomération restera empêché par dinsurmontables difficultés.
Mais lagglomération a besoin dun projet densemble, qui dépasse les questions de sécurité et institutionnelles.
Nous avons identifié deux préalables au développement de lagglomération marseillaise
n°1 : la lutte contre la délinquance violente et la criminalité
n°2 : le déblocage de la question institutionnelle
Depuis quelques années, la délinquance et la criminalité prennent à Marseille de nouveaux contours toujours plus violents. Ces atteintes à la sécurité provoquent le désarroi des populations. Léconomie souterraine mine les fondements de contrat républicain. Il convient dy répondre de manière efficace. Pas de nouvelles gesticulations, mais une adaptation des méthodes et de lorganisation, et un renforcement des moyens, pour agir dans la durée.
Nous avons décidé dun renfort de 205 policiers et gendarmes, en sécurité publique, en police judiciaire, en renseignement et pour les zones périphériques assurées par la gendarmerie.
Une Zone de sécurité prioritaire a déjà été décidée pour les quartiers nord. Une nouvelle pour les quartiers du sud de la ville sera engagée début 2013.
La justice se mobilise également, avec de nouvelles directives pénales, le renforcement des effectifs du parquet et du siège, des éducateurs en milieu ouvert pour la délinquance des mineurs, la création dun centre éducatif fermé, et le renforcement des moyens de ladministration pénitentiaire pour lutter contre la récidive.
Avec ces moyens supplémentaires et ciblés, une action déterminée dans le recueil du renseignement, et lorientation des enquêtes vers ces nouvelles formes de criminalité, le gouvernement entend ainsi sattaquer aux trafics et aux agressions violentes qui minent la vie des habitants.
Sur le plan institutionnel, le gouvernement prendra ses responsabilités.
Les besoins quotidiens de la population de lagglomération ne sont pas satisfaits correctement, notamment en matière de transports et de logement. Les inégalités de ressources génèrent des disparités qui gênent le développement de lensemble de lagglomération : ce sont tous les habitants de lagglomération qui sont atteints quand la ville-centre na pas les moyens de financer ses infrastructures ou denrayer la dégradation des quartiers les plus pauvres. Les habitants savent que, dans une agglomération dune telle densité, il ne peut pas y avoir deux vérités, celle en-deçà des limites dune commune, et celle au-delà. De nombreux élus, ainsi que le monde économique, ont appelé à la création dune grande métropole.
Cest pourquoi nous ferons en sorte que lagglomération marseillaise (1,8 M habitants), qui est aujourdhui organisée en 6 structures (Marseille Provence Méditerranée, CA Pays dAubagne, CA du Pays dAix, CA du Pays de Martigues, CA de Salon-Etang de Berre, et SAN Ouest-Provence -Istres-) chemine vers la solution de la métropole.
Linspiration doit être celle de la métropole, mais en tenant compte de la diversité et de la complexité de ce territoire, pour préserver les services et les liens de proximité, et respecter les identités locales. Une seule agglomération, mais plusieurs pôles.
Les compétences envisageables pour cette métropole sont les transports urbains, lenvironnement, le développement économique, lenseignement supérieur, la rénovation urbaine.
Je me rendrai à Marseille lundi et mardi matin prochains pour engager le dialogue sur ce projet.
Lagglomération marseillaise a besoin dune stratégie densemble.
LEtat veut promouvoir cette stratégie, digne de la vocation de Marseille à devenir une métropole européenne, et qui réunisse lEtat, les collectivités locales, les chefs dentreprise, les syndicats, les associations, les centres de recherche, etc. autour dun même projet. Cette feuille de route doit se déployer sur la base dune stratégie couvrant lensemble des enjeux de lagglomération.
La méthode sera celle du dialogue et du partenariat, pour que lEtat et lensemble des acteurs de locaux saccordent sur un véritable contrat de métropole. Au service de cet objectif, léquipe préfectorale sera renforcée, avec la création dun poste de préfet chargé de la stratégie de lagglomération.
Et lEtat entend agir dans tous les domaines, ainsi quen témoigne le relevé de conclusions qui vient dêtre adopté, et qui porte sur la plupart des grands enjeux de lagglomération marseillaise : éducation, enseignement supérieur et recherche, politique de la ville, décongestion des transports urbains, port de Marseille, soutien aux entreprises, et Marseille Provence capitale européenne de la culture 2013.
De lobjectif de scolariser dès 2 ans un tiers des enfants des quartiers prioritaires, au déblocage de la L2, le gouvernement sest prononcé sur de nombreuses priorités pour la vie quotidienne des habitants. Il entend jouer son rôle pour, avec les acteurs locaux, permettre à lagglomération marseillaise de devenir une grande métropole euro-méditerranéenne.
Source http://www.gouvernement.fr, le 13 septembre 2012
Cétait lobjet de cette réunion de ministres que de se saisir du dossier marseillais. Je tiens à souligner que cest la première fois, en dehors du Grand Paris, quune telle réunion consacrée à une agglomération particulière se tient dans ces murs. Cela manifeste le degré dengagement de lEtat et la volonté du gouvernement daider lagglomération marseillaise à retrouver le chemin du développement économique et de la sécurité.
Cette réunion est le fruit dun travail engagé dès la fin du mois de juin avec tous les ministères concernés, en liaison avec le préfet de région, auquel javais demandé un rapport au mois de juillet, et avec les élus. Jai notamment discuté ces derniers jours avec le maire de Marseille et avec le président de la communauté urbaine.
Ma conviction est que lagglomération marseillaise a tous les atouts pour devenir une grande métropole et le pôle de rayonnement dont la France a besoin au sud du bassin rhodanien et sur la rive nord de la Méditerranée.
Je sais que cette conviction est partagée, au-delà des clivages politiques et par-delà les difficultés historiques de dialogue entre collectivités, par de très nombreux élus. Je sais que cest le souhait ardent des forces vives de la région, et le désir intime de sa population.
Cest à la population que nous devons dabord penser, et jen appelle à tous les acteurs, pour quils entendent lexigence qui monte de nos concitoyens. Sécurité, emploi, logement, transports, rayonnement de cette agglomération lumineuse : voilà ce qui nous est demandé, voilà ce à quoi nous allons répondre.
Le destin de lagglomération marseillaise est donc une question dintérêt national. Sortir Marseille de ses difficultés est un impératif. Engager lensemble de lagglomération sur un projet commun est une obligation. La France a besoin que Marseille devienne une grande métropole européenne.
Le gouvernement entend affirmer cette ambition pour lagglomération marseillaise. Et il entend prendre ses responsabilités, pour uvrer à la réalisation de cette ambition.
Lagglomération marseillaise a des atouts : une position géographique exceptionnelle, une population jeune, des entreprises de pointe, un tissu industriel ancien, une grande vitalité culturelle, une cadre naturel remarquable, un pôle denseignement supérieur et de recherche de niveau international autour de luniversité dAix-Marseille, une excellente connexion aux réseaux de transports nationaux et internationaux (aéroports, TGV, autoroutes, port, fleuve), le dynamisme de grands projets tels quEuromed.
Nous connaissons les difficultés qui provoquent le désarroi de la population : la situation de lemploi, les difficultés de plusieurs entreprises régionales emblématiques, la paupérisation croissante dune partie des habitants, lexpansion du banditisme dans les cités, la diffusion des armes, la multiplication des règlements de comptes, mais aussi des difficultés quotidiennes de transports alors que bassins demploi et quartiers dhabitation séloignent de plus en plus, le manque de logement, une ségrégation spatiale et des inégalités sans égal dans le pays.
Lagglomération marseillaise a besoin dune stratégie de développement. Une stratégie qui emporte lensemble de lagglomération dans un mouvement vers le haut.
Le fait que lEtat se saisisse du dossier de lagglomération marseillaise ne saurait être interprété comme une stigmatisation ou une mise sous tutelle. Mais il est temps que lEtat intervienne, car les inerties nont que trop duré.
Nous nous sommes réunis pour définir la stratégie pour lagglomération marseillaise. Je me rendrai lundi et mardi matin à Marseille pour rencontrer tous les acteurs locaux : élus, forces vives, partenaires sociaux, pour discuter de la mise en uvre de cette stratégie. Je ne doute pas dy trouver toute la disponibilité nécessaire à son déploiement.
La mise en uvre de cette stratégie suppose de lutter efficacement contre les problèmes de sécurité que nous connaissons, et de régler la question institutionnelle. Ce sont deux préalables, sans lesquels le développement de lagglomération restera empêché par dinsurmontables difficultés.
Mais lagglomération a besoin dun projet densemble, qui dépasse les questions de sécurité et institutionnelles.
Nous avons identifié deux préalables au développement de lagglomération marseillaise
n°1 : la lutte contre la délinquance violente et la criminalité
n°2 : le déblocage de la question institutionnelle
Depuis quelques années, la délinquance et la criminalité prennent à Marseille de nouveaux contours toujours plus violents. Ces atteintes à la sécurité provoquent le désarroi des populations. Léconomie souterraine mine les fondements de contrat républicain. Il convient dy répondre de manière efficace. Pas de nouvelles gesticulations, mais une adaptation des méthodes et de lorganisation, et un renforcement des moyens, pour agir dans la durée.
Nous avons décidé dun renfort de 205 policiers et gendarmes, en sécurité publique, en police judiciaire, en renseignement et pour les zones périphériques assurées par la gendarmerie.
Une Zone de sécurité prioritaire a déjà été décidée pour les quartiers nord. Une nouvelle pour les quartiers du sud de la ville sera engagée début 2013.
La justice se mobilise également, avec de nouvelles directives pénales, le renforcement des effectifs du parquet et du siège, des éducateurs en milieu ouvert pour la délinquance des mineurs, la création dun centre éducatif fermé, et le renforcement des moyens de ladministration pénitentiaire pour lutter contre la récidive.
Avec ces moyens supplémentaires et ciblés, une action déterminée dans le recueil du renseignement, et lorientation des enquêtes vers ces nouvelles formes de criminalité, le gouvernement entend ainsi sattaquer aux trafics et aux agressions violentes qui minent la vie des habitants.
Sur le plan institutionnel, le gouvernement prendra ses responsabilités.
Les besoins quotidiens de la population de lagglomération ne sont pas satisfaits correctement, notamment en matière de transports et de logement. Les inégalités de ressources génèrent des disparités qui gênent le développement de lensemble de lagglomération : ce sont tous les habitants de lagglomération qui sont atteints quand la ville-centre na pas les moyens de financer ses infrastructures ou denrayer la dégradation des quartiers les plus pauvres. Les habitants savent que, dans une agglomération dune telle densité, il ne peut pas y avoir deux vérités, celle en-deçà des limites dune commune, et celle au-delà. De nombreux élus, ainsi que le monde économique, ont appelé à la création dune grande métropole.
Cest pourquoi nous ferons en sorte que lagglomération marseillaise (1,8 M habitants), qui est aujourdhui organisée en 6 structures (Marseille Provence Méditerranée, CA Pays dAubagne, CA du Pays dAix, CA du Pays de Martigues, CA de Salon-Etang de Berre, et SAN Ouest-Provence -Istres-) chemine vers la solution de la métropole.
Linspiration doit être celle de la métropole, mais en tenant compte de la diversité et de la complexité de ce territoire, pour préserver les services et les liens de proximité, et respecter les identités locales. Une seule agglomération, mais plusieurs pôles.
Les compétences envisageables pour cette métropole sont les transports urbains, lenvironnement, le développement économique, lenseignement supérieur, la rénovation urbaine.
Je me rendrai à Marseille lundi et mardi matin prochains pour engager le dialogue sur ce projet.
Lagglomération marseillaise a besoin dune stratégie densemble.
LEtat veut promouvoir cette stratégie, digne de la vocation de Marseille à devenir une métropole européenne, et qui réunisse lEtat, les collectivités locales, les chefs dentreprise, les syndicats, les associations, les centres de recherche, etc. autour dun même projet. Cette feuille de route doit se déployer sur la base dune stratégie couvrant lensemble des enjeux de lagglomération.
La méthode sera celle du dialogue et du partenariat, pour que lEtat et lensemble des acteurs de locaux saccordent sur un véritable contrat de métropole. Au service de cet objectif, léquipe préfectorale sera renforcée, avec la création dun poste de préfet chargé de la stratégie de lagglomération.
Et lEtat entend agir dans tous les domaines, ainsi quen témoigne le relevé de conclusions qui vient dêtre adopté, et qui porte sur la plupart des grands enjeux de lagglomération marseillaise : éducation, enseignement supérieur et recherche, politique de la ville, décongestion des transports urbains, port de Marseille, soutien aux entreprises, et Marseille Provence capitale européenne de la culture 2013.
De lobjectif de scolariser dès 2 ans un tiers des enfants des quartiers prioritaires, au déblocage de la L2, le gouvernement sest prononcé sur de nombreuses priorités pour la vie quotidienne des habitants. Il entend jouer son rôle pour, avec les acteurs locaux, permettre à lagglomération marseillaise de devenir une grande métropole euro-méditerranéenne.
Source http://www.gouvernement.fr, le 13 septembre 2012