Déclaration de M. Vincent Lurel, ministre des outre-mer, sur la mise en oeuvre de la politique gouvernementale en faveur de l'Outre-mer, à Paris le 19 novembre 2012.

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Circonstance : Réunion annuelle des maires d'Outre-mer, à la mairie de Paris le 19 novembre 2012

Texte intégral

Monsieur le président de l’association des maires de France,
Monsieur le maire de Paris,
Mesdames et messieurs les parlementaires,
Mesdames et messieurs les maires et élus des outre-mer,
Je suis évidemment très heureux de m’exprimer, pour la première fois en tant que ministre, devant les maires et les élus venus de tous les outre-mer, pour cette traditionnelle journée qui leur est particulièrement consacrée, en ouverture du Congrès des maires.
Je tiens à remercier M. Jacques Pelissard, le président de l’Association des maires de France, qui est le garant vigilant de ce rendez-vous, et M. Bertrand Delanoë, le Maire de Paris, qui, chaque année, accueille les élus des outre-mer dans de remarquables conditions.
Je suis d’autant plus heureux et fier de m’adresser à vous ce matin, que cette journée des Outre-mer pour le Congrès des maires 2012 fera date, n’ayons pas peur des mots.
En effet, vous le savez, le président de la République François Hollande a souhaité marqué toute sa considération et tout son intérêt envers les outre-mer en se rendant ici-même, cet après-midi, à votre rencontre, accompagné du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault.
Il sera bien sûr, demain mardi, devant l’assemblée de tous les maires, dans le cadre du congrès. Mais avant, il a tenu à s’adresser tout spécialement aux élus des outre-mer ici rassemblés. Et ce sera bien la première fois qu’un président de la République aura entrepris cette démarche.
Au-delà de cette marque de considération, je veux vous dire que c’est un nouveau signal fort que le chef de l’Etat adressera aux outre-mer, par sa présence et par celle du Premier ministre.
Un nouveau signal après tous ceux qui ont déjà été adressés depuis le 6 mai dernier et qui font que rarement il aura été autant tenu compte des outre-mer dans la politique gouvernementale.
Aujourd’hui, les outre-mer sont au cœur de la préoccupation et de la réflexion du gouvernement et, à ce titre, pris en compte dès l’élaboration des réformes, des projets de loi ou des dispositifs. Quel que soit le ministère qui les porte.
Aujourd’hui, les mesures nationales sont appliquées sans tarder dans nos territoires. Oui, le temps où il fallait attendre des mois, voire des années, ou se contenter de mesures dérogatoires pas toujours à l’avantage de nos territoires, est révolu. Ainsi, ai-je pu signer des emplois d’avenir au lendemain, tout juste, de la signature par le chef de l’Etat, des premiers emplois d’avenir au niveau national. De même a-t-on pu créer quatre zones de sécurité prioritaire dans les outre-mer dès les deux premières vagues annoncées par les ministères de l’Intérieur et de la Justice.
Avant la parole forte du président de la République, il ne m’appartient pas de vous dresser un bilan, ni de tracer les nombreuses perspectives ouvertes devant nous. Le président Hollande rappellera la feuille de route que nous suivons et il vous dira, à n’en pas douter, comment les outre-mer s’inscrive dans la politique de redressement du pays et de retour à la croissance que nous avons engagée.
Pour ma part, mesdames et messieurs les maires, vous les premiers élus de proximité, qui êtes à ce titre en première ligne pour répondre aux attentes, voire aux angoisses, de nos concitoyens des outre-mer durement touchés par la crise, je tiens à vous rappeler l’importance que le ministre que je suis accorde à la relation à entretenir avec les élus. Avec l’ensemble des élus.
Depuis ma nomination, suivant en cela la volonté du président de la République et du Premier ministre d’instaurer une méthode de gouvernement fondée sur le dialogue et la concertation, je me suis attaché à nouer une relation de respect et de confiance avec les élus des outre-mer.
Dès les toutes premières semaines, je me suis un fait un devoir de recevoir en tête à tête l’ensemble des parlementaires des outre-mer, députés et sénateurs. Et depuis lors, je ne compte plus les occasions que nous avons eues de nous réunir pour échanger nos opinions, pour les confronter parfois, pour les faire converger souvent.
Nous l’avons fait dans le cadre de l’élaboration de la loi de régulation économique, nous l’avons fait pour aborder ensemble l’élaboration du projet de loi de finances, et nous le ferons chaque fois qu’il s’agira de faire entendre la voix des outre-mer sur tel ou tel dossier. Nous l’avons fait, aussi, pour régler les situations financières difficiles de certaines collectivités. Je pense à la Polynésie française. Je pense à Saint-Martin. Je pense à Wallis-et-Futuna. Je pense aussi à Mayotte où il y a tant d’effort à faire.
Au-delà des parlementaires, je l’ai dit et je le redis ici devant vous, le ministère des Outre-mer est la maison des élus.
Votre maison.
En six mois, j’ai aussi reçu l’ensemble, ou presque, des présidents des collectivités, ainsi que de très nombreux maires.
J’insiste sur tout cela, car je me dois de le dire, agir ainsi c’était déjà donner le signal du "changement" pour lequel les Français, et parmi eux de très nombreux citoyens des outre-mer, ont exprimé leur préférence lors de l’élection présidentielle, puis aux élections législatives.
J’ai longtemps été à votre place. Conseiller général, maire, puis député et président de Région. Et je n’oublie pas. Je sais par expérience que ce n’était, ni la pratique, ni forcément l’usage, d’entretenir un lien aussi étroit avec les élus de tout bord.
Après des votes obtenus sans opposition au Sénat et à l’Assemblée nationale pour le projet de loi de régulation économique et à l’Assemblée nationale pour les crédits de la mission outre-mer, au terme de débats qui ont été salués pour leur qualité, je crois pouvoir dire que cette méthode est bénéfique. Et je m’engage à la parfaire et à la poursuivre, non seulement avec les élus, mais aussi avec l’ensemble des acteurs de la vie économique et sociale qui sont, eux aussi, nos partenaires.
Cette méthode sera d’autant plus nécessaire que nous avons devant nous de nombreux défis à relever pour mettre en œuvre les engagements du président de la République : les 60 engagements pour la France, qui ont tous vocation à être appliqués dans nos territoires, et les 30 engagements pris spécifiquement envers les outre-mer.
Plusieurs chantiers importants nous occuperont dans les prochains mois, comme la loi de modernisation agricole et son volet outre-mer, la réforme de l’octroi de mer, la réforme du financement de nos économies - avec l’évaluation en 2013 des dispositifs de défiscalisation - ou encore la nouvelle étape de la décentralisation.
Sur ce dernier point, vous savez combien les outre-mer sont un laboratoire et vous aurez, vous élus, à faire entendre votre voix car il s’agit d’améliorer dans nos territoires le fonctionnement de nos institutions dans le cadre de la République.
Je ne serai pas plus long, vous le comprendrez, car le Président de la République nous fixera le cap cet après-midi, comme il a su le faire pour le pays la semaine dernière à l’occasion de sa conférence de presse, avec là encore des mots très forts pour les outre-mer.
Je vous souhaite d’excellents travaux durant ce 95e Congrès des maires.
Je vous remercie.
Source http://www.outre-mer.gouv.fr, le 21 novembre 2012