Déclaration de M. Vincent Lurel, ministre des outre-mer, sur l'accroissement de l'effort budgétaire en faveur du Service militaire adapté (SMA), à Paris le 4 octobre 2012.

Messieurs les chefs de corps du Service militaire adapté,
J’ai tenu à venir vous saluer aujourd’hui durant votre réunion afin de vous dire en quelques mots l’importance que représente le SMA pour le gouvernement et pour le ministre que je suis.
Le président de la République a pris, envers les outre-mer, 30 engagements parmi lesquels celui de ne laisser aucun jeune sans solution de formation, d’insertion ou d’emploi. Et cet engagement prend tout son sens lorsque l’on sait combien la proportion considérable de jeunes des outre-mer aujourd’hui touchés par le chômage.
Il y a en la matière une véritable urgence qui, hélas, ne date pas d’hier.
Comme élu local, j’ai eu à bien connaître le SMA et à apprécier son rôle positif dans les politiques publiques de formation et d’insertion professionnelle au point d’avoir travaillé pour renforcer le partenariat entre la Région Guadeloupe et le SMA.
Désormais ministre, je n’ai pas perdu cet intérêt en route. Et j’ai très fraîchement en mémoire ce que j’ai pu voir à Mayotte, lors de mon premier déplacement en juillet dernier.
J’avais été très favorablement impressionné par la visite de vos installations et par les échanges que j’ai eu avec les volontaires et ceux qui les encadraient.
J’ai vu, là aussi, le formidable travail accompli, qui explique les excellents taux d’insertion qui atteignent, je crois, 76 % en moyenne.
Le SMA, c’est un véritable parcours d’insertion, structuré et efficace, destiné à ouvrir aux volontaires les portes du marché de l’emploi. Mais il apporte surtout un « savoir-être » aux jeunes qui leur donne, je le crois, des clés utiles, voire indispensables, pour savoir se comporter dans le monde du travail.
C’est là une méthode gagnante, qui prouve année après année son rôle majeur dans ce qui est rien moins qu’une guerre à mener contre le chômage de masse outre-mer.
C’est pour toutes ces raisons que nous avons décidé de donner au SMA des moyens accrus dans le cadre du projet de loi de finances 2013.
Les premières phases de la montée en puissance du SMA vers l’objectif SMA 6000 ont été maîtrisées et conformes aux objectifs à atteindre.
Les arbitrages rendus dans le cadre de la construction budgétaire triennale 2013-2015 permettent au SMA d’atteindre la cible des 6000 en 2016. La cible est ambitieuse car il s’agit de se doter des infrastructures nécessaires à l’accueil des volontaires et des cadres supplémentaires et doter le SMA d’outils de formation suffisamment performants
En 2013, ce sont d’ores et déjà 5.000 stagiaires qui pourront être accueillis dans les régiments, ce qui représentera une augmentation de 16,7 % des effectifs sur une année.
Au niveau budgétaire, sur la partie investissements, il s’agit d’une augmentation de plus de 40 % des autorisations d’engagement en faveur du SMA, ce qui représente un effort tout à fait considérable compte tenu de l’actuel contexte économique et financier.
En termes d’enveloppe, celle-ci représentera 28 millions d’euros en 2013 et 29 millions en 2014. Pour mémoire, elle était de 19,9 millions en 2012.
A cette enveloppe s’ajoute une capacité de financement de 3 millions d’euros en 2014 et de 2,2 millions d’euros en 2015 sur le chapitre 309 – entretien du patrimoine de l’Etat.
Quant aux moyens de fonctionnement, leur progression accompagnera votre montée en puissance car ils passeront de 32,7 millions en 2012 à 33 millions en 2013 ; puis à 34 millions en 2014 et 35 millions en 2015.
Cela impliquera, compte tenu de la montée des effectifs, des efforts substantiels de productivité. C’est une participation, je le crois, nécessaire à l’effort national de maîtrise des dépenses publiques. Mais je sais pouvoir compter sur vous d’autant que cet effort de productivité doit se traduire par le renforcement des partenariats et des synergies avec les partenaires du SMA. Au premier rang desquels, LADOM. J’attendrai des propositions en ce sens.
Il aura fallu défendre cet effort budgétaire mais il sert une ambition au carrefour de deux des trois priorités fixées par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault dans son discours de politique générale :
* la lutte contre le chômage
* et l’ambition pour la jeunesse (la 3ème priorité étant la lutte contre la vie chère).
Cette feuille de route, c’est la mienne et je m’attelle à lui donner toutes les traductions possibles dans l’ensemble des politiques publiques dont ce ministère a la responsabilité.
Je le redis ; le SMA est un outil incontournable dans les outre-mer. Avec vous, et avec l’ensemble des acteurs de la formation et de l’insertion dans les territoires, je veux travailler à améliorer l’offre globale de formation et d’insertion pour la diversité de profils de jeunes en recherche d’emplois qui existe dans les outre-mer.
C’est une mobilisation générale que nous souhaitons engager avec les écoles de la 2eme chance, avec les Greta, avec les Centre de formation d’apprentis, et j’en passe.
C’est une mobilisation générale dans laquelle l’Etat prend toute sa part en donnant des orientations, en créant des outils nouveaux pour l’emploi comme les emplois d’avenir et comme les futurs contrats de génération.
Je le dis tout simplement : nous comptons sur vous.
Je vous remercie.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 8 octobre 2012