Déclaration de M. Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, sur le soutien à l'industrie aéronautique et spatiale, notamment par l'adaptation du système de formation et le renforcement du programme d'investissements d'avenir, Le Bourget le 17 juin 2013.

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Circonstance : Inauguration du 50ème Salon international de l'aéronautique et de l'espace, Le Bourget (Seine-Saint-Denis) le 17 juin 2013

Texte intégral

Messieurs les ministres,
Monsieur le président de l'Assemblée nationale,
Monsieur le président du GIFAS,
Mesdames et Messieurs les parlementaires, les maires,
Lorsque tout à l'heure, dans l'hélicoptère militaire NH90, construit par Eurocopter, à Marignane près de Marseille, qui me menait jusqu'à vous, je regardais le visage de celles et ceux qui le découvraient comme moi, et qui étaient de ce bref voyage, j'ai lu et partagé avec eux l'admiration et l'enchantement. Pour la plupart d'entre eux, c'était le premier vol en hélicoptère mais quel hélicoptère ! De leur regard pendant ce vol dont …tout à l'heure nous aurons l'occasion de voir, j'espère, la Patrouille de France dont c'est le 60ème anniversaire, je me dis que l'aéronautique, plus d'un siècle après les pionniers du « plus lourd que l'air », continue à faire rêver et moi, je trouve que c'est bien de faire rêver.
Je ne suis pas de ceux qui ne voient dans l'histoire de l'air qu'une histoire au passé, rassurez-vous, je ne vois pas cette histoire comme un patrimoine qui serait coupé du présent. J'aime, comme vous, célébrer les grands pionniers. J'aime arpenter leurs terrains dans tant de lieux de France, et en particulier d'Ile-de-France qui fut l'un des berceaux de l'aéronautique française, et ici même au Bourget. Mais, si le passé peut provoquer des émotions particulièrement légitimes, ce qui est important et ce qui me passionne comme vous, c'est l'avenir de l'aéronautique. En songeant aux quelques mots que je m'apprêtais à prononcer devant vous, j'ai voulu qu'ils soient placés précisément sous le signe de l'avenir.
De l'avenir, ce que j'en entrevois, c'est que le monde a et aura besoin de plus de moyens de transports aériens. C'est une tendance séculaire. Le monde est désormais structuré par la qualité, par la quantité, par la richesse des échanges qui se nouent entre les continents, entre les peuples, entre les cultures, entre les économies et je ne vois pas ce qui pourrait mettre fin à ce processus.
Le monde aura donc besoin d'échanger davantage et il aura besoin aussi de davantage de moyens de transports aériens, de davantage d'avions. La question qui nous est posée en permanence et à vous, les industriels, c'est : saurons-nous répondre à cette attente, à cette nécessité ? Chacun le comprend, l'avion a été un acteur clé de l'histoire du XXe siècle, c'est vrai d'abord au service d'une petite partie de la population, mais la donne a profondément changé. L'avion est le mode de transport qui augmente le plus rapidement : 262 millions de passagers en 1989 et plus d'un milliard aujourd'hui. Eh bien, j'en suis convaincu, il sera au cœur du monde dans lequel nous sommes maintenant entrés et celui de demain. Et quand je dis "l'avion", je ne devrais pas le dire de façon si générale. La question, en effet, c'est : à quoi ressemblera le transport aérien de demain ? C'est dans des occasions comme celle-ci, comme ce 50ème salon international du Bourget, que cet avenir est en train de s'inventer.
Je le disais, le monde aura besoin de plus d'avions. Mais je crois qu'une fois que l'on a dit cela, c'est sur ce type d'avions nouveaux qu'il faut maintenant travailler –et j'ai vu là quelques exemples tout à fait concrets, convaincants. Des avions qui soient plus économes en énergie, des avions qui soient plus légers, qui soient toujours plus sûrs. Sur des infrastructures au sol plus intelligentes, qui soient mieux pensées, plus respectueuses, elles aussi, de l'environnement qui les entoure.
C'est avec ces idées que l'on réussira à faire voler plus d'avions, à les faire mieux voler, à faire en sorte que leur empreinte demeure raisonnable aussi bien en l'air qu'au sol. Voilà donc pour l'avenir du secteur aérien. Mais dans cet avenir, il y a plus : ce que j'entrevois, en effet, c'est combien l'industrie aéronautique et spatiale est un modèle pour tout l'avenir industriel de la France et de l'Europe. Ce secteur est depuis un siècle toujours à l'avant-garde. Il l'est plus que jamais et doit être une source d'inspiration pour toute l'économie, pour d'autres filières. Et c'est de cela que je voudrais vous parler aujourd'hui également.
L'excellence de la filière aéronautique et spatiale est une magnifique réussite. C'est une réussite française mais c'est aussi une réussite européenne. Elle doit nous inspirer en permanence pour bâtir la France et l'Europe de demain. Elle doit nous inspirer car les partenariats européens sont une clé de sa réussite. Nous en avons eu un très bel exemple vendredi dernier avec le premier vol de l'Airbus A350. J'étais moi-même allé inaugurer la chaîne d'assemblage à Toulouse. J'avais été très impressionné par la qualité remarquable de l'organisation.
C'est un défi technologique formidable, c'est un défi humain qu'ont relevé les équipes d'Airbus, celles de ses équipes et partenaires et aussi de nombreuses PME qui travaillent pour ce grand projet et j'ai pu voir leurs réalisations depuis le début de cette visite en visitant les centres de Thales, les centres de Zodiac, les centres de Safran, les stands de Dhiel, des industriels passionnés, des ingénieurs, des techniciens, des ouvriers qui aiment leur métier. Je voudrais les féliciter tous, leur adresser mes encouragements les plus sincères. Je connais beaucoup d'entre eux mais je vois toujours la même passion, la même envie, la même ambition.
Eh bien, la France est attachée, je dirais même très attachée à ce schéma industriel européen qui, vous le savez, a donné naissance il y a quelques années maintenant à EADS. Et malgré les contraintes budgétaires que vous connaissez, qui ne sont pas seulement celles de la France, en tout cas la France, elle, entend rester un partenaire de premier plan de l'industrie aéronautique pour les programmes en cours et à venir comme les démonstrateurs de recherche. Ils sont indispensables au développement de tous les projets industriels.
Je souhaite que tous les pays partenaires d'EADS fassent de même. Les Etats européens viennent d'ailleurs d'apporter une nouvelle preuve de leur attachement à cette belle aventure commune. Je pense aux nouveaux programmes qui ont été lancés dans le domaine spatial fin 2012, pour un montant de 10 milliards d'euros. L'accord qui est intervenu en novembre dernier à Naples est une très bonne nouvelle. L'accès des Européens à l'espace, c'est un enjeu de souveraineté. Nous en sommes tous conscients. Tant dans le domaine des satellites, où nous disposons de positions particulièrement fortes que nous devons préserver, accompagner, que dans celui des lanceurs.
Je voudrais à cette occasion saluer le 55ème lancement avec succès d'Ariane, une nouvelle mission qui a été menée il y a quelques jours sur notre base de Kourou. Je ne voudrais pas non plus pour autant oublier le secteur de la défense. Dans le domaine de la filière aéronautique et spatiale, les partenariats européens sont aussi déterminants pour faire progresser l'Europe de la défense.
Au Mali récemment, nous avons vu que le soutien en particulier logistique de nos partenaires, en premier lieu européens, a été particulièrement précieux ; il confirme tout le potentiel d'un effort commun pour développer, mutualiser nos capacités. La France y est déterminée. Je pense en particulier au domaine spatial ou à celui du ravitaillement en vol où les Européens ont une occasion majeure d'avancer ensemble avec le MRTT. Ce potentiel de mutualisation existe aussi pour nos industries : en témoigne la consolidation de la filière des missiles qui a, elle aussi, tout notre soutien.
C'est en portant ces projets que nous allons relancer l'Europe de la Défense. Une Europe qui rassemble ses capacités, une Europe qui se donne les moyens d'une industrie autonome et conquérante, une Europe capable d'agir sur le plan militaire quand c'est nécessaire. A la fin de l'année, au mois de décembre, un Conseil européen y sera entièrement consacré. Je souhaite que ce soit l'occasion pour progresser. En tout cas, le président de la République avec moi-même et le ministre de la Défense, nous y travaillons activement avec nos partenaires, avec les institutions européennes pour franchir une nouvelle étape vers l'Europe de la Défense.
Il faut conserver une base industrielle et technologique de la défense qui soit d'excellence, c'est une ambition essentielle. Il y a quelques jours, je l'ai confirmé devant les deux Chambres du Parlement, à l'Assemblée nationale comme au Sénat, en présentant les grands axes du Livre blanc de la Défense et de la Sécurité nationale que le président de la République a approuvés il y a quelques semaines. Ces décisions stratégiques sont une garantie de souveraineté pour notre pays et avec le maintien, malgré les difficultés financières, avec le maintien de notre effort de défense dans la durée, nous nous donnons les moyens de préserver cette excellence industrielle.
Les performances de notre aviation ont été capitales dans le succès de notre intervention au Mali. Je veux dire ici aux aviateurs en particulier, mais aussi à tous nos soldats, la fierté que leur action nous a inspirée. Je veux leur rendre hommage ; je veux rendre hommage en saluant en particulier ceux qui ont payé de leur vie leur engagement pour la France mais aussi pour la sécurité du Mali, de l'Afrique de l'Ouest mais aussi la sécurité de la France et de l'Europe.
Je veux également confirmer à nos armées qu'elles continueront de bénéficier des meilleurs équipements : l'avion de combat Rafale que nous venons de voir dans une impressionnante démonstration et qui s'est particulièrement illustré en Libye et au Mali. Je pense aussi aux hélicoptères, les hélicoptères Tigre qui ont été eux aussi déterminants en opérations. J'ai cité NH90 d'Eurocopter ; très bientôt, et j'ai pu le voir très concrètement, l'Airbus A400M dont le premier exemplaire sera livré dans les prochaines semaines.
Cela a été une belle bataille. Une belle bataille collective, ce n'était pas gagné d'avance, sur le plan de la mobilisation de tous les partenaires, sur le plan financier. En tout cas, cette réussite technologique ouvre de nouveaux horizons aux transports stratégiques et tactiques. Et puis, demain, je l'ai cité, l'avion multirôle MRTT, pour renouveler nos capacités de ravitaillement en vol aussi essentielles dans toutes les opérations.
Le maintien à un niveau élevé de nos investissements consacrés à la recherche nous permettra de maintenir notre avance technologique. Je pense au domaine spatial, crucial pour notre autonomie, je pense aussi au domaine des drones, qu'il s'agisse de préparer une génération européenne de drones d'observation ou de développer des drones susceptibles de s'intégrer à une flotte de combat. Le Neuron, issu d'un partenariat européen emmené par Dassault, en est un précurseur, nous en avons vu le démonstrateur. Nous poursuivrons notre investissement dans ce domaine de pointe avec nos partenaires, c'est la volonté de la France.
L'Etat, vous le savez, joue un rôle déterminant dans le maintien d'une filière d'excellence dans le domaine de l'aéronautique. L'Etat a toujours soutenu cette filière et continuera à le faire pleinement pour accompagner cette réussite industrielle. Et, bien sûr, en soutenant l'effort de recherche. Ces investissements sont typiquement des investissements de l'avenir et parce que la filière aéronautique et spatiale est exemplaire. Exemplaire pour la valorisation des compétences mais aussi des complémentarités des entreprises –grands groupes internationaux, équipementiers, petites et moyennes entreprises– toutes mobilisées autour d'objectifs communs. Une filière exemplaire aussi pour sa capacité à promouvoir l'innovation et à proposer des produits de très haute technologie qui prennent aujourd'hui en compte les enjeux énergétiques. Une filière organisée, une filière structurée, une filière qui joue collectif et dont le dynamisme développe un effet d'entraînement sur l'ensemble de l'économie.
Alors, oui il faut continuer à soutenir cette filière ! Soutenir l'industrie aéronautique et spatiale, c'est soutenir une industrie qui est au premier rang de la bataille pour l'emploi, bataille de toute la France, pour l'emploi de tous et d'abord pour l'emploi des jeunes. Ici, c'est vrai, et ce n'est peut-être pas vrai de tous les secteurs, les carnets de commandes sont pleins, il faut s'en réjouir, ils garantissent des années de travail pour des dizaines de milliers de salariés. Et la conséquence, c'est que les entreprises de la filière recrutent –15 000 recrutements en France pour l'année 2012, c'est un record–, et de nombreuses entreprises, je le sais, éprouvent des difficultés parfois à recruter dans certaines spécialités. Ce n'est pas acceptable quand tant de jeunes diplômés sont à la recherche d'un emploi.
Il faut impérativement adapter notre système de formation. Il faut le rendre plus performant. Il faut répondre davantage aux besoins de nos entreprises. Ce sera d'ailleurs l'un des points à l'ordre du jour, un des points centraux de la grande conférence sociale qui s'ouvre cette semaine. Et de ce point de vue, « l'avion des métiers » que je viens de visiter brièvement, mais j'en ai bien sûr compris tout le sens, ce n'est pas un hasard non plus si c'est devant « l'avion des métiers » que je prononce ce discours : je voudrais saluer cette initiative exemplaire.
C'est l'occasion de faire connaître à toutes et à tous la diversité des compétences dont la filière a besoin. Elle a besoin d'ingénieurs bien sûr, mais elle a aussi besoin d'ouvriers qualifiés. Elle a besoin d'électroniciens. Elle a besoin de spécialistes de matériaux composites. Tous les métiers industriels sont concernés, y compris les plus traditionnels, la chaudronnerie, la fonderie, la soudure. J'ai parlé il y a quelques instants avec des représentants de ces métiers. Parfois, il y a des images qui sont injustes. Ce sont de très beaux métiers, des métiers de qualité, valorisants pour ceux qui les pratiquent, mais souvent méconnus.
Alors ce Salon qui vient d'ouvrir, il s'adresse aux professionnels pendant quelques jours, mais à la fin de la semaine, ce sont tous les Français et d'autres venus d'Europe qui sont invités à y venir. Je suis sûr que les jeunes seront nombreux, et je souhaite qu'ils soient nombreux à venir vous voir pour parler de vos métiers. Et je crois qu'il faut valoriser davantage dans nos écoles, dans les établissements scolaires, partout, porter ce message pour les métiers de l'industrie. Parfois, certains disent « mais je ne sais pas faire, je ne pourrai pas faire ». Alors la méthode qui est, je dirais, celle que le professeur Charpak avait initiée et qu'il faut absolument développer partout dans nos écoles primaires, d'abord, celle de la « main à la pâte ». Celle de place aux gestes. Un geste que, peut-être, on n'imagine pas être capable de réaliser qui va nous convaincre ou va convaincre un jeune garçon ou une jeune fille ou parfois quelqu'un de moins jeune qu'il est capable de pratiquer ce métier industriel.
Parmi les jeunes diplômés recrutés dans la filière (3 000 en 2012), plus d'un tiers sont issus des voies technologiques et professionnelles. En ce jour de bac, je veux valoriser aussi les bacs professionnels qui donnent aux jeunes de belles perspectives. Oui de belles perspectives de réussites professionnelles, de réussites sociales, de réussites humaines. Et beaucoup de ces jeunes que je viens de mentionner ont eu cette chance de pratiquer leur formation en alternance.
Je voudrais remercier les entreprises qui acceptent d'accueillir des apprentis de tous niveaux, des apprentis qui vont apprendre le goût des métiers, du métier, et découvrir leurs capacités et ensuite réussir un parcours. J'appelle justement les entreprises à renforcer encore ces capacités d'accueil en apprentissage. Les objectifs que j'ai présentés en novembre dernier à la suite du rapport de Louis Gallois, pour le pacte national pour la croissance, la compétitivité et l'emploi, prévoient d'augmenter très fortement le nombre de places en alternance. Eh bien, c'est face à ce défi que nous sommes pour aller encore plus loin. Mais pour cela, nous avons besoin de tous. Ce que montre « l'avion des métiers », c'est que ce secteur d'avenir, en pleine croissance encore une fois, je le répète, est accessible à tous.
Mesdames, Messieurs, ce salon du Bourget nous en apporte la démonstration de manière éclatante : le savoir-faire de l'industrie aéronautique et spatiale européenne est remarquable et son avance technologique reste intacte. C'est ce qui lui permet de faire face à la compétition internationale. C'est ce qui lui permet aussi d'exporter avec succès. L'aéronautique civile est le premier poste des exportations françaises mais nous pouvons encore progresser. Je compte sur les mesures, les 34 mesures du pacte de compétitivité qui renforce les capacités exportatrices de nos entreprises, qui va les accompagner – je pense aux PME, je pense aux ETI– personnellement pour traiter les problèmes qui se posent à l'export, problèmes réglementaires, problèmes financiers. Je compte sur la capacité des entreprises de la filière de partir ensemble, de jouer collectif à la conquête de nouveaux marchés. Encore une fois, les grandes entreprises aux côtés de leurs PME partenaires pour les épauler dans leur stratégie.
Nous continuerons aussi à soutenir les exportations de matériels militaires dans la transparence et le respect de nos engagements internationaux. C'est essentiel pour conforter notre outil industriel de défense dont la haute valeur ajoutée, je devrais même dire la très haute valeur ajoutée, est reconnue dans le monde entier. Et puis, c'est un moyen de développer de véritables partenariats avec les Etats qui se tournent vers nos industries. Beaucoup sont déjà représentées depuis l'ouverture de ce salon et je voudrais leur souhaiter la bienvenue. J'en ai salué quelques-uns tout à l'heure.
Oui, Mesdames, Messieurs, nous pouvons être fiers, très fiers de cette filière aéronautique et spatiale qui est l'une des très grandes réussites de la France et de l'Europe. Elle est un symbole d'excellence. Elle est porteuse de croissance. Elle est créatrice d'emplois. Elle est porteuse d'espoirs.
Pour un Premier ministre, venir ici accompagné de plusieurs ministres et être avec vous, à vos côtés, c'est venir à la rencontre de ce qui se passe dans l'aéronautique et le spatial mais c'est aussi attirer l'attention de tous les Français vers un secteur qui a su se rénover, se reconfigurer, s'adapter en permanence, pas regarder tout le temps vers le passé comme une forme de nostalgie mais en s'appuyant avec confiance sur ce qui a été capable de marcher, sur les défis humains, sur les défis technologiques mais avec la conscience, sans doute peut-être encore plus forte que dans d'autres filières, qu'il faut sans cesse inventer, réinventer pour être plus fort et pour durer. Etre à l'avant-garde et revendiquer ce rôle de leadership que nous pouvons parfaitement reconquérir dans beaucoup d'autres domaines. La France en a la capacité. C'est l'avenir de notre pays qui est en jeu.
C'est vrai que depuis maintenant près de cinq ans l'augmentation des chiffres du chômage -due sans doute à une baisse de capacité de notre appareil productif qu'il faut absolument redresser mais aussi à une insuffisance de croissance en Europe- peut provoquer du découragement et parfois de la démoralisation, surtout quand il se traduit en souffrances sociales pour ceux qui perdent leur emploi. Mais je voudrais dire à l'occasion de ce 50ème salon du Bourget qu'il y a des raisons d'espérer, à condition que nous soyons suffisamment lucides en nous appuyant sur ce qui marche aussi, sur cette capacité d'invention, de mobilisation, de ne jamais renoncer et d'être toujours à l'avant-garde partout et de montrer que la jeunesse a un avenir dans les métiers de l'industrie.
Eh bien, moi, j'ai confiance dans les capacités de la France comme dans celles de l'Europe, si nous savons faire les efforts nécessaires. C'est vrai qu'il faut maîtriser notre dette et nos déficits, c'est indispensable. Pourquoi ? Pour retrouver des marges de manœuvre pour investir.
Dans quelques semaines, je serai amené à présenter de nouveaux plans d'investissements, en particulier dans le domaine technologique en renforçant le programme d'investissements d'avenir, ce que l'on a appelé le grand emprunt. Mais pour que ces choix que je prépare avec le Commissaire général à l'investissement, Louis Gallois, soient pertinents, il faut s'appuyer sur ce qui marche, sur ce que vous faites, vous, dans la filière aéronautique et spatiale pour l'appliquer aussi aux autres filières de l'avenir. Je suis sûr que nous pourrons ainsi redonner confiance. Redonner espoir et surtout mobiliser, partout mobiliser. Mobiliser sur nos territoires, mettre ensemble les forces, les forces de la science et des universités, les forces de l'industrie, des grands groupes et des PME, les forces aussi des travailleurs et de leurs représentants, les forces des collectivités territoriales, les forces des Françaises et des Français.
Au 50ème salon du Bourget, nous montrons notre compétence, nous montrons notre force et nous montrons notre capacité à redevenir un grand pays leader en Europe et dans le monde.
Merci ! Bon salon ! Belle réussite !
Source http://www.gouvernement.fr, le 18 juin 2013