Texte intégral
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Madame la Députée,
Le Conseil européen de Lisbonne a traité largement les problèmes européens. Il a évoqué la situation dans les Balkans, en Russie et l'évolution de l'Europe de la Défense. Il a été également marqué par le traitement de la question autrichienne, et là nous avons refusé la banalisation. Mais en même temps l'ordre du jour principal, central, de ce Conseil européen était l'emploi, la réforme économique et la cohésion sociale dans le cadre de la société de la connaissance et de l'innovation. Ce Sommet était l'occasion de montrer, comme le Premier ministre l'a rappelé, le lien indissoluble entre la réforme économique et le progrès social. Vous avez raison de souligner que ce Conseil européen de Lisbonne a d'une certaine façon été l'aboutissement de ce que nous entreprenons depuis trois ans.
A Lisbonne nous avons marqué la perspective de la reconquête du plein emploi en Europe. Nous avons affirmé, ce qui n'avait pas été possible auparavant, l'objectif d'une croissance d'au moins 3% en Europe pour reconquérir ce plein emploi. Nous avons aussi décidé toute une série de mesures concrètes qu'il nous reviendra de mettre en uvre : je pense à la mise en place d'un brevet communautaire ; je pense à la mise en place d'un tableau de bord de l'innovation ; je pense à la décision de raccorder toutes les écoles en Europe à Internet avant 2001 ; je pense aussi à tout ce qui concerne, encore une fois, le financement de la Banque européenne d'Investissement en faveur du capital-risque.
Ce Conseil européen a passé le relais à la Présidence française sur au moins deux terrains que je veux mentionner. D'abord, l'Europe de la connaissance, avec la nécessité de lever les obstacles à la mobilité des enseignants, des étudiants, des chercheurs en Europe ; et puis aussi la mise en place d'un agenda social européen qui décidera, à 5 ans, à 10 ans, des perspectives en matière de lutte contre les exclusions, de lutte contre la discrimination, de protection sociale et de droit du travail.
Enfin, on en a beaucoup dit, trop dit, que ce Sommet était un sommet du libéralisme, mais ce n'est pas vrai, car les Européens, sur insistance du président de la République et du Premier ministre, ont refusé une démarche de libéralisation inadaptée dans des secteurs aussi importants que l'énergie, les transports et la Poste et décidé des avancées, des adaptations, mais sans date, car nous tenons beaucoup à marquer l'importance du service public dans ces domaines.
Ce Conseil européen de Lisbonne, selon nous, a été un Conseil européen qui rejoint vos soucis, vos préoccupations : c'est-à-dire, le lien entre la réforme, la modernisation économique et le progrès social, lien qui marquera l'action du gouvernement pendant la présidence française de l'Union européenne./.
(Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 30 mars 2000)