Texte intégral
JEAN-JACQUES BOURDIN
Frédéric CUVILLIER est notre invité, ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, bonjour.
FREDERIC CUVILLIER
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Frédéric CUVILLIER, les transports, la mer, je pense SNCM, SNCM cette compagnie, les personnels sont en grève, poursuite d'ailleurs de la grève, très suivie, il faut le remarquer, très suivie, il y a une union sacrée à Marseille et autour de la SNCM. Alors expliquons que la SNCM, c'est une compagnie maritime qui fait le transport de passagers et de fret entre Marseille et la Corse, on est bien d'accord ?
FREDERIC CUVILLIER
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Aussi l'Algérie, non ?
FREDERIC CUVILLIER
En continuité il y a également des activités vers le Maghreb.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vers le Maghreb voilà. Bon alors union sacrée à Marseille autour de la SNCM pour défendre le projet industriel, la balle est dans le camp du gouvernement dit l'intersyndicale, qui vous reproche de ne pas agir dans le plan industriel validé par le gouvernement en septembre, dit l'intersyndicale, il y avait la commande de quatre navires dont deux en décembre 2013, cela n'a pas été fait.
FREDERIC CUVILLIER
J'ai été nommé ministre des Transports il y a plus d'un an et demi et déjà à l'époque dès les premiers jours on nous annonçait la disparition de la SNCM, je m'y suis opposé. Et la position du gouvernement qui est actionnaire à 25 % dans cette société, a été de jouer la carte de la continuité de l'activité de l'entreprise.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que vous dites ce matin la SNCM ne disparaitra pas ?
FREDERIC CUVILLIER
Je dis l'ensemble de ceux, et je suis sur RMC.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui.
FREDERIC CUVILLIER
Donc je sais que je suis très écouté, je le dis de façon extrêmement ferme, nous nous battons pour le maintien, pour la pérennité de la SNCM.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors je vous repose la question, vous vous battez, mais je vous pose la question, est-ce que la SNCM risque de disparaitre ?
FREDERIC CUVILLIER
C'est le sens de l'annonce du Premier ministre, qui a annoncé il y a deux jours que le gouvernement assurerait la trésorerie parce qu'il y a quelques jours la SNCM était au bord de la liquidation.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc la SNCM ne disparaitra pas, je vous repose la question.
FREDERIC CUVILLIER
Donc la SNCM ne doit pas disparaitre.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ne disparaitra pas.
FREDERIC CUVILLIER
Et ne disparaitra pas si chacun fait preuve de responsabilité. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu'il y a des problèmes qui sont des problèmes industriels, de stratégies, des problèmes juridiques, des contentieux européens, des problèmes d'actionnariat, eh bien il faut les prendre les uns en même temps que les autres et de les traiter, c'est le sens de l'action qui est la notre de mobiliser. Je parle sur le renouvellement de la flotte où il faut que nous puissions avec la Caisse des Dépôts, avec la BPI éventuellement regarder tous les montages susceptibles de renouveler.
JEAN-JACQUES BOURDIN
J'entends ça depuis des mois Frédéric CUVILLIER, vous avez dit déjà, vous avez dit déjà nous allons injecter 20 millions d'euros, et puis 30 millions de plus
FREDERIC CUVILLIER
Avouez quand même que le gouvernement n'est pas inactif pour un actionnaire qui est minoritaire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je suis d'accord oui mais, on injecte de l'argent, on injecte de l'argent, oui mais d'accord, mais les syndicats vous reprochent de ne pas accélérer le plan de sauvetage qui avait été prévu.
FREDERIC CUVILLIER
Nous attendons de la direction de la SNCM que toutes les mesures soient prises rapidement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ca veut dire que l'actionnaire privé ne joue pas le jeu.
FREDERIC CUVILLIER
Ca veut dire que chacun doit mettre tout son poids et toutes ses décisions pour que les décisions qui amènent à la pérennité de l'entreprise soient prises.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors qu'est-ce que vous allez faire ?
FREDERIC CUVILLIER
Alors sur les contentieux européens, nous l'avons fait, nous allons dans la contestation et dans les appels, dans les recours sur toutes les condamnations européennes, ce sont des dossiers anciens, 2002/2006.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui parce que l'Europe veut vous faire payer, faire payer à la SNCM 440 millions d'euros.
FREDERIC CUVILLIER
Sur deux contentieux dont je rappelle qu'ils sont de 2002 et de 2006...
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est injustifié en quelque sorte.
FREDERIC CUVILLIER
sur les conditions notamment de la privatisation. Quand j'entends des leçons de la part de certains élus, je pense notamment au premier adjoint de Marseille, c'est lui qui a quand même soutenu cette politique qui a mis la privatisation comme aujourd'hui, une épée de Damoclès sur la tête de la SNCM. Donc nous sommes dans l'offensive juridique. Nous sommes dans la proposition et dans l'impulsion industrielle sur le plan industriel parce que nous savons que pour regagner de la compétitivité, et donc pour que la SNCM puisse faire face à ces contraintes, il faut qu'il y ait des couts
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc à Bruxelles, vous dites à Bruxelles non on ne paiera pas ces 440 millions ?
FREDERIC CUVILLIER
Je dis à Bruxelles qu'il y a des voies de recours et toutes les voies de recours sont engagées.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc la France exercera ses droits de recours.
FREDERIC CUVILLIER
Elle le fait.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Elle le fait première chose. Deuxième chose, parce qu'il faut prendre les problèmes les uns après les autres, j'ai vu que les salariés mais aussi la compagnie avaient déposé plainte auprès de la commission européen pour aide d'Etat illégal aboutissant à des pratiques anti concurrentionnelles, plainte contre le concurrent Corsica Ferries, vous vous associez à cette plainte ?
FREDERIC CUVILLIER
Nous avons fait plus encore, au mois de mars 2013, nous avons fait voter la loi qui va avoir ses décrets d'applications dans les prochains jours et c'est en négociation avec les partenaires sociaux et avec les syndicats, obligeant les compagnies étrangères dans le maritime qui interviennent dans les eaux intérieures à s'aligner sur les règles sociales françaises. Eh bien cela c'est mon action dans le transport en général qui évite la concurrence déloyale.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'il y a concurrence déloyale de la part de Corsica Ferries, oui ou non à vos yeux ?
FREDERIC CUVILLIER
Aujourd'hui dans la mesure où les règles ne sont pas les mêmes entre les compagnies françaises et les compagnies étrangères qui oeuvrent sur les eaux françaises et donc qui sont en concurrence, les règles et les charges ne sont pas les mêmes, c'est donc qu'il y a une distorsion de concurrence.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Concurrence déloyale.
FREDERIC CUVILLIER
Et le cadre législatif n'était pas adapté, il l'est désormais et les décrets d'applications permettront de rétablir cette situation.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc concurrence déloyale de la part de Corsica ferries, on est bien clair ?
FREDERIC CUVILLIER
Il a eu également des aides qui ont été données, qui ont été offertes aux compagnies.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Des aides sociales, dites sociales.
FREDERIC CUVILLIER
Qualifiées de sociales, qui ont fait l'objet de critiques très fortes de la part notamment de la chambre régionale des comptes. Ca veut dire que j'ai demandé à l'administration, à mon administration de regarder quels sont les recours s'il devait être avéré qu'il y avait, qu'il y aurait des détournements ou en tout cas une absence de base légale sur
JEAN-JACQUES BOURDIN
L'utilisation de cet argent.
FRÉDÉRIC CUVILLIER
A Corsica Ferries.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Evidemment l'utilisation de cet argent, évidemment. Bon alors quand même, aujourd'hui la SNCM est en grève, la SNCM perd beaucoup d'argent tous les jours, ça ne peut pas durer, qu'est-ce qui va se passer ? Quel appel lancez-vous ce matin ?
FREDERIC CUVILLIER
Tout d'abord le Premier ministre a annoncé 30 millions d'aides.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui mais ça, oui d'accord. Ce n'est pas rien 30 millions
FREDERIC CUVILLIER
Ce n'est pas rien.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Surtout pour les Français qui se disent où cet argent est pris parce que l'Etat n'a pas d'argent. L'effort est important.
FREDERIC CUVILLIER
On ne peut pas nous reprocher tout et son contraire, donc il y a 2 500 emplois, il y a une activité d'une compagnie que nous souhaitons sauver et nous ferons tout pour la sauver. Il y a le pavillon français qu'il faut défendre et si nous n'avions pas fait cela et si le Premier ministre n'avait pas pris cette décision, il lui en aurait été fait reproche.
JEAN-JACQUES BOURDIN
En tout cas il y a grève aujourd'hui, donc les 30 millions si ça continue ils vont être avalés par la grève.
FREDERIC CUVILLIER
Justement le fait que cette somme permette de voir s'éloigner le risque de défaut de trésorerie, et donc de permettre à la fois dans le temps, dans la durée pour le premier semestre, pour la saison, jusqu'à la fin de l'année
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et pourquoi le plan de sauvegarde n'est pas déjà mis en place ?
FREDERIC CUVILLIER
Monsieur BOURDIN de permettre financièrement à la compagnie d'exister et donc d'impulser dès les prochains jours les stratégies industrielles indispensables, notamment renouvellement de la flotte, mais également la question de l'actionnariat parce qu'il faut un actionnariat qui oeuvre dans le même sens, et notamment j'entends qu'un certain nombre de collectivités souhaitent s'associer et peut-être des opérateurs ou des industriels.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Réunissez tout le monde autour de la table.
FREDERIC CUVILLIER
C'est ce que je fais. Et encore il y a quelques jours le 27, j'étais avec en rencontre avec les syndicats, et je le ferais autant qu'il le sera nécessaire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Eh bien j'espère que vous allez sauver la SNCM.
FREDERIC CUVILLIER
Je le souhaite c'est en tout cas la mission que je m'assigne.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Dernière chose, sur écotaxe, écomouv, ça y est le gouvernement commence à payer ?
FREDERIC CUVILLIER
Non.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je croyais qu'on devait payer 18 millions d'euros.
FREDERIC CUVILLIER
Non tant que le système n'est pas réceptionné, système technique n'est pas réceptionné, il n'y a pas versement de loyer à écomouv.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pour l'instant vous ne payez pas.
FREDERIC CUVILLIER
Donc pour le moment le système n'est pas réceptionné.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon et cette écotaxe, elle sera en place ou pas ?
FREDERIC CUVILLIER
Il dépend maintenant de l'action, de la mission d'information de la part des parlementaires de l'Assemblée nationale, ils sont en audition et donc je sais qu'ils travaillent bien et vite et nous attendons leurs conclusions pour les prochaines semaines, les prochains mois.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc il y aura l'écotaxe cette année avant la fin de l'année 2014 ?
FREDERIC CUVILLIER
Ecoutez, on peut revenir sur ce débat, je vous ai déjà dit ce que je pensais de la nécessité d'une écotaxe qui finance les infrastructures parce que c'est une taxe
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je sais que vous êtes favorable.
FREDERIC CUVILLIER
Oui mais bien sûr parce que c'est une taxe affectée et je n'ai jamais entendu autant de voix favorables que depuis qu'elle est suspendue.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci Frédéric CUVILLIER, merci d'être venu nous voir.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 6 janvier 2014
Frédéric CUVILLIER est notre invité, ministre délégué chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, bonjour.
FREDERIC CUVILLIER
Bonjour.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Frédéric CUVILLIER, les transports, la mer, je pense SNCM, SNCM cette compagnie, les personnels sont en grève, poursuite d'ailleurs de la grève, très suivie, il faut le remarquer, très suivie, il y a une union sacrée à Marseille et autour de la SNCM. Alors expliquons que la SNCM, c'est une compagnie maritime qui fait le transport de passagers et de fret entre Marseille et la Corse, on est bien d'accord ?
FREDERIC CUVILLIER
Oui.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Aussi l'Algérie, non ?
FREDERIC CUVILLIER
En continuité il y a également des activités vers le Maghreb.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Vers le Maghreb voilà. Bon alors union sacrée à Marseille autour de la SNCM pour défendre le projet industriel, la balle est dans le camp du gouvernement dit l'intersyndicale, qui vous reproche de ne pas agir dans le plan industriel validé par le gouvernement en septembre, dit l'intersyndicale, il y avait la commande de quatre navires dont deux en décembre 2013, cela n'a pas été fait.
FREDERIC CUVILLIER
J'ai été nommé ministre des Transports il y a plus d'un an et demi et déjà à l'époque dès les premiers jours on nous annonçait la disparition de la SNCM, je m'y suis opposé. Et la position du gouvernement qui est actionnaire à 25 % dans cette société, a été de jouer la carte de la continuité de l'activité de l'entreprise.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce que vous dites ce matin la SNCM ne disparaitra pas ?
FREDERIC CUVILLIER
Je dis l'ensemble de ceux, et je suis sur RMC.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui.
FREDERIC CUVILLIER
Donc je sais que je suis très écouté, je le dis de façon extrêmement ferme, nous nous battons pour le maintien, pour la pérennité de la SNCM.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors je vous repose la question, vous vous battez, mais je vous pose la question, est-ce que la SNCM risque de disparaitre ?
FREDERIC CUVILLIER
C'est le sens de l'annonce du Premier ministre, qui a annoncé il y a deux jours que le gouvernement assurerait la trésorerie parce qu'il y a quelques jours la SNCM était au bord de la liquidation.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc la SNCM ne disparaitra pas, je vous repose la question.
FREDERIC CUVILLIER
Donc la SNCM ne doit pas disparaitre.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ne disparaitra pas.
FREDERIC CUVILLIER
Et ne disparaitra pas si chacun fait preuve de responsabilité. Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu'il y a des problèmes qui sont des problèmes industriels, de stratégies, des problèmes juridiques, des contentieux européens, des problèmes d'actionnariat, eh bien il faut les prendre les uns en même temps que les autres et de les traiter, c'est le sens de l'action qui est la notre de mobiliser. Je parle sur le renouvellement de la flotte où il faut que nous puissions avec la Caisse des Dépôts, avec la BPI éventuellement regarder tous les montages susceptibles de renouveler.
JEAN-JACQUES BOURDIN
J'entends ça depuis des mois Frédéric CUVILLIER, vous avez dit déjà, vous avez dit déjà nous allons injecter 20 millions d'euros, et puis 30 millions de plus
FREDERIC CUVILLIER
Avouez quand même que le gouvernement n'est pas inactif pour un actionnaire qui est minoritaire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je suis d'accord oui mais, on injecte de l'argent, on injecte de l'argent, oui mais d'accord, mais les syndicats vous reprochent de ne pas accélérer le plan de sauvetage qui avait été prévu.
FREDERIC CUVILLIER
Nous attendons de la direction de la SNCM que toutes les mesures soient prises rapidement.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Ca veut dire que l'actionnaire privé ne joue pas le jeu.
FREDERIC CUVILLIER
Ca veut dire que chacun doit mettre tout son poids et toutes ses décisions pour que les décisions qui amènent à la pérennité de l'entreprise soient prises.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Alors qu'est-ce que vous allez faire ?
FREDERIC CUVILLIER
Alors sur les contentieux européens, nous l'avons fait, nous allons dans la contestation et dans les appels, dans les recours sur toutes les condamnations européennes, ce sont des dossiers anciens, 2002/2006.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui parce que l'Europe veut vous faire payer, faire payer à la SNCM 440 millions d'euros.
FREDERIC CUVILLIER
Sur deux contentieux dont je rappelle qu'ils sont de 2002 et de 2006...
JEAN-JACQUES BOURDIN
C'est injustifié en quelque sorte.
FREDERIC CUVILLIER
sur les conditions notamment de la privatisation. Quand j'entends des leçons de la part de certains élus, je pense notamment au premier adjoint de Marseille, c'est lui qui a quand même soutenu cette politique qui a mis la privatisation comme aujourd'hui, une épée de Damoclès sur la tête de la SNCM. Donc nous sommes dans l'offensive juridique. Nous sommes dans la proposition et dans l'impulsion industrielle sur le plan industriel parce que nous savons que pour regagner de la compétitivité, et donc pour que la SNCM puisse faire face à ces contraintes, il faut qu'il y ait des couts
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc à Bruxelles, vous dites à Bruxelles non on ne paiera pas ces 440 millions ?
FREDERIC CUVILLIER
Je dis à Bruxelles qu'il y a des voies de recours et toutes les voies de recours sont engagées.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc la France exercera ses droits de recours.
FREDERIC CUVILLIER
Elle le fait.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Elle le fait première chose. Deuxième chose, parce qu'il faut prendre les problèmes les uns après les autres, j'ai vu que les salariés mais aussi la compagnie avaient déposé plainte auprès de la commission européen pour aide d'Etat illégal aboutissant à des pratiques anti concurrentionnelles, plainte contre le concurrent Corsica Ferries, vous vous associez à cette plainte ?
FREDERIC CUVILLIER
Nous avons fait plus encore, au mois de mars 2013, nous avons fait voter la loi qui va avoir ses décrets d'applications dans les prochains jours et c'est en négociation avec les partenaires sociaux et avec les syndicats, obligeant les compagnies étrangères dans le maritime qui interviennent dans les eaux intérieures à s'aligner sur les règles sociales françaises. Eh bien cela c'est mon action dans le transport en général qui évite la concurrence déloyale.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Est-ce qu'il y a concurrence déloyale de la part de Corsica Ferries, oui ou non à vos yeux ?
FREDERIC CUVILLIER
Aujourd'hui dans la mesure où les règles ne sont pas les mêmes entre les compagnies françaises et les compagnies étrangères qui oeuvrent sur les eaux françaises et donc qui sont en concurrence, les règles et les charges ne sont pas les mêmes, c'est donc qu'il y a une distorsion de concurrence.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Concurrence déloyale.
FREDERIC CUVILLIER
Et le cadre législatif n'était pas adapté, il l'est désormais et les décrets d'applications permettront de rétablir cette situation.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc concurrence déloyale de la part de Corsica ferries, on est bien clair ?
FREDERIC CUVILLIER
Il a eu également des aides qui ont été données, qui ont été offertes aux compagnies.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Des aides sociales, dites sociales.
FREDERIC CUVILLIER
Qualifiées de sociales, qui ont fait l'objet de critiques très fortes de la part notamment de la chambre régionale des comptes. Ca veut dire que j'ai demandé à l'administration, à mon administration de regarder quels sont les recours s'il devait être avéré qu'il y avait, qu'il y aurait des détournements ou en tout cas une absence de base légale sur
JEAN-JACQUES BOURDIN
L'utilisation de cet argent.
FRÉDÉRIC CUVILLIER
A Corsica Ferries.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Evidemment l'utilisation de cet argent, évidemment. Bon alors quand même, aujourd'hui la SNCM est en grève, la SNCM perd beaucoup d'argent tous les jours, ça ne peut pas durer, qu'est-ce qui va se passer ? Quel appel lancez-vous ce matin ?
FREDERIC CUVILLIER
Tout d'abord le Premier ministre a annoncé 30 millions d'aides.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Oui mais ça, oui d'accord. Ce n'est pas rien 30 millions
FREDERIC CUVILLIER
Ce n'est pas rien.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Surtout pour les Français qui se disent où cet argent est pris parce que l'Etat n'a pas d'argent. L'effort est important.
FREDERIC CUVILLIER
On ne peut pas nous reprocher tout et son contraire, donc il y a 2 500 emplois, il y a une activité d'une compagnie que nous souhaitons sauver et nous ferons tout pour la sauver. Il y a le pavillon français qu'il faut défendre et si nous n'avions pas fait cela et si le Premier ministre n'avait pas pris cette décision, il lui en aurait été fait reproche.
JEAN-JACQUES BOURDIN
En tout cas il y a grève aujourd'hui, donc les 30 millions si ça continue ils vont être avalés par la grève.
FREDERIC CUVILLIER
Justement le fait que cette somme permette de voir s'éloigner le risque de défaut de trésorerie, et donc de permettre à la fois dans le temps, dans la durée pour le premier semestre, pour la saison, jusqu'à la fin de l'année
JEAN-JACQUES BOURDIN
Et pourquoi le plan de sauvegarde n'est pas déjà mis en place ?
FREDERIC CUVILLIER
Monsieur BOURDIN de permettre financièrement à la compagnie d'exister et donc d'impulser dès les prochains jours les stratégies industrielles indispensables, notamment renouvellement de la flotte, mais également la question de l'actionnariat parce qu'il faut un actionnariat qui oeuvre dans le même sens, et notamment j'entends qu'un certain nombre de collectivités souhaitent s'associer et peut-être des opérateurs ou des industriels.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Réunissez tout le monde autour de la table.
FREDERIC CUVILLIER
C'est ce que je fais. Et encore il y a quelques jours le 27, j'étais avec en rencontre avec les syndicats, et je le ferais autant qu'il le sera nécessaire.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Eh bien j'espère que vous allez sauver la SNCM.
FREDERIC CUVILLIER
Je le souhaite c'est en tout cas la mission que je m'assigne.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bien. Dernière chose, sur écotaxe, écomouv, ça y est le gouvernement commence à payer ?
FREDERIC CUVILLIER
Non.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je croyais qu'on devait payer 18 millions d'euros.
FREDERIC CUVILLIER
Non tant que le système n'est pas réceptionné, système technique n'est pas réceptionné, il n'y a pas versement de loyer à écomouv.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Pour l'instant vous ne payez pas.
FREDERIC CUVILLIER
Donc pour le moment le système n'est pas réceptionné.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Bon et cette écotaxe, elle sera en place ou pas ?
FREDERIC CUVILLIER
Il dépend maintenant de l'action, de la mission d'information de la part des parlementaires de l'Assemblée nationale, ils sont en audition et donc je sais qu'ils travaillent bien et vite et nous attendons leurs conclusions pour les prochaines semaines, les prochains mois.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Donc il y aura l'écotaxe cette année avant la fin de l'année 2014 ?
FREDERIC CUVILLIER
Ecoutez, on peut revenir sur ce débat, je vous ai déjà dit ce que je pensais de la nécessité d'une écotaxe qui finance les infrastructures parce que c'est une taxe
JEAN-JACQUES BOURDIN
Je sais que vous êtes favorable.
FREDERIC CUVILLIER
Oui mais bien sûr parce que c'est une taxe affectée et je n'ai jamais entendu autant de voix favorables que depuis qu'elle est suspendue.
JEAN-JACQUES BOURDIN
Merci Frédéric CUVILLIER, merci d'être venu nous voir.
Source : Service d'information du Gouvernement, le 6 janvier 2014