Texte intégral
GILLES BORNSTEIN
Alors la France a obtenu de Bruxelles un délai pour réduire son déficit, évidemment tout cela nest pas gratuit et ce matin on apprend quil va y avoir une accélération du calendrier de la réforme des retraites. Alors est-ce quil faut y voir une conséquence ? Est-ce que cest le premier prix à payer pour le délai quon a obtenu ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, nous ne sommes pas dans ce type de négociation. Le délai que nous avons obtenu de Bruxelles nest pas un délai pour une stratégie de défausse pour emprunter des chemins de traverse et échapper à ce que nous nous sommes fixés à nous-mêmes comme objectif, cest-à-dire le rétablissement des comptes publics et la mise en oeuvre dun certain nombre de réformes dont le pays a besoin pour sauver ses services publics, pour sauver sa protection sociale. Pour ce qui concerne tout dabord le rétablissement des comptes, nous nous sommes engagés dans la réduction du déficit structurel et la diminution des dépenses publiques et des dépenses de lEtat parce que cest une nécessité si nous voulons retrouver le chemin de la croissance. En 2012 le déficit structurel diminue de 1,2 point, en 2013 il diminuera de 1,8 point, en 2014 nous sommes en train de préparer la loi de finance pour une diminution de 1% du déficit structurel, cest-à-dire que nous sommes dans une stratégie très différente de celle de nos prédécesseurs qui avaient engagé le doublement de la dette. Le déficit structurel avait augmenté de deux points entre 2007 et 2012 et les dépenses publiques avaient augmenté en moyenne de 2% par an là où elles naugmentent plus que de 0,5%. Et en 2012, la dépense de lEtat a diminué de 300 millions. Nous voulons sauver notre système de protection sociale, nous voulons moderniser notre économie, cest la raison pour laquelle nous avons mis en place le crédit dimpôt compétitivité emploi, cest la raison pour laquelle nous avons mis en place la sécurisation des parcours professionnels et il faut pour demain que nous puissions sauver notre système de retraite et sauver notre protection familiale, cest la raison pour laquelle nous allons poursuivre les réformes.
GILLES BORNSTEIN
Oui mais en attendant, lactualité du jour cest la réforme des retraites puisque le Premier ministre reçoit les partenaires sociaux à Matignon, franchement ce nest pas très différent de ce que faisait Nicolas SARKOZY.
BERNARD CAZENEUVE
Si parce que ce qua fait Nicolas SARKOZY de façon très injuste, cest de revoir lâge de départ à la retraite
GILLES BORNSTEIN
Et vous, vous allez augmenter la durée de cotisation.
BERNARD CAZENEUVE
Non ! Dabord vous ne savez pas encore ce que nous allons faire, nous avons défini une méthode, le comité dorientation des retraites a rendu un rapport avec des chiffres qui montrent quelle est léquation. Yannick MOREAU a une mission qui la conduit à consulter pour voir quelles sont les orientations que nous pourrions mettre en oeuvre et ensuite il va y avoir à travers la conférence sociale, une large concertation qui va permettre de discuter des modalités de cette réforme. Est-ce que cest lallongement de la durée de cotisation, est-ce que cest laugmentation des cotisations, comment prend-on en compte la pénibilité de manière à faire en sorte que cette réforme soit juste et comment fait-on tout cela dans la concertation. Parce que nous voulons, le Premier ministre et le président de la République lont à plusieurs reprises rappelé, cest réformer en profondeur la société française, mais le faire en concertation avec lensemble des partenaires sociaux.
GILLES BORNSTEIN
Oui mais la réforme cest lEtat qui décide, cest quand même le gouvernement qui décide.
BERNARD CAZENEUVE
Oui mais au terme dun processus de discussions qui doit permettre de faire en sorte que dans ce pays, contrairement à ce qui sest passé depuis des décennies, nous puissions avoir de bons compromis sociaux parce que nous ne sortirons pas de la crise si nous ne créons pas les conditions de compromis qui permettent aux partenaires sociaux ensemble, de décider dorientations qui engagent lavenir. Ça ne veut pas dire quon met en place des dispositifs de cogestion, ça veut dire que pour sauver nos entreprises, pour créer les conditions de lemploi, pour créer les conditions de la croissance, nous montrons notre capacité à faire des compromis solides, gagnants-gagnants.
GILLES BORNSTEIN
Alors parlons chiffres puisque vous avez parlé chiffres, cette année 2013 la Commission de Bruxelles prévoit un déficit de 3,9% du PIB, des hypothèses beaucoup plus alarmistes circulent, est-ce que vous, ministre du Budget, vous pouvez maffirmer quon ne dépassera pas 4% cette année de déficit ?
BERNARD CAZENEUVE
Ce qui impacte le déficit budgétaire, cest la situation de la croissance et les conditions dans lesquelles on réalise les recettes prévues. Je serai donc dune particulière vigilance parce que nous sommes dans une situation de croissance atone, parce que nous devons regarder
GILLES BORNSTEIN
Donc on ne peut pas exclure de faire plus de 4% ?
BERNARD CAZENEUVE
Non ce nest pas ce que je dis, ce que je dis simplement cest que le ministre du Budget est celui qui doit témoigner dune grande vigilance face à des risques de dérapages budgétaires et cest la raison pour laquelle il y a des mises en réserve de crédits, quil y a des gels de crédits et moi je veillerai à ce quon ne débloque pas ces gels aussi longtemps quon ne sera pas garantis que les objectifs seront atteints.
GILLES BORNSTEIN
Alors pour lannée prochaine, lannée prochaine 2014, vous devrez faire sur le budget de lEtat, 7,5 milliards déconomies, cest énorme, comment allez-vous vous y prendre ? Cest une économie de baisse de dépenses publiques.
BERNARD CAZENEUVE
Oui nous allons même faire plus que 7 milliards puisque nous devons faire 20 milliards defforts, sur ces 20 milliards
GILLES BORNSTEIN
Oui tout compris, je parlais que du budget de lEtat.
BERNARD CAZENEUVE
Oui mais sur ces 20 milliards defforts, vous allez avoir 14 milliards déconomies et 6 milliards de recettes résultants de la lutte contre la fraude fiscale, de lharmonisation dun certain nombre de niches fiscales
GILLES BORNSTEIN
Et laugmentation de TVA
BERNARD CAZENEUVE
Laugmentation de la TVA est déjà actée pour financer le CICE ; vous avez 10 milliards defforts pour financer le CICE, sur ces 10 milliards defforts pour financer le CICE qui correspondent à 10 milliards de baisse de charges pour les entreprises, vous avez 6 milliards de TVA, ce qui veut dire en réalité, que vous avez plutôt une diminution de la pression fiscale résultant de la mise en place du CICE quautre chose. Mais sur les 14 milliards defforts que nous allons faire, il y a effectivement 7 milliards defforts sur le train de vie de lEtat, comment est-ce que nous allons faire cela ? Nous allons faire cela en travaillant, et cest ce que je suis en train de faire, ministère par ministère pour regarder quelles sont les politiques que nous pouvons mettre en oeuvre, les réformes de structure que nous pouvons engager et nous allons utiliser à plein le levier de la modernisation de laction publique pour engager des économies. Alors je vais prendre des exemples très concrets, parce quil y a toujours un débat sur le thème vous voulez faire des économies, mais où les faites-vous ? Par exemple, lorsque nous engageons avec Pierre MOSCOVICI, Arnaud MONTEBOURG, Nicole BRICQ, une réflexion sur laccompagnement du secteur des entreprises, qui mobilise également le réseau consulaire, nous attendons de cela à peu près un milliard déconomie parce que si nous allons au mieux, les aides aux entreprises en essayant de faire en sorte quil y ait meilleure efficience de ces aides, nous pouvons être à la fois plus efficaces et faire des économies. Sur la branche famille, nous devons faire des efforts pour équilibrer la branche famille, c'est lavenir du dispositif daide aux familles qui est en cause, on nous a laissé une situation où il y a 2 milliards dimpasse, nous allons donc, sur la base du rapport FRAGONARD prendre des dispositions pour faire en sorte que cette branche soit équilibrée. Nous avons lan dernier, pris des mesures déconomies sur un certain nombre de sujets très concrets, nous allons poursuivre dans le même esprit. Sur laudiovisuel nous avons fait, vous nêtes pas sans le savoir, 200 millions déconomies. Sur un certain nombre de grands projets, nous les avons reformatés, le canal Sète nord a été revu dans son format et dans les modalités de son financement, sur le grand musée qui était prévu par Nicolas SARKOZY autour de lhistoire, qui était 150 millions deuros dinvestissements avec 15 millions . 150 millions deuros dinvestissements avec 15 millions deuros de frais de fonctionnement par an, nous avons revu tous ces projets dinvestissements. Donc les économies nous les faisons à travers la modernisation de laction publique, nous les faisons ministère par ministère dans le cadre dune discussion très étroite avec chacun des ministres, ce sont les négociations que je suis en train de conduire actuellement et nous le faisons avec la volonté de sauver les services publics et la protection sociale, parce que le ministre du Budget est le ministre du patrimoine de ceux qui nen ont pas. Il est le ministre qui garantit que les services publics et la protection sociale qui sont le patrimoine le plus cher des Français, pourront être préservés par des mesures appropriées.
GILLES BORNSTEIN
Mais donc, lan II de François HOLLANDE ce sont simplement des économies, on est loin de réenchanter le rêve français.
BERNARD CAZENEUVE
Mais pas du tout, lan II de François HOLLANDE ce sont des efforts de redressement des comptes publics et vous comprendrez que le ministre du Budget vous en parle puisque cest mon rôle. Deux, cest la réorientation de lEurope accélérée, nous le voyons sur la lutte contre la fraude fiscale, la lutte contre les paradis fiscaux, la remise en ordre de la finance avec lachèvement
GILLES BORNSTEIN
Ça va faire rêver vos électeurs tout ça ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais le fait que la finance soit contrôlée en Europe, cest un sujet qui intéresse beaucoup les Français, les Français ont parfaitement conscience que si léconomie a dérapé et si léconomie réelle ne connait pas le niveau de croissance quon est en droit dattendre, cest parce que les institutions financières sont incapables de financer léconomie réelle. Pourquoi ? Parce quil y a eu des errements spéculatifs qui ont conduit aux difficultés que lon sait. Donc le fait que lon dise en Europe, la finance sera remise en ordre, ce nest pas rien. Réconcilier les Français avec lentreprise, mettre en place une politique industrielle autour de nos grandes filières cest aussi lan II et puis faire en sorte quenfin on puisse sauver nos services publics et la protection sociale parce que les Français y tiennent et que c'est encore une fois le patrimoine de ceux qui nont rien, ça cest aussi un chantier considérable pour nous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 14 mai 2013
Alors la France a obtenu de Bruxelles un délai pour réduire son déficit, évidemment tout cela nest pas gratuit et ce matin on apprend quil va y avoir une accélération du calendrier de la réforme des retraites. Alors est-ce quil faut y voir une conséquence ? Est-ce que cest le premier prix à payer pour le délai quon a obtenu ?
BERNARD CAZENEUVE
Non, nous ne sommes pas dans ce type de négociation. Le délai que nous avons obtenu de Bruxelles nest pas un délai pour une stratégie de défausse pour emprunter des chemins de traverse et échapper à ce que nous nous sommes fixés à nous-mêmes comme objectif, cest-à-dire le rétablissement des comptes publics et la mise en oeuvre dun certain nombre de réformes dont le pays a besoin pour sauver ses services publics, pour sauver sa protection sociale. Pour ce qui concerne tout dabord le rétablissement des comptes, nous nous sommes engagés dans la réduction du déficit structurel et la diminution des dépenses publiques et des dépenses de lEtat parce que cest une nécessité si nous voulons retrouver le chemin de la croissance. En 2012 le déficit structurel diminue de 1,2 point, en 2013 il diminuera de 1,8 point, en 2014 nous sommes en train de préparer la loi de finance pour une diminution de 1% du déficit structurel, cest-à-dire que nous sommes dans une stratégie très différente de celle de nos prédécesseurs qui avaient engagé le doublement de la dette. Le déficit structurel avait augmenté de deux points entre 2007 et 2012 et les dépenses publiques avaient augmenté en moyenne de 2% par an là où elles naugmentent plus que de 0,5%. Et en 2012, la dépense de lEtat a diminué de 300 millions. Nous voulons sauver notre système de protection sociale, nous voulons moderniser notre économie, cest la raison pour laquelle nous avons mis en place le crédit dimpôt compétitivité emploi, cest la raison pour laquelle nous avons mis en place la sécurisation des parcours professionnels et il faut pour demain que nous puissions sauver notre système de retraite et sauver notre protection familiale, cest la raison pour laquelle nous allons poursuivre les réformes.
GILLES BORNSTEIN
Oui mais en attendant, lactualité du jour cest la réforme des retraites puisque le Premier ministre reçoit les partenaires sociaux à Matignon, franchement ce nest pas très différent de ce que faisait Nicolas SARKOZY.
BERNARD CAZENEUVE
Si parce que ce qua fait Nicolas SARKOZY de façon très injuste, cest de revoir lâge de départ à la retraite
GILLES BORNSTEIN
Et vous, vous allez augmenter la durée de cotisation.
BERNARD CAZENEUVE
Non ! Dabord vous ne savez pas encore ce que nous allons faire, nous avons défini une méthode, le comité dorientation des retraites a rendu un rapport avec des chiffres qui montrent quelle est léquation. Yannick MOREAU a une mission qui la conduit à consulter pour voir quelles sont les orientations que nous pourrions mettre en oeuvre et ensuite il va y avoir à travers la conférence sociale, une large concertation qui va permettre de discuter des modalités de cette réforme. Est-ce que cest lallongement de la durée de cotisation, est-ce que cest laugmentation des cotisations, comment prend-on en compte la pénibilité de manière à faire en sorte que cette réforme soit juste et comment fait-on tout cela dans la concertation. Parce que nous voulons, le Premier ministre et le président de la République lont à plusieurs reprises rappelé, cest réformer en profondeur la société française, mais le faire en concertation avec lensemble des partenaires sociaux.
GILLES BORNSTEIN
Oui mais la réforme cest lEtat qui décide, cest quand même le gouvernement qui décide.
BERNARD CAZENEUVE
Oui mais au terme dun processus de discussions qui doit permettre de faire en sorte que dans ce pays, contrairement à ce qui sest passé depuis des décennies, nous puissions avoir de bons compromis sociaux parce que nous ne sortirons pas de la crise si nous ne créons pas les conditions de compromis qui permettent aux partenaires sociaux ensemble, de décider dorientations qui engagent lavenir. Ça ne veut pas dire quon met en place des dispositifs de cogestion, ça veut dire que pour sauver nos entreprises, pour créer les conditions de lemploi, pour créer les conditions de la croissance, nous montrons notre capacité à faire des compromis solides, gagnants-gagnants.
GILLES BORNSTEIN
Alors parlons chiffres puisque vous avez parlé chiffres, cette année 2013 la Commission de Bruxelles prévoit un déficit de 3,9% du PIB, des hypothèses beaucoup plus alarmistes circulent, est-ce que vous, ministre du Budget, vous pouvez maffirmer quon ne dépassera pas 4% cette année de déficit ?
BERNARD CAZENEUVE
Ce qui impacte le déficit budgétaire, cest la situation de la croissance et les conditions dans lesquelles on réalise les recettes prévues. Je serai donc dune particulière vigilance parce que nous sommes dans une situation de croissance atone, parce que nous devons regarder
GILLES BORNSTEIN
Donc on ne peut pas exclure de faire plus de 4% ?
BERNARD CAZENEUVE
Non ce nest pas ce que je dis, ce que je dis simplement cest que le ministre du Budget est celui qui doit témoigner dune grande vigilance face à des risques de dérapages budgétaires et cest la raison pour laquelle il y a des mises en réserve de crédits, quil y a des gels de crédits et moi je veillerai à ce quon ne débloque pas ces gels aussi longtemps quon ne sera pas garantis que les objectifs seront atteints.
GILLES BORNSTEIN
Alors pour lannée prochaine, lannée prochaine 2014, vous devrez faire sur le budget de lEtat, 7,5 milliards déconomies, cest énorme, comment allez-vous vous y prendre ? Cest une économie de baisse de dépenses publiques.
BERNARD CAZENEUVE
Oui nous allons même faire plus que 7 milliards puisque nous devons faire 20 milliards defforts, sur ces 20 milliards
GILLES BORNSTEIN
Oui tout compris, je parlais que du budget de lEtat.
BERNARD CAZENEUVE
Oui mais sur ces 20 milliards defforts, vous allez avoir 14 milliards déconomies et 6 milliards de recettes résultants de la lutte contre la fraude fiscale, de lharmonisation dun certain nombre de niches fiscales
GILLES BORNSTEIN
Et laugmentation de TVA
BERNARD CAZENEUVE
Laugmentation de la TVA est déjà actée pour financer le CICE ; vous avez 10 milliards defforts pour financer le CICE, sur ces 10 milliards defforts pour financer le CICE qui correspondent à 10 milliards de baisse de charges pour les entreprises, vous avez 6 milliards de TVA, ce qui veut dire en réalité, que vous avez plutôt une diminution de la pression fiscale résultant de la mise en place du CICE quautre chose. Mais sur les 14 milliards defforts que nous allons faire, il y a effectivement 7 milliards defforts sur le train de vie de lEtat, comment est-ce que nous allons faire cela ? Nous allons faire cela en travaillant, et cest ce que je suis en train de faire, ministère par ministère pour regarder quelles sont les politiques que nous pouvons mettre en oeuvre, les réformes de structure que nous pouvons engager et nous allons utiliser à plein le levier de la modernisation de laction publique pour engager des économies. Alors je vais prendre des exemples très concrets, parce quil y a toujours un débat sur le thème vous voulez faire des économies, mais où les faites-vous ? Par exemple, lorsque nous engageons avec Pierre MOSCOVICI, Arnaud MONTEBOURG, Nicole BRICQ, une réflexion sur laccompagnement du secteur des entreprises, qui mobilise également le réseau consulaire, nous attendons de cela à peu près un milliard déconomie parce que si nous allons au mieux, les aides aux entreprises en essayant de faire en sorte quil y ait meilleure efficience de ces aides, nous pouvons être à la fois plus efficaces et faire des économies. Sur la branche famille, nous devons faire des efforts pour équilibrer la branche famille, c'est lavenir du dispositif daide aux familles qui est en cause, on nous a laissé une situation où il y a 2 milliards dimpasse, nous allons donc, sur la base du rapport FRAGONARD prendre des dispositions pour faire en sorte que cette branche soit équilibrée. Nous avons lan dernier, pris des mesures déconomies sur un certain nombre de sujets très concrets, nous allons poursuivre dans le même esprit. Sur laudiovisuel nous avons fait, vous nêtes pas sans le savoir, 200 millions déconomies. Sur un certain nombre de grands projets, nous les avons reformatés, le canal Sète nord a été revu dans son format et dans les modalités de son financement, sur le grand musée qui était prévu par Nicolas SARKOZY autour de lhistoire, qui était 150 millions deuros dinvestissements avec 15 millions . 150 millions deuros dinvestissements avec 15 millions deuros de frais de fonctionnement par an, nous avons revu tous ces projets dinvestissements. Donc les économies nous les faisons à travers la modernisation de laction publique, nous les faisons ministère par ministère dans le cadre dune discussion très étroite avec chacun des ministres, ce sont les négociations que je suis en train de conduire actuellement et nous le faisons avec la volonté de sauver les services publics et la protection sociale, parce que le ministre du Budget est le ministre du patrimoine de ceux qui nen ont pas. Il est le ministre qui garantit que les services publics et la protection sociale qui sont le patrimoine le plus cher des Français, pourront être préservés par des mesures appropriées.
GILLES BORNSTEIN
Mais donc, lan II de François HOLLANDE ce sont simplement des économies, on est loin de réenchanter le rêve français.
BERNARD CAZENEUVE
Mais pas du tout, lan II de François HOLLANDE ce sont des efforts de redressement des comptes publics et vous comprendrez que le ministre du Budget vous en parle puisque cest mon rôle. Deux, cest la réorientation de lEurope accélérée, nous le voyons sur la lutte contre la fraude fiscale, la lutte contre les paradis fiscaux, la remise en ordre de la finance avec lachèvement
GILLES BORNSTEIN
Ça va faire rêver vos électeurs tout ça ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais le fait que la finance soit contrôlée en Europe, cest un sujet qui intéresse beaucoup les Français, les Français ont parfaitement conscience que si léconomie a dérapé et si léconomie réelle ne connait pas le niveau de croissance quon est en droit dattendre, cest parce que les institutions financières sont incapables de financer léconomie réelle. Pourquoi ? Parce quil y a eu des errements spéculatifs qui ont conduit aux difficultés que lon sait. Donc le fait que lon dise en Europe, la finance sera remise en ordre, ce nest pas rien. Réconcilier les Français avec lentreprise, mettre en place une politique industrielle autour de nos grandes filières cest aussi lan II et puis faire en sorte quenfin on puisse sauver nos services publics et la protection sociale parce que les Français y tiennent et que c'est encore une fois le patrimoine de ceux qui nont rien, ça cest aussi un chantier considérable pour nous.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 14 mai 2013