Texte intégral
Mes chers compatriotes,
Beaucoup de rapports et détudes avaient fait le diagnostic du problème de compétitivité de notre pays et les chiffres étaient connus : Il fallait agir et nous lavons fait : 25% de nos emplois industriels ont été perdus en 10 ans. Au Commerce extérieur nous sommes passés dun excédent à un déficit abyssal : moins 74 Milliards deuros. Une dette doublée. Prenant la mesure des dégâts, le 6 novembre, le Premier Ministre présentait le Pacte national pour la croissance et lemploi. Ce fut un choc. Le mot choc nest pas dévoyé car les sceptiques étaient persuadés que rien ne sortirait de cette réflexion même si le rapport Gallois avait montré la voie.
20 milliards deuros de réduction de charges pour les entreprises grâce au Crédit dImpôt Compétitivité Emploi, ce nest pas rien ! Le FMI, qui ne peut pas être soupçonné de bolchévisme, estime que cela représente une réduction de 4% de gain du coût du travail pour lensemble des entreprises.
Le Pacte fut cette première année suivi de plusieurs réformes majeures :
* Laccord sur la sécurisation de lemploi, transcrit dans la loi qui, par la négociation des partenaires sociaux, répond à la fois au besoin de souplesse des employeurs et au besoin de sécurité des salariés. La méthode de concertation engagée compte autant que le fond. Il est actuellement transcrit dans les accords dentreprises.
* La Modernisation de lAction Publique, lancée et pilotée par le Premier Ministre Traditionnellement, chaque Gouvernement annonce son programme de simplification et, pour les entreprises, rien ne change. Cette fois, nous agissons.
Je prendrai trois mesures, dont vous mesurerez tous limportance, je crois :
- La facturation électronique entre lEtat et les fournisseurs pour raccourcir les délais de paiement de 30 jours en moyenne à 20 jours, lallègement des obligations comptables des petites entreprises : 140 000 TPE vont en bénéficier.
- Laccélération des projets dimmobilier dentreprise : 18 mois à 24 mois sur les grands projets cest trop !
* La création de la Banque Publique dInvestissement, comme soutien majeur aux besoins du financement des entreprises avec un important volet international.
Des chargés daffaires internationaux dUbifrance afin que le couple à linternational, accompagnement / financement, soit au rendez-vous exportateurs.
* La pérennisation du Crédit Impôt Recherche considéré comme le système le plus généreux en Europe de soutien aux dépenses de recherche. Nous lavons étendu aux dépenses dinnovation des PME. Nous avons même mis en place, pour celles-ci, un mécanisme de préfinancement de ce crédit dimpôts. Dautres dispositifs, comme Jeunes Entreprises Innovantes, ont été revalorisés.
* Une nouvelle stratégie pour déployer le très haut débit dans toute la France, en partenariat public-privé. Dici 10 ans, 100% du territoire sera couvert. Dores et déjà, le taux de pénétration du haut débit en France est plus élevé quau Royaume-Uni.
* Je veux aussi citer le travail que nous menons pour accueillir les investissements étrangers. Le Royaume-Uni est très efficace dans laccueil des investissements étrangers. Beaucoup dentre vous travaillent dans des filiales de groupes français ou étrangers ! La France ne se débrouille pas mal de ce point de vue avec une deuxième place en Europe. Contrairement aux idées reçues, la France est la première terre daccueil pour les investissements industriels étrangers. Mais la concurrence est très rude.
Cest pourquoi, au-delà des réformes structurelles et de compétitivité que nous engageons, nous travaillons également concrètement à réduire ou supprimer les petits « irritants » pour les cadres et les entreprises étrangères. Ainsi, nous supprimons la déclaration préalable pour les entrepreneurs non résidents et accélérons les procédures de visas pour les hommes daffaires (Passeport Talents).
Enfin sur les retraites, en un mois le gouvernement sest décidé.
Le pivot en est lallongement de la durée de la cotisation. Avouez que cest courageux. Je retiens comme innovation majeure, car elle en annonce dautre : la création dun compte pénibilité.
Cet accord ne doit pas mettre pas en danger la compétitivité de nos entreprises. Cest pourquoi Jean-Marc Ayrault a pris lengagement de mettre en oeuvre un mécanisme de compensation sur la branche famille. Et cet engagement sera tenu.
Il faut améliorer cette compétitivité à la fois en agissant sur le facteur innovation, cest lobjet du rechargement du Programme dInvestissements dAvenir à hauteur de 50 Milliards deuros et sur le facteur prix afin daméliorer les marges des entreprises.
Alors bien sur, pour certains, on ne va pas assez vite. Pour dautres, on se soumet au diktat demandé. Notre motivation cest la lutte contre le chômage. Et cela passe par le rétablissement du moteur essentiel quest linvestissement.
Le message vaut pour les ménages comme pour les entreprises.
Reste le sujet fiscal.
Il fallait redresser les finances publiques extrêmement mises à mal durant le quinquennat précédent : 600Md de dettes supplémentaires accumulées en 5 ans, faut-il le rappeler ?
Dans la trajectoire que nous avions fixée, il fallait 50% de hausses dimpôts dici à 2017 et 50% déconomies.
Sans doute la crise était plus profonde questimée. Mais il fallait à la fois réduire les déficits pour stabiliser voire décroitre la dette, et en même temps se tenir prêt à saisir la reprise de économique.
Les deux ans accordés par la Commission pour arriver aux 3% permettront de le faire. En même temps, nous ne sommes pas sourds, la pause fiscale annoncée par le Président de la République sera au rendez-vous en 2014, soit un an avant le délai prévu.
Plus des 2/3 de leffort portera en 2014 sur les réductions de dépenses : 14Md, cest énorme. Cet effort est demandé aux agents économiques (entreprises et ménages) mais lEtat et les collectivités sont également mises à contribution.
Cette politique est conforme à notre objectif « le redressement dans la justice ».
Je vous fais une confidence, peut-être cela vous a-t-il échappé, mais le Président de la République a tenu à ce que nous réfléchissions à ce que serait la France dici à 2025. Nous avons réuni un séminaire le 19 août et nous avons consacré plus de la moitié du temps à la mondialisation, à la France dans cette phase.
Je suis convaincue que la France peut trouver sa place au sein de la mondialisation. Noubliez pas que vous êtes français et que vous êtes regardés comme tel ! « Soyez des supporters, des socios », ai-je dit devant 50 décideurs de multinationales étrangères que nous avons réunies à Bercy à la fois du mois dernier.
Car, vous pouvez, français de létranger, jouer un rôle majeur dans le redressement de notre pays. Nous sommes, Françaises et Français, spécialistes de lautodénigrement. Jadmire souvent les Américains et leur foi, forte et déterminée, dans leur pays, leur façon de laimer, inconditionnelle, et de le défendre, avec fierté et de ne jamais avoir le drapeau dans la poche.
Ce que jattends de vous, ce que jespère, cest cette fierté de la France et en définitive de vous-même. Nous sommes un grand pays. Vous en êtes, installés à linternational, des emblèmes et des vigies. Ayons confiance en nous pour donner aux autres le goût, et lenvie, de la France.
Source http://www.commerce-exterieur.gouv.fr, le 12 septembre 2013
Beaucoup de rapports et détudes avaient fait le diagnostic du problème de compétitivité de notre pays et les chiffres étaient connus : Il fallait agir et nous lavons fait : 25% de nos emplois industriels ont été perdus en 10 ans. Au Commerce extérieur nous sommes passés dun excédent à un déficit abyssal : moins 74 Milliards deuros. Une dette doublée. Prenant la mesure des dégâts, le 6 novembre, le Premier Ministre présentait le Pacte national pour la croissance et lemploi. Ce fut un choc. Le mot choc nest pas dévoyé car les sceptiques étaient persuadés que rien ne sortirait de cette réflexion même si le rapport Gallois avait montré la voie.
20 milliards deuros de réduction de charges pour les entreprises grâce au Crédit dImpôt Compétitivité Emploi, ce nest pas rien ! Le FMI, qui ne peut pas être soupçonné de bolchévisme, estime que cela représente une réduction de 4% de gain du coût du travail pour lensemble des entreprises.
Le Pacte fut cette première année suivi de plusieurs réformes majeures :
* Laccord sur la sécurisation de lemploi, transcrit dans la loi qui, par la négociation des partenaires sociaux, répond à la fois au besoin de souplesse des employeurs et au besoin de sécurité des salariés. La méthode de concertation engagée compte autant que le fond. Il est actuellement transcrit dans les accords dentreprises.
* La Modernisation de lAction Publique, lancée et pilotée par le Premier Ministre Traditionnellement, chaque Gouvernement annonce son programme de simplification et, pour les entreprises, rien ne change. Cette fois, nous agissons.
Je prendrai trois mesures, dont vous mesurerez tous limportance, je crois :
- La facturation électronique entre lEtat et les fournisseurs pour raccourcir les délais de paiement de 30 jours en moyenne à 20 jours, lallègement des obligations comptables des petites entreprises : 140 000 TPE vont en bénéficier.
- Laccélération des projets dimmobilier dentreprise : 18 mois à 24 mois sur les grands projets cest trop !
* La création de la Banque Publique dInvestissement, comme soutien majeur aux besoins du financement des entreprises avec un important volet international.
Des chargés daffaires internationaux dUbifrance afin que le couple à linternational, accompagnement / financement, soit au rendez-vous exportateurs.
* La pérennisation du Crédit Impôt Recherche considéré comme le système le plus généreux en Europe de soutien aux dépenses de recherche. Nous lavons étendu aux dépenses dinnovation des PME. Nous avons même mis en place, pour celles-ci, un mécanisme de préfinancement de ce crédit dimpôts. Dautres dispositifs, comme Jeunes Entreprises Innovantes, ont été revalorisés.
* Une nouvelle stratégie pour déployer le très haut débit dans toute la France, en partenariat public-privé. Dici 10 ans, 100% du territoire sera couvert. Dores et déjà, le taux de pénétration du haut débit en France est plus élevé quau Royaume-Uni.
* Je veux aussi citer le travail que nous menons pour accueillir les investissements étrangers. Le Royaume-Uni est très efficace dans laccueil des investissements étrangers. Beaucoup dentre vous travaillent dans des filiales de groupes français ou étrangers ! La France ne se débrouille pas mal de ce point de vue avec une deuxième place en Europe. Contrairement aux idées reçues, la France est la première terre daccueil pour les investissements industriels étrangers. Mais la concurrence est très rude.
Cest pourquoi, au-delà des réformes structurelles et de compétitivité que nous engageons, nous travaillons également concrètement à réduire ou supprimer les petits « irritants » pour les cadres et les entreprises étrangères. Ainsi, nous supprimons la déclaration préalable pour les entrepreneurs non résidents et accélérons les procédures de visas pour les hommes daffaires (Passeport Talents).
Enfin sur les retraites, en un mois le gouvernement sest décidé.
Le pivot en est lallongement de la durée de la cotisation. Avouez que cest courageux. Je retiens comme innovation majeure, car elle en annonce dautre : la création dun compte pénibilité.
Cet accord ne doit pas mettre pas en danger la compétitivité de nos entreprises. Cest pourquoi Jean-Marc Ayrault a pris lengagement de mettre en oeuvre un mécanisme de compensation sur la branche famille. Et cet engagement sera tenu.
Il faut améliorer cette compétitivité à la fois en agissant sur le facteur innovation, cest lobjet du rechargement du Programme dInvestissements dAvenir à hauteur de 50 Milliards deuros et sur le facteur prix afin daméliorer les marges des entreprises.
Alors bien sur, pour certains, on ne va pas assez vite. Pour dautres, on se soumet au diktat demandé. Notre motivation cest la lutte contre le chômage. Et cela passe par le rétablissement du moteur essentiel quest linvestissement.
Le message vaut pour les ménages comme pour les entreprises.
Reste le sujet fiscal.
Il fallait redresser les finances publiques extrêmement mises à mal durant le quinquennat précédent : 600Md de dettes supplémentaires accumulées en 5 ans, faut-il le rappeler ?
Dans la trajectoire que nous avions fixée, il fallait 50% de hausses dimpôts dici à 2017 et 50% déconomies.
Sans doute la crise était plus profonde questimée. Mais il fallait à la fois réduire les déficits pour stabiliser voire décroitre la dette, et en même temps se tenir prêt à saisir la reprise de économique.
Les deux ans accordés par la Commission pour arriver aux 3% permettront de le faire. En même temps, nous ne sommes pas sourds, la pause fiscale annoncée par le Président de la République sera au rendez-vous en 2014, soit un an avant le délai prévu.
Plus des 2/3 de leffort portera en 2014 sur les réductions de dépenses : 14Md, cest énorme. Cet effort est demandé aux agents économiques (entreprises et ménages) mais lEtat et les collectivités sont également mises à contribution.
Cette politique est conforme à notre objectif « le redressement dans la justice ».
Je vous fais une confidence, peut-être cela vous a-t-il échappé, mais le Président de la République a tenu à ce que nous réfléchissions à ce que serait la France dici à 2025. Nous avons réuni un séminaire le 19 août et nous avons consacré plus de la moitié du temps à la mondialisation, à la France dans cette phase.
Je suis convaincue que la France peut trouver sa place au sein de la mondialisation. Noubliez pas que vous êtes français et que vous êtes regardés comme tel ! « Soyez des supporters, des socios », ai-je dit devant 50 décideurs de multinationales étrangères que nous avons réunies à Bercy à la fois du mois dernier.
Car, vous pouvez, français de létranger, jouer un rôle majeur dans le redressement de notre pays. Nous sommes, Françaises et Français, spécialistes de lautodénigrement. Jadmire souvent les Américains et leur foi, forte et déterminée, dans leur pays, leur façon de laimer, inconditionnelle, et de le défendre, avec fierté et de ne jamais avoir le drapeau dans la poche.
Ce que jattends de vous, ce que jespère, cest cette fierté de la France et en définitive de vous-même. Nous sommes un grand pays. Vous en êtes, installés à linternational, des emblèmes et des vigies. Ayons confiance en nous pour donner aux autres le goût, et lenvie, de la France.
Source http://www.commerce-exterieur.gouv.fr, le 12 septembre 2013