Texte intégral
Monsieur le Secrétaire Général Adjoint,
Messieurs les Vice-Présidents, Ministres, Manabu SAKAI et Alejandro MORAT,
Monsieur le Président de la région PACA, cher Michel,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Tout d'abord, je voudrais remercier l'ensemble des participants à cette réunion ministérielle qui a été dynamique et enrichissante. Je souhaiterais également saluer l'OCDE pour l'organisation de ces deux journées d'échanges et la remise d'un rapport sur la gouvernance métropolitaine de l'aire Aix-Marseille-Provence qui nous sera d'une grande utilité.
J'ai été très honorée de présider au nom de la France cette rencontre intitulée « Régions et villes : les politiques publiques à la rencontre des citoyens ». Elle a réuni un grand nombre de ministres en charge des politiques régionales et urbaines et des collectivités locales de différents pays.
Je tenterais pour clore ces discussions, d'en dresser un premier bilan, au nom de tous mes homologues. La tâche n'est pas facile. Elles ont été, comme je le mentionnais précédemment, d'une très grande richesse. J'essaierais juste d'être une porte-parole à la hauteur de leur qualité.
Au cours de ces deux journées, nos délibérations ont été dirigées par des impératifs communs: restaurer la croissance de façon inclusive et durable, créer des emplois, regagner la confiance des citoyens. Le rapport de l'OCDE remis hier alerte sur ce problème dont nous avions parlé en ouverture de la réunion ministérielle.
Les politiques publiques orientées vers les territoires peuvent et doivent créer des opportunités pour le développement des compétences, de l'investissement et de l'innovation. Elles peuvent et doivent également concourir à l'amélioration de la qualité de vie de tous les citoyens.
En effet, qu'elles que soient leurs tailles, les villes peuvent contribuer de façon significative à la création d'emplois et à une croissance inclusive et durable.
Dans cette optique, les gouvernements nationaux doivent repenser leurs politiques territoriales, constat que nous avons partagé. C'est de cette façon qu'ils pourront tirer parti du potentiel des villes et des régions. Et c'est ainsi qu'ils pourront répondre aux défis d'aujourd'hui : réussir le XXIè siècle.
Ce constat, nous l'avons mené sur différentes thématiques.
D'abord, les collectivités sont également au coeur des stratégies d'investissement public. Les gouvernements infranationaux sont en effet responsables de plus de la moitié des investissements publics aujourd'hui. De plus, elles sont les garants d'un investissement public adapté aux opportunités de croissance et aux préférences des citoyens selon les différents territoires. En France, 70% de l'investissement public est porté par les collectivités.
Les principes développés par le Comité des politiques de développement territorial de l'OCDE proposent un plan d'action. Nous voulons en faire un instrument de l'OCDE, afin de permettre leur mise en oeuvre concrète. Cet instrument permettra l'émergence de mécanismes de coordination plus efficaces, de capacités plus fortes et de meilleures conditions-cadre. Ces recommandations sont des outils sur lesquels s'appuyer pour accroître la cohérence et la complémentarité entre politiques publiques et entre niveaux de gouvernement et de gouvernance. Elles seront également utiles pour tirer le meilleur profit de l'investissement privé, nous y sommes souvent attachés.
Cela a été de maintes fois répété au cours de nos échanges : nos gouvernements peuvent améliorer le bien-être de nos citoyens en abordant les problèmes auxquels les villes sont confrontées. Car si les villes détiennent des atouts considérables dans notre économie actuelle, elles concentrent également de nombreuses difficultés. La productivité, les salaires et l'accès à de nombreux équipements ont tendance à croître avec la taille d'une ville. Mais c'est également le cas des inégalités, de la pollution, des coûts du logement, de la congestion et, parfois, de l'insécurité.
Ces facteurs négatifs peuvent et doivent êtres atténués au travers de politiques publiques territoriales qui soutiennent l'accès à l'emploi, l'éducation, le logement ; qui assurent le développement de services de santé et de transport efficaces ; qui garantissent l'égalité des chances, l'égalité des possibles Dans ce cadre, une synergie est à trouver entre le niveau national de gouvernement et les échelons infranationaux de gouvernance.
Pour améliorer la qualité de vie de nos concitoyens, nos cadres d'action publique doivent également se concentrer sur les opportunités dont bénéficient nos territoires. À cette fin, nous devons viser au-delà des politiques urbaines traditionnelles. Notre action doit inclure l'ensemble des politiques publiques nationales qui influencent le développement urbain : finances publiques, politiques d'infrastructures et d'équipements, politiques environnementales, politiques démographiques, politiques de migration, politiques du marché de l'emploi et du capital humain. Les politiques urbaines doivent promouvoir le potentiel des villes petites et moyennes mais aussi des périphéries rurales (cf. discussions autour de grandes questions comme celle de l'indépendance alimentaire au XXIè siècle).
Enfin, une stratégie nationale pour les villes et les régions requiert une mise en oeuvre tournée vers la réalité des bassins de vie et d'emploi. Il est indispensable d'adapter les politiques publiques à la spécificité des territoires :
Face à l'émergence du phénomène métropolitain, nous devons construire des mécanismes de gouvernance appropriés. Ces mécanismes peuvent permettre de surmonter le décalage entre les frontières administratives et les réalités socioéconomiques. Ainsi, ils contribueront à la réduction des fragmentations socio-spatiales et garantiront l'efficacité de notre action publique.
Nous devons également encourager davantage les partenariats entre les régions rurales et urbaines. De tels partenariats permettront de mieux gérer les flux de population, les marchés du travail, la consommation et la production alimentaire et énergétique, ainsi que les interactions environnementales.
Agir à l'échelle pertinente pour la réalisation des objectifs de développement territorial nécessite la mobilisation d'un grand nombre d'acteurs publics, privés, et de la société civile. Car ces objectifs s'étendent sur plusieurs frontières locales, régionales voire nationales. Pour définir l'échelle pertinente d'action publique, il faut donc prendre en compte les retombées positives et négatives d'un territoire sur l'autre. La construction de l'échelle pertinente doit également tenir compte du paysage institutionnel et des spécificités des différentes politiques publiques. Le travail de l'OCDE sur les statistiques régionales et les aires urbaines fonctionnelles apporte une contribution essentielle à une meilleure appréhension de cette échelle pertinente. Il doit constituer un outil pour guider notre action publique.
Pour conclure cette réunion, nous invitons donc l'OCDE à poursuivre ses travaux sur les politiques publiques territoriales. Nous l'engageons également à nous fournir des données ainsi que des conseils et des orientations sur la base des discussions que nous avons menées. Cela doit nous permettre :
D'adopter les Principes pour l'investissement public efficace.
D'élaborer des cadres de politiques urbaines nationales capables de répondre aux besoins et aux opportunités des villes de toutes tailles.
De développer de nouveaux outils de politiques publiques et de gouvernance.
Pour atteindre ces objectifs, nous devons continuer de promouvoir le dialogue entre nos gouvernements et l'OCDE.
Nous devons également échanger avec les dirigeants des régions et des villes. Nous avons ainsi, au cours de nos échanges, largement bénéficié des conclusions de la Cinquième Table ronde de l'OCDE des Maires et des Ministres. Elle s'est tenue juste avant notre réunion, les 4 et 5 décembre.
Enfin, nous incitons l'OCDE à faire participer les pays non-membres à ces discussions cruciales pour notre action publique.
Les pays qui connaissent une urbanisation rapide ou qui sont déjà fortement urbanisés, en Asie ou en Amérique Latine, sont une source d'apprentissage. Ils ont également besoin de développer des outils pour assurer une croissance durable et équitable.
Les Ministres du bassin méditerranéen ont montré la nécessité de répondre aux besoins de développement des territoires de leurs pays. La stabilité de leurs pays y est arrimée. Je tiens ainsi à saluer et remercier à nouveau l'Autorité Palestinienne, le Maroc, le Liban, la Libye, la Tunisie et la Mauritanie qui ont répondu présents à cette invitation.
Il faut encourager le partage de savoir entre pays afin de relever les défis mondiaux tels que le développement inclusif et durable. Cette réunion en est la preuve. Lorsque nous pouvons mettre en commun nos expériences, nous sommes capables de faire émerger des idées innovantes pour construire notre avenir.
Notre seul regret c'est sans doute de n'avoir pas pu tenir nos discussions devant chacun de nos concitoyens.
Merci pour votre engagement dans vos pays respectifs.
Merci pour votre engagement personnel.
Merci à la région PACA de nous avoir accueilli.
Merci à tous.Source http://www.oecd.org, le 6 janvier 2014
Messieurs les Vice-Présidents, Ministres, Manabu SAKAI et Alejandro MORAT,
Monsieur le Président de la région PACA, cher Michel,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Tout d'abord, je voudrais remercier l'ensemble des participants à cette réunion ministérielle qui a été dynamique et enrichissante. Je souhaiterais également saluer l'OCDE pour l'organisation de ces deux journées d'échanges et la remise d'un rapport sur la gouvernance métropolitaine de l'aire Aix-Marseille-Provence qui nous sera d'une grande utilité.
J'ai été très honorée de présider au nom de la France cette rencontre intitulée « Régions et villes : les politiques publiques à la rencontre des citoyens ». Elle a réuni un grand nombre de ministres en charge des politiques régionales et urbaines et des collectivités locales de différents pays.
Je tenterais pour clore ces discussions, d'en dresser un premier bilan, au nom de tous mes homologues. La tâche n'est pas facile. Elles ont été, comme je le mentionnais précédemment, d'une très grande richesse. J'essaierais juste d'être une porte-parole à la hauteur de leur qualité.
Au cours de ces deux journées, nos délibérations ont été dirigées par des impératifs communs: restaurer la croissance de façon inclusive et durable, créer des emplois, regagner la confiance des citoyens. Le rapport de l'OCDE remis hier alerte sur ce problème dont nous avions parlé en ouverture de la réunion ministérielle.
Les politiques publiques orientées vers les territoires peuvent et doivent créer des opportunités pour le développement des compétences, de l'investissement et de l'innovation. Elles peuvent et doivent également concourir à l'amélioration de la qualité de vie de tous les citoyens.
En effet, qu'elles que soient leurs tailles, les villes peuvent contribuer de façon significative à la création d'emplois et à une croissance inclusive et durable.
Dans cette optique, les gouvernements nationaux doivent repenser leurs politiques territoriales, constat que nous avons partagé. C'est de cette façon qu'ils pourront tirer parti du potentiel des villes et des régions. Et c'est ainsi qu'ils pourront répondre aux défis d'aujourd'hui : réussir le XXIè siècle.
Ce constat, nous l'avons mené sur différentes thématiques.
D'abord, les collectivités sont également au coeur des stratégies d'investissement public. Les gouvernements infranationaux sont en effet responsables de plus de la moitié des investissements publics aujourd'hui. De plus, elles sont les garants d'un investissement public adapté aux opportunités de croissance et aux préférences des citoyens selon les différents territoires. En France, 70% de l'investissement public est porté par les collectivités.
Les principes développés par le Comité des politiques de développement territorial de l'OCDE proposent un plan d'action. Nous voulons en faire un instrument de l'OCDE, afin de permettre leur mise en oeuvre concrète. Cet instrument permettra l'émergence de mécanismes de coordination plus efficaces, de capacités plus fortes et de meilleures conditions-cadre. Ces recommandations sont des outils sur lesquels s'appuyer pour accroître la cohérence et la complémentarité entre politiques publiques et entre niveaux de gouvernement et de gouvernance. Elles seront également utiles pour tirer le meilleur profit de l'investissement privé, nous y sommes souvent attachés.
Cela a été de maintes fois répété au cours de nos échanges : nos gouvernements peuvent améliorer le bien-être de nos citoyens en abordant les problèmes auxquels les villes sont confrontées. Car si les villes détiennent des atouts considérables dans notre économie actuelle, elles concentrent également de nombreuses difficultés. La productivité, les salaires et l'accès à de nombreux équipements ont tendance à croître avec la taille d'une ville. Mais c'est également le cas des inégalités, de la pollution, des coûts du logement, de la congestion et, parfois, de l'insécurité.
Ces facteurs négatifs peuvent et doivent êtres atténués au travers de politiques publiques territoriales qui soutiennent l'accès à l'emploi, l'éducation, le logement ; qui assurent le développement de services de santé et de transport efficaces ; qui garantissent l'égalité des chances, l'égalité des possibles Dans ce cadre, une synergie est à trouver entre le niveau national de gouvernement et les échelons infranationaux de gouvernance.
Pour améliorer la qualité de vie de nos concitoyens, nos cadres d'action publique doivent également se concentrer sur les opportunités dont bénéficient nos territoires. À cette fin, nous devons viser au-delà des politiques urbaines traditionnelles. Notre action doit inclure l'ensemble des politiques publiques nationales qui influencent le développement urbain : finances publiques, politiques d'infrastructures et d'équipements, politiques environnementales, politiques démographiques, politiques de migration, politiques du marché de l'emploi et du capital humain. Les politiques urbaines doivent promouvoir le potentiel des villes petites et moyennes mais aussi des périphéries rurales (cf. discussions autour de grandes questions comme celle de l'indépendance alimentaire au XXIè siècle).
Enfin, une stratégie nationale pour les villes et les régions requiert une mise en oeuvre tournée vers la réalité des bassins de vie et d'emploi. Il est indispensable d'adapter les politiques publiques à la spécificité des territoires :
Face à l'émergence du phénomène métropolitain, nous devons construire des mécanismes de gouvernance appropriés. Ces mécanismes peuvent permettre de surmonter le décalage entre les frontières administratives et les réalités socioéconomiques. Ainsi, ils contribueront à la réduction des fragmentations socio-spatiales et garantiront l'efficacité de notre action publique.
Nous devons également encourager davantage les partenariats entre les régions rurales et urbaines. De tels partenariats permettront de mieux gérer les flux de population, les marchés du travail, la consommation et la production alimentaire et énergétique, ainsi que les interactions environnementales.
Agir à l'échelle pertinente pour la réalisation des objectifs de développement territorial nécessite la mobilisation d'un grand nombre d'acteurs publics, privés, et de la société civile. Car ces objectifs s'étendent sur plusieurs frontières locales, régionales voire nationales. Pour définir l'échelle pertinente d'action publique, il faut donc prendre en compte les retombées positives et négatives d'un territoire sur l'autre. La construction de l'échelle pertinente doit également tenir compte du paysage institutionnel et des spécificités des différentes politiques publiques. Le travail de l'OCDE sur les statistiques régionales et les aires urbaines fonctionnelles apporte une contribution essentielle à une meilleure appréhension de cette échelle pertinente. Il doit constituer un outil pour guider notre action publique.
Pour conclure cette réunion, nous invitons donc l'OCDE à poursuivre ses travaux sur les politiques publiques territoriales. Nous l'engageons également à nous fournir des données ainsi que des conseils et des orientations sur la base des discussions que nous avons menées. Cela doit nous permettre :
D'adopter les Principes pour l'investissement public efficace.
D'élaborer des cadres de politiques urbaines nationales capables de répondre aux besoins et aux opportunités des villes de toutes tailles.
De développer de nouveaux outils de politiques publiques et de gouvernance.
Pour atteindre ces objectifs, nous devons continuer de promouvoir le dialogue entre nos gouvernements et l'OCDE.
Nous devons également échanger avec les dirigeants des régions et des villes. Nous avons ainsi, au cours de nos échanges, largement bénéficié des conclusions de la Cinquième Table ronde de l'OCDE des Maires et des Ministres. Elle s'est tenue juste avant notre réunion, les 4 et 5 décembre.
Enfin, nous incitons l'OCDE à faire participer les pays non-membres à ces discussions cruciales pour notre action publique.
Les pays qui connaissent une urbanisation rapide ou qui sont déjà fortement urbanisés, en Asie ou en Amérique Latine, sont une source d'apprentissage. Ils ont également besoin de développer des outils pour assurer une croissance durable et équitable.
Les Ministres du bassin méditerranéen ont montré la nécessité de répondre aux besoins de développement des territoires de leurs pays. La stabilité de leurs pays y est arrimée. Je tiens ainsi à saluer et remercier à nouveau l'Autorité Palestinienne, le Maroc, le Liban, la Libye, la Tunisie et la Mauritanie qui ont répondu présents à cette invitation.
Il faut encourager le partage de savoir entre pays afin de relever les défis mondiaux tels que le développement inclusif et durable. Cette réunion en est la preuve. Lorsque nous pouvons mettre en commun nos expériences, nous sommes capables de faire émerger des idées innovantes pour construire notre avenir.
Notre seul regret c'est sans doute de n'avoir pas pu tenir nos discussions devant chacun de nos concitoyens.
Merci pour votre engagement dans vos pays respectifs.
Merci pour votre engagement personnel.
Merci à la région PACA de nous avoir accueilli.
Merci à tous.Source http://www.oecd.org, le 6 janvier 2014