Texte intégral
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Une question toute simple, ce qui s'est passé à Londres, il y a deux jours maintenant, peut avoir lieu, demain, à Paris ?
MANUEL VALLS
Les Français doivent savoir que nous faisons face à une menace terroriste mondiale, et elle est élevée, elle frappe l'ensemble de la planète, donc aussi de l'Europe, de la démocratie, et la France est concernée, nous avons subi cet attentat il y a un an, avec les drames, les meurtres à Toulouse et à Montauban, perpétrés par Mohamed MERAH. Depuis plusieurs mois, les services de renseignements, la police, l'anti-terrorisme, agissent et ont démantelé des cellules, des groupes, arrêté des individus qui s'apprêtaient à frapper en France. Il n'y a plus, et nos compatriotes doivent le comprendre, de frontière hermétique, entre l'intérieur et l'extérieur. Les ennemis de l'intérieur et ceux de l'extérieur, partagent un combat global : mettre à mal les démocraties, au nom d'un islamisme radical, un discours de haine qui peut frapper dans nos pays.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
C'est aussi une nouvelle forme, finalement, de terrorisme, qui est en train d'apparaitre, plus isolé donc plus dur à combattre aussi car moins structuré, donc moins identifiable. Est-ce que l'on a réellement les moyens de traquer ces personnes isolées, aujourd'hui, ces djihadistes qui ne sont pas réellement rattachés à des organisations ?
MANUEL VALLS
Nous n'avons pas le choix. Ce sont en effet des petits groupes radicaux. Ce ne sont pas des loups solitaires, contrairement à ce que j'entends ici ou là, parce que, agir seul, ne signifie pas être isolé. Ce type de terroristes, se forme à travers un long parcours, souvent, et de rencontres, voyages à l'étranger, camps d'entrainement, relations sur Internet, à travers des mosquées, souvent isolées, avec des prêcheurs radicaux, la prison. Ce n'est pas nouveau, depuis plusieurs mois nous constatons ce type d'évènement. Je rappelle qu'il y a quelques mois, en Belgique, un Français a frappé deux policières belges, à coups de couteau, donc nous connaissons ce type de phénomène, et donc c'est le travail de renseignements qui doit agir en profondeur, pour faire face à cette menace.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Vous parlez d'Internet, Manuel VALLS, beaucoup a été fait pour que l'Internet, justement, ne reste pas une zone de non droit où prolifèrent les apprentis djihadistes, mais il reste des failles, on entendait Jean-Jacques URVOAS, un parlementaire, qui a rendu un rapport hier, sur la question, justement, des groupes armés radicaux islamistes, dire que Skype, par exemple, était un endroit où il pouvait se passer des choses, et que la police n'avait pas forcément le temps, ni la possibilité, de voir ce qu'il s'y disait.
MANUEL VALLS
Bien sûr, la toile elle est globale, elle est mondiale.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Et que peut-on faire ?
MANUEL VALLS
Cela nécessite d'abord une action internationale, de très haut niveau. Je me rends aujourd'hui même en Espagne, pour évoquer ces sujets avec mon homologue à Madrid, dans quelques jours, les ministres de l'Intérieur européens évoqueront notamment le danger représenté par ces filières, vers la Syrie, ce sont plusieurs centaines d'Européens qui vont combattre en Syrie, et qui représentent donc un véritable danger pour nos démocraties. Il y a quelques mois, en juin, à Toulon, un site islamique, Shumukh al-Islam, a été démantelé, il était, au fond, la boite à lettres d'Al-Qaïda et d'Aqmi, diffusant ce message de haine, mais aussi des méthodes pour intervenir, donc c'est au niveau international que nous devons agir. La Direction centrale du renseignement intérieur aura, et c'est un choix du président de la République, des moyens supplémentaires pour agir contre ces différentes formes de terrorisme.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Quels sont ces moyens supplémentaires ? On vous demande par exemple un recours plus rapide, plus facile, à des logiciels du type PNR, pour tracer les voyageurs, ou Swift pour les mouvements financiers, est-ce que ça c'est quelque chose que vous pouvez donner aujourd'hui ?
MANUEL VALLS
Oui, à condition que nous respections évidemment nos règles juridiques, que cela se fasse aussi au niveau européen. Dans les nouveaux recrutements de la Direction centrale de renseignements intérieurs, il n'y aura pas uniquement que des policiers, il y aura des spécialistes, des techniciens, des ingénieurs, le renseignement doit s'adapter, en effet, à un terrorisme qui lui-même évolue très rapidement, même si, et nous le voyons bien avec ce qui s'est passé au Niger, nous avons à la fois des groupes très organisés, des individus qui agissent dans nos pays, mais c'est le même discours de haine, et il appartient aussi à toute la société, de répondre à cette menace, à toutes les autorités de condamner ce qui se passe, et notamment aux grandes autorités qui représentent l'islam, qui au fond est lui-même, comme l'a dit d'ailleurs le Premier ministre britannique hier, attaqué, ça n'a rien à voir avec ce que prône l'islam, donc il faut, là aussi, que le discours de condamnation de ce qui se passe, de ce qui s'est passé il y a deux jours à Londres, soit très net, très clair, de la part de toutes les grandes autorités de l'islam dans le monde.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Le Niger, justement, Manuel VALLS, est-ce qu'on a vraiment les moyens de faire plus, pour protéger les intérêts français ? AREVA était visée, notamment, hier.
MANUEL VALLS
Il y a évidemment des moyens, à la fois publics et privés, pour protéger ces entreprises.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Il y avait des forces françaises spéciales qui étaient sur place, mais qui étaient visiblement trop loin du site, pour pouvoir intervenir à temps.
MANUEL VALLS
Il y avait aussi l'armée nigérienne, donc, il y a évidemment des moyens, mais nous faisons face à des groupes très déterminés, ce qui juste
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Il n'y a pas de défaillance.
MANUEL VALLS
Je ne le crois pas, mais ce qui justifie, en tout cas, encore davantage l'intervention de la France, qui a eu lieu au Mali, pour combattre ces groupes terroristes, mais le président de la République l'a toujours dit, ce n'est pas cette intervention qui efface d'un coup, la menace terroriste, non seulement dans notre pays, mais au Maghreb et en Afrique de l'Ouest, nous l'avons toujours dit. Ça veut dire, et François HOLLANDE l'a souligné encore hier, qu'il faut continuer ce combat, aller jusqu'au bout, accentuer la coopération avec l'ensemble des services de ces pays, pour être le plus efficace possible.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Derrière cette action, le Mujao et peut-être, peut-être, les Signataires par le sang, le groupe qui avait signé l'attentat en Algérie d'In Amenas, le fameux Mokhtar BELMOKHTAR, que l'on a donné pour mort. Est-ce que vous avez des informations, une confirmation ?
MANUEL VALLS
Je n'ai aucun élément, à ce stade, à donner, mais je le répète encore une fois, cela veut bien dire qu'il faut poursuivre ce combat, cette guerre contre le terrorisme.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Alors, venons-en, si vous le voulez bien, à la manifestation de dimanche, contre le mariage pour tous. Elle est aujourd'hui clairement devenue politique, cette manifestation. Frigide BARJOT a dit qu'elle ne s'y rendrait peut-être pas, elle a reçu des menaces directes. Vous confirmez, elle est protégée depuis hier ?
MANUEL VALLS
Mais, il y a plusieurs personnalités, qui reçoivent des menaces depuis des semaines, à la fois ceux qui sont favorables au mariage pour tous, et depuis quelques jours nous constatons qu'un certain nombre de personnes, comme Frigide BARJOT, reçoivent des menaces, et laissez-moi vous dire mon inquiétude, car des groupes radicaux d'Extrême droite, veulent venir en nombre, non pour manifester, mais pour créer l'affrontement et le désordre, et pour s'en prendre au symbole de la République, une république que ces groupes d'Extrême droite haïssent.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Alors, justement, sur le site du Printemps français, il y a un communiqué de résistance, c'est le terme employé, qui a été publié, je vous en donne lecture : le Printemps français énonce que « seront tenus pour cible, tenus pour cible, le gouvernement actuel, ses appendices, les partis politiques de la collaboration, des lobbies où s'élaborent les programmes de l'idéologie et les organes qui la diffusent, ordre immédiatement exécutoire ». C'est un appel à la violence, ou pas, Manuel VALLS ?
MANUEL VALLS
C'est un appel à la violence, et il y a de nombreuses menaces, même de mort, et moi je ne les prends pas à la légère.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Vous allez faire quoi contre le Printemps français ? Est-ce que vous pouvez agir ?
MANUEL VALLS
Oui, il faut agir, et des menaces de mort et des menaces de ce type, sont passibles de la justice, et la justice va devoir agir, parce que c'est intolérable, que dans la République il puisse y avoir ces menaces, ces messages de haine. Et je rappelle cependant, qu'à partir du moment où une loi a été votée par le Parlement, qu'elle a reçu l'aval du Conseil constitutionnel, il est temps que tout le monde accepte ce choix qui a été fait, à la fois par le Parlement et par le Conseil constitutionnel.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Mais, est-ce que vous pouvez faire interdire, par exemple, le Printemps français ?
MANUEL VALLS
Bien sûr. Toute menace de mort
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Vous allez le faire ?
MANUEL VALLS
toute menace de haine, doit pouvoir, nous allons l'étudier, parce que ces propos sont inacceptables, il n'y a pas de place pour des groupes qui défient la République, la démocratie, et qui s'attaquent aussi à des individus.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
D'un mot, je suppose que les mesures de sécurité vont être relevées dimanche.
MANUEL VALLS
Oui, il y aura évidemment des forces de police et de gendarmerie, engagées, à la fois pour que le droit de manifester soit respecté, c'est un droit constitutionnel dans une démocratie, mais aussi pour faire face à ces groupes. J'en appelle, moi, à la responsabilité de tous. Il y a eu des messages, il y a eu des paroles prononcées par des responsables politiques, parfois de l'opposition, par les organisateurs de ces manifestations, qui d'une manière, accentuent, exacerbent, ce climat. Nous devons revenir, comme nous le souhaitons, aujourd'hui, maintenant que la loi a été votée, à l'apaisement nécessaire dans notre démocratie.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 27 mai 2013
Une question toute simple, ce qui s'est passé à Londres, il y a deux jours maintenant, peut avoir lieu, demain, à Paris ?
MANUEL VALLS
Les Français doivent savoir que nous faisons face à une menace terroriste mondiale, et elle est élevée, elle frappe l'ensemble de la planète, donc aussi de l'Europe, de la démocratie, et la France est concernée, nous avons subi cet attentat il y a un an, avec les drames, les meurtres à Toulouse et à Montauban, perpétrés par Mohamed MERAH. Depuis plusieurs mois, les services de renseignements, la police, l'anti-terrorisme, agissent et ont démantelé des cellules, des groupes, arrêté des individus qui s'apprêtaient à frapper en France. Il n'y a plus, et nos compatriotes doivent le comprendre, de frontière hermétique, entre l'intérieur et l'extérieur. Les ennemis de l'intérieur et ceux de l'extérieur, partagent un combat global : mettre à mal les démocraties, au nom d'un islamisme radical, un discours de haine qui peut frapper dans nos pays.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
C'est aussi une nouvelle forme, finalement, de terrorisme, qui est en train d'apparaitre, plus isolé donc plus dur à combattre aussi car moins structuré, donc moins identifiable. Est-ce que l'on a réellement les moyens de traquer ces personnes isolées, aujourd'hui, ces djihadistes qui ne sont pas réellement rattachés à des organisations ?
MANUEL VALLS
Nous n'avons pas le choix. Ce sont en effet des petits groupes radicaux. Ce ne sont pas des loups solitaires, contrairement à ce que j'entends ici ou là, parce que, agir seul, ne signifie pas être isolé. Ce type de terroristes, se forme à travers un long parcours, souvent, et de rencontres, voyages à l'étranger, camps d'entrainement, relations sur Internet, à travers des mosquées, souvent isolées, avec des prêcheurs radicaux, la prison. Ce n'est pas nouveau, depuis plusieurs mois nous constatons ce type d'évènement. Je rappelle qu'il y a quelques mois, en Belgique, un Français a frappé deux policières belges, à coups de couteau, donc nous connaissons ce type de phénomène, et donc c'est le travail de renseignements qui doit agir en profondeur, pour faire face à cette menace.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Vous parlez d'Internet, Manuel VALLS, beaucoup a été fait pour que l'Internet, justement, ne reste pas une zone de non droit où prolifèrent les apprentis djihadistes, mais il reste des failles, on entendait Jean-Jacques URVOAS, un parlementaire, qui a rendu un rapport hier, sur la question, justement, des groupes armés radicaux islamistes, dire que Skype, par exemple, était un endroit où il pouvait se passer des choses, et que la police n'avait pas forcément le temps, ni la possibilité, de voir ce qu'il s'y disait.
MANUEL VALLS
Bien sûr, la toile elle est globale, elle est mondiale.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Et que peut-on faire ?
MANUEL VALLS
Cela nécessite d'abord une action internationale, de très haut niveau. Je me rends aujourd'hui même en Espagne, pour évoquer ces sujets avec mon homologue à Madrid, dans quelques jours, les ministres de l'Intérieur européens évoqueront notamment le danger représenté par ces filières, vers la Syrie, ce sont plusieurs centaines d'Européens qui vont combattre en Syrie, et qui représentent donc un véritable danger pour nos démocraties. Il y a quelques mois, en juin, à Toulon, un site islamique, Shumukh al-Islam, a été démantelé, il était, au fond, la boite à lettres d'Al-Qaïda et d'Aqmi, diffusant ce message de haine, mais aussi des méthodes pour intervenir, donc c'est au niveau international que nous devons agir. La Direction centrale du renseignement intérieur aura, et c'est un choix du président de la République, des moyens supplémentaires pour agir contre ces différentes formes de terrorisme.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Quels sont ces moyens supplémentaires ? On vous demande par exemple un recours plus rapide, plus facile, à des logiciels du type PNR, pour tracer les voyageurs, ou Swift pour les mouvements financiers, est-ce que ça c'est quelque chose que vous pouvez donner aujourd'hui ?
MANUEL VALLS
Oui, à condition que nous respections évidemment nos règles juridiques, que cela se fasse aussi au niveau européen. Dans les nouveaux recrutements de la Direction centrale de renseignements intérieurs, il n'y aura pas uniquement que des policiers, il y aura des spécialistes, des techniciens, des ingénieurs, le renseignement doit s'adapter, en effet, à un terrorisme qui lui-même évolue très rapidement, même si, et nous le voyons bien avec ce qui s'est passé au Niger, nous avons à la fois des groupes très organisés, des individus qui agissent dans nos pays, mais c'est le même discours de haine, et il appartient aussi à toute la société, de répondre à cette menace, à toutes les autorités de condamner ce qui se passe, et notamment aux grandes autorités qui représentent l'islam, qui au fond est lui-même, comme l'a dit d'ailleurs le Premier ministre britannique hier, attaqué, ça n'a rien à voir avec ce que prône l'islam, donc il faut, là aussi, que le discours de condamnation de ce qui se passe, de ce qui s'est passé il y a deux jours à Londres, soit très net, très clair, de la part de toutes les grandes autorités de l'islam dans le monde.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Le Niger, justement, Manuel VALLS, est-ce qu'on a vraiment les moyens de faire plus, pour protéger les intérêts français ? AREVA était visée, notamment, hier.
MANUEL VALLS
Il y a évidemment des moyens, à la fois publics et privés, pour protéger ces entreprises.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Il y avait des forces françaises spéciales qui étaient sur place, mais qui étaient visiblement trop loin du site, pour pouvoir intervenir à temps.
MANUEL VALLS
Il y avait aussi l'armée nigérienne, donc, il y a évidemment des moyens, mais nous faisons face à des groupes très déterminés, ce qui juste
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Il n'y a pas de défaillance.
MANUEL VALLS
Je ne le crois pas, mais ce qui justifie, en tout cas, encore davantage l'intervention de la France, qui a eu lieu au Mali, pour combattre ces groupes terroristes, mais le président de la République l'a toujours dit, ce n'est pas cette intervention qui efface d'un coup, la menace terroriste, non seulement dans notre pays, mais au Maghreb et en Afrique de l'Ouest, nous l'avons toujours dit. Ça veut dire, et François HOLLANDE l'a souligné encore hier, qu'il faut continuer ce combat, aller jusqu'au bout, accentuer la coopération avec l'ensemble des services de ces pays, pour être le plus efficace possible.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Derrière cette action, le Mujao et peut-être, peut-être, les Signataires par le sang, le groupe qui avait signé l'attentat en Algérie d'In Amenas, le fameux Mokhtar BELMOKHTAR, que l'on a donné pour mort. Est-ce que vous avez des informations, une confirmation ?
MANUEL VALLS
Je n'ai aucun élément, à ce stade, à donner, mais je le répète encore une fois, cela veut bien dire qu'il faut poursuivre ce combat, cette guerre contre le terrorisme.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Alors, venons-en, si vous le voulez bien, à la manifestation de dimanche, contre le mariage pour tous. Elle est aujourd'hui clairement devenue politique, cette manifestation. Frigide BARJOT a dit qu'elle ne s'y rendrait peut-être pas, elle a reçu des menaces directes. Vous confirmez, elle est protégée depuis hier ?
MANUEL VALLS
Mais, il y a plusieurs personnalités, qui reçoivent des menaces depuis des semaines, à la fois ceux qui sont favorables au mariage pour tous, et depuis quelques jours nous constatons qu'un certain nombre de personnes, comme Frigide BARJOT, reçoivent des menaces, et laissez-moi vous dire mon inquiétude, car des groupes radicaux d'Extrême droite, veulent venir en nombre, non pour manifester, mais pour créer l'affrontement et le désordre, et pour s'en prendre au symbole de la République, une république que ces groupes d'Extrême droite haïssent.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Alors, justement, sur le site du Printemps français, il y a un communiqué de résistance, c'est le terme employé, qui a été publié, je vous en donne lecture : le Printemps français énonce que « seront tenus pour cible, tenus pour cible, le gouvernement actuel, ses appendices, les partis politiques de la collaboration, des lobbies où s'élaborent les programmes de l'idéologie et les organes qui la diffusent, ordre immédiatement exécutoire ». C'est un appel à la violence, ou pas, Manuel VALLS ?
MANUEL VALLS
C'est un appel à la violence, et il y a de nombreuses menaces, même de mort, et moi je ne les prends pas à la légère.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Vous allez faire quoi contre le Printemps français ? Est-ce que vous pouvez agir ?
MANUEL VALLS
Oui, il faut agir, et des menaces de mort et des menaces de ce type, sont passibles de la justice, et la justice va devoir agir, parce que c'est intolérable, que dans la République il puisse y avoir ces menaces, ces messages de haine. Et je rappelle cependant, qu'à partir du moment où une loi a été votée par le Parlement, qu'elle a reçu l'aval du Conseil constitutionnel, il est temps que tout le monde accepte ce choix qui a été fait, à la fois par le Parlement et par le Conseil constitutionnel.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Mais, est-ce que vous pouvez faire interdire, par exemple, le Printemps français ?
MANUEL VALLS
Bien sûr. Toute menace de mort
RAPHAËLLE DUCHEMIN
Vous allez le faire ?
MANUEL VALLS
toute menace de haine, doit pouvoir, nous allons l'étudier, parce que ces propos sont inacceptables, il n'y a pas de place pour des groupes qui défient la République, la démocratie, et qui s'attaquent aussi à des individus.
RAPHAËLLE DUCHEMIN
D'un mot, je suppose que les mesures de sécurité vont être relevées dimanche.
MANUEL VALLS
Oui, il y aura évidemment des forces de police et de gendarmerie, engagées, à la fois pour que le droit de manifester soit respecté, c'est un droit constitutionnel dans une démocratie, mais aussi pour faire face à ces groupes. J'en appelle, moi, à la responsabilité de tous. Il y a eu des messages, il y a eu des paroles prononcées par des responsables politiques, parfois de l'opposition, par les organisateurs de ces manifestations, qui d'une manière, accentuent, exacerbent, ce climat. Nous devons revenir, comme nous le souhaitons, aujourd'hui, maintenant que la loi a été votée, à l'apaisement nécessaire dans notre démocratie.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 27 mai 2013