Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je sais que vous avez fini très tard à l'Assemblée nationale, dans la nuit, 3 heures du matin. Vous avez fait voter, enfin votre projet de loi a été voté, par une majorité à l'Assemblée. On va en reparler, entrer dans le détail, parce que ça concerne absolument tous les consommateurs que nous sommes. Mais je voudrais commencer avec le SMIC, pas de coup de pouce au SMIC le 1er janvier, la hausse légale sera de 1,1 %. Est-ce que vous le regrettez ?
BENOIT HAMON
Dans l'absolu, je préfèrerai que ça augmente. Je vais être très honnête avec vous, je préfèrerai que ça augmente, parce que je sais que vivre avec un SMIC, notamment dans un certain nombre de régions, c'est plus difficile que dans d'autres, notamment en région parisienne. Mais la raison pour laquelle on ne le fait pas aujourd'hui, c'est qu'on pense que tout doit être fait pour favoriser l'emploi. Que pour favoriser l'emploi, il faut faire en sorte que le coût du travail ne soit pas, ne pèse pas trop sur la compétitivité des entreprises. Je vous dis ça avec la conviction
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est ce que disent les entreprises, je vous sens pas très convaincu Benoît HAMON.
BENOIT HAMON
Je dis ça avec la conviction qu'il va falloir qu'assez rapidement ça change. C'est-à-dire que les contreparties qu'on donne, les contreparties à l'effort que le contribuable fait qui est le smicard parfois aussi, quand il paie de la TVA en plus, le smicard fait en sorte de financer quoi ? Le Crédit d'impôt pour les entreprises, Crédit d'impôt qui va leur permettre de restaurer leur marge. Je pense que ces marges doivent être utilisées à investir et à créer de l'emploi et concrètement, et qu'on cesse du côté notamment du MEDEF avec les préalables à la discussion pour se mettre autour de la table dès lorsqu'on a fait cela. Et pour que derrière, cette dynamique d'emploi permette aussi de soutenir, les revenus du travail. Je m'explique, on fait beaucoup de choses, vont entrer en vigueur les tarifs sociaux de l'énergie et le fait que beaucoup plus de ménages en bénéficient, des mesures assez fortes sur les dépenses contraintes dont on parlera tout à l'heure, j'imagine dans le projet de loi consommation. Mais aux yeux de beaucoup, le salaire, c'est-à-dire ce qui rentre notamment à travers le SMIC doit
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous un homme de gauche, un homme de conviction, vous un homme qui représentez la gauche du Parti socialiste, proche de Martine AUBRY, le fait de voir un gouvernement de gauche ne pas revaloriser les SMIC
BENOIT HAMON
On l'a revalorisé au-delà de
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, non mais d'accord. Mais enfin, ne pas donner de coup de pouce, ça vous fait mal un peu au coeur ?
BENOIT HAMON
Oui, ce qui me fait mal au coeur, c'est que dans cette situation absolument abominable qu'on trouve sur le plan économique et donc on a hérité objectivement et qui est très compliqué, ça me fait mal au coeur aujourd'hui, qu'on soit dans cette situation de contraintes où il faille effectivement répéter
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous donnez tout aux entreprises ?
BENOIT HAMON
Non, mais attendez, ce n'est pas vrai, justement, vous allez voir que les entreprises en l'occurrence, sur le projet de loi consommation, ce sont elles qui se plaignent, les opticiens, les assureurs, les banquiers, du fait que je donne trop aux consommateurs
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais c'est ce que pensent beaucoup de vos électeurs, vous donnez tout aux entreprises et rien aux citoyens. Il faut aujourd'hui, augmenter les salaires, il faut aujourd'hui libérer
BENOIT HAMON
Jean-Jacques BOURDIN ce sont les entreprises qui disent : Benoît HAMON donne trop aux consommateurs. Or je vous rappelle que le smicard, ou la personne qui peu importe qu'elle gagne le SMIC ou un peu plus que le SMIC, honnêtement dans son quotidien, aujourd'hui, c'est difficile. Eh bien, elle ne se plaindra pas, elle, du fait que j'ai pris aux entreprises pour redonner du pouvoir d'achat sur l'optique, sur l'assurance quand on prend un prêt immobilier, sur l'assurance auto ou sur l'assurance habitation, etc. etc. Donc on essaie d'équilibrer
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous regrettez ?
BENOIT HAMON
Je préfèrerai qu'on soit dans une situation économique qui nous permette aujourd'hui de donner un vrai coup de pouce
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est un regret, c'est bien ce que je disais.
BENOIT HAMON
Mais je sais aussi qu'objectivement, dans la situation économique actuelle, on n'a hélas guère le choix !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous ne pouvez pas faire autrement. N'est-ce pas, François HOLLANDE, on va changer de sujet après, mais n'est-ce pas François HOLLANDE qui disait avant d'être élu, qu'il voulait rattraper ce qui n'a pas été accordé au smicard, durant le quinquennat de Nicolas SARKOZY ? Moi, je l'ai entendu dire ça ! Vous aussi d'ailleurs, j'en suis certain ?
BENOIT HAMON
Oui, mais on a, nous pris des engagements qui sont d'améliorer le pouvoir d'achat. En clair, c'est que celui qui vit avec un SMIC et ils sont plusieurs centaines de milliers, millions
JEAN-JACQUES BOURDIN
Plus de 3 millions et de plus en plus nombreux.
BENOIT HAMON
Qui aujourd'hui, je veux dire on n'y reste plus longtemps, on parle du smicard, ce n'est pas une population fixe non plus. On passe par cela et notamment beaucoup de jeunes qui rentrent aujourd'hui sur le marché du travail commencent par cela. Le but c'est d'évoluer. Et que ce premier salaire soit effectivement un salaire avec lequel on puisse vivre plus décemment
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, parce que vous ne pensez pas, je dépasse le SMIC, est-ce qu'il n'y a pas une poussée salariale, une poussée des revendications salariales aujourd'hui ?
BENOIT HAMON
Inévitablement, elle existera et elle existera pourquoi ? Parce que de facto
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais est-ce qu'il ne faut pas un peu lâcher, lâcher un peu la bride si je puis dire, aujourd'hui ?
BENOIT HAMON
Lâcher la bride, aujourd'hui, la réalité, c'est qu'à l'exception du SMIC, les négociations, elles se font dans l'entreprise. Et ce qu'il faut dire, moi, c'est pour ça que j'appelle moi
JEAN-JACQUES BOURDIN
Qu'est-ce que vous dites aux chefs d'entreprises ?
BENOIT HAMON
Moi, ce que je leur dis et ce que je leur ai dit encore récemment. C'est que quand il y a 20 milliards de crédits d'impôt, et qui sont payés par le contribuable, que c'est un transfert vers les entreprises, ce qu'on attend des entreprises et de ceux qui représentent les entreprises, puisque ce sont eux qui parlent, qu'ils nous disent dans quel délai et selon quels objectifs, ils vont augmenter l'emploi. Puisque notre priorité et je le redis c'est pour que l'économie
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous leur demandez, vous leur demandez de fixer
BENOIT HAMON
Des objectifs, 20 milliards, ça justifie des engagements
JEAN-JACQUES BOURDIN
Des objectifs en matière d'emploi ? Et de salaire ?
BENOIT HAMON
Evidemment, mais au sens où
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous leur demandez d'augmenter les salaires
BENOIT HAMON
Est-ce que je peux prendre une minute de raisonnement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, oui.
BENOIT HAMON
Quel est le raisonnement du gouvernement, c'est de dire, plus il y a de gens dans l'emploi, plus il y a de gens qui consomment. Et donc plus l'économie française est soutenue. Et dès lors qu'elle est plus soutenue, se posera la question de la redistribution sous la forme d'augmentation de salaire, exactement ce qui se passe en Allemagne. En clair, la question des salaires s'est posée à partir du moment où le niveau de chômage en Allemagne était arrivé à un taux, pas si faible, parce qu'honnêtement quand il y a 7 % de chômage ça reste quand même élevé. Mais tel, en clair, que la question de la revendication salariale prend le relais de qui était la priorité à l'emploi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc en clair pour nous résumer ?
BENOIT HAMON
Donc en un, l'emploi et nos arbitrages
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous demandez donc pour nous résumer, les entreprises, le patronat, les entreprises vont bénéficier de ce crédit d'impôt, vous demandez en contrepartie des engagements de la part du MEDEF, par exemple
BENOIT HAMON
Chiffrés.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Chiffrés, des engagements chiffrés en matière d'emploi ?
BENOIT HAMON
Nous, on prend des engagements. L'inversion de la courbe du chômage, pour les engagements sur les emplois d'avenir, on y met de l'argent, mais on y met de l'argent, mais on en met encore plus sur le crédit d'impôt. Ce qu'on a fait sur les emplois d'avenir, ce n'est même pas le 10ème de ce que nous avons investi ou fait sous la forme du crédit d'impôt pour les entreprises. Donc ce que nous attendons au terme d'une année de réforme, où il y a l'ANI, la réforme de la formation professionnelle et le CICE, c'est que les entreprises à travers le patronat, disent maintenant de cet effort fait par le contribuable français, voilà les engagements que nous prenons, pour servir l'intérêt général. En clair, quelle est la contribution qui est celle des chefs d'entreprise à travers leur représentant, à l'effort collectif. Voilà, c'est
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc des engagements chiffrés en matière d'emploi ?
BENOIT HAMON
Oui, de préférence. Oui, c'est encore mieux oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
La traçabilité, parlons à travers cette nouvelle affaire autour de la viande de cheval. Les grands distributeurs ne jouent toujours pas vraiment le jeu, Benoît HAMON ? Je regardais l'enquête de l'UFC QUE CHOISIR sur 62 % des produits, l'origine de la viande est absente ?
BENOIT HAMON
Parce qu'il n'y a pas d'obligation légale !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il faudrait ?
BENOIT HAMON
C'est ce que nous avons inscrit dans la loi consommation, l'étiquetage de l'origine de la viande, pas simplement quand vous allez chez le boucher pour le boeuf, mais dès lors qu'il y a de la viande dans les plats préparés, quel est l'obstacle aujourd'hui ? Quel est le verrou ? Il est européen, parce que c'est du droit européen.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bruxelles ?
BENOIT HAMON
Et Bruxelles, aujourd'hui, comme d'habitude, hélas d'ailleurs comme d'habitude, préfère quoi ? Nous expliquer que c'est compliqué, que ça va être cher, qu'on va embarrasser les entrepreneurs, c'est-à-dire que pour ce qui est, vous savez, ce qui est décevant dans cette réponse de Bruxelles, qui est dramatiquement banale sa réponse, c'est toujours la même chose
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bruxelles dit non à la traçabilité ?
BENOIT HAMON
En clair, à la meilleure information des consommateurs. Or qu'est-ce qui est de la compétence de l'Union européenne ? La protection des consommateurs. Bien des aspects de la protection des consommateurs ne relèvent pas que des lois nationales, mais de la compétence de l'Union européenne. Eh bien sur le coeur de sa fonction ou de sa mission quand elle doit, l'Union européenne aujourd'hui est défaillante. Elle ne sait même pas l'année de la crise de la viande de cheval et la tromperie économique, ne sait même pas en tirer les leçons à cette étape. Mais je dis à cette étape pourquoi ? Parce qu'avec Stéphane LE FOLL, nous avons et les parlementaires français, je me réjouis d'ailleurs que sur tous il m'est soutenu. Nous avons, nous poser cette exigence de l'étiquetage de l'origine de la viande, dans les plats préparés, vos lasagnes, la moussaka peu importe, le hachis Parmentier. Et qu'on a un conseil décisif en janvier, où nous réunissons aujourd'hui, le maximum d'Etats pour nous soutenir. Les Allemands nous soutiennent sur ce dossier, ce n'est pas neutre, c'est même assez important, ça fait même partie de l'accord de coalition entre les sociaux-démocrates et les chrétiens démocrates et avec ce tandem-là, nous espérons obtenir de la Commission européenne, enfin, je veux dire que sur ce qui est de sa compétence, elle ne renvoie pas toujours la balle aux Etats membres
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais si l'Europe dit toujours non en janvier, que se passe-t-il ?
BENOIT HAMON
Nous, nous l'avons d'ores et déjà inscrit dans la loi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, c'est inscrit dans la loi, mais si l'Europe, si Bruxelles dit non, ça ne sera pas appliqué ?
BENOIT HAMON
De facto si nous l'appliquons, si nous l'appliquons, nous serons éventuellement
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pénalisés.
BENOIT HAMON
Soumis à des pénalités, mais moi, mon objectif, ce n'est pas de me mettre dans le scénario où on va échouer.
JEAN-JACQUES BOURDIN
J'imagine oui.
BENOIT HAMON
Bah ! Oui, parce que je prends l'exemple, sur la directive détachement des travailleurs, vous m'auriez dit, qu'est-ce qu'on fait si on échoue ? On n'a pas échoué. Nous, on va essayer d'être sur ce même sillon. Vous observez que sur le terrain européen, on a des résultats, sur des sujets très compliqués et où la Commission européenne nous faisait toujours le même laïus sur côté, on va embêter les nouveaux Etats membres, la concurrence c'est toujours bon en tout, mais la concurrence à la mode de l'Union européenne, c'est du low cost partout sans aucune information pour les consommateurs. On va essayer de faire autre chose.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors la loi consommation, les tests de grossesse vendus en grande surface, les pharmaciens ne sont pas très contents. C'était indispensable ?
BENOIT HAMON
C'est pour améliorer l'accès. Pourquoi ? Parce qu'une jeune femme, je ne dis pas forcément qu'une jeune femme qui va chercher un test de grossesse. Mais prenons, l'exemple d'une jeune femme, aller dans une pharmacie d'un village ou de son quartier, ce n'est pas du pharmacien, dont elle a peur, qui lui délivrera un test de grossesse en restant parfaitement confidentiel
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est le regard de l'autre.
BENOIT HAMON
Mais c'est le fait de le demander devant d'autres, c'est le fait d'avoir peur, même de ressentir cette crainte, qui justifie qu'à nos eux, l'anonymat qui lui est garanti, par les grandes surfaces, même s'il y a un passage en caisse, mais le passage en caisse, ce n'est pas évidemment du tout pareil que le passage en pharmacie, permettra à plus de jeunes femmes de pouvoir utiliser ce test de grossesse de façon à éviter quoi ? Des grossesses non-désirées. Et avec les conséquences qui plus graves ou plus importantes pour ces femmes, des grossesses non-désirées. C'est tout simplement ça, c'est une manière aujourd'hui, de favoriser l'accès au test de grossesse.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Dans votre loi aussi, l'encouragement à l'achat sur Internet de lunettes, de verres, de lentilles, développer cet achat sur Internet, ça ferait baisser les prix dites-vous de 30 à 40 % j'ai vu, c'est ce que vous dites
BENOIT HAMON
Absolument !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais j'ai regardé dans d'autres pays européens, où il est plus facile d'acheter effectivement de l'optique sur Internet, ça n'a pas fait baisser tellement
BENOIT HAMON
Pour l'instant
JEAN-JACQUES BOURDIN
Surtout la vente, surtout la vente n'a pas vraiment augmenté sur Internet.
BENOIT HAMON
Si elle n'augmente pas sur Internet, je pense, nous, nous pensons qu'elle va être augmentée, par le fait de quoi ? Que demain les ophtalmologistes devront mettre l'écart entre vos deux pupilles, sur l'ordonnance, de façon à ce que sur Internet vous puissiez avoir des lunettes qui correspondent exactement à vos besoins et qu'elles collent à votre écart pupillaire. Ça va effectivement accélérer les ventes sur Internet, mais le but, c'est quoi ? C'est que les prix sur Internet qui sont plus bas, amènent à ce que les opticiens également baissent les prix. Aujourd'hui, les lunettes c'est 470 euros en moyenne
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ils le peuvent vous croyez ? Les opticiens pourraient faire baisser les prix ?
BENOIT HAMON
Evidemment, qu'ils le peuvent.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et pourquoi ne le font-ils pas ?
BENOIT HAMON
Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, nous sommes dans une situation qui
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ils nous volent alors ?
BENOIT HAMON
Non, ce n'est évidemment pas du vol.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Disons clairement les choses.
BENOIT HAMON
Il y a d'abord une concurrence entre les mutuelles et un alignement des opticiens, sur cette concurrence entre les complémentaires qui fait qu'on marge au-dessus. Aujourd'hui, la réalité, c'est que rien n'explique sérieusement que les lunettes soient deux fois plus chères pour le même service en France, qu'en Allemagne, qu'en Angleterre, qu'en Italie, qu'en Espagne et partout ailleurs dans l'Union européenne. Rien
JEAN-JACQUES BOURDIN
Acheter sur Internet, vous allez encourager la fabrication de lunettes, de verres, je ne sais pas moi, en Chine ou ailleurs ?
BENOIT HAMON
Je ne sais pas moi, allez sur un site Internet, vous trouverez des onglets made in France, de la même manière, qu'il y a du made in China, sans doute ou ailleurs et que ce n'est pas vrai non plus, et là, je voudrais qu'on arrête de dire qu'il y a d'un côté le commerce par Internet qui ne serait que du low cost et à côté de l'optique
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous êtes un ultralibéral ?
BENOIT HAMON
Non, je ne suis pas, quand il y a une rente à mes yeux, et je ne le dis pas dans une source négative du terme, c'est un terme économique. C'est-à-dire une situation où le prix est anormalement élevé par rapport à ce qui devrait être le prix normal, il me semble qu'il est de la responsabilité d'un dirigeant politique de gauche, de dire cela et de dire que dans ce domaine-là, la concurrence, ce sera bon, alors que dans d'autres, l'énergie, les transports, quand ça remet en cause l'égalité des territoires, ce n'est pas forcément bon la concurrence. Vous savez, à la différence de quelques autres, moi, je ne suis pas un religieux en matière de concurrence. Je ne suis pas comme la Commission européenne qui pense qu'en toute chose, la concurrence est bonne. Et c'est pour ça que je me suis opposé au traité constitutionnel européen en son temps. Et là, par contre je pense que sur un certain nombre de métiers, comme ceux-là, un peu de concurrence, c'est valable aussi dans les assurances ou dans les banques, ça fait baisser les prix. Et quand, l'année prochaine ou l'année d'après, par l'effet de ces mesures on paiera non plus 470 euros en moyenne des montures de lunettes, mais 350 peut-être, on y aura gagné. Ca aura permis de continuer à créer de l'emploi, pourquoi ? Parce que le vieillissement de la population on aura besoin de plus de lunettes. Parce qu'à cause de l'usage des tablettes, des ordinateurs, on a besoin de plus de lunettes. Et je veux juste rappeler que non seulement c'est cher, mais qu'il y a 3 millions de français qui ont un handicap parce qu'ils ne voient pas bien, mais qui ne portent pas de lunettes, parce qu'ils ne peuvent pas se les payer. Eh bien, la baisse des prix, ça servira à tous, parce que les lunettes, même ceux qui peuvent se les payer, vous les payerez moins chers, mais aussi à ceux qui ne peuvent pas se les payer.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Benoît HAMON, action de groupe donc sont exclus du champ de l'action de groupe, les domaines de la santé, de l'environnement ce qui est dommage, vous le regrettez ? Vous le regrettez
BENOIT HAMON
Mais exclu provisoirement, puisque Marisol TOURAINE a annoncé que dans le champ de la santé, en clair, là, c'est les préjudices économiques, c'est colossal, l'action de groupe, ça change considérablement vos pouvoirs par rapport aux grandes entreprises. Vous n'aurez plus tout seul à déployer une énergie invraisemblable pour obtenir réparation d'un préjudice économique que vous avez subi. Donc pour tous les préjudices économiques ou anticoncurrentiels, ce sera réparé. La santé c'est quoi ? C'est si vous absorbez un médicament et que le médicament en clair, n'a pas les fonctions que vous lui prêtiez, voire même a des conséquences négatives sur votre santé, on pense au dossier du Médiator par exemple. Eh là, ça suppose une expertise plus individuelle, pour estimer le préjudice corporel que vous avez subi. Eh bien, là encore, Marisol TOURAINE ministre de la Santé, a annoncé qu'elle préparait un texte de loi pour faire en sorte qu'il y ait une action de groupe dans le champ de la santé. On a eu un premier étage de la fusée avec l'action de groupe dans le champ économique et de la concurrence. Il y aura un deuxième étage
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quand ?
BENOIT HAMON
L'année prochaine à partir de 2014, la traduction législative, le travail a été annoncé dans le cadre de la stratégie nationale de santé rendu public par Marisol TOURAINE. Troisième pilier de sa stratégie, les droits des patients. Dans les droits des patients, il y a l'action de groupe en matière de santé, c'est un bel engagement de Marisol TOURAINE, parce que c'était aussi, je crois très attendu de la part des Français.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Assouplissement des conditions de résiliation des contrats d'assurance, j'ai vu ça ?
BENOIT HAMON
La multirisque habitation et l'assurance auto, vous pourrez la résilier quand vous voulez à partir de la première année et en faisant jouer davantage la concurrence, nous espérons que ça fasse baisser les prix. Je suis très heureux, qu'un certain nombre de compagnies d'assurances, aient d'ores et déjà annoncé que pour l'année 2014, elles baisseraient le montant de l'assurance auto.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est-à-dire que le montant des assurances auto va baisser ?
BENOIT HAMON
Il y a déjà des compagnies qui l'ont annoncé pour cette année
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le fait-maison dans les restaurants ou chez un traiteur
BENOIT HAMON
On aurait pu dire un mot de l'assurance emprunteur, ça c'est
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors l'assurance emprunteur allez-y !
BENOIT HAMON
Vous savez, quand vous faites un crédit immobilier, vous êtes très attentifs au taux, mais aussi on vous vend à côté une assurance emprunteur qui vous assure le capital.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est-à-dire que la banque qui vous prête l'argent, vous vend aussi une assurance ?
BENOIT HAMON
Au moment de la signature du prêt.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Au moment de la signature du prêt. Oui, oui, on a tous connu ça.
BENOIT HAMON
Et souvent le prix de l'assurance est équivalent en moyenne à 10 à 20 % du coût du crédit, ce que va vous coûter ce crédit en plus du capital que vous rembourser, 10 à 20 % ce n'est pas rien, mais jusqu'à 30 %. L'assurance, la simple assurance. Or quand vous discutez de votre prêt, vous êtes concentré sur quoi ? Sur le capital que vous allez investir, sur le taux
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous négligez l'assurance ? Le taux de l'assurance ?
BENOIT HAMON
Et on néglige le taux. Nous ouvrons, désormais la possibilité une fois la signature du prêt, de substituer à l'assurance que vous avez signée, auprès de votre banquier de substituer une autre assurance dans un délai de un an, à un moment où vous avez le temps de réfléchir, une fois le déménagement passé, une fois les travaux finis, de pouvoir lui substituer une autre assurance et il va y avoir des offres
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est-à-dire que pendant un an, vous pouvez prendre une autre assurance ?
BENOIT HAMON
Voilà ! Qui soit à garantie équivalente vous permette de payer moins cher. Ca va, là encore on estime que l'impact pourrait être 10, 20 % voire même plus 30 de baisse du coût de l'assurance emprunteur. Des fois c'est 10, 20 000 euros que vous allez payer, donc ça fera baisser sensiblement le montant de cette assurance emprunteur.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y a d'autres chapitres, si je puis dire, dans ce projet de loi, mais je voudrais
BENOIT HAMON
Mais là encore qu'on se comprenne. Il y avait là, un manque de mobilité et pourquoi on met un peu plus de concurrence, parce qu'il n'y avait rien qui justifiait qu'en fait, qu'on soit dans une situation où finalement on signe, ce n'est pas qu'on n'a pas le choix, mais honnêtement on a tellement envie d'un appartement qu'on signe et que les conditions de la concurrence n'étaient pas, vraiment, vraiment réunies et là, la concurrence dans ce cas-là, pas dans tous les cas, dans ce cas-là, c'est bon.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Un des aspects sur lequel je voudrais insister, le fait-maison.
BENOIT HAMON
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Obligation pour les restaurateurs et sociétés de ventes à emporter d'indiquer qu'un plat proposé est fait-maison. Ça veut dire quoi ? Elaborer sur place à partir de produits frais, bruts ? Frais ou pas frais d'ailleurs, brut ?
BENOIT HAMON
Oui, mais si la glace, si vous avez un sorbet ou de l'huile, on peut supposer que ce sera fait ailleurs.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y aura un logo sur chaque restaurant ?
BENOIT HAMON
Il y aura sur la carte la mention « fait-maison. » L'intérêt c'est quoi ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Sur la carte obligatoire ?
BENOIT HAMON
Oui, bah oui ! L'idée c'est de pouvoir distinguer ce qui relève du fait-maison et merci à Sylvia PINEL qui est la ministre du Commerce d'avoir travaillé sur ce sujet, ce n'était pas simple comme dossier, mais quand vous allez au restaurant, en général, vous y mangez bien, mais le but c'est de distinguer ce qui est fait réellement en cuisine, de ce qui ne l'est pas, parce que sans pour autant que ce soit mauvais c'est préparé ailleurs. Mais on veut valoriser les restaurateurs qui en cuisine
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, chaque restaurateur aura l'obligation d'inscrire « fait maison » sur carte ?
BENOIT HAMON
Voilà ! Voilà.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon ! 100% du produit fait maison ou
BENOIT HAMON
Eh bien à partir du produit brut, je vous dis il y a des produits qui
JEAN-JACQUES BOURDIN
100% du produit brut ou
BENOIT HAMON
Huile, l'huile ce n'est pas
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Oui.
BENOIT HAMON
Il y a des produits qui rentrent pour faire une vinaigrette, vous n'allez pas faire la moutarde elle ne sera pas faite
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et les fraudeurs seront sanctionnés, j'imagine ?
BENOIT HAMON
Eh bien Oui ! Mais le but ce n'est pas on n'est pas dans une logique punitive, on est dans une logique qui distingue la qualité
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! D'accord.
BENOIT HAMON
Voilà !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien ! Dernière chose Benoît HAMON, j'ai entendu les Verts demander la proportionnelle, vous avez entendu ça aussi
BENOIT HAMON
Oui !
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'était une promesse de François HOLLANDE
BENOIT HAMON
L'accord entre les Verts et le Parti Socialiste prévoyait qu'il y ait une dose de proportionnelle
JEAN-JACQUES BOURDIN
Une dose de proportionnelle ! Oui.
BENOIT HAMON
Aux Elections Législatives sur 10% de l'Assemblée, je pense qu'eh bien il faut toujours travailler là-dessus - moi je pense qu'il n'y a pas de problème - mais la proportionnelle intégrale, eh bien ça toujours été une revendication des Verts que Jean-Vincent PLASSE
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Oui.
BENOIT HAMON
Honnêtement c'est la fin de l'année
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Il y a d'autres
BENOIT HAMON
Bon ! Moi je sors de la loi de consommation, on surveille les conditions dans lesquelles Noël va se passer, sur d'ailleurs l'assiette de Noël il y a l'objectif de l'inversion de la courbe du chômage qui demeure je le rappelle et on approche-là et je pense que, voilà, je suis plus concentré là-dessus que la proportionnelle.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Tiens ! A propos de Noël, les contrôles vont être renforcés, les contrôles
BENOIT HAMON
Oui ! La bonne nouvelle c'est que, comme met sous surveillance par exemple les jouets, on est plutôt alors je vais être très prudent mais c'est plutôt mieux en termes d'infractions constatées cette année que l'année dernière, donc c'est plutôt une bonne tendance, et on va là évidemment regarder eh bien ce qui relève en gros les repas de Noël avec les foies gras, les vins...
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Oui, oui.
BENOIT HAMON
Votre dinde, etc., bref tout ce que vous allez dévorer, vous l'avez bien mérité monsieur BOURDIN.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! J'ai une dernière question, j'ai une dernière question quand même Benoît HAMON - qui sera très politique- vous avez vu que Martine AUBRY était maintenant revenue au firmament de la constellation socialiste, elle ferait un bon Premier ministre ?
BENOIT HAMON
Oh ! Eh bien elle ferait, eh bien comme beaucoup d'autres le feraient - mais si vous voulez me pousser à dire que, en gros, il faut changer, je ne vous dirais évidemment pas ça - mais évidemment qu'il y a plein de gens qui feraient des bons Premiers ministres, mais moi mon sujet c'est que : 1) ce n'est pas moi qui choisirait, c'est François HOLLANDE
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça c'est sûr ! Ça c'est sûr.
BENOIT HAMON
2) Je peux trouver plein de bons premiers ministrables possibles dans le gouvernement actuel mais il y a un bon Premier ministre actuellement en poste, donc il ne m'appartient pas de me livrer à ce petit jeu avec vous pour finir cette émission.
source : Service d'information du Gouvernement, le 17 décembre 2013
Je sais que vous avez fini très tard à l'Assemblée nationale, dans la nuit, 3 heures du matin. Vous avez fait voter, enfin votre projet de loi a été voté, par une majorité à l'Assemblée. On va en reparler, entrer dans le détail, parce que ça concerne absolument tous les consommateurs que nous sommes. Mais je voudrais commencer avec le SMIC, pas de coup de pouce au SMIC le 1er janvier, la hausse légale sera de 1,1 %. Est-ce que vous le regrettez ?
BENOIT HAMON
Dans l'absolu, je préfèrerai que ça augmente. Je vais être très honnête avec vous, je préfèrerai que ça augmente, parce que je sais que vivre avec un SMIC, notamment dans un certain nombre de régions, c'est plus difficile que dans d'autres, notamment en région parisienne. Mais la raison pour laquelle on ne le fait pas aujourd'hui, c'est qu'on pense que tout doit être fait pour favoriser l'emploi. Que pour favoriser l'emploi, il faut faire en sorte que le coût du travail ne soit pas, ne pèse pas trop sur la compétitivité des entreprises. Je vous dis ça avec la conviction
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est ce que disent les entreprises, je vous sens pas très convaincu Benoît HAMON.
BENOIT HAMON
Je dis ça avec la conviction qu'il va falloir qu'assez rapidement ça change. C'est-à-dire que les contreparties qu'on donne, les contreparties à l'effort que le contribuable fait qui est le smicard parfois aussi, quand il paie de la TVA en plus, le smicard fait en sorte de financer quoi ? Le Crédit d'impôt pour les entreprises, Crédit d'impôt qui va leur permettre de restaurer leur marge. Je pense que ces marges doivent être utilisées à investir et à créer de l'emploi et concrètement, et qu'on cesse du côté notamment du MEDEF avec les préalables à la discussion pour se mettre autour de la table dès lorsqu'on a fait cela. Et pour que derrière, cette dynamique d'emploi permette aussi de soutenir, les revenus du travail. Je m'explique, on fait beaucoup de choses, vont entrer en vigueur les tarifs sociaux de l'énergie et le fait que beaucoup plus de ménages en bénéficient, des mesures assez fortes sur les dépenses contraintes dont on parlera tout à l'heure, j'imagine dans le projet de loi consommation. Mais aux yeux de beaucoup, le salaire, c'est-à-dire ce qui rentre notamment à travers le SMIC doit
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous un homme de gauche, un homme de conviction, vous un homme qui représentez la gauche du Parti socialiste, proche de Martine AUBRY, le fait de voir un gouvernement de gauche ne pas revaloriser les SMIC
BENOIT HAMON
On l'a revalorisé au-delà de
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, non mais d'accord. Mais enfin, ne pas donner de coup de pouce, ça vous fait mal un peu au coeur ?
BENOIT HAMON
Oui, ce qui me fait mal au coeur, c'est que dans cette situation absolument abominable qu'on trouve sur le plan économique et donc on a hérité objectivement et qui est très compliqué, ça me fait mal au coeur aujourd'hui, qu'on soit dans cette situation de contraintes où il faille effectivement répéter
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous donnez tout aux entreprises ?
BENOIT HAMON
Non, mais attendez, ce n'est pas vrai, justement, vous allez voir que les entreprises en l'occurrence, sur le projet de loi consommation, ce sont elles qui se plaignent, les opticiens, les assureurs, les banquiers, du fait que je donne trop aux consommateurs
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais c'est ce que pensent beaucoup de vos électeurs, vous donnez tout aux entreprises et rien aux citoyens. Il faut aujourd'hui, augmenter les salaires, il faut aujourd'hui libérer
BENOIT HAMON
Jean-Jacques BOURDIN ce sont les entreprises qui disent : Benoît HAMON donne trop aux consommateurs. Or je vous rappelle que le smicard, ou la personne qui peu importe qu'elle gagne le SMIC ou un peu plus que le SMIC, honnêtement dans son quotidien, aujourd'hui, c'est difficile. Eh bien, elle ne se plaindra pas, elle, du fait que j'ai pris aux entreprises pour redonner du pouvoir d'achat sur l'optique, sur l'assurance quand on prend un prêt immobilier, sur l'assurance auto ou sur l'assurance habitation, etc. etc. Donc on essaie d'équilibrer
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous regrettez ?
BENOIT HAMON
Je préfèrerai qu'on soit dans une situation économique qui nous permette aujourd'hui de donner un vrai coup de pouce
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est un regret, c'est bien ce que je disais.
BENOIT HAMON
Mais je sais aussi qu'objectivement, dans la situation économique actuelle, on n'a hélas guère le choix !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous ne pouvez pas faire autrement. N'est-ce pas, François HOLLANDE, on va changer de sujet après, mais n'est-ce pas François HOLLANDE qui disait avant d'être élu, qu'il voulait rattraper ce qui n'a pas été accordé au smicard, durant le quinquennat de Nicolas SARKOZY ? Moi, je l'ai entendu dire ça ! Vous aussi d'ailleurs, j'en suis certain ?
BENOIT HAMON
Oui, mais on a, nous pris des engagements qui sont d'améliorer le pouvoir d'achat. En clair, c'est que celui qui vit avec un SMIC et ils sont plusieurs centaines de milliers, millions
JEAN-JACQUES BOURDIN
Plus de 3 millions et de plus en plus nombreux.
BENOIT HAMON
Qui aujourd'hui, je veux dire on n'y reste plus longtemps, on parle du smicard, ce n'est pas une population fixe non plus. On passe par cela et notamment beaucoup de jeunes qui rentrent aujourd'hui sur le marché du travail commencent par cela. Le but c'est d'évoluer. Et que ce premier salaire soit effectivement un salaire avec lequel on puisse vivre plus décemment
JEAN-JACQUES BOURDIN
Non, parce que vous ne pensez pas, je dépasse le SMIC, est-ce qu'il n'y a pas une poussée salariale, une poussée des revendications salariales aujourd'hui ?
BENOIT HAMON
Inévitablement, elle existera et elle existera pourquoi ? Parce que de facto
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais est-ce qu'il ne faut pas un peu lâcher, lâcher un peu la bride si je puis dire, aujourd'hui ?
BENOIT HAMON
Lâcher la bride, aujourd'hui, la réalité, c'est qu'à l'exception du SMIC, les négociations, elles se font dans l'entreprise. Et ce qu'il faut dire, moi, c'est pour ça que j'appelle moi
JEAN-JACQUES BOURDIN
Qu'est-ce que vous dites aux chefs d'entreprises ?
BENOIT HAMON
Moi, ce que je leur dis et ce que je leur ai dit encore récemment. C'est que quand il y a 20 milliards de crédits d'impôt, et qui sont payés par le contribuable, que c'est un transfert vers les entreprises, ce qu'on attend des entreprises et de ceux qui représentent les entreprises, puisque ce sont eux qui parlent, qu'ils nous disent dans quel délai et selon quels objectifs, ils vont augmenter l'emploi. Puisque notre priorité et je le redis c'est pour que l'économie
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc vous leur demandez, vous leur demandez de fixer
BENOIT HAMON
Des objectifs, 20 milliards, ça justifie des engagements
JEAN-JACQUES BOURDIN
Des objectifs en matière d'emploi ? Et de salaire ?
BENOIT HAMON
Evidemment, mais au sens où
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous leur demandez d'augmenter les salaires
BENOIT HAMON
Est-ce que je peux prendre une minute de raisonnement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, oui.
BENOIT HAMON
Quel est le raisonnement du gouvernement, c'est de dire, plus il y a de gens dans l'emploi, plus il y a de gens qui consomment. Et donc plus l'économie française est soutenue. Et dès lors qu'elle est plus soutenue, se posera la question de la redistribution sous la forme d'augmentation de salaire, exactement ce qui se passe en Allemagne. En clair, la question des salaires s'est posée à partir du moment où le niveau de chômage en Allemagne était arrivé à un taux, pas si faible, parce qu'honnêtement quand il y a 7 % de chômage ça reste quand même élevé. Mais tel, en clair, que la question de la revendication salariale prend le relais de qui était la priorité à l'emploi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc en clair pour nous résumer ?
BENOIT HAMON
Donc en un, l'emploi et nos arbitrages
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous demandez donc pour nous résumer, les entreprises, le patronat, les entreprises vont bénéficier de ce crédit d'impôt, vous demandez en contrepartie des engagements de la part du MEDEF, par exemple
BENOIT HAMON
Chiffrés.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Chiffrés, des engagements chiffrés en matière d'emploi ?
BENOIT HAMON
Nous, on prend des engagements. L'inversion de la courbe du chômage, pour les engagements sur les emplois d'avenir, on y met de l'argent, mais on y met de l'argent, mais on en met encore plus sur le crédit d'impôt. Ce qu'on a fait sur les emplois d'avenir, ce n'est même pas le 10ème de ce que nous avons investi ou fait sous la forme du crédit d'impôt pour les entreprises. Donc ce que nous attendons au terme d'une année de réforme, où il y a l'ANI, la réforme de la formation professionnelle et le CICE, c'est que les entreprises à travers le patronat, disent maintenant de cet effort fait par le contribuable français, voilà les engagements que nous prenons, pour servir l'intérêt général. En clair, quelle est la contribution qui est celle des chefs d'entreprise à travers leur représentant, à l'effort collectif. Voilà, c'est
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc des engagements chiffrés en matière d'emploi ?
BENOIT HAMON
Oui, de préférence. Oui, c'est encore mieux oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
La traçabilité, parlons à travers cette nouvelle affaire autour de la viande de cheval. Les grands distributeurs ne jouent toujours pas vraiment le jeu, Benoît HAMON ? Je regardais l'enquête de l'UFC QUE CHOISIR sur 62 % des produits, l'origine de la viande est absente ?
BENOIT HAMON
Parce qu'il n'y a pas d'obligation légale !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il faudrait ?
BENOIT HAMON
C'est ce que nous avons inscrit dans la loi consommation, l'étiquetage de l'origine de la viande, pas simplement quand vous allez chez le boucher pour le boeuf, mais dès lors qu'il y a de la viande dans les plats préparés, quel est l'obstacle aujourd'hui ? Quel est le verrou ? Il est européen, parce que c'est du droit européen.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bruxelles ?
BENOIT HAMON
Et Bruxelles, aujourd'hui, comme d'habitude, hélas d'ailleurs comme d'habitude, préfère quoi ? Nous expliquer que c'est compliqué, que ça va être cher, qu'on va embarrasser les entrepreneurs, c'est-à-dire que pour ce qui est, vous savez, ce qui est décevant dans cette réponse de Bruxelles, qui est dramatiquement banale sa réponse, c'est toujours la même chose
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bruxelles dit non à la traçabilité ?
BENOIT HAMON
En clair, à la meilleure information des consommateurs. Or qu'est-ce qui est de la compétence de l'Union européenne ? La protection des consommateurs. Bien des aspects de la protection des consommateurs ne relèvent pas que des lois nationales, mais de la compétence de l'Union européenne. Eh bien sur le coeur de sa fonction ou de sa mission quand elle doit, l'Union européenne aujourd'hui est défaillante. Elle ne sait même pas l'année de la crise de la viande de cheval et la tromperie économique, ne sait même pas en tirer les leçons à cette étape. Mais je dis à cette étape pourquoi ? Parce qu'avec Stéphane LE FOLL, nous avons et les parlementaires français, je me réjouis d'ailleurs que sur tous il m'est soutenu. Nous avons, nous poser cette exigence de l'étiquetage de l'origine de la viande, dans les plats préparés, vos lasagnes, la moussaka peu importe, le hachis Parmentier. Et qu'on a un conseil décisif en janvier, où nous réunissons aujourd'hui, le maximum d'Etats pour nous soutenir. Les Allemands nous soutiennent sur ce dossier, ce n'est pas neutre, c'est même assez important, ça fait même partie de l'accord de coalition entre les sociaux-démocrates et les chrétiens démocrates et avec ce tandem-là, nous espérons obtenir de la Commission européenne, enfin, je veux dire que sur ce qui est de sa compétence, elle ne renvoie pas toujours la balle aux Etats membres
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais si l'Europe dit toujours non en janvier, que se passe-t-il ?
BENOIT HAMON
Nous, nous l'avons d'ores et déjà inscrit dans la loi.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui, c'est inscrit dans la loi, mais si l'Europe, si Bruxelles dit non, ça ne sera pas appliqué ?
BENOIT HAMON
De facto si nous l'appliquons, si nous l'appliquons, nous serons éventuellement
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pénalisés.
BENOIT HAMON
Soumis à des pénalités, mais moi, mon objectif, ce n'est pas de me mettre dans le scénario où on va échouer.
JEAN-JACQUES BOURDIN
J'imagine oui.
BENOIT HAMON
Bah ! Oui, parce que je prends l'exemple, sur la directive détachement des travailleurs, vous m'auriez dit, qu'est-ce qu'on fait si on échoue ? On n'a pas échoué. Nous, on va essayer d'être sur ce même sillon. Vous observez que sur le terrain européen, on a des résultats, sur des sujets très compliqués et où la Commission européenne nous faisait toujours le même laïus sur côté, on va embêter les nouveaux Etats membres, la concurrence c'est toujours bon en tout, mais la concurrence à la mode de l'Union européenne, c'est du low cost partout sans aucune information pour les consommateurs. On va essayer de faire autre chose.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors la loi consommation, les tests de grossesse vendus en grande surface, les pharmaciens ne sont pas très contents. C'était indispensable ?
BENOIT HAMON
C'est pour améliorer l'accès. Pourquoi ? Parce qu'une jeune femme, je ne dis pas forcément qu'une jeune femme qui va chercher un test de grossesse. Mais prenons, l'exemple d'une jeune femme, aller dans une pharmacie d'un village ou de son quartier, ce n'est pas du pharmacien, dont elle a peur, qui lui délivrera un test de grossesse en restant parfaitement confidentiel
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est le regard de l'autre.
BENOIT HAMON
Mais c'est le fait de le demander devant d'autres, c'est le fait d'avoir peur, même de ressentir cette crainte, qui justifie qu'à nos eux, l'anonymat qui lui est garanti, par les grandes surfaces, même s'il y a un passage en caisse, mais le passage en caisse, ce n'est pas évidemment du tout pareil que le passage en pharmacie, permettra à plus de jeunes femmes de pouvoir utiliser ce test de grossesse de façon à éviter quoi ? Des grossesses non-désirées. Et avec les conséquences qui plus graves ou plus importantes pour ces femmes, des grossesses non-désirées. C'est tout simplement ça, c'est une manière aujourd'hui, de favoriser l'accès au test de grossesse.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Dans votre loi aussi, l'encouragement à l'achat sur Internet de lunettes, de verres, de lentilles, développer cet achat sur Internet, ça ferait baisser les prix dites-vous de 30 à 40 % j'ai vu, c'est ce que vous dites
BENOIT HAMON
Absolument !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais j'ai regardé dans d'autres pays européens, où il est plus facile d'acheter effectivement de l'optique sur Internet, ça n'a pas fait baisser tellement
BENOIT HAMON
Pour l'instant
JEAN-JACQUES BOURDIN
Surtout la vente, surtout la vente n'a pas vraiment augmenté sur Internet.
BENOIT HAMON
Si elle n'augmente pas sur Internet, je pense, nous, nous pensons qu'elle va être augmentée, par le fait de quoi ? Que demain les ophtalmologistes devront mettre l'écart entre vos deux pupilles, sur l'ordonnance, de façon à ce que sur Internet vous puissiez avoir des lunettes qui correspondent exactement à vos besoins et qu'elles collent à votre écart pupillaire. Ça va effectivement accélérer les ventes sur Internet, mais le but, c'est quoi ? C'est que les prix sur Internet qui sont plus bas, amènent à ce que les opticiens également baissent les prix. Aujourd'hui, les lunettes c'est 470 euros en moyenne
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ils le peuvent vous croyez ? Les opticiens pourraient faire baisser les prix ?
BENOIT HAMON
Evidemment, qu'ils le peuvent.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et pourquoi ne le font-ils pas ?
BENOIT HAMON
Pourquoi ? Parce qu'aujourd'hui, nous sommes dans une situation qui
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ils nous volent alors ?
BENOIT HAMON
Non, ce n'est évidemment pas du vol.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Disons clairement les choses.
BENOIT HAMON
Il y a d'abord une concurrence entre les mutuelles et un alignement des opticiens, sur cette concurrence entre les complémentaires qui fait qu'on marge au-dessus. Aujourd'hui, la réalité, c'est que rien n'explique sérieusement que les lunettes soient deux fois plus chères pour le même service en France, qu'en Allemagne, qu'en Angleterre, qu'en Italie, qu'en Espagne et partout ailleurs dans l'Union européenne. Rien
JEAN-JACQUES BOURDIN
Acheter sur Internet, vous allez encourager la fabrication de lunettes, de verres, je ne sais pas moi, en Chine ou ailleurs ?
BENOIT HAMON
Je ne sais pas moi, allez sur un site Internet, vous trouverez des onglets made in France, de la même manière, qu'il y a du made in China, sans doute ou ailleurs et que ce n'est pas vrai non plus, et là, je voudrais qu'on arrête de dire qu'il y a d'un côté le commerce par Internet qui ne serait que du low cost et à côté de l'optique
JEAN-JACQUES BOURDIN
Mais vous êtes un ultralibéral ?
BENOIT HAMON
Non, je ne suis pas, quand il y a une rente à mes yeux, et je ne le dis pas dans une source négative du terme, c'est un terme économique. C'est-à-dire une situation où le prix est anormalement élevé par rapport à ce qui devrait être le prix normal, il me semble qu'il est de la responsabilité d'un dirigeant politique de gauche, de dire cela et de dire que dans ce domaine-là, la concurrence, ce sera bon, alors que dans d'autres, l'énergie, les transports, quand ça remet en cause l'égalité des territoires, ce n'est pas forcément bon la concurrence. Vous savez, à la différence de quelques autres, moi, je ne suis pas un religieux en matière de concurrence. Je ne suis pas comme la Commission européenne qui pense qu'en toute chose, la concurrence est bonne. Et c'est pour ça que je me suis opposé au traité constitutionnel européen en son temps. Et là, par contre je pense que sur un certain nombre de métiers, comme ceux-là, un peu de concurrence, c'est valable aussi dans les assurances ou dans les banques, ça fait baisser les prix. Et quand, l'année prochaine ou l'année d'après, par l'effet de ces mesures on paiera non plus 470 euros en moyenne des montures de lunettes, mais 350 peut-être, on y aura gagné. Ca aura permis de continuer à créer de l'emploi, pourquoi ? Parce que le vieillissement de la population on aura besoin de plus de lunettes. Parce qu'à cause de l'usage des tablettes, des ordinateurs, on a besoin de plus de lunettes. Et je veux juste rappeler que non seulement c'est cher, mais qu'il y a 3 millions de français qui ont un handicap parce qu'ils ne voient pas bien, mais qui ne portent pas de lunettes, parce qu'ils ne peuvent pas se les payer. Eh bien, la baisse des prix, ça servira à tous, parce que les lunettes, même ceux qui peuvent se les payer, vous les payerez moins chers, mais aussi à ceux qui ne peuvent pas se les payer.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Benoît HAMON, action de groupe donc sont exclus du champ de l'action de groupe, les domaines de la santé, de l'environnement ce qui est dommage, vous le regrettez ? Vous le regrettez
BENOIT HAMON
Mais exclu provisoirement, puisque Marisol TOURAINE a annoncé que dans le champ de la santé, en clair, là, c'est les préjudices économiques, c'est colossal, l'action de groupe, ça change considérablement vos pouvoirs par rapport aux grandes entreprises. Vous n'aurez plus tout seul à déployer une énergie invraisemblable pour obtenir réparation d'un préjudice économique que vous avez subi. Donc pour tous les préjudices économiques ou anticoncurrentiels, ce sera réparé. La santé c'est quoi ? C'est si vous absorbez un médicament et que le médicament en clair, n'a pas les fonctions que vous lui prêtiez, voire même a des conséquences négatives sur votre santé, on pense au dossier du Médiator par exemple. Eh là, ça suppose une expertise plus individuelle, pour estimer le préjudice corporel que vous avez subi. Eh bien, là encore, Marisol TOURAINE ministre de la Santé, a annoncé qu'elle préparait un texte de loi pour faire en sorte qu'il y ait une action de groupe dans le champ de la santé. On a eu un premier étage de la fusée avec l'action de groupe dans le champ économique et de la concurrence. Il y aura un deuxième étage
JEAN-JACQUES BOURDIN
Quand ?
BENOIT HAMON
L'année prochaine à partir de 2014, la traduction législative, le travail a été annoncé dans le cadre de la stratégie nationale de santé rendu public par Marisol TOURAINE. Troisième pilier de sa stratégie, les droits des patients. Dans les droits des patients, il y a l'action de groupe en matière de santé, c'est un bel engagement de Marisol TOURAINE, parce que c'était aussi, je crois très attendu de la part des Français.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Assouplissement des conditions de résiliation des contrats d'assurance, j'ai vu ça ?
BENOIT HAMON
La multirisque habitation et l'assurance auto, vous pourrez la résilier quand vous voulez à partir de la première année et en faisant jouer davantage la concurrence, nous espérons que ça fasse baisser les prix. Je suis très heureux, qu'un certain nombre de compagnies d'assurances, aient d'ores et déjà annoncé que pour l'année 2014, elles baisseraient le montant de l'assurance auto.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est-à-dire que le montant des assurances auto va baisser ?
BENOIT HAMON
Il y a déjà des compagnies qui l'ont annoncé pour cette année
JEAN-JACQUES BOURDIN
Le fait-maison dans les restaurants ou chez un traiteur
BENOIT HAMON
On aurait pu dire un mot de l'assurance emprunteur, ça c'est
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors l'assurance emprunteur allez-y !
BENOIT HAMON
Vous savez, quand vous faites un crédit immobilier, vous êtes très attentifs au taux, mais aussi on vous vend à côté une assurance emprunteur qui vous assure le capital.
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est-à-dire que la banque qui vous prête l'argent, vous vend aussi une assurance ?
BENOIT HAMON
Au moment de la signature du prêt.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Au moment de la signature du prêt. Oui, oui, on a tous connu ça.
BENOIT HAMON
Et souvent le prix de l'assurance est équivalent en moyenne à 10 à 20 % du coût du crédit, ce que va vous coûter ce crédit en plus du capital que vous rembourser, 10 à 20 % ce n'est pas rien, mais jusqu'à 30 %. L'assurance, la simple assurance. Or quand vous discutez de votre prêt, vous êtes concentré sur quoi ? Sur le capital que vous allez investir, sur le taux
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vous négligez l'assurance ? Le taux de l'assurance ?
BENOIT HAMON
Et on néglige le taux. Nous ouvrons, désormais la possibilité une fois la signature du prêt, de substituer à l'assurance que vous avez signée, auprès de votre banquier de substituer une autre assurance dans un délai de un an, à un moment où vous avez le temps de réfléchir, une fois le déménagement passé, une fois les travaux finis, de pouvoir lui substituer une autre assurance et il va y avoir des offres
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est-à-dire que pendant un an, vous pouvez prendre une autre assurance ?
BENOIT HAMON
Voilà ! Qui soit à garantie équivalente vous permette de payer moins cher. Ca va, là encore on estime que l'impact pourrait être 10, 20 % voire même plus 30 de baisse du coût de l'assurance emprunteur. Des fois c'est 10, 20 000 euros que vous allez payer, donc ça fera baisser sensiblement le montant de cette assurance emprunteur.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y a d'autres chapitres, si je puis dire, dans ce projet de loi, mais je voudrais
BENOIT HAMON
Mais là encore qu'on se comprenne. Il y avait là, un manque de mobilité et pourquoi on met un peu plus de concurrence, parce qu'il n'y avait rien qui justifiait qu'en fait, qu'on soit dans une situation où finalement on signe, ce n'est pas qu'on n'a pas le choix, mais honnêtement on a tellement envie d'un appartement qu'on signe et que les conditions de la concurrence n'étaient pas, vraiment, vraiment réunies et là, la concurrence dans ce cas-là, pas dans tous les cas, dans ce cas-là, c'est bon.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Un des aspects sur lequel je voudrais insister, le fait-maison.
BENOIT HAMON
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Obligation pour les restaurateurs et sociétés de ventes à emporter d'indiquer qu'un plat proposé est fait-maison. Ça veut dire quoi ? Elaborer sur place à partir de produits frais, bruts ? Frais ou pas frais d'ailleurs, brut ?
BENOIT HAMON
Oui, mais si la glace, si vous avez un sorbet ou de l'huile, on peut supposer que ce sera fait ailleurs.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Il y aura un logo sur chaque restaurant ?
BENOIT HAMON
Il y aura sur la carte la mention « fait-maison. » L'intérêt c'est quoi ?
JEAN-JACQUES BOURDIN
Sur la carte obligatoire ?
BENOIT HAMON
Oui, bah oui ! L'idée c'est de pouvoir distinguer ce qui relève du fait-maison et merci à Sylvia PINEL qui est la ministre du Commerce d'avoir travaillé sur ce sujet, ce n'était pas simple comme dossier, mais quand vous allez au restaurant, en général, vous y mangez bien, mais le but c'est de distinguer ce qui est fait réellement en cuisine, de ce qui ne l'est pas, parce que sans pour autant que ce soit mauvais c'est préparé ailleurs. Mais on veut valoriser les restaurateurs qui en cuisine
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc, chaque restaurateur aura l'obligation d'inscrire « fait maison » sur carte ?
BENOIT HAMON
Voilà ! Voilà.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon ! 100% du produit fait maison ou
BENOIT HAMON
Eh bien à partir du produit brut, je vous dis il y a des produits qui
JEAN-JACQUES BOURDIN
100% du produit brut ou
BENOIT HAMON
Huile, l'huile ce n'est pas
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Oui.
BENOIT HAMON
Il y a des produits qui rentrent pour faire une vinaigrette, vous n'allez pas faire la moutarde elle ne sera pas faite
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et les fraudeurs seront sanctionnés, j'imagine ?
BENOIT HAMON
Eh bien Oui ! Mais le but ce n'est pas on n'est pas dans une logique punitive, on est dans une logique qui distingue la qualité
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! D'accord.
BENOIT HAMON
Voilà !
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien ! Dernière chose Benoît HAMON, j'ai entendu les Verts demander la proportionnelle, vous avez entendu ça aussi
BENOIT HAMON
Oui !
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'était une promesse de François HOLLANDE
BENOIT HAMON
L'accord entre les Verts et le Parti Socialiste prévoyait qu'il y ait une dose de proportionnelle
JEAN-JACQUES BOURDIN
Une dose de proportionnelle ! Oui.
BENOIT HAMON
Aux Elections Législatives sur 10% de l'Assemblée, je pense qu'eh bien il faut toujours travailler là-dessus - moi je pense qu'il n'y a pas de problème - mais la proportionnelle intégrale, eh bien ça toujours été une revendication des Verts que Jean-Vincent PLASSE
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Oui.
BENOIT HAMON
Honnêtement c'est la fin de l'année
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Il y a d'autres
BENOIT HAMON
Bon ! Moi je sors de la loi de consommation, on surveille les conditions dans lesquelles Noël va se passer, sur d'ailleurs l'assiette de Noël il y a l'objectif de l'inversion de la courbe du chômage qui demeure je le rappelle et on approche-là et je pense que, voilà, je suis plus concentré là-dessus que la proportionnelle.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Tiens ! A propos de Noël, les contrôles vont être renforcés, les contrôles
BENOIT HAMON
Oui ! La bonne nouvelle c'est que, comme met sous surveillance par exemple les jouets, on est plutôt alors je vais être très prudent mais c'est plutôt mieux en termes d'infractions constatées cette année que l'année dernière, donc c'est plutôt une bonne tendance, et on va là évidemment regarder eh bien ce qui relève en gros les repas de Noël avec les foies gras, les vins...
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! Oui, oui.
BENOIT HAMON
Votre dinde, etc., bref tout ce que vous allez dévorer, vous l'avez bien mérité monsieur BOURDIN.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui ! J'ai une dernière question, j'ai une dernière question quand même Benoît HAMON - qui sera très politique- vous avez vu que Martine AUBRY était maintenant revenue au firmament de la constellation socialiste, elle ferait un bon Premier ministre ?
BENOIT HAMON
Oh ! Eh bien elle ferait, eh bien comme beaucoup d'autres le feraient - mais si vous voulez me pousser à dire que, en gros, il faut changer, je ne vous dirais évidemment pas ça - mais évidemment qu'il y a plein de gens qui feraient des bons Premiers ministres, mais moi mon sujet c'est que : 1) ce n'est pas moi qui choisirait, c'est François HOLLANDE
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ça c'est sûr ! Ça c'est sûr.
BENOIT HAMON
2) Je peux trouver plein de bons premiers ministrables possibles dans le gouvernement actuel mais il y a un bon Premier ministre actuellement en poste, donc il ne m'appartient pas de me livrer à ce petit jeu avec vous pour finir cette émission.
source : Service d'information du Gouvernement, le 17 décembre 2013