Texte intégral
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous, vous étiez pendant tout lété, quel silence, tout lété, quel silence !
BERNARD CAZENEUVE
Mais lété, cest un moment de travail pour le ministre du Budget. Ce nest pas un moment de tohu-bohu médiatique. Il y a trois temps, dans le travail du ministre du Budget. Le temps de lété, on prépare le budget méticuleusement avec ses collaborateurs, avec les chefs dentreprises, avec le président de la République, le temps du mois de septembre où on prépare les arbitrages qui vont être rendus et puis dans quelques semaines, on va rentrer dans le débat parlementaire et là, vous serez peut-être saturé de ma parole.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais autrement, mieux vaut pendant lété, éviter de bavarder pour ne pas avoir à démentir ses propos. Il y en a tellement qui le font. Cest la stratégie CAZENEUVE du silence créatif ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais vous ne manquez pas dinvité, le fait dêtre dans le silence pendant lété, ça évite davoir à parler tous les jours, en conduisant les auditeurs à oublier ce quon dit.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous préparez le budget 2014, Bernard CAZENEUVE, pour le boucler, on disait quil vous faudrait une hausse de 6 milliards deuros. Est-ce que cest plus ou moins que 6 milliards ?
BERNARD CAZENEUVE
Cest moins que 6 milliards.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Combien ?
BERNARD CAZENEUVE
Cest beaucoup moins que 6 milliards, je vais vous dire pourquoi ? Parce que lobjectif que nous, nous sommes fixés cest
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, mais dites combien dabord ?
BERNARD CAZENEUVE
Ça sera rendu public à loccasion de la loi de finance.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On dit dans LES ECHOS de ce matin, on dit 2 milliards, est-ce que cest autour de ça ? C'est-à-dire le tiers des 6 cest important.
BERNARD CAZENEUVE
Notre objectif, cest daller vers la stabilisation de la pression fiscale avec un an davance. Donc si nous parvenons à documenter nos économies, ce que je ferais au moment de la présentation de la loi de finance avec pertinence et force, nous parviendrons à avoir la stabilisation de la pression fiscale, en 2014. Cest le but !
JEAN-PIERRE ELKABBACH
En loccurrence, ce sera moins que les 6 milliards ?
BERNARD CAZENEUVE
Beaucoup moins !
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Beaucoup moins, beaucoup moins, ça va jusquà, le tiers, ou la moitié ?
BERNARD CAZENEUVE
La loi de finance, cest dans 10 jours.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Chacun a sa formule, vous nemployez pas « ras-le-bol fiscal » vous, mais est-ce que vous dites la saturation fiscale est atteinte, et même les hausses dimpôts ça suffit !
BERNARD CAZENEUVE
Non, ce que je dis, cest que les économies doivent être linstrument du bouclage du budget. Aussi longtemps que nous parviendrons à faire davantage déconomie et je souhaite que ce soit la doctrine, que ce soit le moyen, que ce soit linstrument, nous naurons pas à faire dimpôt. Chaque économie supplémentaire ce sont des impôts en moins pour les Français et moi, je veux être le ministre des économies, pas le ministre des impôts.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Le président HOLLANDE a lancé une pause fiscale, ça vient ? Cest pour quand ?
BERNARD CAZENEUVE
Cest 2014, je vais dailleurs dans quelques jours, rendre public les dispositions que nous prenons, par exemple, pour les entreprises, pour les ménages en montrant que pour les entreprises, comme pour les ménages, nous allons dans une direction simple, simplification de limpôt, stabilisation de la pression et du paysage fiscal, et stimulation de la croissance. Cest ce que jappelle les 3 S.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous garantissez, Bernard CAZENEUVE quen 2014, Bercy ne créera pas de nouveaux impôts pour les Français ?
BERNARD CAZENEUVE
Mon objectif, cest plutôt de simplifier le paysage. Il y a non seulement trop de pressions fiscales, mais il y a aussi trop de taxes. Et nous devons créer les conditions pour quil y ait moins de taxes. Simplifier le paysage fiscal, de manière à ce que les entreprises comme les ménages aient une visibilité de lavenir, qui les conduisent à prendre des risques, à investir, à faire le pari de la croissance.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
La trajectoire fiscale pour 2015, cest aussi la baisse, ou ce que vous appelez la stabilisation ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais par exemple, pour les entreprises, ce que je souhaite, cest quil y ait moins dimpôts pour les entreprises, c'est-à-dire moins de taxe. Il y a aujourdhui, par exemple, deux taxes sur le chiffre daffaires, il y a limpôt sur les sociétés, il y a la taxe sur les dividendes.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et alors limpôt sur les sociétés, il peut baisser aussi ?
BERNARD CAZENEUVE
Et ce que je souhaite, cest que nous puissions, cest que nous puissions faire en sorte, quà terme, le paysage fiscal soit simplifié, quon supprime des impôts qui sont des impôts économiquement absurdes, quon les remplace par des impôts qui ont une pertinence et que nous essayons avec une concertation étroite avec le monde de lentreprise, à engager léconomie française, vers la croissance, par la diminution de la pression fiscale.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On vous a vu au MEDEF et vous recevez les patrons, vous faites ami-ami avec les patrons, vous leur promettez
BERNARD CAZENEUVE
Non, je ne fais pas ami-ami, je fais la transparence, on leur doit, de manière
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Daccord, vous leur promettez daccompagner
BERNARD CAZENEUVE
A ce quil y ait la croissance et lemploi.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Daccompagner les entreprises dans la compétitivité
BERNARD CAZENEUVE
Mais il faut accompagner les entreprises dans la compétitivité.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Cest urgent et quand on voit que le forum Davos a montré que la France recule, elle est 23ème, elle a perdu 5 places en deux ans.
BERNARD CAZENEUVE
Il y a eu un décrochage de léconomie française au cours du précédent quinquennat. Il y a un problème structurel de relation de ce pays à ces entreprises, il faut réconcilier les Français avec les entreprises et il faut créer un écosystème pour les entreprises qui garantissent le développement de la croissance et de lemploi. Cest le travail auquel nous nous attelons avec Pierre MOSCOVICI et notre objectif, cest de stabiliser le paysage fiscal.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Bernard CAZENEUVE est-ce quil est imaginable, quun gouvernement socialiste baisse un jour les impôts ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais un gouvernement socialiste a déjà baissé les impôts par le passé, celui de François MITTERRAND, là où le septennat de Valéry GISCARD dESTAING avait été un septennat daugmentation massive de la pression fiscale. Notre objectif cest de faire en sorte que le redressement des comptes se fasse essentiellement, par les économies en dépense.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Les économies, alors justement les dépenses publiques représentent 1200 milliards au budget de lEtat, un peu plus de 380 etc. C'est-à-dire quil reste 800 milliards. Quel est le montant des économies pour les dépenses publiques préparé par Bernard CAZENEUVE ?
BERNARD CAZENEUVE
14 milliards en 2014. Cest la raison pour laquelle jai passé un été silencieux. Parce que cela ne se fait pas dans le tohu-bohu. Il faut parler avec les ministres, il faut les rencontrer les uns derrière les autres, il faut les convaincre, il faut parvenir à faire en sorte que ladministration se réforme.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Bernard CAZENEUVE, « monsieur serre-la-vis » en douceur, tous vont y passer. Mais donner des exemples déconomie
BERNARD CAZENEUVE
Mais tous y sont passés ! 14 milliards déconomie en dépense.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Quels exemples par exemple ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais je vais vous donner des exemples extrêmement concrets. Nous ne parviendrions pas à faire 14 milliards déconomie en dépense, en 2014, si nous navions pas diminué de 2 %, les dépenses de fonctionnement de lensemble des ministères. Nous ne parviendrions pas, à faire 14 milliards déconomie, si nous navions pas décidé là où les dépenses des opérateurs de lEtat avaient augmenté de 15 % au cours des dernières années et leurs frais de personnel de 6 %...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Exemple dopérateur de lEtat ?
BERNARD CAZENEUVE
Moins 4 %.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Lexemple, exemple dopérateur de lEtat ?
BERNARD CAZENEUVE
Par exemple, lADEME est un opérateur de lEtat, nous avons pris des dispositions pour que son budget soit maîtrisé, RFF est un opérateur de lEtat
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Daccord ! LAssurance maladie ? Il y aura des économies ?
BERNARD CAZENEUVE
Pour ce qui concerne lAssurance maladie, nous avons exécuté le budget 2012, 1 milliard sous la norme que le précédent gouvernement sétait fixé. Nous aurons en 2014, des efforts de nouveaux sur lAssurance maladie, parce quon peut très bien soigner les Français, en maîtrisant mieux la dépense maladie, et il y aura là aussi, des efforts très significatifs.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Les collectivités territoriales qui multiplient les fonctionnaires, les doublons, ils font moins defforts que lEtat ?
BERNARD CAZENEUVE
Les collectivités locales ont été appelées à un effort considérable, puisquil y aura 1,5 milliard déconomie sur les collectivités locales en 2014.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Deux questions très courtes et en même temps très directes. Selon LES ECHOS de ce matin, le gouvernement envisage de supprimer 2 réductions qui bénéficient aux familles ayant des enfants scolarisés dans le supérieur. Deux millions de familles seraient concernées, est-ce que vous confirmez ?
BERNARD CAZENEUVE
Ce que je confirme, cest que nous allons nous attaquer aux niches fiscales, cest 70 milliards, les niches fiscales. Il vaut mieux sattaquer aux niches fiscales quaugmenter les impôts. Et quoi quil arrive et quelles que soient les décisions qui seront prises en arbitrage, ce que je peux dire, ce matin sans prendre de risque, cest que le gouvernement mobilisera des moyens pour accompagner de façon significative, les étudiants et notamment les étudiants qui sont les plus défavorisés, de manière ce quils puissent suivre des études dans des bonnes conditions.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire que si vous prenez ces mesures, vous prenez des mesures de compensations pour les étudiants ?
BERNARD CAZENEUVE
Il y aura des mesures qui seront destinées à faire en sorte que les parents qui nont pas les moyens daccompagner leurs enfants dans leurs études soient aidés.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Le G20 se réunit à Saint-Pétersbourg, en plus de la Syrie, il sera question de la bataille contre lévasion fiscale. En France, depuis votre circulaire du mois de juin, combien vous avez ramené dans vos filets, Bernard CAZENEUVE, de fraudeurs fiscaux ?
BERNARD CAZENEUVE
La circulaire du mois de juin, cest le droit commun. Le parlement a voté des lois, ces lois doivent sappliquer à ceux qui ont oublié depuis trop longtemps de payer leurs impôts.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire ? C'est-à-dire ?
BERNARD CAZENEUVE
C'est-à-dire que ceux qui ont oublié depuis longtemps de payer leurs impôts viennent devant ladministration fiscale dans des conditions de droits communs, pas dans des cellules VIP
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Daccord ! Il y en a combien ?
BERNARD CAZENEUVE
1100. C'est-à-dire quen lespace de deux mois, nous avons eu plus de personnes demandant leur régularisation quau cours des deux dernières années. Le dispositif qui a été mis en place et par conséquent un dispositif qui marche. Cest un succès.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et ça représente combien ? Ça représente combien dargent 1100 ?
BERNARD CAZENEUVE
Nous le saurons bientôt, parce que ces dossiers sont en train dêtre remplis
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais ça veut dire que cest autant dimpôt en moins ? Cest ça ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais chaque fraudeur qui décide de payer des impôts cest autant dimpôts en moins pour les Français qui les paient déjà.
THOMAS SOTTO
Merci, Bernard CAZENEUVE. Merci également Jean-Pierre ELKABBACH.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Merci davoir rompu le silence avec nous, à EUROPE 1.
THOMAS SOTTO
Lété nest pas le temps du tohu-bohu médiatique dit le ministre du Budget. Coucou Manuel VALLS, je pense quil aura apprécié vos propos. Merci Jean-Pierre ELKABBACH, à suivre sur EUROPE 1, « Le vrai/faux de linfo. »
BERNARD CAZENEUVE
Ne me fâchez pas avec mes amis.
THOMAS SOTTO
Vous disiez
BERNARD CAZENEUVE
Je disais que ce nétait pas destiné à Manuel VALLS qui est un très bon ministre, un excellent ministre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors à MOSCOVICI Pierre.
BERNARD CAZENEUVE
A personne. A personne parmi ceux du gouvernement qui travaillent bien.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 6 septembre 2013
Vous, vous étiez pendant tout lété, quel silence, tout lété, quel silence !
BERNARD CAZENEUVE
Mais lété, cest un moment de travail pour le ministre du Budget. Ce nest pas un moment de tohu-bohu médiatique. Il y a trois temps, dans le travail du ministre du Budget. Le temps de lété, on prépare le budget méticuleusement avec ses collaborateurs, avec les chefs dentreprises, avec le président de la République, le temps du mois de septembre où on prépare les arbitrages qui vont être rendus et puis dans quelques semaines, on va rentrer dans le débat parlementaire et là, vous serez peut-être saturé de ma parole.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais autrement, mieux vaut pendant lété, éviter de bavarder pour ne pas avoir à démentir ses propos. Il y en a tellement qui le font. Cest la stratégie CAZENEUVE du silence créatif ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais vous ne manquez pas dinvité, le fait dêtre dans le silence pendant lété, ça évite davoir à parler tous les jours, en conduisant les auditeurs à oublier ce quon dit.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous préparez le budget 2014, Bernard CAZENEUVE, pour le boucler, on disait quil vous faudrait une hausse de 6 milliards deuros. Est-ce que cest plus ou moins que 6 milliards ?
BERNARD CAZENEUVE
Cest moins que 6 milliards.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Combien ?
BERNARD CAZENEUVE
Cest beaucoup moins que 6 milliards, je vais vous dire pourquoi ? Parce que lobjectif que nous, nous sommes fixés cest
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non, mais dites combien dabord ?
BERNARD CAZENEUVE
Ça sera rendu public à loccasion de la loi de finance.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On dit dans LES ECHOS de ce matin, on dit 2 milliards, est-ce que cest autour de ça ? C'est-à-dire le tiers des 6 cest important.
BERNARD CAZENEUVE
Notre objectif, cest daller vers la stabilisation de la pression fiscale avec un an davance. Donc si nous parvenons à documenter nos économies, ce que je ferais au moment de la présentation de la loi de finance avec pertinence et force, nous parviendrons à avoir la stabilisation de la pression fiscale, en 2014. Cest le but !
JEAN-PIERRE ELKABBACH
En loccurrence, ce sera moins que les 6 milliards ?
BERNARD CAZENEUVE
Beaucoup moins !
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Beaucoup moins, beaucoup moins, ça va jusquà, le tiers, ou la moitié ?
BERNARD CAZENEUVE
La loi de finance, cest dans 10 jours.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Chacun a sa formule, vous nemployez pas « ras-le-bol fiscal » vous, mais est-ce que vous dites la saturation fiscale est atteinte, et même les hausses dimpôts ça suffit !
BERNARD CAZENEUVE
Non, ce que je dis, cest que les économies doivent être linstrument du bouclage du budget. Aussi longtemps que nous parviendrons à faire davantage déconomie et je souhaite que ce soit la doctrine, que ce soit le moyen, que ce soit linstrument, nous naurons pas à faire dimpôt. Chaque économie supplémentaire ce sont des impôts en moins pour les Français et moi, je veux être le ministre des économies, pas le ministre des impôts.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Le président HOLLANDE a lancé une pause fiscale, ça vient ? Cest pour quand ?
BERNARD CAZENEUVE
Cest 2014, je vais dailleurs dans quelques jours, rendre public les dispositions que nous prenons, par exemple, pour les entreprises, pour les ménages en montrant que pour les entreprises, comme pour les ménages, nous allons dans une direction simple, simplification de limpôt, stabilisation de la pression et du paysage fiscal, et stimulation de la croissance. Cest ce que jappelle les 3 S.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Est-ce que vous garantissez, Bernard CAZENEUVE quen 2014, Bercy ne créera pas de nouveaux impôts pour les Français ?
BERNARD CAZENEUVE
Mon objectif, cest plutôt de simplifier le paysage. Il y a non seulement trop de pressions fiscales, mais il y a aussi trop de taxes. Et nous devons créer les conditions pour quil y ait moins de taxes. Simplifier le paysage fiscal, de manière à ce que les entreprises comme les ménages aient une visibilité de lavenir, qui les conduisent à prendre des risques, à investir, à faire le pari de la croissance.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
La trajectoire fiscale pour 2015, cest aussi la baisse, ou ce que vous appelez la stabilisation ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais par exemple, pour les entreprises, ce que je souhaite, cest quil y ait moins dimpôts pour les entreprises, c'est-à-dire moins de taxe. Il y a aujourdhui, par exemple, deux taxes sur le chiffre daffaires, il y a limpôt sur les sociétés, il y a la taxe sur les dividendes.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et alors limpôt sur les sociétés, il peut baisser aussi ?
BERNARD CAZENEUVE
Et ce que je souhaite, cest que nous puissions, cest que nous puissions faire en sorte, quà terme, le paysage fiscal soit simplifié, quon supprime des impôts qui sont des impôts économiquement absurdes, quon les remplace par des impôts qui ont une pertinence et que nous essayons avec une concertation étroite avec le monde de lentreprise, à engager léconomie française, vers la croissance, par la diminution de la pression fiscale.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
On vous a vu au MEDEF et vous recevez les patrons, vous faites ami-ami avec les patrons, vous leur promettez
BERNARD CAZENEUVE
Non, je ne fais pas ami-ami, je fais la transparence, on leur doit, de manière
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Daccord, vous leur promettez daccompagner
BERNARD CAZENEUVE
A ce quil y ait la croissance et lemploi.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Daccompagner les entreprises dans la compétitivité
BERNARD CAZENEUVE
Mais il faut accompagner les entreprises dans la compétitivité.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Cest urgent et quand on voit que le forum Davos a montré que la France recule, elle est 23ème, elle a perdu 5 places en deux ans.
BERNARD CAZENEUVE
Il y a eu un décrochage de léconomie française au cours du précédent quinquennat. Il y a un problème structurel de relation de ce pays à ces entreprises, il faut réconcilier les Français avec les entreprises et il faut créer un écosystème pour les entreprises qui garantissent le développement de la croissance et de lemploi. Cest le travail auquel nous nous attelons avec Pierre MOSCOVICI et notre objectif, cest de stabiliser le paysage fiscal.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Bernard CAZENEUVE est-ce quil est imaginable, quun gouvernement socialiste baisse un jour les impôts ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais un gouvernement socialiste a déjà baissé les impôts par le passé, celui de François MITTERRAND, là où le septennat de Valéry GISCARD dESTAING avait été un septennat daugmentation massive de la pression fiscale. Notre objectif cest de faire en sorte que le redressement des comptes se fasse essentiellement, par les économies en dépense.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Les économies, alors justement les dépenses publiques représentent 1200 milliards au budget de lEtat, un peu plus de 380 etc. C'est-à-dire quil reste 800 milliards. Quel est le montant des économies pour les dépenses publiques préparé par Bernard CAZENEUVE ?
BERNARD CAZENEUVE
14 milliards en 2014. Cest la raison pour laquelle jai passé un été silencieux. Parce que cela ne se fait pas dans le tohu-bohu. Il faut parler avec les ministres, il faut les rencontrer les uns derrière les autres, il faut les convaincre, il faut parvenir à faire en sorte que ladministration se réforme.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Bernard CAZENEUVE, « monsieur serre-la-vis » en douceur, tous vont y passer. Mais donner des exemples déconomie
BERNARD CAZENEUVE
Mais tous y sont passés ! 14 milliards déconomie en dépense.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Quels exemples par exemple ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais je vais vous donner des exemples extrêmement concrets. Nous ne parviendrions pas à faire 14 milliards déconomie en dépense, en 2014, si nous navions pas diminué de 2 %, les dépenses de fonctionnement de lensemble des ministères. Nous ne parviendrions pas, à faire 14 milliards déconomie, si nous navions pas décidé là où les dépenses des opérateurs de lEtat avaient augmenté de 15 % au cours des dernières années et leurs frais de personnel de 6 %...
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Exemple dopérateur de lEtat ?
BERNARD CAZENEUVE
Moins 4 %.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Lexemple, exemple dopérateur de lEtat ?
BERNARD CAZENEUVE
Par exemple, lADEME est un opérateur de lEtat, nous avons pris des dispositions pour que son budget soit maîtrisé, RFF est un opérateur de lEtat
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Daccord ! LAssurance maladie ? Il y aura des économies ?
BERNARD CAZENEUVE
Pour ce qui concerne lAssurance maladie, nous avons exécuté le budget 2012, 1 milliard sous la norme que le précédent gouvernement sétait fixé. Nous aurons en 2014, des efforts de nouveaux sur lAssurance maladie, parce quon peut très bien soigner les Français, en maîtrisant mieux la dépense maladie, et il y aura là aussi, des efforts très significatifs.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Les collectivités territoriales qui multiplient les fonctionnaires, les doublons, ils font moins defforts que lEtat ?
BERNARD CAZENEUVE
Les collectivités locales ont été appelées à un effort considérable, puisquil y aura 1,5 milliard déconomie sur les collectivités locales en 2014.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Deux questions très courtes et en même temps très directes. Selon LES ECHOS de ce matin, le gouvernement envisage de supprimer 2 réductions qui bénéficient aux familles ayant des enfants scolarisés dans le supérieur. Deux millions de familles seraient concernées, est-ce que vous confirmez ?
BERNARD CAZENEUVE
Ce que je confirme, cest que nous allons nous attaquer aux niches fiscales, cest 70 milliards, les niches fiscales. Il vaut mieux sattaquer aux niches fiscales quaugmenter les impôts. Et quoi quil arrive et quelles que soient les décisions qui seront prises en arbitrage, ce que je peux dire, ce matin sans prendre de risque, cest que le gouvernement mobilisera des moyens pour accompagner de façon significative, les étudiants et notamment les étudiants qui sont les plus défavorisés, de manière ce quils puissent suivre des études dans des bonnes conditions.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire que si vous prenez ces mesures, vous prenez des mesures de compensations pour les étudiants ?
BERNARD CAZENEUVE
Il y aura des mesures qui seront destinées à faire en sorte que les parents qui nont pas les moyens daccompagner leurs enfants dans leurs études soient aidés.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Le G20 se réunit à Saint-Pétersbourg, en plus de la Syrie, il sera question de la bataille contre lévasion fiscale. En France, depuis votre circulaire du mois de juin, combien vous avez ramené dans vos filets, Bernard CAZENEUVE, de fraudeurs fiscaux ?
BERNARD CAZENEUVE
La circulaire du mois de juin, cest le droit commun. Le parlement a voté des lois, ces lois doivent sappliquer à ceux qui ont oublié depuis trop longtemps de payer leurs impôts.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
C'est-à-dire ? C'est-à-dire ?
BERNARD CAZENEUVE
C'est-à-dire que ceux qui ont oublié depuis longtemps de payer leurs impôts viennent devant ladministration fiscale dans des conditions de droits communs, pas dans des cellules VIP
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Daccord ! Il y en a combien ?
BERNARD CAZENEUVE
1100. C'est-à-dire quen lespace de deux mois, nous avons eu plus de personnes demandant leur régularisation quau cours des deux dernières années. Le dispositif qui a été mis en place et par conséquent un dispositif qui marche. Cest un succès.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et ça représente combien ? Ça représente combien dargent 1100 ?
BERNARD CAZENEUVE
Nous le saurons bientôt, parce que ces dossiers sont en train dêtre remplis
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais ça veut dire que cest autant dimpôt en moins ? Cest ça ?
BERNARD CAZENEUVE
Mais chaque fraudeur qui décide de payer des impôts cest autant dimpôts en moins pour les Français qui les paient déjà.
THOMAS SOTTO
Merci, Bernard CAZENEUVE. Merci également Jean-Pierre ELKABBACH.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Merci davoir rompu le silence avec nous, à EUROPE 1.
THOMAS SOTTO
Lété nest pas le temps du tohu-bohu médiatique dit le ministre du Budget. Coucou Manuel VALLS, je pense quil aura apprécié vos propos. Merci Jean-Pierre ELKABBACH, à suivre sur EUROPE 1, « Le vrai/faux de linfo. »
BERNARD CAZENEUVE
Ne me fâchez pas avec mes amis.
THOMAS SOTTO
Vous disiez
BERNARD CAZENEUVE
Je disais que ce nétait pas destiné à Manuel VALLS qui est un très bon ministre, un excellent ministre.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Alors à MOSCOVICI Pierre.
BERNARD CAZENEUVE
A personne. A personne parmi ceux du gouvernement qui travaillent bien.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 6 septembre 2013