Texte intégral
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous êtes devenu ministre de l'Ecologie, en juillet dernier, après le départ du gouvernement de Delphine BATHO. Vous êtes au coeur du débat sur l'écotaxe et vous avez été plutôt discret sur le sujet jusqu'ici. Question simple : le gouvernement va-t-il abandonner l'écotaxe ?
PHILIPPE MARTIN
D'abord, si j'ai été discret, je ne l'ai pas été là où il fallait parler, c'est-à-dire au sein du Conseil des ministres et dans les réunions de ministres. Je ne fais pas arbitrer les sujets qui me concernent, en public ou même chez vous, éventuellement. Après, je crois que le Premier ministre a eu raison de privilégier l'apaisement. Moi, je ne suis pas ministre de l'Ecologie, tout seul, au gouvernement, je suis dans une équipe, je suis solidaire de cette équipe, et s'il faut un peu de temps, s'il faut de l'apaisement, s'il faut reprendre les choses, je suis d'accord avec ça, je crois d'ailleurs que la grande faute dans ce genre de décision, c'est qu'on la prend en 2009, et puis ensuite on ne fait plus rien...
JEAN-MICHEL APHATIE
Plus rien.
PHILIPPE MARTIN
Plus de pédagogie, plus d'explications, et on n'arrive pas à faire comprendre quel est l'intérêt. Or, le principe de cette fiscalité-là, me parait toujours pertinent pour faire du report modal et entretenir nos infrastructures.
JEAN-MICHEL APHATIE
Alors, les choses s'accumulent, on ne le comprend pas très bien, le Premier ministre dit, dans LES ECHOS, ce matin, que le gouvernement va entreprendre cette tâche difficile de remettre à plat la totalité de la fiscalité, horizon 2015. Donc, on se dit, peut-être qu'on se trompe, mais une précision de votre part, serait bienvenue, Philippe MARTIN, que si on prend le temps de remettre à plat la fiscalité, jusqu'en 2015, on n'appliquera pas l'écotaxe avant.
PHILIPPE MARTIN
Je crois qu'il y a deux choses qu'il faut savoir. L'objectif du Premier ministre, c'est de réformer, et sa méthode, c'est de concerter, c'est ce qu'il va faire là, et qu'il annonce, notamment avec la réunion avec les partenaires sociaux, pour parler de la fiscalité et de la remettre à plat. Moi je crois que c'est effectivement nécessaire, parce qu'un principe, même pertinent, s'il est mal compris, s'il arrive au mauvais moment, je pense qu'à ce moment-là il a l'effet strictement inverse, et je pense que cette décision du gouvernement et du Premier ministre, de remettre à plat la fiscalité, elle est une bonne chose et elle peut être une bonne chose, d'ailleurs, pour la fiscalité qui concerne mon ministère, parce qu'elle permettra de donner le temps de l'explication.
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc on peut dire, Philippe MARTIN, pas d'écotaxe en 2014.
PHILIPPE MARTIN
Ah ça, ça sera le choix du Premier ministre, je ne vais pas...
JEAN-MICHEL APHATIE
Si on est dans la logique de la discussion, si vous dites : la concertation c'est une bonne chose, et si on prend l'année 2004 pour remettre tout à plat, il n'y a pas d'écotaxe en 2014.
PHILIPPE MARTIN
Je pense que, de toute façon...
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous ne pouvez pas le dire.
PHILIPPE MARTIN
Non, je pense que je ne peux pas le dire, parce que notamment je ne le sais pas. Ce qui est important...
JEAN-MICHEL APHATIE
Sinon, ce n'est pas logique.
PHILIPPE MARTIN
Une remise à plat, c'est revoir, dans l'ensemble, notre fiscalité, puisque, à l'évidence, les gens...
JEAN-MICHEL APHATIE
Et pas remettre de nouvelles taxes. Pendant que l'on remet à plat, on ne met pas de nouvelles taxes.
PHILIPPE MARTIN
Alors, remettre, de toutes façons on est en état de suspension, on est d'abord dans une taxe qui n'était même pas, au moment où je vous parle, on est au mois de novembre, elle n'était de toute façon pas appliquée, vous savez très bien qu'elle ne devait s'appliquer qu'au 1er janvier. Donc...
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc, 2014, pas d'écotaxe.
PHILIPPE MARTIN
... une suspension n'avait pas été donnée avec un délai, donc le délai...
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui, oui, ça ne nous a pas échappé, oui, ça...
PHILIPPE MARTIN
... correspondra à la remise à plat de la fiscalité globale.
JEAN-MICHEL APHATIE
D'accord, donc pas d'écotaxe en 2014, mais on ne peut pas le dire.
PHILIPPE MARTIN
Eh bien écoutez, c'est le Premier ministre, qui, lorsqu'il fera son calendrier, dira comment les choses se remettent en oeuvre, mais je redis une chose : mieux vaut prendre le temps de l'explication, plutôt que d'imposer et de le faire dans un moment où ça n'est pas possible, et même le ministre de l'Ecologie, ça, il peut le comprendre.
JEAN-MICHEL APHATIE
L'écotaxe devait être collectée par une société qui s'appelle ECOUMOUV'. Est-ce qu'il y a un scandale ECOUMOUV', Philippe MARTIN ?
PHILIPPE MARTIN
Oh, il y a au moins une amnésie de la droite, d'une manière générale, sur toutes ces choses-là, parfois il m'arrive de demander si on n'est pas au pouvoir depuis une dizaine d'années. Ils décident de cette écotaxe, ils la confient à la hâte à une société, et après, ils l'oublient. Donc, je crois que la caractéristique, effectivement, du gouvernement qui nous a précédé, c'est d'oublier que c'est lui qui a pris les décisions. Le scandale, c'est les parlementaires qui, éventuellement, le diront s'il y a une commission parlementaire...
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous êtes favorable à une commission d'enquête parlementaire ?
PHILIPPE MARTIN
Ecoutez, ça donne toujours une possibilité de savoir dans quelles conditions les choses ont été conclues. Je rappelle quand même que le décret qui a fixé tout ça, s'est fait dans les derniers jours avant le deuxième tour de l'élection présidentielle.
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc vous êtes favorable à une enquête parlementaire.
PHILIPPE MARTIN
Je suis favorable à ce que la transparence vienne sur ce dossier.
JEAN-MICHEL APHATIE
Pas facile. Le patron d'écotaxe disait, au MONDE, que le système de collecte de l'écotaxe sera mis à la disposition de l'Etat, pour entrer en service au 1er janvier 2014, comme prévu. A partir du moment où l'Etat prendra réception du système, poursuivait le PDG d'ECOUMOUV', l'Etat paiera des loyers d'environ 45 millions par trimestre. Vous les paierez au 1er janvier ?
PHILIPPE MARTIN
Eh bien si... On est dans un état de droit, s'il y a un contrat qui a été signé, et s'il n'est pas avéré que ce contrat n'aurait pas dû l'être ou l'a été dans de mauvaises conditions, je ne vois pas comment l'Etat s'exonèrera de ce qu'il doit. Pour autant, il peut y avoir, malgré ce que dit le PDG d'ECOUMOUV', des discussions qui peuvent avoir lieu pour trouver un mécanisme qui fasse que, effectivement, l'Etat ne se voit pas grevé de plusieurs dizaines de millions d'euros, dont il a besoin par ailleurs.
JEAN-MICHEL APHATIE
Elles sont en cours, ces discussions ? Parce que je crois que la remise de l'ensemble du dispositif, c'est prévu pour la fin de ce mois-ci, novembre.
PHILIPPE MARTIN
J'imagine que le ministre des Transports, notamment, mon ami Frédéric CUVILLIER, est à la manoeuvre...
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est plutôt lui qui s'en occupe, que vous.
PHILIPPE MARTIN
Oui, bien sûr, c'est un système qui dépend très largement du ministre délégué aux Transports.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les agriculteurs menacent de bloquer Paris, jeudi, l'une de leurs... la première de leurs revendications, c'est justement : pas d'écotaxe. Vous leur dites quoi, ce matin, Philippe MARTIN ?
PHILIPPE MARTIN
Eh bien je leur dis une chose, je les connais bien, parce que je viens d'un département qui connait bien les difficultés du monde rural. Je leur dis que nous voulons faire en sorte que notre agriculture continue d'être à la fois productrice et en même temps qu'elle préserve l'environnement. Que la Bretagne a besoin de la transition écologique, comme toutes les autres régions de France, et que si on peut comprendre leur colère vis-à-vis de l'écotaxe, je pense que le Premier ministre y a répondu, il y a répondu en décidant de suspendre, ce n'était pas simple. Pour le ministre de l'Ecologie, ça n'était pas une bonne nouvelle, cette suspension, mais il l'a prise, et à partir du moment où il l'a prise, il remet les choses à plat, je pense que c'est vraiment une très bonne chose.
JEAN-MICHEL APHATIE
Comment vous expliquez l'impopularité actuelle du gouvernement, du président de la République ? 18 mois après la prise de fonctions, on n'a jamais vu un président de la République aussi impopulaire.
PHILIPPE MARTIN
Oui, mais, parce qu'il y a de plus difficile, à mon avis, dans une crise, c'est le moment où on essaie de la surmonter, c'est-à-dire c'est... au moment où l'on essaie de transformer, et surmonter la crise, qu'effectivement, les douleurs, les violences, apparaissent, et l'individualisme, effectivement, devient forcené. Moi, ce qui me frappe, c'est ça : l'évolution d'une société dans laquelle on est passé d'un moment où on pensait que l'action collective pouvait servir la bonne santé de chacun, à un individualisme qui fait qu'on repousse au contraire tout ce qui est collectif. Donc, on est dans cette période difficile, ce qu'il faut c'est tenir...
JEAN-MICHEL APHATIE
Comment on en sort ?
PHILIPPE MARTIN
Eh bien en faisant ce que fait le Premier ministre
JEAN-MICHEL APHATIE
En s'entêtant ?
PHILIPPE MARTIN
... en continuant de réformer. Non, non, il ne s'agit pas de s'entêter, au contraire, je trouve qu'aujourd'hui, quand le Premier ministre dit qu'il va recevoir les partenaires sociaux pour mettre à plat la fiscalité dans notre pays, il ne s'entête pas, au contraire, il concerte pour transformer et réformer. Réforme, comme disait Pierre MAUROY, ça n'est pas régresser.
JEAN-MICHEL APHATIE
Delphine BATHO qui vous précédait à ce poste, n'était pas satisfaite de son budget, ça lui a couté son poste. Vous, vous êtes satisfait de votre budget, Philippe MARTIN ?
PHILIPPE MARTIN
Je dis qu'une ambition écologique ne se résume pas à un budget, j'ai une grande ambition écologique pour ce pays.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous avez retenu les leçons du passage précédent, visiblement.
PHILIPPE MARTIN
Oui monsieur APHATIE.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 21 novembre 2013
Vous êtes devenu ministre de l'Ecologie, en juillet dernier, après le départ du gouvernement de Delphine BATHO. Vous êtes au coeur du débat sur l'écotaxe et vous avez été plutôt discret sur le sujet jusqu'ici. Question simple : le gouvernement va-t-il abandonner l'écotaxe ?
PHILIPPE MARTIN
D'abord, si j'ai été discret, je ne l'ai pas été là où il fallait parler, c'est-à-dire au sein du Conseil des ministres et dans les réunions de ministres. Je ne fais pas arbitrer les sujets qui me concernent, en public ou même chez vous, éventuellement. Après, je crois que le Premier ministre a eu raison de privilégier l'apaisement. Moi, je ne suis pas ministre de l'Ecologie, tout seul, au gouvernement, je suis dans une équipe, je suis solidaire de cette équipe, et s'il faut un peu de temps, s'il faut de l'apaisement, s'il faut reprendre les choses, je suis d'accord avec ça, je crois d'ailleurs que la grande faute dans ce genre de décision, c'est qu'on la prend en 2009, et puis ensuite on ne fait plus rien...
JEAN-MICHEL APHATIE
Plus rien.
PHILIPPE MARTIN
Plus de pédagogie, plus d'explications, et on n'arrive pas à faire comprendre quel est l'intérêt. Or, le principe de cette fiscalité-là, me parait toujours pertinent pour faire du report modal et entretenir nos infrastructures.
JEAN-MICHEL APHATIE
Alors, les choses s'accumulent, on ne le comprend pas très bien, le Premier ministre dit, dans LES ECHOS, ce matin, que le gouvernement va entreprendre cette tâche difficile de remettre à plat la totalité de la fiscalité, horizon 2015. Donc, on se dit, peut-être qu'on se trompe, mais une précision de votre part, serait bienvenue, Philippe MARTIN, que si on prend le temps de remettre à plat la fiscalité, jusqu'en 2015, on n'appliquera pas l'écotaxe avant.
PHILIPPE MARTIN
Je crois qu'il y a deux choses qu'il faut savoir. L'objectif du Premier ministre, c'est de réformer, et sa méthode, c'est de concerter, c'est ce qu'il va faire là, et qu'il annonce, notamment avec la réunion avec les partenaires sociaux, pour parler de la fiscalité et de la remettre à plat. Moi je crois que c'est effectivement nécessaire, parce qu'un principe, même pertinent, s'il est mal compris, s'il arrive au mauvais moment, je pense qu'à ce moment-là il a l'effet strictement inverse, et je pense que cette décision du gouvernement et du Premier ministre, de remettre à plat la fiscalité, elle est une bonne chose et elle peut être une bonne chose, d'ailleurs, pour la fiscalité qui concerne mon ministère, parce qu'elle permettra de donner le temps de l'explication.
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc on peut dire, Philippe MARTIN, pas d'écotaxe en 2014.
PHILIPPE MARTIN
Ah ça, ça sera le choix du Premier ministre, je ne vais pas...
JEAN-MICHEL APHATIE
Si on est dans la logique de la discussion, si vous dites : la concertation c'est une bonne chose, et si on prend l'année 2004 pour remettre tout à plat, il n'y a pas d'écotaxe en 2014.
PHILIPPE MARTIN
Je pense que, de toute façon...
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous ne pouvez pas le dire.
PHILIPPE MARTIN
Non, je pense que je ne peux pas le dire, parce que notamment je ne le sais pas. Ce qui est important...
JEAN-MICHEL APHATIE
Sinon, ce n'est pas logique.
PHILIPPE MARTIN
Une remise à plat, c'est revoir, dans l'ensemble, notre fiscalité, puisque, à l'évidence, les gens...
JEAN-MICHEL APHATIE
Et pas remettre de nouvelles taxes. Pendant que l'on remet à plat, on ne met pas de nouvelles taxes.
PHILIPPE MARTIN
Alors, remettre, de toutes façons on est en état de suspension, on est d'abord dans une taxe qui n'était même pas, au moment où je vous parle, on est au mois de novembre, elle n'était de toute façon pas appliquée, vous savez très bien qu'elle ne devait s'appliquer qu'au 1er janvier. Donc...
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc, 2014, pas d'écotaxe.
PHILIPPE MARTIN
... une suspension n'avait pas été donnée avec un délai, donc le délai...
JEAN-MICHEL APHATIE
Oui, oui, ça ne nous a pas échappé, oui, ça...
PHILIPPE MARTIN
... correspondra à la remise à plat de la fiscalité globale.
JEAN-MICHEL APHATIE
D'accord, donc pas d'écotaxe en 2014, mais on ne peut pas le dire.
PHILIPPE MARTIN
Eh bien écoutez, c'est le Premier ministre, qui, lorsqu'il fera son calendrier, dira comment les choses se remettent en oeuvre, mais je redis une chose : mieux vaut prendre le temps de l'explication, plutôt que d'imposer et de le faire dans un moment où ça n'est pas possible, et même le ministre de l'Ecologie, ça, il peut le comprendre.
JEAN-MICHEL APHATIE
L'écotaxe devait être collectée par une société qui s'appelle ECOUMOUV'. Est-ce qu'il y a un scandale ECOUMOUV', Philippe MARTIN ?
PHILIPPE MARTIN
Oh, il y a au moins une amnésie de la droite, d'une manière générale, sur toutes ces choses-là, parfois il m'arrive de demander si on n'est pas au pouvoir depuis une dizaine d'années. Ils décident de cette écotaxe, ils la confient à la hâte à une société, et après, ils l'oublient. Donc, je crois que la caractéristique, effectivement, du gouvernement qui nous a précédé, c'est d'oublier que c'est lui qui a pris les décisions. Le scandale, c'est les parlementaires qui, éventuellement, le diront s'il y a une commission parlementaire...
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous êtes favorable à une commission d'enquête parlementaire ?
PHILIPPE MARTIN
Ecoutez, ça donne toujours une possibilité de savoir dans quelles conditions les choses ont été conclues. Je rappelle quand même que le décret qui a fixé tout ça, s'est fait dans les derniers jours avant le deuxième tour de l'élection présidentielle.
JEAN-MICHEL APHATIE
Donc vous êtes favorable à une enquête parlementaire.
PHILIPPE MARTIN
Je suis favorable à ce que la transparence vienne sur ce dossier.
JEAN-MICHEL APHATIE
Pas facile. Le patron d'écotaxe disait, au MONDE, que le système de collecte de l'écotaxe sera mis à la disposition de l'Etat, pour entrer en service au 1er janvier 2014, comme prévu. A partir du moment où l'Etat prendra réception du système, poursuivait le PDG d'ECOUMOUV', l'Etat paiera des loyers d'environ 45 millions par trimestre. Vous les paierez au 1er janvier ?
PHILIPPE MARTIN
Eh bien si... On est dans un état de droit, s'il y a un contrat qui a été signé, et s'il n'est pas avéré que ce contrat n'aurait pas dû l'être ou l'a été dans de mauvaises conditions, je ne vois pas comment l'Etat s'exonèrera de ce qu'il doit. Pour autant, il peut y avoir, malgré ce que dit le PDG d'ECOUMOUV', des discussions qui peuvent avoir lieu pour trouver un mécanisme qui fasse que, effectivement, l'Etat ne se voit pas grevé de plusieurs dizaines de millions d'euros, dont il a besoin par ailleurs.
JEAN-MICHEL APHATIE
Elles sont en cours, ces discussions ? Parce que je crois que la remise de l'ensemble du dispositif, c'est prévu pour la fin de ce mois-ci, novembre.
PHILIPPE MARTIN
J'imagine que le ministre des Transports, notamment, mon ami Frédéric CUVILLIER, est à la manoeuvre...
JEAN-MICHEL APHATIE
C'est plutôt lui qui s'en occupe, que vous.
PHILIPPE MARTIN
Oui, bien sûr, c'est un système qui dépend très largement du ministre délégué aux Transports.
JEAN-MICHEL APHATIE
Les agriculteurs menacent de bloquer Paris, jeudi, l'une de leurs... la première de leurs revendications, c'est justement : pas d'écotaxe. Vous leur dites quoi, ce matin, Philippe MARTIN ?
PHILIPPE MARTIN
Eh bien je leur dis une chose, je les connais bien, parce que je viens d'un département qui connait bien les difficultés du monde rural. Je leur dis que nous voulons faire en sorte que notre agriculture continue d'être à la fois productrice et en même temps qu'elle préserve l'environnement. Que la Bretagne a besoin de la transition écologique, comme toutes les autres régions de France, et que si on peut comprendre leur colère vis-à-vis de l'écotaxe, je pense que le Premier ministre y a répondu, il y a répondu en décidant de suspendre, ce n'était pas simple. Pour le ministre de l'Ecologie, ça n'était pas une bonne nouvelle, cette suspension, mais il l'a prise, et à partir du moment où il l'a prise, il remet les choses à plat, je pense que c'est vraiment une très bonne chose.
JEAN-MICHEL APHATIE
Comment vous expliquez l'impopularité actuelle du gouvernement, du président de la République ? 18 mois après la prise de fonctions, on n'a jamais vu un président de la République aussi impopulaire.
PHILIPPE MARTIN
Oui, mais, parce qu'il y a de plus difficile, à mon avis, dans une crise, c'est le moment où on essaie de la surmonter, c'est-à-dire c'est... au moment où l'on essaie de transformer, et surmonter la crise, qu'effectivement, les douleurs, les violences, apparaissent, et l'individualisme, effectivement, devient forcené. Moi, ce qui me frappe, c'est ça : l'évolution d'une société dans laquelle on est passé d'un moment où on pensait que l'action collective pouvait servir la bonne santé de chacun, à un individualisme qui fait qu'on repousse au contraire tout ce qui est collectif. Donc, on est dans cette période difficile, ce qu'il faut c'est tenir...
JEAN-MICHEL APHATIE
Comment on en sort ?
PHILIPPE MARTIN
Eh bien en faisant ce que fait le Premier ministre
JEAN-MICHEL APHATIE
En s'entêtant ?
PHILIPPE MARTIN
... en continuant de réformer. Non, non, il ne s'agit pas de s'entêter, au contraire, je trouve qu'aujourd'hui, quand le Premier ministre dit qu'il va recevoir les partenaires sociaux pour mettre à plat la fiscalité dans notre pays, il ne s'entête pas, au contraire, il concerte pour transformer et réformer. Réforme, comme disait Pierre MAUROY, ça n'est pas régresser.
JEAN-MICHEL APHATIE
Delphine BATHO qui vous précédait à ce poste, n'était pas satisfaite de son budget, ça lui a couté son poste. Vous, vous êtes satisfait de votre budget, Philippe MARTIN ?
PHILIPPE MARTIN
Je dis qu'une ambition écologique ne se résume pas à un budget, j'ai une grande ambition écologique pour ce pays.
JEAN-MICHEL APHATIE
Vous avez retenu les leçons du passage précédent, visiblement.
PHILIPPE MARTIN
Oui monsieur APHATIE.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 21 novembre 2013