Texte intégral
Monsieur le Secrétaire Général de l'Organisation internationale de la Francophonie, Cher Président Diouf,
Monsieur le Ministre de la justice et Garde des sceaux de la République du Sénégal, Cher Monsieur Sidiki Kaba,
Mesdames et messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Président de l'Association francophone des Commissions nationales des droits de l'Homme,
Madame la Présidente de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme de la République française, Chère Christine Lazerges,
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions nationales de défense des droits de l'Homme,
Chers Participants.
Il y a vingt ans, c'est ici à Paris qu'étaient adoptés les principes relatifs aux statuts et fonctionnement des Institutions nationales de promotion des droits de l'Homme ; principes qui seront consacrés par les Nations unies en 1993 et sont désormais connus sous le nom de «Principes de Paris».
Il y a vingt ans, le mur de Berlin tombait. Combien de vies s'y sont échouées, assassinées par des balles de tireurs ? Combien de morts pour la liberté ? 125 ? 270 ? 421 ? 1135 ? Tant de morts pour la liberté.
Il y a vingt ans, le Sommet de la Baule posait le principe du respect des libertés individuelles, du multipartisme et de la démocratie en Afrique. Une nouvelle ère s'ouvrait sur le continent africain.
Il y a vingt ans, toute une génération de chercheurs, de médecins, de scientifiques, d'intellectuels, de combattants pour la liberté ...
Combien étaient assassinés en Algérie?
Tahar Djaout, Youcef Sebti, Saïd Mekbalk, Ahmed Asselah, directeur de l'école supérieure des Beaux-Arts d'Alger, ainsi que son fils Rabah, et tant d'autres furent victimes d'un terrorisme lâche qui a tenté d'abattre les droits de l'Homme.
Aujourd'hui plus que jamais, les droits de l'Homme, les libertés publiques et la démocratie restent l'aspiration de nombreux peuples, je pense particulièrement à la Syrie.
Mesdames et Messieurs,
Les droits de l'Homme ne sont jamais acquis.
Ils sont systématiquement ébranlés, ils sont systématiquement attaqués.
En République centrafricaine ou à l'est de la République démocratique du Congo, des bandes armées bafouent les droits de l'Homme, violent des femmes, tuent des civils, recrutent et arment des enfants.
Aujourd'hui en France, les discriminations raciales sont légion.
Elles génèrent un apartheid insidieux qui se nourrit de préjugés hérités du colonialisme, et frappent les générations issues de l'immigration, nées sous la bannière «Liberté - Egalite - Fraternité».
Les principes de Paris posent l'indépendance des Institutions nationales de défense des droits de l'homme (INDH). Cette indépendance permet d'avoir toute latitude pour suivre les cas de violations des droits, informer le public et examiner les plaintes individuelles.
C'est ce que vous faites.
Votre rôle à vous, défenseurs des droits de l'Homme, le rôle de veille, d'alerte, d'action, de vos institutions, des Commissions nationales des droits de l'Homme, est essentiel.
La France contribue activement à soutenir les INDH dans le respect de leur neutralité et leur indépendance.
Vous êtes les vigies de la liberté, les combattants des droits de tous les hommes et femmes, et cela au péril de vos vies, au prix de menaces et de violences.
Floribert Chebeya et Eric Ohenna Lembembe ont payé de leurs vies leurs engagements, Koffi Kounte a été contraint de quitter son pays.
La France, qui a instauré une Commission nationale consultative des droits de l'Homme dès 1947, appelle systématiquement à la création d'INDH indépendantes dans les pays qui n'en sont pas dotés.
Je le fais lors de mes déplacements à l'étranger et dans l'espace francophone.
C'est lors de la préparation du 14e Sommet de la francophonie à Kinshasa en 2012, que le principe d'une INDH indépendante a été posé par les autorités congolaises. Ce résultat a été atteint grâce à la mobilisation et à l'accompagnement de l'OIF.
L'Organisation internationale de la Francophonie, notre organisation, à nous, francophones du monde entier, accompagne désormais la promotion des droits de l'Homme dans les 77 pays qui composent l'espace francophone.
C'est pourquoi dès 2002, nous avons accompagné la création de l'Association francophone des commissions nationales de promotion et de protection des droits de l'Homme (AFCNDH), placée sous l'égide de l'OIF.
Monsieur le Secrétaire général,
Notre objectif doit être que chaque pays de l'OIF se dote d'une INDH. La France appuie en cela les sessions délocalisées de l'Institut International des droits de l'Homme, nous attribuons annuellement des bourses aux membres d'INDH pour venir se former à l'ENA et nous apportons notre concours financier aux actions des défenseurs de droits de l'Homme à travers un Fond de solidarité prioritaire doté de 2 millions d'euros.
Vingt ans après l'adoption des principes de Paris, quel chemin parcouru par les INDH, du Maroc au Sénégal, à Haïti.
Sous la conduite du président de la République François Hollande et avec l'appui du président Diouf, j'ai décidé de mettre au coeur de mon action le droit des femmes francophones.
Je veux saluer ici à nouveau le président Diouf pour avoir créé le réseau francophone pour l'égalité Femme-Homme suite à l'appel lancé lors du premier Forum mondial des femmes francophones en mars 2013.
Ces droits des femmes francophones sont attendus, de Bukavu à Bangui, de Djibouti à Tunis et de Bamako à Vientiane.
Mesdames, Messieurs,
Soyons les sentinelles vigilantes du respect des droits de l'Homme. C'est notre devoir.
Nous devons nous servir du droit pour alerter, et parvenir à son respect,
Nous devons nous servir du droit pour éveiller les consciences.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 novembre 2013
Monsieur le Ministre de la justice et Garde des sceaux de la République du Sénégal, Cher Monsieur Sidiki Kaba,
Mesdames et messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Président de l'Association francophone des Commissions nationales des droits de l'Homme,
Madame la Présidente de la Commission nationale consultative des droits de l'Homme de la République française, Chère Christine Lazerges,
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions nationales de défense des droits de l'Homme,
Chers Participants.
Il y a vingt ans, c'est ici à Paris qu'étaient adoptés les principes relatifs aux statuts et fonctionnement des Institutions nationales de promotion des droits de l'Homme ; principes qui seront consacrés par les Nations unies en 1993 et sont désormais connus sous le nom de «Principes de Paris».
Il y a vingt ans, le mur de Berlin tombait. Combien de vies s'y sont échouées, assassinées par des balles de tireurs ? Combien de morts pour la liberté ? 125 ? 270 ? 421 ? 1135 ? Tant de morts pour la liberté.
Il y a vingt ans, le Sommet de la Baule posait le principe du respect des libertés individuelles, du multipartisme et de la démocratie en Afrique. Une nouvelle ère s'ouvrait sur le continent africain.
Il y a vingt ans, toute une génération de chercheurs, de médecins, de scientifiques, d'intellectuels, de combattants pour la liberté ...
Combien étaient assassinés en Algérie?
Tahar Djaout, Youcef Sebti, Saïd Mekbalk, Ahmed Asselah, directeur de l'école supérieure des Beaux-Arts d'Alger, ainsi que son fils Rabah, et tant d'autres furent victimes d'un terrorisme lâche qui a tenté d'abattre les droits de l'Homme.
Aujourd'hui plus que jamais, les droits de l'Homme, les libertés publiques et la démocratie restent l'aspiration de nombreux peuples, je pense particulièrement à la Syrie.
Mesdames et Messieurs,
Les droits de l'Homme ne sont jamais acquis.
Ils sont systématiquement ébranlés, ils sont systématiquement attaqués.
En République centrafricaine ou à l'est de la République démocratique du Congo, des bandes armées bafouent les droits de l'Homme, violent des femmes, tuent des civils, recrutent et arment des enfants.
Aujourd'hui en France, les discriminations raciales sont légion.
Elles génèrent un apartheid insidieux qui se nourrit de préjugés hérités du colonialisme, et frappent les générations issues de l'immigration, nées sous la bannière «Liberté - Egalite - Fraternité».
Les principes de Paris posent l'indépendance des Institutions nationales de défense des droits de l'homme (INDH). Cette indépendance permet d'avoir toute latitude pour suivre les cas de violations des droits, informer le public et examiner les plaintes individuelles.
C'est ce que vous faites.
Votre rôle à vous, défenseurs des droits de l'Homme, le rôle de veille, d'alerte, d'action, de vos institutions, des Commissions nationales des droits de l'Homme, est essentiel.
La France contribue activement à soutenir les INDH dans le respect de leur neutralité et leur indépendance.
Vous êtes les vigies de la liberté, les combattants des droits de tous les hommes et femmes, et cela au péril de vos vies, au prix de menaces et de violences.
Floribert Chebeya et Eric Ohenna Lembembe ont payé de leurs vies leurs engagements, Koffi Kounte a été contraint de quitter son pays.
La France, qui a instauré une Commission nationale consultative des droits de l'Homme dès 1947, appelle systématiquement à la création d'INDH indépendantes dans les pays qui n'en sont pas dotés.
Je le fais lors de mes déplacements à l'étranger et dans l'espace francophone.
C'est lors de la préparation du 14e Sommet de la francophonie à Kinshasa en 2012, que le principe d'une INDH indépendante a été posé par les autorités congolaises. Ce résultat a été atteint grâce à la mobilisation et à l'accompagnement de l'OIF.
L'Organisation internationale de la Francophonie, notre organisation, à nous, francophones du monde entier, accompagne désormais la promotion des droits de l'Homme dans les 77 pays qui composent l'espace francophone.
C'est pourquoi dès 2002, nous avons accompagné la création de l'Association francophone des commissions nationales de promotion et de protection des droits de l'Homme (AFCNDH), placée sous l'égide de l'OIF.
Monsieur le Secrétaire général,
Notre objectif doit être que chaque pays de l'OIF se dote d'une INDH. La France appuie en cela les sessions délocalisées de l'Institut International des droits de l'Homme, nous attribuons annuellement des bourses aux membres d'INDH pour venir se former à l'ENA et nous apportons notre concours financier aux actions des défenseurs de droits de l'Homme à travers un Fond de solidarité prioritaire doté de 2 millions d'euros.
Vingt ans après l'adoption des principes de Paris, quel chemin parcouru par les INDH, du Maroc au Sénégal, à Haïti.
Sous la conduite du président de la République François Hollande et avec l'appui du président Diouf, j'ai décidé de mettre au coeur de mon action le droit des femmes francophones.
Je veux saluer ici à nouveau le président Diouf pour avoir créé le réseau francophone pour l'égalité Femme-Homme suite à l'appel lancé lors du premier Forum mondial des femmes francophones en mars 2013.
Ces droits des femmes francophones sont attendus, de Bukavu à Bangui, de Djibouti à Tunis et de Bamako à Vientiane.
Mesdames, Messieurs,
Soyons les sentinelles vigilantes du respect des droits de l'Homme. C'est notre devoir.
Nous devons nous servir du droit pour alerter, et parvenir à son respect,
Nous devons nous servir du droit pour éveiller les consciences.
Je vous remercie.
Source http://www.diplomatie.gouv.fr, le 20 novembre 2013